Moi !!!! laddie, marin, pirate, vice c'aptain, Capitaine ? Fini !

J’ouvre mes yeux bleus glacés, je me suis assoupie sur le rebord froid, et blanc de ma fenêtre, je me lève avec mal, mes muscles quelques peu endoloris, mon ventre gargouille de faim, il fait un vacarme assourdissant, je regarde par l’épaisseur de verre bleuté qui me sépare du monde extérieur, de l’air frais gelé. Je sens le doux et merveilleux parfum du printemps, les bourgeons verdoyants poussent, quelques futures fleurs dorées, certaines feuilles pointes le bout de leurs tiges. Contrairement à ces feuilles vertes, moi je reste enfermée dans ma chambre close, éloignée de toutes vies, bloquée entre deux mondes complètement différents, dans mes pensées lointaines. Je me retourne lentement, je fais face aux murs violets foncés de ma chambre, je m’avance doucement vers la sortie, je descends l’escalier de bois, petit à petit, un pas après l’autre. Je glisse un regard effronté en direction de ma mère, cette mère, qui depuis ma plus tendre enfance ne daigne s’occuper de moi. Cette mère, qui toujours assise devant son ordinateur tape sur son clavier, des lettres, des courriers toujours quelque chose à taper, toujours une raison pour m’ignorer, pour ne pas m’apprécier… Je marche toujours doucement, à pas de loups, en direction de la cuisine, je franchis l’entrée, avance vers le réfrigérateur blanc et bleu, ouvre la porte, avance ma main à l’intérieur et en prélève un sandwich au jambon. Je tourne la tête vers le mur et vois une photo, une photo de mon père, grand, mince, brun… ce père qui comme ma mère ne m’offre point l’affection que je désire tant, il n’est jamais à la maison, toujours ailleurs, jamais avec moi, ni avec ma mère. Père travaille toujours, loin très loin de la maison, dans un très grande ville... Je retourne donc, avec mes pensées obscures de tendresse, vers l’escalier marron, traînant les pieds, la tête basse, les cheveux en pagaille et une émotion inconnue dans mes yeux bleus glacés. Je monte les marches, une par une, arrivé en haut, j’oblique en direction de ma chambre, je m’approche de la porte rose foncée, monte ma main au niveau de la poignée, et ouvre. J’avance en direction de mon bureau, mal rangé. Les feuilles de papier, les crayons de toutes les couleurs, n’ayant presque jamais servi, et tout mon matériel, sont étalés sur le bureau. J’écarte un tas de feuilles, et y pose mon encas, je retourne sur le bord de la fenêtre de verre ornée de jolis rideaux violets. Je regarde l’heure, j’ais mis une demi-heure pour aller me chercher ce déjeuner… Je m’installe, mon regard fixe, posé sur la cime des arbres bourgeonnant je vois des nuées d’oiseaux s’envoler… Une ancienne amie, que je n’ais connu que très peu, m’avait expliqué que, elle se rendait tous les jours à « L’école ». Je réfléchi longuement sur ce fait, pourquoi n’irais-je pas à l’école comme les autres adolescents, je suis maintenant âgée de 13 ans, mais je ne suis jamais sortie plus loin que le pallier de ma maison, je n’ai jamais mis le pieds sur l’herbe fraîche et verte. Ma vie est monotone, triste sans aucun intérêt, sans aucun rapport avec le monde …
Je ne sais pas ce qu’est vraiment le monde « extérieur » car je ne vis pas dans le même «paysage » que les autres, je vis dans un espace parallèle où la vie n’est que tristesse, monotonie et ennuie. Je vois le temps passer rapidement, les années, les mois, les semaines, les jours, tout passé vite, très vite, trop vite…
Je suis du regard les feuilles, qui s’envolent dans le vent, cela fait une semaine que le printemps est fini, l’été a prit sa place, le soleil brille, mais pour moi, il fait noir, sans jamais de couleurs éclatantes, sans jamais de vie. Je me déplace vers mon lit douillet, m’allonge et regarde un poster collé sur mon mur. Ce poster représente la vie, les feuilles vertes, les oiseaux, les animaux, les couleurs, le souffle du temps, le souffle de la vie…Je m’endors, avec un espoir, un espoir de vie, un espoir de… joie, une envie de découvrir le monde…. Le temps avait défilé, l’automne prit la place de l’été, le rouge, le jaune et l’orange lui ont prit ses merveilleuses couleurs vives. L’automne a le pouvoir de faire siffler le vent, de faire battre la tempête, le pouvoir de faire renaître un espoir, le pouvoir de faire changer la vie… Je décide de sortir, de m’éloigner un peu du chemin de ma vie, d’aller voir cette saison, ce temps, cette vie de plus près… Je m’avance vers la sortie, descend l’escalier de bois, j’ouvre la porte d’entrée, celle qui me sépare du paysage extérieur, la claque violemment. Je m’arrête sur mon palier, j’avance mon pied vers la terre molle envahit par le gel de l’hiver qui commence à s’emparer de la nature. Je vois ces feuilles, de près de très près. Je m’avance, je touche du bout de mes doigts glacés ces feuilles jaunes, je sentis en moi une vague de paix, une vague de joie, une vague de nature en touchant ses feuille je touchais l’automne, en touchant cette nature vivante, je touchais la vie, je touchais le monde !!!!!