~ C'est plus qu'une frontière... C'est la vie et la mort. ~ [PV: Menthol et Pinette]

~ C’est plus qu’une frontière… C’est la vie et la mort. ~

When the sun goes down.

Des miaulements autoritaires retentirent dans la clairière. C’était l’heure. Le soleil venait à peine de décliner derrière les montagnes que les reines appelaient leurs chatons à l’ordre pour la nuit. Petit Glaçon était déjà pelotonné dans son nid de mousse, les yeux mi-clos pour observer la scène. Certains chatons étaient couchés contre leur mère tandis que d’autres entraient dans la pouponnière toujours avec l’envie de jouer. Comme à l’habitude, le jeune mâle attendit que tous soit endormit pour faire ce qu’il attendait impatiemment toute la journée. Ce ne fut pas trop long; le silence se fit et les respirations ralentirent. Le félin au pelage blanc crème se leva et se dirigea à pas feutrés hors de la pouponnière.

Un vent frai vint lui caresser le bout des moustaches. La mauvaise saison tirait à sa fin, mais le temps ne réchauffait guère. Quelques guerriers vagabondaient encore dans le camp, les apprentis étaient par contre tous dans leur tanière et la dernière patrouille était rentrée. Parfait. S’ébrouant pour chasser les quelques brins de mousses sur son pelage, Petit Glaçon jeta un dernier coup d’œil vers la pouponnière pour s’assurer que personne ne le suivait. De toute façon sans famille et sans ami, il n’avait personne pour remarquer son absence. Il se hissa donc hors du camp sans difficulté.

***

Maintenant loin du camp, il pouvait faire ce qu’il voulait… Il était libre. Libre ou seul? Les deux. Il avait plus de liberté que certains chatons, mais cela était causé par la solitude. Le chaton soupira et de la bué blanche sortit de ses narines. Il secoua la tête. C’était son moment à lui, où il pouvait faire ce qu’il voulait alors pourquoi gâcher ce moment avec ses problèmes? Ses yeux bleus glacés s’illuminèrent et la mince silhouette s’élança à travers les valons du territoire du clan du vent. Courir, plus vite et encore plus vite. Pas après pas, sauts après sauts, il était à sa place. Petit Glaçon déboula une petite colline avant d’atterrir dans un buisson. C’était bien là, la place ou il se couchait chaques nuits pour réfléchir et observer les étoiles. Pourtant, le jeune chat ne se coucha pas. Cette nuit, il voulait avoir du nouveau et explorer plus son territoire. Petit Glaçon huma l’aire pure et frai de son terrain de jeu. Une nouvelle odeur parvint à ses narines. Il planta ses griffes dans le sol tendre des vallons et montra les crocs.

Un lapin! Voilà la réponse. Il allait aller où le lapin allait aller. Cherchant la bête des yeux, il se tapit au sol. Sa proie l’attendait là, en haut de la colline. Petit Glaçon s’approcha peu à peu de son but, mais celui-ci décolla. Sans hésitation le jeune chasseur le suivit. La course n’était pas gagné d’avance, mais c’était un vieux lapin alors il avait plus de chance. Le vent tapait peu à peu ses poils sur ses flancs quand le gibier entra dans la forêt. Petit Glaçon tenta un bond désespéré vers la bête et ce fut un succès. Achevant son dîner d’un violent coup de patte, le jeune mâle prit place près d’un ruisseau pour déguster ce qu’il venait d’attraper. Quelques bouchés suffirent pour débarrasser la chaire qui se trouvait sur les maigres os du lapin. C’est alors que le chaton se tourna pour observer le paysage qui l’entourait.

Des arbres, des arbres et des arbres. Où était donc passé ses précieux valons? Sans doute loin derrière, car ce n’était plus son territoire ici. Partir ou rester? Il n’avait pas de raison de partir après tout… Personne n’attaquerait un pauvre chaton sans défense et de toute façon, qui vagabonde dans la forêt, la nuit? Petit Glaçon jeta un coup d’œil derrière lui. C’était trop dur. Il voulait découvrir ce territoire inconnu. Petit Glaçon continua donc à faire ce qu’il faisait le mieux; courir.

Les arbres filaient autour de lui quand il s’arrêta enfin. Ce qu’il découvrit lui coupa le souffle. Le jeune chat se trouvait dans un endroit paradisiaque où une rivière se séparait par plusieurs bras de sable doux. Sur ces îlots poussaient quelques arbres. Incroyable, mais ça ne bat aucunement le sol dénudé du territoire du clan du vent. Petit Glaçon repéra un rocher plat et lisse où il n’hésita pas à aller se coucher. Le félin du clan du vent observait les étoiles et se demandait si sa mère était là-haut. Peut-être qu’elle était encore vivante? Peut-être même plus près qu’il ne le pensait. Secouant la tête pour chasser ses pensés, le chaton blanc ferma ses yeux bleus glacés.

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