ASSEMBLEE. IMPORTANT. ♪♫

C’était il y a une rondelette lune. Une lune sombre et sans couleur. Une nuit morne, sans vie. Seule la mélopée funeste du vent crachant sur «la Tour Illusoire» était audible. Ça y est. Trafalgar avait réussit l’apothéose. Cela fait plus d’un siècle que personne n’avait accompli cet acte héroïque. Un siècle, vous dis-je ! Il avait atteint le sommet, ayant battu «las nueve illuminati». Normalement, lorsqu’il aurait battu le dernier, le plus puissant, «El rey de la torre», il pourra descendre et être accueilli par la populace du Trafalgar comme un héros, et le chat le plus fort du monde. Mais il n’était rien de tout ça. Le félin, durant ce long périple, avait dépendu de ses compagnons pour arriver en haut. Jamais, Ô grand jamais, il n’aurait l’exquise puissance de Vega, l'intelligence d’Atlas, la bondé d’Ebeno, ou l'instinct de Pistol Kay. Et ne parlons de ses autres compagnons. Tous le dépassait. Et pourtant, c’était lui qui était en haut. Certains avaient laissé leur vie, d’autres étaient inconscients. Pistol Kay, son camarade le plus proche, avait voulu combattre seul au neuvième étage. Law ne savait si le rouquin était encore vivant. Il pensa ensuite au gentil Blaze Justice. Le jeunot ne savait pas ce qu’il était advenu de lui. Mais une chose dont le jeune était sûr, le chaton ne se trouvait pas dans les cinq étages précédents. Il avait du rester avec les blessés. Le chat s’enleva rapidement toutes ses sombres pensées en tête. Ses prunelles d’améthystes cherchèrent «El Rey». Il mit du temps à l’apercevoir, sagement assis au fond de la pièce. C’était un félin blanc comme neige. Son corps était normalement grand et svelte. Ses yeux étaient cernés de noirs, contrastant avec ses prunelles écarlates. Il restait stoïque, regardant à peine le nouveau venu. Lorsqu’il s’approcha de lui, le mâle souffla d’une voix dure, sans mélodie :

« - Je me nomme Lagrima, le faucheur d’émotion. Soy el rey desconocido de Trafalgar. Je garde les cieux depuis maintenant trois siècle. Suis-je mort ? Pas vraiment. Je suis un ectoplasme, rôdant au dixième étage de la tour illusoire, Mais ma puissance, elle, est bien réelle.»

Lagrima le regarda froidement. Perdu dans ses prunelles grenats, Trafalgar mit du temps à percevoir une larme d’un drôle de noir d’encre, coulant sur sa joue gauche. Le jeunot voulut demander ce que cela voulait dire, mais rien ne sortit de sa gueule. Comment allez t-il battre un être déjà mort ?! C’était impossible. Trafalgar Law était condamné, comme tout les chats étant passé avant lui, le siècle précédant. Il rattrapa le fil de ses pensées, se maitrisant du mieux qu’il pouvait. Le matou voulu se présenter également, mais au moment ou les mots allaient sortir de sa gueule, Lagrima le coupa :

«- Et toi, tu es Trafalgar Law, ex-membre du clan du Vent. Mais tu ne crois pas au clan des Etoiles. C’est normal, ils ne croient pas en toi. Les cieux qui te protège sont les miens depuis toujours. Que dire sinon ? Tu es un combattant, mais également un excellent médecin. Et tu es connu ... Pour ta cruauté.»

***

Ok. Je suis sarcastique, insupportable, zen, rebelle, détaché. J’ai d’inombrables défauts, si bien que les lister serait une tâche sempiternelle. Mais je n’étais pas un niais comme ces gens là. Je ne supportais guère la populace dans le grand sens du terme, celle se laissant influencer par des grands palabres rimant à rien comme ceux de Tornade d’Azur, ou les crétins donnant leur opinion lorsqu’ils devaient se taire comme Plume Equivoque. J’aimais bien le personnage, néanmoins, je ne supportais guère les gens s’incrustant dans des conversations qui ne les regardait pas. Certes, c’était une personne très intelligente et mature, je n’en doute pas. J’aimais les gens osant dire, sans quelconque retenue, néanmoins les êtres qui ne savent pas quand ils doivent se taire, c’est insupportable. Lorsqu’il arriva à notre hauteur, qu’il commença à palabrer, je ne pris même pas la peine de relever ses paroles dans ma tête. J’étais totalement évasé. Je me fichais bien de savoir ce qu’il contait dire. Par contre, je retenu une seule phrase. Il voulait savoir comment était morte Étoile de Velours. Après tout, pourquoi pas. Cela ne m’agaçais guère d’entendre son récit, du moment qu’il soit correctement formé. Je me fichais bien de savoir si il lui avait enlevé les tripes, par exemple. Notre ex meneuse n’a jamais été là pour moi, et bien que je lui dois le respect, elle était pour moi égale à n’importe quel défunt du Vent. Je voyais que j’avais offusqué la populace en déclarant que mon clan allait mal. Que voulaient-ils que je leur dise ? Que tout allait bien ? Ce que ces imbéciles n’avaient pas compris, c’était que le clan allait aussi mal que les autres. Et même peu être mieux. Ce n’était que pure stratégie. En prétendant que the WindClan allait mal, les sots voulant l’attaquer serrait pas mal surpris à voir des chats forts en meilleur état qu’eux. Personne n’avait hélas la finesse de remarquer que les guerriers du Vent présents ruisselaient de santé. Tss.

«- Merci. Trafalgar Law, comme l'a souligné Plume Équivoque, ton ancienne meneuse était faible. Je le sais, je l'ai combattue. De plus, c'est toi-même qui a bêtement rabaissé ton clan en avouant devant toute l'assemblée que ton clan est en proie à plusieurs cas graves de Galle. Tu montre ainsi à quel point le Clan du Vent est vulnérable et facile à attaquer. Mais c'est sûr qu'un crétin dans ton genre ne s'en rendrait pas compte. Tu me fais bien rire ! Bon, maintenant, je vais vous expliquer comment je me suis débarrassé d'Étoile de Velours, si vous le permettez. Tout d'abord, sachez que mon acte n'était pas prémédité, je n'ai jamais eu l'intention de lui sauter dessus. Mes pas, ce jour-là, m'avaient seulement guidés vers les Cris Effrénés, dans les territoires libres. C'est là que j'ai entendu sa voix pour la première fois. Et je vous jure qu'elle était seule; elle chantait, des chansons affreuses et pleine de folies. Je me suis donc approché, curieux de savoir pourquoi un cheffe aussi respectée qu'elle se trouvait là à proférer des phrases dénuées de sens. C'est là qu'elle m'a vu. Tout à dérapé à partir de ce moment. D'un coup, elle a commencé à rire. Puis, elle s'est arrêtée, m'a regardé et, de la folie dans la voix, elle a insulté le Clan de la Rivière ! Mais par seulement lui ! Elle s'en est également prise à celui du Tonnerre et de l'Ombre. Oui, d'après elle, ces tribus ne sont qu'un ramassis d'imbéciles tout aussi débiles les uns que les autres. Je dois vous avouer que de telles paroles m'ont aussitôt échauffé. Je ne vous donne pas de détails, vous connaissez la suite.»

Pourquoi pas. Il avait pas eu tort de la massacrer. Tant mieux pour elle, elle déshonorait son clan. Néanmoins, j’avais su qu’elle avait attrapé la Galle. Cela avait dût entraîner sa folie, à cause de l’immense fièvre d’un malade. Je me mis à regarder Tornade d’Azur. Mes prunelles cernées de noir me donnait un air ténébreux, contrastant drôlement avec mon léger sourire. Que s’attendait-il ? Que je commente ? Nan. Cela ne m'intéressais pas. Je n’avais rien à redire. Chacun faisait des choix différents dans sa vie. Le sien était totalement puéril. Il aurait dût l’ignorer et le dire à l’Assemblée d’après. Mais non, c’était trop dur pour un Q.I de moule ... Zuzurouchinou me regardait avec sadisme. Je fus presque attendrie de voir cette boule de poil bleutée, attendant une réponse comme un mioche s’impatientant d’être apprenti. Il se décida enfin de parler, s’adressant directement à moi.

«- Voilà toute l'histoire. Je n'y ai pas rajouté de détails et je n'en ai enlevé aucun. C'est la stricte vérité. Maintenant, Trafalgar Law, si tu as autre chose à rajouter, je t'écoute. Mais rappelle-toi bien que je n'ai pas agi par bonté de coeur. Seulement pour effacer les terribles profanations d'Étoile de Velours envers tous les clans. Pas juste celui de la Rivière. Ces paroles étaient inadmissible pour une cheffe.»

Je compris directement l’enjeu de mes paroles. Guerre ou paix. Vie ou mort. J’aimais que très peu être dans cette position. mais je restais toujours détendu, avec un sourire évasif. Nos prunelles s’affrontaient intensément. Il s'à que je le provoque. Très bien ... Je savais très bien faire mon travail de lieutenant sarcastique jusqu'au bout.

« - Il ne faut pas s’abaisser à tuer un être pour sa bêtise, cela confirme juste que tu es pire. Mais bon, mec, chuis pas ta mère. C’est ton problème hein. Et pour le fait que je rabaisse mon clan, je m’excuse de ne pas être hypocrite. Il va mal, yeah, mais pour parler des autres clans, «mal» serrait un euphémisme, n’est ce pas ? Il suffit de regarder dans la foule...»[/center ]

Je repris mon souffle, le regardant toujours avec un contraste de désintérêt et d’intérêt. Puis, je jetai un regard vers la foule, considérantt tout les guerriers faméliques. Le clan du Vent se nourrissait de lapins, ils n’étaient que peu touché par la Galle. Mais accès pour qu’il n'aille pas très bien. Quel est le mal de le dévoiler, en sachant que les autres clans allaient encore moins bien ? Ok. J’aimais me battre. Mais pas question de risquer la vie des miens pour mes propres affinités. Si un jour il y avait un combat, il ne concernerait que nous deux. C’était ça être lieutenant. Ne pas dire ‘nous’ durant une dispute, protéger tout le monde. J’espérais avoir prit la bonne décision. Dans tout les cas, j’étais sûr qu’Etoile Magique aurait été à la fois moins sarcastique et plus dure. Même si je l’aimais, je ne pouvais approuver tout ces gestes et l’imiter bêtement.

[center] «- Bref. Etoile de Velours est morte, c’est fait. Je voulais juste des explications, je te remercie. Mais évite de trop m’agacer, mec.»

Etoile d’Encre
Ah les jeunes!


Etoile d’Encre s’étira longuement. Elle bailla quelques peu et sortit de son antre. Séisme Tectonique, son lieutenant, était déjà assis dans la clairière. La chatte était sure d’avoir fait le bon choix. Il était fort et mûr, pas comme les crétins qui pètent plus haut que leur c** (excusez l’expression). La femelle hocha longuement la tête, pensive. Une liste était déjà bien en ordre dans sa tête. Elle bondit souplement sur le promontoire et lança son appel. Une vingtaine de félin y répondit. N’Encre annonça le choix des participants et descendit du rocher argenté. Elle donna un coup d’épaule affectif à son lieutenant et rassembla le groupe d’un mouvement de la queue. Puis la petite troupe partit au trot.
L’air était frais. Un petit vent soufflait doucement dans les oreilles des félins. C’était si bon. La lune illuminait de ses nombreux rayons les fourrures décharnées et ternes des félins faméliques du Clan de l’Ombre. C’était le redoux, le printemps était enfin revenu. L’hiver avait pourtant été long. Il y avait eu quelques pertes. Le cœur de la femelle sombre se serra à cette pansée. Parmi ces pertes étaient celle d’Etoile d’Orange... N’Encre ferma les yeux quelques secondes. Son cœur battait la chamade. Elle se ressaisit et rouvrit les yeux, déterminée. Il était dur de faire une croix sur le passé. Soudain, une voix l’interpella. C’était son fils. Nuage Pourpre. Elle ralentit et donna ordre à son lieutenant de passer devant et de les attendre avant les tunnels. Toute la troupe les dépassa. La femelle s’assit alors sur son derrière et ferma calmement les yeux. Ses paupières s’ouvrirent brusquement, laissant place à de grandes prunelles aux couleurs anis et aux reflets dorés. Elle demanda d’une voix tranquille :

« Qui a-t-il mon fils ?
- Que vas-tu dire à l’assemblée ?
- Ce qui me plaira.
- Parlera tu de nos faiblesses ?
- Je ne sais pas… Mais il est vrai que le Clan est faible. Toutes nos proies on été touchée par la Galle. Je demanderai peut être asile au Clan de la Rivière. Ils nous sont redevables et je sais qu’Etoile de Vanille est sage et généreuse. Pourtant je redoute quelques peu son lieutenant. Il sent mauvais, si tu vois ce que je veux dire. Nuage Pourpre, je veux que tu le surveille de près si le Clan de la Rivière accepte de nous accueillir.
- D’accord. Qu’est ce que j’aurai en échange ?
- Une dispense de corvée.
- Génial… »

L’appel de Séisme Tectonique se fit entendre. Les deux chats s’élancèrent comme un et arrivèrent en un éclaire au côté des leurs. Etoile d’Encre sourit à l’Albinos et observa un instant le tunnel qui était dédié à son Clan. Puis elle s’y engouffra à toute allure, suivit de ses guerriers et de son lieutenant qui fermait la marche. La masse de félin se dispersa. Chacun allait avec ses amies ou des connaissances. Un flot de nostalgie envahit la féline au poil d’ébène. Elle repensait à sa jeunesse, du temps ou elle s’appelait Cœur d’Encre. Son compagnon, le grand Ombre de Lave, lui manquait atrocement. Nuage de la Symphonie, sa fille et l’apprentie guérisseuse du Clan, dut s’en apercevoir puisqu’elle lui donna un coup de langue affectueux avant d’aller rejoindre Vif Or, son mentor. La guerrière soupira et alla rejoindre Etoile Céleste, la cheffe du Clan du Tonnerre. Elle la salua poliment et attendit qu’Etoile de Vanille les rejoignent pour engager la conversation. C’est alors qu’elle remarqua la froideur du Clan du Tonnerre envers le Clan du Vent. Elle interrogea la meneuse noire du regard mais celle-ci détourna la tête. Curieux. Finalement elle ravala sa salive et s’assit noblement. Trafalgar Law, un guerrier que la femelle connaissait peu, vint à leur rencontre. N’Encre remarqua les regards noirs et haineux qu’échangeait le Tonnerre et le Vent.

« -Bonjour mesdames, dit-il en les saluant poliment, gardant néanmoins un détachement permanent, regardant devant lui d’un air pensif. Je pense que tout le monde est là. Si cela ne vous gène pas, je vais commencer.

Gonflé celui la ! Un simple guerrier ne monte pas sur l’Arbre ainsi ! La femelle sombre pris son élan et bondit avec grâce et légèreté sur la branche la plus haute. Elle était très en colère. La guerrière se prépara à descendre d’un cran pour aller donner une belle baffe à ce crétin mais il ne lui en laissa pas le temps et par politesse, elle le laissa parler.

« Je me présente. Mon nom est Trafalgar Law, lieutenant du Vent. Pourquoi suis-je là ? Étoile Magique attend des chatons pour bientôt, il n’était pas bon pour elle de partir pour un aussi long voyage. Pourquoi je n’ai pas un nom clanique ? Parce que je n’ai pas envi. Et je n’ai pas à vous fournir la moindre explication. Il marqua une pose, ôtant son sourire et devenant plus sérieux. Le clan du Vent va mal. La galle fait rage, ainsi que la famine. Aucun ne signe de la saison des feuilles vertes, avez-vous remarqué ? Si nous ne trouvons pas une solution rapidement, nous serons obligés d’employer les grands moyens. Je vais vous parler du plus important : Étoile de Velours est morte assassinée il y a moins plus d’une lune. Et par qui ? Tornade d’Azur, le tendre lieutenant de la Rivière. Nous avons retrouvé son odeur, du sang de notre meneuse mêlé au sien, et une solitaire nous a dit qu’elle avait vu le combat, et qu’il l’avait tué. Le clan est très en colère, et je souhaiterais qu’il monte ici pour nous fournir une explication. Si les meneurs sont d’accord, évidemment. »

C’était le début de dispute immature et débile entre les deux lieutenants. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre, deux têtes à claques. La chatte au poil de jais leva les yeux au ciel, agacée. Heureusement, le lieutenant du Vent clôtura leurs chamailleries enfantines.

«- Bref. Etoile de Velours est morte, c’est fait. Je voulais juste des explications, je te remercie. Mais évite de trop m’agacer, mec.»

Ah ! Les jeunes ! La femelle bondit sur la branche où se trouvait le lieutenant. Elle s’avança et miaula, froidement et assez fort pour que tout le monde l’entende. .

« Bon maintenant que le lieutenant à fini de provoquer inutilement et avec immaturité Tornade d’Azur, je me permets de prendre la parole. Je suis touchée de la mort d’Etoile de Velours, toutes mes condoléances au Clan du Vent. J’aimerai vous faire part, tout d’abord, de la mort d’Etoile d’Orange, notre humble et généreuse cheffe. Ensuite... Le Clan de l’Ombre souffre au plus haut point de la Galle. Toute nos proies sont touchées, et nombreux sont nos malades. J’aimerai donc demander… asile au Clan de la Rivière pour un certain temps. Je m’adresse à toi, Etoile de Vanille, car je te sais sage et généreuse. J’espère que je ne me trompe pas. »

Pour finir, la femelle couleur d’ébène balaya de ses yeux anisés l’assistance. Les murmures courraient de partout, tous étaient visiblement surpris. Le regard de la Cheffe s’arrêta un instant sur Tornade d’Azur. Ce dernier souriait d’un air machiavélique. La femelle chercha Nuage Pourpre du regard et lui rappela durement sa tâche. Puis elle fixa intensément Etoile de Vanille, sans laissé paraitre aucun sentiment et une expression indéchiffrable.

| Il me semblait qu'on devait s'inscrire dans le sujet au Miaulatoire, non ? |

| Non.
Tant pis si les concernés répondent pas. Pas de réponses, pas dévents, pas de guerre.
Je vous promets, ça nous enlève du travail, mais vous plaigniez pas après qu'il ne se passe rien dans le RP, si tout le monde ne se donne pas à fond.
Je parle pas pour tout le monde, bien entendu. |

Etoile de Vanille

La Guerre a déjà commencée...

« Voila la chanson de ma vie. Elle berce ceux que j’aime, elle rend sourd ceux que j’aime pas. »

Nuage d’Energie regardait, inexpressif, la grande branche où trônaient ensemble les trois chefs, ainsi que le lieutenant du Clan du Vent. Il ne savait quoi faire, quoi penser, quoi dire. Si seulement sa mère était toujours en haut de cet arbre. Si seulement elle était toujours là. Il avait tant à apprendre, tant à lui montrer, tant à lui prouver, à lui dire, à faire, à demander… Pourquoi diable était-elle donc morte ? Il ne le savait même pas. La cause de la mort de sa maternelle était incertaine à ses yeux, et il ne pouvait pas faire grand-chose pour connaitre la vérité. En temps normal, il serait déjà en train de mener une enquête, afin d’apprendre, de savoir, de mener une nouvelle aventure. Pour lui, la vie, c’était de profiter de ses malheurs, afin de faire deux fois plus de bonheurs. Plus maintenant. Maintenant, ce n’était rien que de la misère. De la pure douleur, celle qu’il ressentait au fond de son cœur chaque instant, à chaque inspiration et expiration, à chaque battement de son cœur. Son âme hurlait ses souffrances, son esprit vagabondait quelque part dans un monde perdu, et son gout de la vie… il l’avait perdu. Sans doute à jamais. Ses jours, d’habitude rongés par l’envie d’en savoir plus sur cette Nuage de la Vallée, il les passait à présent à regarder les autres jouer, parler, s’amuser. Il s’était fait tellement d’amis dans sa courte vie, et pourtant, c’était à peine s’il les voyait à présent. Ils n’étaient tous plus que des fantômes insignifiants à ses yeux, voilés par la mortification. Il n’éprouvait plus qu’un seul sentiment, si on ne comptait pas le vide dans son cœur ; la tristesse, qui se mélangeait quoi qu’un peu avec de la mélancolie. Ce qu’il ferait pour avoir encore quelques instants avec sa douce génitrice, à la pouponnière, avant même qu’elle ne devienne lieutenante ou chef. Il n’avait même pas pu encore passer un unique moment avec sa famille entière réunie. Il n’avait pas encore vu ses parents ensemble. D’ailleurs, le doute ne se posait plus ; il était devenu fou. Pourquoi pouvons-nous en être aussi sûrs ? Bien qu’en était a une assemblée entre tous les Clans, Energy ne pensait même pas a chercher son père du regard. Ce dernier était-t-il aussi vexé que lui ? Ou s’était-t-il trouvé une meilleure compagne ?

Le jeune rouquin remarqua alors, en levant les yeux vers le ciel, que la dispute entre Trafalgar Law et Tornade d’Azur était enfin terminée. Il en avait un peu marre de ces deux là en train de se chamailler comme des chatons. C’était presque aussi immature que lui. Presque. Ce fut Étoile d’Encre, sa nouvelle chef, qu’il n’acceptait pas, malgré son admiration pour elle, qui les sépara. Il fallait cracher de dégout quand il entendit ce qu’elle avait à dire ;

- Bon, maintenant que le lieutenant a fini de provoquer inutilement Tornade d’Azur, je me permets de prendre la parole. Je suis touchée de la mort d’Étoile de Velours, toutes mes condoléances au Clan du Vent. J’aimerais vous faire part, tout d’abord, de la mort d’Étoile d’Orange, notre humble et généreuse chef… Le jeune apprenti sentit ses griffes se planter dans le bois sous ses pattes lorsqu’il entendit le nom de sa mère, et le fait qu’elle ait rejoint le Clan des Étoiles. Ensuite… le Clan de l’Ombre souffre du plus haut point de la Gale. Toutes nos proies sont touchées, et nombreux sont nos malades. J’aimerais donc demander… asile au Clan de la Rivière. Je m’adresse à toi, Étoile de Vanille, car je te sais sage et généreuse. J’espère que je ne me trompe pas.

Déjà, le chaton feulait de rage. Comment cette nouvelle proclamée chef pouvait-elle indigner en si peu de mots son propre Clan ? Jamais Étoile d’Orange n’aurait fait ça. Il était très bien sur ses terres, lui. Il ne souffrait pas encore de cette fichu maladie, et rien ne pourrait le faire quitter son pays natal. Jamais ! De plus, de quel droit la meneuse couleur d’encre s’autorisait-elle à dire que son Clan était faible ? Le Clan de l’Ombre serait à jamais fier et fort, le plus sage et le plus grand de tous ! Il écouta attentivement la réponse de la dirigeante du Clan de la Rivière, mais elle fut devancée par son second ;

- Non Étoile de Vanille, tu ne peux pas laisser le Clan de l’Ombre vivre avec nous. La saison des neiges vient de se terminer, il faut que nous refassions nos réserves. Nous n’avons pas le temps de nous occuper des autres. De plus, ils ne m’inspirent pas confiance. Mais c’est toi qui commande, je suivrais ton choix, quel qu’il soit.

L’idée qu’il allait pouvoir rester chez lui était aussi rassurant que le fait de savoir cette abrutie de chef ridiculisée devant tout le monde. Encore jeune et incrédule, il ne se rendait pas compte du vent que son Clan venait de se prendre. Il savait juste que ce lieutenant bleu venait de dire qu’il n’était pas le bienvenu, et qu’il n’était pas digne de confiance. Et ça déjà, ça l’énerva au plus haut point. Enfin, Vanille prit la parole, avec sa décision de faite ;

- Étoile d'Encre, je suis navrée. J'aimerais beaucoup aider ton Clan, mais si nous acceptions de laisser ton Clan venir sur nos terres, cette sale maladie va revenir dans mon Clan ! Et ça, je ne l'accepterai pas. Et puis, comment ton Clan se nourrirait ? Sais-tu pêcher comme nous ? Si toi oui, je pense que ton clan ne pourra pas. Et malheureusement, je n'accepterai pas que mes guerriers pêchent deux fois plus de poissons pour un Clan galeux. Je refuse ta demande, Étoile d'Encre. C'est bien trop dangereux pour mon clan, je suis désolée...

Elle ne semblait pas vraiment sûre d’elle, mais c’en était assez pour enrager encore plus le jeune matou, qui n’essayait pas de cacher sa colère et sa haine. Il ne faut pas lui en vouloir, il est fou et ne se rend pas vraiment compte de ce qui se passe réellement. Ce n’est pas de sa faute quand même. Si encore il savait se contenir… Il sentit alors le regard d’Étoile Céleste passer au-dessus de lui, tandis qu’elle observait chaque félin présent.

- Du calme. Nous pouvons discuter de cela posément, non ? Ceci est une Assemblée, le Clan des Étoiles veut une trêve durant cette nuit, c'est ainsi depuis toujours.

C’en était de trop. Energy en avait marre d’entendre parler du Clan des Étoiles, Clan qui n’avait rien fait pour sauver sa mère, ni même pour rassembler ses parents. Il était évident que le Clan de la Rivière ne voulait pas de l’Ombre, et ça tombait bien, car ce dernier ne voulait rien savoir du premier. En tout cas, c’était l’avis du novice couleur crème. Il poussa une autre apprentie qui se trouvait sur la même branche que lui afin de trouver la place pour sauter sur la branche suspendue quelques longueurs de queue de renard au-dessus de lui. Il sauta alors de à jusqu'à la branche des chefs, qui posaient sur lui des yeux curieux. Il n’avait pas peur, pas le moins du monde. Au contraire, il avait bien envie de pourrir un peu cette assemblée. Non, de la rendre plus intéressante.