Fade To Grey [Privé] Plume d'Amour

Fade To Grey
Première Frontière

Music ♪
Fade To Grey - Visage

Les gouttes glissèrent lentement le long du pelage parfaitement lissé du mâle du Vent. Il venait de faire une toilette qui ne semblait servir à rien vu qu’à chaque centaine de pas qu’il faisait, il se sentait obligé de s’ébouriffer le poil, empêchant ainsi son pelage de se plaquer froidement contre sa carcasse. Carcasse remplie d’un petit moineau qu’il avait chassé le matin même, quand la pluie abondante n’avait pas encore commencé à tomber. L’oiseau était sur une branche basse, chantant gaiement l’arrivée du printemps. Un chant qui ne dura pas plus de quelques minutes. L’animal brun et blanc agonisait alors, éventré par la griffe de la patte grise de Première Frontière. Sa première proie, en tant que jeune apprenti avait été pour Nuage Frontalier, un moineau identique, ses ailes brunies avait aussi eu la chance d’être détruite par la patte grise, un peu moins puissante à l’époque. Ce résultat avait semblé exceptionnel, généralement les premières proies ne sont pas des oiseaux, mais des campagnols, des rongeurs de plus petite taille. Le moineau n’avait de toute façon dans les deux cas, finit que dans le ventre du mâle. Ce mâle réalisant une balade digestive se dirigeait vers un lieu qu’il aimait et connaissait bien.


Un lieu calme et apaisant, où sans être guérisseur, il se sentait lié au plus beau des Clan, le Clan des Etoiles. Ce lieu mystique et pourtant très peu attirant avait été renommé par les chats de tout les Clans sous le nom de « Runes Antiques ». A vrai dire, le mâle du vent n’avait jamais su ce que voulait dire le mot « Runes » mais ce nom lui plaisait bien, un peu mystérieux et sans donner la moindre envie. Ce rejet, lui semblait ravissant à ce moment. Il y serait bientôt. Il avait franchi la première frontière de son territoire. Il ne lui restait plus qu’à longer la frontière du Clan de l’ombre et il y serait en un rien de temps. Ce lieu était accessible de tous les chats des Clans, mais Première Frontière n’en avait jamais croisé aucun, mais il y a des premières fois à tout et ce jour allait en être une. Le petit chemin qui longeait présomptueusement la frontière du Clan de l’Ombre, était sombre et très peu accueillant, le chat gris y trouvait pourtant parfaitement son compte, parmi les toiles des différentes araignées de la région et les excréments des multiples rongeurs des environs. Il aimait bien cette ambiance glauque qui le menait maintenant aux Runes.


Les Runes s’ouvraient enfin à lui, parmi les vestiges d’une civilisation Bipèdes se trouvait un mur, presqu’intacte où s’y gravait l’histoire des Quatre Clans, ainsi que leur guide, le Clan des Etoiles. Première Frontière marcha jusqu’au mur et comme à chaque passage par ce lieu, s’y appuya avant de se coucher toujours sous cette pluie incessante. Il resta une heure ainsi couché à scruter les environs pour vérifier qu’aucun chat de son Clan ne l’avait suivi et encore moins leur chef, Trafalgar Star, qui risquait de le prendre pour un fou et de n’hésiter pour aucune raison à se moquer de lui, encore, comme par le passé. Enfin, quand il fut sur d’être seul parmi les vestiges, ses pupilles s’éteignirent et il plongea dans un sommeil léger. Comme a chaque fois, il fit un rêve tout à fait banal, rien à voir avec les visions des guérisseurs ou de tout chat capable d’un lien avec le Clan des Etoiles mais il se sentait bien et reposé. Ces voyages jusqu’aux Runes n’étaient que positif. Il ouvrit peu à peu les paupières et se réveilla exactement dans la même position que celle dans laquelle il s’était endormi, rien n’avait changé pendant ce léger temps de sommeil à part le soleil qui avait pris place à la pluie et qui montrait un début de fin d’après-midi ensoleillé et banal. Rien n’avait changé ou presque.


Le mâle gris huma l’air, vérifiant ainsi qu’effectivement rien n’avait changé. Mais une odeur s’approchait peu à peu. L’odeur était forte, salée, désagréable, elle ne semblait en rien à l’odeur fine et délicate du Clan du Vent, il n’y avait aucun doute, c’était le Clan de la Rivière. Il ne sentit l’odeur que d’un individu, de sexe masculin pour dégager une odeur aussi âcre. Un guerrier de prime abord, qui ne semblait accompagné que d’un air frais et agréable. Première Frontière remarqua que l’odeur venait de face à lui, il ne pris pas la peine de se cacher, il ne ferait que montrer sa peur au chat qui allait lui faire face. Peu à peu, il vit un pelage roux marqué par un dégradé noir à chacune de ses extrémités. Mais le mâle du Vent fut frappé par le regard verdâtre de son ennemi, regard qui tout de suite s’était niché au milieu de ses iris ambrées, dans le fond de ses pupilles. Le mâle du Vent chercha à ne pas paraitre surpris d’un tel manque de pudeur. Il fixa alors lui aussi le mâle roux et prononça d’une voix ironique et d’un ton sali,


« Bonjour et bienvenu à l’endroit que tu devrais quitter, maintenant. »

C’était une approche qui avait le mérite d’être claire mais qui, se doute-t-on ne sera surement pas respectée. Il aura le don d’avoir essayé. Une prochaine fois peut-être.

I Must Go In My Dream
Première Frontière

Music ♪
Somewhere Over The Rainbow (Cover) - The Piano Guys

Le mâle gris ne se sentait pas tellement mal à l’aise face à ce chat si confiant, si sur de lui. Il n’avait plus peur des chats montrant une telle assurance, il en avait une certaine habitude désormais. Mais ce qui le gênait en ce chat était son regard, toujours fixe, tel un loup près à sauter sur sa proie, il n’avait pas l’habitude d’être fixé. Première Frontière avait toujours vécu le regard des autres d’une manière inférieure. Quand il paraissait fâché ou perturbé, les gens baissaient le regard et continuèrent leur chemin. Mais les grands arrogants eurent toujours la capacité de le fixer et ainsi de le prendre pour un imbécile, et à ce moment là, il se sentait idiot. La situation était tout à fait identique, il aurait voulu pouvoir faire quelque chose contre ce regard poignant, mais rien, rien ne venait s’abattre contre une telle arrogance, car oui s’était de l’arrogance. Il remarqua tout de même que peu avant avoir formulé sa phrase, le mâle aux pattes de suie avait analysé ses cicatrices, la petite entre les deux yeux et la grande, qui traversait de par en par tout son ventre, effectivement sa position couchée la laissait parfaitement entrevoir. Il se remémora l’instant où celle-ci fut faite, il y a plus d’une vingtaine de lunes désormais.



« - Tu es un jeune guerrier de Clan, jamais tu ne battras un vieux chat errant tel que moi, avait dit l’énorme chat noir.

- Tente toujours de m’affronter vieux crouton, avait dit le jeune Première Frontière, encore vil et moins Sali par la monotonie de sa vie »

Le chat d’un noir encré lui avait immédiatement sauté dessus. Première Frontière encore frais de tous les entrainements réalisé se renversa immédiatement sur le dos et plaqua ainsi son adversaire au sol. Mais celui-ci se dégagea vite et vint, avant que First n’ai pu se redresse, s’appuyer sur son ventre et ne marteler de ses pattes rigides, il y planta une griffe malsaine dans le haut du thorax et descendit jusqu’à la fin de son abdomen. Le guerrier du Vent hurla de douleur mais se redressa vite et planta un griffe dans l’arrière du cou de son adversaire, coup mortel, involontaire. C’était sa première victime et sa seule jusqu’ici. Cependant, il s’effondra très vite après deux pas, il perdait trop de sang. Son guérisseur le retrouva inconscient alors qu’il allait chercher des plantes, une chance qu’il n’ait pas été trouvé par autre chose avant. Il fut vite soigné et après un quart de lune à l’infirmerie du camp, il put reprendre des activités tout à fait normales mais avec cette longue cicatrice, toute sa vie.


Et nous nous retrouvons, une vingtaine de lunes plus tard, avec cette cicatrice, toujours prenante et particulièrement dérangeant quand il faut se nettoyer ou toute autre activité nécessitant une grande souplesse. Mais il s’était entrainé encore malgré le fait qu’il soit guerrier, pour que plus jamais il ne soit humilié ainsi. Mais aujourd’hui il se retrouvait à nouveau humilié mais d’une toute autre manière, par ce jeune mâle de la Rivière qui lui murmura une phrase d’un ton sarcastique et désagréable.


« On pourrait presque te croire, lorsque tu parles. Seulement moi, j'ai vu tes pupilles se dilater. Je sais beaucoup de choses, guerrier du Vent. »

Il remarqua que même s’il disait savoir beaucoup de choses sur lui, il ne connaissait même pas son nom. Un sourire vint se figer à l’intérieur de l’esprit du mâle gris. Il décida de jouer au même jeu que son adversaire. Malgré qu’il fût moins intelligent, il pourrait surement se défendre et il était de loin plus robuste de son adversaire. Au moindre signe d’agressivité, il lui suffirait de lui sauter au cou. Première Frontière essaya en vain de montrer à son adversaire qu’il était aussi fort que lui à son petit jeu mais en tout ca sil n’avait plus peur, et la situation s’équilibrait peu à peu. Il finit par se relever, tout en disant, d’un ton qui se voulait identique à celui de son adversaire,


« Toi qui sait tellement de choses, ajoute à cette collection mon nom, Première Frontière. »

Il était fier de sa répartie qui n’avait pourtant là absolument rien d’exceptionnel !