Le Départ ... [LIBRE] { FiNi }

Tranquillement installée entre deux racines, Echo d'Argent somnolait un peu. Elle été maintenant aveugle depuis environ quatre lunes, pour une raison encore ignoré. Ses parents avaient eux aussi disparu, le même jour que l'accident qui avait valut à le solitaire ses yeux blancs unis. Elle s'attaqua à sa toilette : opération longue et difficile vu sa quantité volumineuse de poils... et de nœuds ! Motivée pour ce long et ennuyeux travail, elle commença par sa queue, pleine de terre et de chardons. Mais un bruissement et des bruits de pas vinrent troubler sa toilette, et la chatte grise fut obligée de se cacher dans un buisson. Malheureusement, comme Echo d'Argent ne voyait rien, elle ne vit pas que sa queue dépassait du buisson où elle était caché. Apeuré, elle secoua fortement sa queue... et fut repérer par l'inconnu qui venait d'arriver.

- Va-t-en ! grogna un voix avec colère.

- Ne me fait pas de mal ! supplia t-elle et sortant la tête du buisson et en s'inclinant pour montrer sa soumission.

- Tu es solitaire ?

Echo d'Argent, terrorisé, ne répondit pas. Pourtant, toutes traces de colère ou de rage avait disparut de la voix de l'inconnue. Effrayé, Bermude réussi à répondre :

- Euh... oui, pourquoi ? Tu ne vas pas me faire de mal, hein ?

Si la chatte qu'elle avait en face se décidait à l'attaquer, la chatte grise n'en réchapperait pas. Bien qu'elle connaisse beaucoup de plantes médicinales, aucune n'était connue pour réanimé un mort. Et même le plus doué de guérisseur ne pouvait pas faire un miracle à chaque fois... Echo d'Argent banda ses muscles, au cas ou il faudrait partir rapidement...

Aussitôt Renard eut-elle lâché ces paroles quelques peu malpolies, l'une des deux chattes en train de discuter, celle qui n'était pas à moitié enfouie dans un buisson, se détourna de cette dernière pour lancer un regard à Renard. Un regard .. un regard .. étrange. La rousse avait beau le regarder très attentivement, elle ne pouvait pas vraiment le déchiffrer. On voyait pourtant à première vue qu'il se voulait légèrement agressif, mais qui ne pouvait cacher sa surprise de voir débarquer quelqu'un du haut d'un arbre. Ce regard était à la fois plein d'expressions et .. oh et puis zut. Pourquoi passer son temps à contempler le regard de quelqu'un, hein ? La démarche de la jeune guerrière suffisait largement à comprendre. Pas besoin de connaître à la lettre ce qu'elle pense non plus, non ?
" La jeune guerrière ? " Ben oui tiens, il suffisait de sentir dans l'air pour sentir cette horrible odeur très marqué qu'avait chaque chats de Clan.

La guerrière marcha d'un pas lent, tout en passant au peigne fin la chatonne rousse, . Celle-ci n'aimait justement guerre qu'on la reluque de la sorte, mais tint le regard de la chatte aux yeux bleus glacés jusqu'à ce que celle-ci vienne se poster en face de Renard.
Il y eu encore une ou deux secondes de silence complet. Les deux chattes sauvages se regardaient, l'une aux yeux d'un vert profond, l'autre au regard d'un bleu froid.
Puis la guerrière au pelage blanc rétorqua à la chatonne rousse :

- Tu ne vois pas que nous étions en train de parler ? Tu ne pourrais pas déverser ta colère ailleurs ? On en a pas vraiment besoin, tu sais. Et on est ici, parce que c'est comme ça. Ces Terres sont libres. Libres, tu entends ? Tout peut y circuler. Que tu le veuilles ou non. Et d'abord, pourquoi cette question ? On t'a dérangé peut-être ?

Suite à ces paroles, la guerrière s'assit, et se mit à toiletter son pelage, signe qu'elle l'ignorait. Signe seulement. On voyait bien que celle-ci ne pouvait s'empêcher de jeter de petits regards furtifs vers la rouquine, signe qu'elle attendait également une réponse.

Partout où Renard était allée depuis qu'elle était seule, elle s'était fait rejetée, poursuivre, chassée ... à croire qu'elle avait la peste. Bon, il était bien vrai qu'elle n'était vraiment pas très aimable parfois, et que ses méthodes pour se nourrir était plutôt humiliante ... ah, l'humiliation. Quand on y pense, si tout le monde détestait Renard pour ce qu'elle volait, c'était plutôt par honte. Oui, les guerriers se faisant prendre à ses petits pièges, alors qu'elle semblait si inoffensive ... chacun s'en mordait les pattes de s'être fait prendre par une chatonne. Alors cette honte se transformait instantanément en colère, et la personne qui s'était fait prendre se mettait à poursuivre la petite rusée. Tout les amis (si rares soit-ils) qu'elle s'était fait était surtout ceux qui ne s'étaient pas laissé prendre à ses ruses.

La rouquine esquissa un sourire. Elle s'en fichait, que tout le monde la poursuive par pur honte et honneur, que tout le monde lui réponde méchamment à chacune de ses entrées. C'était même plutôt marrant, au fond ...

- Ne t'énerves pas, s'il te plaît ! D'abord, je ne suis pas en colère. Simplement énervée. Et pour répondre à ta question, oui vous m'avez dérangées. J'étais en train de dormir.

Sa réponse fut donné le plus calmement possible, servie avec un sourire en coin. On sentait également un léger ton hautain.
La chatte blanche, qui avait lancée une réponse plutôt agressive au départ, ne s'attendait peut-être pas à une réponse si calme.!

- Euh oui, pourquoi ? Tu ne vas pas me faire de mal, hein ?

La réponse, si il y en avait une, ne vînt pas tout se suite. Que pouvait bien faire son interlocutrice ? Ou plutôt, à quoi pensait-elle ? Aucun son ne semblait pouvoir émerger de la gorge de l'inconnue. Un petit bruit, comme du sable qui tombe, signala à Bermude que la chatte qu'elle avait en face s'était lever, et surement déplacé. Où ? C'était bien ça la question que se posait la jeune aveugle. Peut être s'était-elle enfuie... ou cacher. Avait-elle sentit un danger quelquonque sans prévenir Echo d'Argent par pur instinct de survie ? L'odeur qu'elle portait venait nettement d'un clan, c'était même sûr. L'odeur était encore très fort, impossible que l'inconnue ai ne serait se que quitté la clairière.

- Mais non, ne t'inquiètes pas, je ne te ferais pas de mal ... C'est juste que je voudrais devenir Solitaire et quitter mon Clan, répondit-elle d'une voix douce.

Quitté son clan ? C'était bien la première fois qu'elle entendait ce genre de chose venant d'un guerrier. A vrai dire... c'était la première fois qu'elle parlait avec un chat de clan. En tout cas, elle ne s'était pas trompé, l'étrangère n'était ni solitaire, ni errante. Mais pourquoi l'inconnue voulait-elle partir de son foyer ? Rejeter ce qu'appelait les chats de clan " code du guerrier" ? Quitté sa famille, ses amis ? Echo d'argent n'avait pas d'amis. C'était un choix difficile qu'il fallait assumé. La vie de solitaire n'est jamais tendre et est empreinte de défauts en tout genre. La voix douce et calme de l'étrangère avait rassuré et détendu Bermude, l'étrangère sembla le remarquer et lui dit :

- Au fait, je ne sais pas ton nom. Comment t’appelles-tu ? Moi c'est Lune d'Azur, guerrière du Tonnerre...

L'aveugle ouvrit la bouche pour répondre, mais au même moment, une petite vois pincé et hautaine clama :

- Qu'est-ce que vous faites ici ?

Bermude tourna vivement la tête vers ce qui semblait être la source du son. Un fumet nouveau et inconnu vînt lui titiller le nez, l'odeur d'une chatte qui n'appartenait à aucun clan.

- Tu ne vois pas que nous étions en train de parler ? Tu ne pourrais pas déverser ta colère ailleurs ? On en a pas vraiment besoin, tu sais. Et on est ici, parce que c'est comme ça. Ces Terres sont libres. Libres, tu entends ? Tout peut y circuler. Que tu le veuilles ou non. Et d'abord, pourquoi cette question ? On t'a dérangé peut-être ?

Bien dit ! songea la solitaire argent, pleine de mépris pour la nouvelle venue.

- Ne t'énerves pas, s'il te plaît ! D'abord, je ne suis pas en colère. Simplement énervée. Et pour répondre à ta question, oui vous m'avez dérangées. J'étais en train de dormir, répondit la jeunette avec calme après un court instant.

Une telle impolitesse ne plus pas à Bermude, qui, avec un peu de maladresse mais de la détermination, s'avança vers les deux chattes à taton et lança à la chatonne :

- De toute façon, que nous t'aillons dérangé ou pas, cet endroit est à tout le monde et je ne risque pas de le quitter, lâcha t-elle, méprisante en posant son derrière au sol avec brusquerie pour bien montrer qu'elle n'avait pas l'intention de quitter les lieux. Et si ça ne te plait pas, tu n'a qu'as partir.

Elle avait parler avec méchanceté, car elle détestait par dessus tout que l'on se moque d'elle. Hors, la jeune chatte venait de se moquer de ses deux ainées. Et si le problème se compliquait, alors Bermude ne ce serrait pas entrainer pour rien...

[Sweet ? C'est à toi de répondre .. ]

- Ne t'énerves pas, s'il te plaît ! D'abord, je ne suis pas en colère. Simplement énervée. Et pour répondre à ta question, oui vous m'avez dérangées. J'étais en train de dormir.

Dormir ? Colère & énervée, c'est la même chose non ? Quelle petite insolente ! Lune n'en pouvait plus. Elle était plutôt patiente, mais là, c'était trop. De quel droit cette petite s'amusait à la ... provoquer ? D'accord, le mot est un peu fort. M'enfin. Cette petite rousse l'énerve, on ne peut pas le nier.

Elle allait répondre lorsque l'Aveugle la devança:

- De toute façon, que nous t'aillons dérangée ou pas, cet endroit est à tout le monde et je ne risque pas de le quitter. Et si ça ne te plait pas, tu n'a qu'as partir.

Woush. Ça aussi, c'était pas de la rigolade. La petite rousse venait de se prendre une belle raclée. Bien fait pour elle.

Ohlala, Lune devenait de plus en plus méchante c'est pas possible ... Un vrai diable, à présent. Sauf quelle ne voulait pas devenir comme ça. Elle ne voulait pas devenir "Esclave du Mal". C'était justement mal. Elle ne se liait pas aux autres, mais elle ne voulait pas non plus leur faire du mal pour autant. Ce qu'elle est compliquée ....

Et maintenant, c’était à elle de répondre, pour marquer son accord avec cette aveugle qu'elle ne connaissait pas mais elle éprouvait de la sympathie envers cette jeune féline.

En montrant du bout de la queue l'aveugle, elle prit la parole:

- Je suis tout à fait d'accord avec elle. Je m'excuse pour m'être énervée aussi brutalement, mais tu n'avais pas non plus à faire ton insolente.

Elle s'arrêta guettant les réactions des autres, et reprit:

- Bon, maintenant, si cette histoire est terminée, je m'en vais.

Elle tourna les talons, et laissa l'Aveugle qu'elle aimait bien même si elle ne la connaissait pas, avec la petite rousse, qu'elle trouvait insupportable.

Lune d'Azur était à présent presque hors de vue des deux félines, lorsqu'on l'appela ...

Comme l'on pouvait s'y attendre, les phrases de Renard ne firent qu'énerver un peu plus les deux autres inconnues. Celles-ci prenaient des expression de colère. Encore un peu, et de la fumée se mettraient à sortir de leurs oreilles. Renard rigola à cette pensée.
Oui, tout cela amusait Renard plus qu'autre chose. Voir ses deux solitaires s'énerver contre une jeune femelle de son âge pour de simples paroles déplacées, c'était plutôt drôle. Au fond, c'était elles qui s'énervaient encore plus.
Enfaite, maintenant qu'elle riait de la réaction de ses interlocutrices, Renard n'était plus de mauvaise humeur. Non, elle avait envie d'aller plus loin, de voir jusqu'où allait les limites des autres solitaires ..


- De toute façon, que nous t'aillons dérangée ou pas, cet endroit est à tout le monde et je ne risque pas de le quitter. Et si ça ne te plait pas, tu n'a qu'as partir. répondit au tac-au-tac la femelle blanche aux yeux étranges.

Et voilà, maintenant elles étaient à deux contre une pauvre petite .. Que la vie est injuste, vous ne trouvez pas ? Bah, peu importe. Il faudrait vraiment que ses deux femelles se détendent un peu.
Notre rouquine ne se laissait jamais faire de la sorte, oh que non .. demandez donc à certains de ces chats de Clan ! Tiens d'ailleurs, en parlant de Clan .. la femelle blanche aux yeux bleus était imprégnée de leur odeur si forte et pestilentielle. Que faisait-elle si loin de son camp ? Pas important, de toute façon. Renard ne s'en questionna pas plus.

La renarde décida de rester muette pour l'instant. C'était si drôle de voir ces deux femelles s'énerver toutes seules .. à vrai dire, si ces dernières n'étaient pas tournées vers la petite peste, on aurait plutôt l'impression qu'elles se criaient mutuellement dessus tellement Renard paraissait souriante et calme pour la situation.
Mais bon, elle s'était déjà fait crier dessus par bien plus gros et menaçant. Ce ne serait sûrement pas deux chattes qu'elle ne connaissait pas qui allait lui faire la leçon !
La femelle qui venait apparemment des Clans approuva ce que venait de dire son amie aux yeux bizarres :

- Je suis tout à fait d'accord avec elle. Je m'excuse pour m'être énervée aussi brutalement, mais tu n'avais pas non plus à faire ton insolente.

Ah ben tiens, enfin ! Des excuses ! C'était pas trop tôt. Mais au fond, elle s'excusait pour quoi ? Pour s'être énervée brutalement ? Énervée, elle l'est toujours. Alors qu'est-ce que cela changeait ? Pour le reste de sa phrase, elle ne venait que de répéter ce que venait de dire sa IDIOTSœur.
Un léger silence s'installa pendant quelques secondes. Chacun se mit à observer l'autre, guettant les réactions et réponses. Mais personne ne broncha. Pendant quelques secondes, ils continuèrent à se regarder.
Puis la féline blanche reprit finalement :

- Bon, maintenant, si cette histoire est terminée, je m'en vais.

Alors tout les regards se tournèrent vers cette dernière, et les deux qui restèrent sur place la regardèrent avec de grands yeux.
Déjà ? La femelle de Clan n'avait même pas laissée qui que ce soit répondre. Elle était partie, nonchalamment, comme si elle s'en fichait au plus haut point. C'était peut-être l'impression qu'elle voulait donner .. En tout cas, cela n'avait pas marcher sur Renard. La chatte aux yeux bleus avait certainement voulu se persuader que l'histoire était finie. Mais ce n'était pas le cas.
Que croyait-elle ? Que Renard allait la laisser filer ainsi, alors que la fête venait à peine de commencer ?

- Eh, toi ! Ça y est, tu te sens agressée, alors tu retournes dans ton nid douillet à ton petit Clan chéri ? Tu trouves pas ça trop facile ? l'interpella Renard d'un ton calme, mais qui se voulait dédaigneux, tout en soulignant les mots 'trop facile'.

Mais voilà les paroles que méritaient cette chatte qui, apparemment, fuyait la conversation. Cette fois, la rouquine sentait que la femelle aux yeux azur commencerait à s'énerver .. les choses allaient enfin devenir amusantes.

- Eh, toi ! Ça y est, tu te sens agressée, alors tu retournes dans ton nid douillet à ton petit Clan chéri ? Tu trouves pas ça trop facile ? demanda la rouquine d'un petit ton narquois.

Bermude ne put étouffer un petit rire involontaire. Gêné, elle toussota et se rassit. Elle n'avait même pas remarqué le départ de Lune d'Azur.
Mais qu'elle cervelle de souris je fais ! se reprocha t-elle et secoua en secouant la tête d'un air exaspéré.
Finalement, elle commençait à s'amuser. Ce n'était pas tout les jours qu'elle pouvais parler avec d'autres chats. Surtout pour une conversation aussi animée. La dernière fois qu'elle avais croisé quelqu'un, l'inconnu l'avais traité de bonne à rien.
Il l'a payé, de toute manière. se dit-elle un petit sourire sur le museau. Qu'il repose en paix maintenant.

- Eh, toi ! Ça y est, tu te sens agressée, alors tu retournes dans ton nid douillet à ton petit Clan chéri ? Tu trouves pas ça trop facile ?

Agressée ? Nid douillet ? Clan chéri ? Lune d'Azur éclata de rire. D'un rire froid, sans joie. Mais elle riait quand même. Elle riait de "l'idiotie" de cette petite rousse. Ahlala, c'est que quand on est jeune on ne se rend pas compte de sa bêtise ... Enfin.

Non, elle ne se sentait pas agressée. Clan chéri ? Ben si elle allait le quitter, c'est qu'il était pas si "chéri" que ça. Nid douillet ... Tu parles.

Mais bon, elle n'allait pas se remettre en colère. C'est ce qu'attendait cette petite peste, et elle ne voulait surement pas lui faire plaisir en faisant ce qu'elle voulait.

Mais comment s'était-elle mise dans cette histoire déjà ? Tout ce qu'elle voulait, c'était quitter son Clan, et devenir Solitaire. Mais si devenir Solow', c'était fréquenter ce genre de félins, ou devenir comme eux ...

- Ce n'est pas mon "Clan chéri". J’envisage de le quitter. Alors, quand on sait pas, on ferme sa gueule.

Elle avait dit tout cela, d'un ton très calme, presque angélique. Elle souri. Cette histoire commençait à l'amuser.