J'aurai tant aimé être à sa place [PV : Nami]

C’était une nuit sans rêve et sans couleur . Trafalgar Law ne partageait pas de rêves avec les Etoiles. Les ancêtres claniques ne l’appréciait guère. Pourtant, il n’était pas mauvais. Simplement un tantinet moins vieux jeu. Le chat n’aimait pas les évènements uniquement centré sur des croyances. Chaque félin devait vivre orienté vers le futur, et non vers les morts. Croire aux défunts au lieu qu’en soit même était une erreur puérile. Mais le jour ou Trafalgar Law serrait chef, il laissera qui il veut choisir sa religion et son nom. Agrandir la liberté des siens était une occupation très intéressante. Tout les chefs sont contres. De quoi ont-ils peur ? Du manque de pouvoir ? Leur avarice sempiternelle bouffe la vie des chats claniques. Le félin ne voulait pas être comme ça. Juste l’Archétype du Capitaine sur son bateau, partageant sa vie non pas avec ses subordonnés, mais plutôt avec ses amis. La nuance était faible pour certain, et forte pour d’autres. Il ferrait de son mieux, et en son fort intérieur, le jeunot savait que c’était accès.

Le chat se leva face à la lumière du soleil. Il ne dormait jamais à la place centrale du lieutenant. Pourquoi ? Simplement car il se sentirait étouffé dans cette tourbe de ronflements. Être à l’écart ne le gênait pas. De plus, il était le plus jeune des guerriers, et également le plus gradé. Oui, le lieutenant avait onze lune. Il avait menti sur son âge, prétendant qu’il en avait deux de plus. Normalement, il devait être un vieil apprenti. Mais ce n’était guère important, le chat au pelage de panthère des neiges avait la même maturité et force qu’un guerrier. Savoir son véritable âge aurait servi seulement aux jaloux voulant cracher leurs venins. Il y en avait tellement. Le mâle les comprenait vraiment. Lui, il était un gamin, débarquant de nulle part, voilé de mystère, et paf, il était lieutenant. C’était dur à supporter pour les chats se battant pour leur pseudo famille, souffrant la famine depuis des lunes, et prouvant sempiternellement leur loyauté. Mais le félin ne pouvait rien y faire. C’était ainsi. Et au fil du temps, le jeune mâle montrerait au autres qu’il serra là pour eux, à sa manière, avec son caractère, mais pour leur bien.

Son regard croisa celui d’Ombre du Crépuscule. Il ne ressentit que rancune et froideur. Trafalgar lui, se contentait de le considérer avec insistance, toujours muni de son léger sourire. Ce n’était pas par méchanceté, le lieutenant du Vent était ainsi. Il souriait tout le temps avec sarcasme. Il savait que beaucoup avait envi de lui donner des baffes, à ce jeune svelte et grand, les toisant avec insolence. Mais il ne pouvait combattre contre sa nature, qui de plus, aimait énormément. Cela lui donnait beaucoup de charisme. Ce ne serrait pas très utile pour se lier d’amitié avec Ombre du Crépuscule, car il doutait fortement que le pauvre guerrier soient gay. La jalousie qu’il éprouvait était fortement visible. Trafalgar Law faisait en sorte de l’ignorer pour lui montrer indirectement son empathie. Ne pas le provoquer était une grande forme de respect pour lui, vu qu’il le faisait envers les trois quart de la populace qu’il connaissait. Le jeunot avait du respect pour le vétéran, ce qui était bien rare. Même Plume Equivoque, ou Tornade d’Azur n’en avait pas le privilège. Et pourtant c’était des pointures, et son égal hiérarchique dans les autres clans. Le guerrier, le fixant toujours, parti de la tanière des guerriers, puis du camps, avec mutisme. Le lieutenant se faufila tel un ectoplasme, se décidant également à aller prendre l’air. Si il pouvait croiser le vétéran ce serait également fort sympathique.

Trafalgar Law vit, aux extrémités du Clan, un lapin. Sans hésitation, il s’élança dans sa course. Sa vitesse était spectaculaire, et il le rattrapa bien vite. Comme pour jouer, il ne l’attrapa pas tout de suite, continuant à galoper après lui, jusqu’à que la bestiole, épuisée, s’offre à lui. Elle préférait mourir tout de suite qu’en souffrant avec un maigre espoir de survie, quelle drôle de sagesse. Le félin la bloqua avec cynisme, les prunelles grandes ouvertes. Il lui brisa les jugulaires. Sa truffe blanche fut teinté d’hémoglobine. Le mâle se pourlécha les babines, ce qui lui donna un air sadique. Sans même attendre, il enterra sa proie au sang encore chaud et continua sa route. Son museau était toujours grenat, mais il s’en fichait. Il continua sa route silencieusement. Aux bouts de quelques minutes, il aperçut Ombre du Crépuscule, écumant dans la poussière. Trafalgar resta debout, le fixant, muni de son sourire sarcastique.

« - Bonjour, Ombre du Crépuscule, tu t’es pas fait trop mal, j’espère ? »

Certes, c’était ironique. Mais jamais il ne se permettrai de la faire par méchanceté. Le ton de sa voix était normal, avec une pointe de malice. Trafalgar continua à le fixer avec stoïcisme, attendant sa réponse.

«  Oui ça va. Dis moi, que fais-tu ici ? Tu ne devrais pas t’occuper des patrouilles ? »


Trafalgar Law eut la sagesse de se taire face à sa remarque puérile. Il n’aimait pas qu’on le toise de haut, mais venant d’un membre de son clan si loyal, il se laissa faire. A quoi bon rentrer dans son jeu, pour rentrer dans des conflits immatures ? Sur le coup, le jeunot était franchement déçu de l’aptitude du vétéran. Il le savait jaloux, certes, mais pas idiot. Le chat se contenta de le fixer avec mutisme. Mais son regard pouvait traduire ses pensées rapidement. Il y avait de la pitié, Ombre du Crépuscule était tristement pathétique. Le lieutenant aurait aimé le soutenir, mais avant, le guerrier devait réfléchir à sa manière d’être. Ce bout de trajet spirituel, le félin devait le faire seul. Après, si il y tenait, le jeunot le rattraperait et continuerait la route avec lui. En attendant, Ombre du Crépuscule était franchement décevant. Lui qui était un excellent guerrier, loyal et normalement gentil. La jalousie le détruisait peu à peu. Certes, Law pouvait changer des choses, mais pas cela. Il ne s’agenouillerait pas non plus pour son plaisir, il ne fallait pas exagérer. Alors que dire pour apaiser cette rancune ? Le clan du Vent devait être uni. Les autres, Trafalgar s’en foutait. Alors que faire ? Une idée simplette lui passa par la tête. Il n’allait pas faire d’efforts. C’était seulement en étant soi-même qu’il gagnerait la confiance de ses compagnons, et pas en étant l’idéal du lieutenant. Le jeune mâle n’était ni autoritaire, ni sanguinaire, ni bon. Mais pourtant, Trafalgar Law était quelqu’un de bien, pas forcément avec tout monde. Derrière son sarcasme éternel et ses mimiques exaspérantes, se cachait un être avec un minimum d’humanité.


«  Les patrouilles ont été faites le soir pour le lendemain. Merci de ton attention, mais je n’aime pas spécialement être fliqué. »


Son ton fut neutre, avec une pointe d’agacement. Les muscles maxillaires du jeunot étaient serrés, laissant apercevoir ses canines à la couleur laiteuse. Néanmoins, le chat ne laissa aucune trace de ses légers courroux dans le regard. Il se contenta de desserrer la mâchoire, et de faire un sourire malicieux au mâle d’encre. Dans le regard de son frère de clan, il comprit avec une facilité impressionnante que le mot jalousie n’était qu’un vulgaire euphémisme. Ce qu’éprouvait Ombre du Crépuscule était bien plus fort, et indirectement, il faisait preuve d’une véhémence un tantinet pathétique. Trafalgar Law se déplaça lestement. Il s’approchait du guerrier. Mais contre à toute attente, le mâle continua sa route lorsqu’il arriva à son niveau, jusqu’à une dizaine de mètre plus loin. Il finit par s’asseoir près des ramures basses d’un arbre, fixant sempiternellement le guerrier qu’il respectait tant avec sarcasme. Il n’attendait pas forcément une réponse de la part du vétéran. Trafalgar préférait se taire, ne point en rajouter, et attendre. Normalement, le lieutenant ne parlait que si nécessaire. Si ce chat n’avait pas été Ombre du Crépuscule, il se serrait contenté de lui faire un regard béant, et de partir en ignorant ses puérilités. Mais là, c’était différent. On ne parlait pas d’un simple guerrier x. Bien que le lieutenant considérait tout les membres de son clan comme égaux, il fallait avouer qu’il fallait différencier un chat prêt à tout pour son clan d’un anonyme. Certes, Crépuscule n’était pas forcément la plus grande pointure, mais il faisait partie implicitement de l’élite.

Un silence plein d’hostilité se fit ressentir. Après tout, pourquoi ne pas le laisser baigner la la rancœur infantile ? Néanmoins, au bout d’une flopée de minutes, il se manifesta d’une voix sarcastique et malicieuse :


«  Écoute, mec, je ne suis pas aveugle. Je suis conscient que tu as un problème avec moi. Mais il serait fort aimable à toi de dissiper tes ondes négatives, c’est limite gênant. »