une enemie insuportable(fini)

Petite Rosée s’éveilla doucement dans la lumière tamisée de la pouponnière, elle se leva sans faire de bruit pour ne pas réveiller les autres chatons et leur mère, après un rude parcours entre les différents corps endormis la petite chatonne blanche parvint enfin à sortir de l’épais buisson de ronces qui l’avait abrité quelques minutes auparavant.

Le soleil lui éblouit les yeux, il brillait haut dans le ciel bleu parsemé de nuages tantôt gris tantôt blanc. Était-ce annonciateur d’une pluie prochaine ? Petite Rosée ne préférait pas, la saison des feuilles nouvelles arrivait enfin et maintenant qu’elle pouvait aller dehors Petite Rosée ne voulait en être interdite pour cause de mauvais temps. L’air commençait déjà à avoir le doux parfum des fleurs futures ce qui attirait bien sûr beaucoup de papillon, des papillons de toutes les couleurs, de toutes les sortes, de si beaux papillons. Petite Rosée se réjouissait à l’idée de vivre sa première saison des feuilles nouvelles !

Après un regard panoramique sur toute la clairière, Petite Rosée se rendit compte qu’il n’y avait rien à faire, pas un chaton présent pour jouer avec elle. Elle allait faire demi-tour lorsqu’elle remarqua tout de même un chaton roux et blanc qui, apparemment, courait après un papillon. Elle était sur le point d’aller à sa rencontre lorsqu’elle se rendit compte à quel point ce chaton avait l’air... inintéressant. Il courait bêtement après un papillon et n’avait aucune technique d’approche, elle, elle l’aurait attrapé en deux secondes, pas besoin de sauter aussi inutilement pour le faire fuir. Elle se détourna vite de lui et chercha autre chose à faire.

C’est alors qu’elle vit, passant par l’entrée du camp, son père, Nuage d’Améthyste ! Enfin une occupation digne de ce nom ! Elle s’élança vers lui et elle l’aurait atteint en quelques bonds si elle n’avait pas percuté quelque chose pendant sa course. Toute ébranlée, elle se retourna quelque peu chancelante et constata avec dégoût qu’il s’agissait du petit chaton roux-blanc de toute à l’heure. D’après ces connaissances ce chaton se prénommait Petite Paix et d’après son vécu ce chaton était un idiot ! Petite Paix se retourna vers elle, et la fixa d’un regard froid et transperçant. Petite Rosée se détourna de l’autre chatonne et chercha son père du regard mais elle ne le trouva pas, à cause de Petite Paix elle avait perdu son père. Lorsqu’elle décida de refaire face à l’autre chatonne pour lui lancer une remarque cinglante quand à son rôle dans la perte de son père elle remarqua que l’autre avait les poils hérissés. Prise d’une soudaine fureur Petite Rosée lui lança avec dédain :

-Tu veux te battre c’est ça ? Allez viens, tu ne me fais pas peur...

Sur ce elle lui feula dessus et attendit les muscles tendu.

Dès que Petite Rosée eut prononcée sa phrase Petite Paix sortit ses griffes et lui feula dessus, Petite Rosée sortit elle aussi ses griffes, la bataille était imminente il fallait qu’elle soit prête à faire mordre la poussière à cette chatonne prétentieuse.

C’est Petite Paix qui bondit la première sur Petite Rosée, elle s’accrocha à son dos de toute ses forces, pour la faire descendre d’elle, Petite Rosée se jeta à terre et roula sur le sol pour écraser Petite Paix, qui lâcha prise sous le poids du corps de la chatonne blanche. Sans perdre un instant Petite Rosée se jeta sur elle et lui donna un coup de patte dans le flanc qui la fit chanceler sous le choc, sans pause, la jeune chatte blanche repartit à l’assaut mais cette fois-ci Petite Paix fut plus rapide et lui donna un bon coup de patte dans le museau, complètement abasourdie Petite Rosée n’eut pas le temps de riposter lorsque Petite Paix lui fonça de nouveau dessus. Mais elle se reprit vite et repartit à la charge le plus vite possible, se jetant de toute ses forces sur Petite Paix qui tomba à la renverse, exposant ainsi son ventre, la petite chatonne blanche tenta alors de le lui griffer mais Petite Paix se retourna au dernier moment et esquiva l’attaque. Petite Rosée et Petite Paix se firent face et s’élancèrent l’une vers l’autre lorsque quelque chose les retint.

C’était un guerrier du Clan du Tonnerre qui avait certainement observé la bataille de loin, de ses puissantes pattes il les empêcha de continuer à se battre alors Petite Paix se mit à lui crier dessus :

-Pourquoi nous as-tu empêché de continuer à nous battre, je n'avais pas terminé de lui donner une bonne correction !

Le guerrier se contenta de lui grogner dessus et de les écarter encore un peu plus l’une de l’autre. Petite Rosée comprit alors qu’elle ne pourrait pas continuer à se battre dans le camp, si elle voulait donner une bonne leçon à cette horrible chatonne il fallait sortir du camp. Pour bien paraître devant le guerrier Petite Rosée dit d’une voix innocente :

-Oui...Il vaut mieux arrêter, les guerriers ont toujours raison.

Elle se dirigea donc vers l’entrée du camp, et en passant à la hauteur de Petite Paix elle lui glissa à l’oreille :

-Viens-voir m’affronter à l’extérieur, cette fois il n’y aura plus de guerrier pour me retenir de te mettre une bonne leçon, alors...rejoins-moi dehors...si tu en as le courage bien sur...

Petite Rosée s’approcha, l’air de rien, des fortifications du camp et une fois qu’elle eut jeté un coup d’œil dans le camp pour vérifier que personne ne l’observait elle se glissa par l’entrée du camp pour déboucher dans la forêt. Elle marcha pendant quelques temps jusqu'à arriver un endroit tout prêt de ruches. Là elle trouva un petit buisson assez accueillant où elle pourrait attendre tranquillement Petite Paix qui l'aurait certainement suivie à la trace, celle-ci arriva bientôt, alors Petite Rosée se leva et de nouveau elles se retrouvèrent face à face le poil hérissé sur leurs dos. Petite Rosée lança à l’autre chatonne :

-Finalement tu as eu le courage de venir....ou la folie...ça va ?...Pas trop peur ?