Début d'une grande histoire..... entre ennemis ? ou pas.... [ PV : Crépuscule des Dieux ]

Flèche de Brume

Le soleil se levait sur la forêt des quatre clans, le vent se calmait, l’air devenait plus doux, les premiers bourgeons apparaissaient sur leurs branches, les oiseaux chantaient, mais la saison des feuilles nouvelles n’était pas encore là, il faudrait patienter quelques lunes avant ce renouveau de la forêt.

Flèche de Brume sortit de la tanière des guerriers d’un pas lent, elle prit une pièce de viande sur la réserve de nourriture et sortit du camp, son futur repas entre les dents. Elle trouva un endroit assez calme et décida de s’asseoir pour manger la souris qu’elle s’était choisie. Elle préférait être seule aujourd’hui, son sommeil avait été agité et elle n’avait vraiment pas envie de se mêler aux autres. Une fois son diner terminé, la guerrière tigrée se leva, étira une à une ses pattes puis son dos, elle revint vers le camp mais changea tout de suite de direction lorsqu’elle entendit toute l’agitation qui y régnait, elle prit donc la direction des bois.

Les arbres l’entouraient, les bruits habituels de la forêt parvenaient à ses oreilles comme une douce mélodie, et son parfum enivrant venait chatouiller ses narines, la journée promettait d’être belle. Flèche de Brume sentit une odeur de musaraigne, sans attendre elle prit la direction du buisson d’où lui parvenait l’odeur du rongeur mais dès qu’elle vit la petite bête celle-ci détala à cause de bruits qui venaient de derrière le buisson. Flèche de Brume, agacée, s’avança pour vois ce qui avait fait fuir sa proie, elle constata que ce n’était autre qu’une patrouille du clan du Tonnerre. Ne voulant pas se montrer, la guerrière resta cachée et attendit que la troupe de chats passe son chemin. Une fois la forêt redevenue silencieuse, Flèche de Brume décida de s’éloigner du territoire du Tonnerre car même en pleine forêt il y avait trop d’agitation.

Machinalement elle prit la direction de l’Arbre Japonais, une fois arrivée devant le tunnel qui conduit à la petite prairie rose elle se faufila dedans et descendit le long de cette cavité humide et sombre. Au bout d’un moment, l’obscurité laissa entrevoir une lueur apaisante, cette clarté s’agrandit petit à petit et envahit bientôt tout le tunnel qui devint beaucoup plus lumineux. Au moment où Flèche de Bruma allait pénétrer dans la lumière une odeur la retint. Elle se figea sur place, sa respiration s’accéléra, son cœur cognait contre sa poitrine, ses muscle se tendirent, prêt à bondir. L’odeur du clan de l’Ombre empestait !

Une silhouette se profila devant l’entrée du tunnel, lui bloquant ainsi l’accès à la prairie, Flèche de Brume se tendit encore plus et feula face à ce guerrier ennemi.

Life is like a lullaby.
You don't like it, die. Do, and you'll survive.

La vie n’est jamais parfaite et ne le sera jamais. Nous broyons du noir, ce couleur de démon, d’ange maudit. Un grand trou de noir qui ne fait que nous faire voir les choses négatives, les choses qui nous font peur. Plusieurs personnes s’inquiètent comme des petits chatons effrayés, d’autres n’en font rien. Car eux, savent la vérité. Que les choses négatives que nous imaginons, ne deviendront jamais réelles. Nous nous cachons la face bien souvent, nous nous cachons les choses qui sont si simple a voir, si simple a changer, si simple a oublier. Je suis comme eux. Ma vie n’a jamais été parfait, je ne savais pas que aujourd’hui encore, je serai seul, seul au monde. J’ai perdu mes parents bien jeune, ils ne méritaient pas de mourir. Mais le simple fait que le clan des Etoiles me punis pour les bêtises que j’ai fais, je comprends. Je n’ai jamais été quelqu’un de vraiment bon, et savoir que le clan des Etoiles m’ont abandonné, ont pris mes parents pour mes actes, ils font le payer. Je fais faire en sort que les étoiles ne peuvent pas lire mon destin, ne peuvent pas choisir ma voie, que je ne leur fais honte, que je leurs fasse la misère que j’ai en moi. C’est bien marrant tout ca, puisque je me nomme Crépuscule des Dieux. Le dieux dans le prénom, je ne sais pas comment il est arrivée la, je ne veux pas le savoir et sérieusement, je m’en fiche que on me dit que c’est un signe du clan suprême, qu’ils sont la pour moi. Faux, totalement faux.

Je marchais doucement à travers les landes, les terres des quatre clans. Mon pelage tricolore s’agitant a mon allure, au souffle du grand vent. Je broyai du noir. Depuis plusieurs jours, depuis plusieurs années, depuis plusieurs millionnaires. Mais quelqu’un m’a un peu ouvert les yeux, m’a dit les mots dont j’avais besoin pour trouver le courage, la force d’avancer dans cette vie sans but. J’avais une destination en tête pour aujourd’hui. Il se trouvait dans les terres libres, je rencontrerai peut-être quelqu’un, peut-être pas. Rencontrer personne, je le veux plus, j’avoue. Je cours à l’Arbre Japonais. Vous savez, ces grands arbres qu’on trouve dans ces endroits ou les bipèdes parlent différemment des autres de notre petite ville quelques kilomètres d’ici ? On m’a dit souvent que ces gens étaient differents aussi. Leur fourrure était un peu plus sombre, une couleur mate. Qu’ils ont des yeux plus petits. Qu’ils sont plus dangereux. C’est peut-être eux qui ont plantée l’arbre là-bas, puisque quelque chose comme cela n’apparait pas par magie, pas dans ce monde.

Devant moi se dressait enfin ce magnifique arbre. Ces feuilles se balançaient au souffle du vent, les pétales de fleurs l’entourant dans un tourbillon. C’était quelque chose de magnifique. Mais quelqu’un avait brisée ce moment. Un chat, un félin, venait juste de rentrer dans le tunnel menant ici. Je me retournais pour faire face a une guerrière d’un autre clan. Je lui sourie et pris une expression froid, hantant.

« Bien le bonjour. »

Flèche de Brume

Flèche de Brume était toujours prise au piège dans le tunnel, ce tunnel sombre, plein d’humidité qu’elle détestait. Le guerrier de l’Ombre qui lui bloquait l‘accès à la prairie était toujours planté devant la sortie. Flèche de Brume ne savait pas quoi faire, elle ne voulait pas se mesurer à lui, elle n’en avait pas envie, en ce moment elle se sentait vide, sans énergie, sans force.

Elle était sur le point de faire demi-tour et de repartir dans l’autre sens du tunnel mais à ce moment précis le guerrier de l’Ombre lui sourit ce qui étonna au plus haut point Flèche de Brume, sa surprise fut de courte durée car juste après il repris une expression glaciale sur son visage devenu pierre.

-Bien le bonjour.

Pour toute réponse Flèche de Brume feula, elle n’aimait pas se trouver dans cette position, elle était coincée dans le tunnel et l’autre chat avait toute la place qu’il voulait, elle était dans une position d’infériorité, de ce fait elle en devenait vulnérable. Décidée à ne pas le laisser prendre le dessus de cette façon si grotesque, Flèche de Brume se propulsa de ces pattes arrière vers la sortie et bouscula au passage l’autre chat qui n’avait apparemment rien anticipé vu son air interloqué.

Sans perdre un instant elle fit volte-face pour contempler le guerrier de l’Ombre au grand jour, il avait une carrure plutôt imposante pour elle ainsi qu’un pelage tricolore. Mais elle ne s’attarda pas trop longtemps sur son apparence et se concentra plus sur la situation, l’atmosphère était tendue et Flèche de Brume était prête à combattre pour sauver sa peau si elle en était obligée.

Le silence s’installa entre les deux chats, un silence lourd et pénible qui n’en finit pas. Flèche de Brume ne bougeait pas d’un poil, sa queue avait presque doublée de volume mais néanmoins elle n’osait pas faire un mouvement de peur d’engager le combat. Finalement, ne supportant plus ce silence, elle lâcha d’un ton rude et froid :

- Quand on parle à quelqu’un on ne le met pas en infériorité comme tu viens de le faire dans le tunnel, ta mère ne t’a l’a pas appris ?

Elle attendit un peu, attendant une quelconque réaction, mais le visage du guerrier de l’Ombre resta impassible et il ne prononça mot. Flèche de Brume patienta encore un peu et le silence repris sa place entre les deux guerriers.

-D’abord, comment t’appelles-tu ?

La réplique sortit toute seule de la bouche de Flèche de Brume, la guerrière tigrée espéra que cette question n’allait pas an engagée le combat vu comment elle l’avait posée : avec un ton brusque et agressif.

Written in the Stars. ♪

Je suis le diable des temps, le diable qui vient hanter tes cauchemars, your nightmares. ♪

On m’a souvent dit que j’avais fais quelque chose de mal dans ma vie, que je mettais tous mes chances de vivre au péril et que j’aimais, je ne connaitrai le bonheur, celle d’être aimé et aimer cette personne en retour. Je le croyais moi aussi, faisant de leurs rumeurs, de la vérité. C’est comme cela que ca se passe, on devient au final ce qu’on ne veut pas ou ce qu’on ne voulait pas au début mais nous a complètement changé. J’étais autrefois un ange, maintenant je suis un diable né, l’ange déchu des serviteurs.

Je me faisais encore face à l’autre chat, qui était une femelle du clan du tonnerre. Je n’aimais pas les chats de ce clan, cela me rappelait le rencontre du chat fou qui ne faisait que parler, faire ces rimes, dire de longs paragraphes qui m’ennuyaient tellement. S’ils sont tous comme ca, j’aurai l’impression de devenir fou. Mais une lueur de malice se peignait dans mes orbites vertes tandis que j’observais l’ennemi, attendant une réaction de sa part ou une action. C’est alors qu’elle mettait tout son poids sur ses pattes arrière et la femelle fit un bond, courant a une telle vitesse, qu’elle me bouscula au passage. Mais pas assez pour faire mon corps chevaucher pour tomber sur le sol. J’étais trop fort pour elle, je le savais et j’en souriais de plaisir. Un lourd silence s’installait entre nous deux tandis que la fourrure du femelle prenait une deuxième volume, voulant dire que je l’avais surement énervée ou elle se préparait seulement au combat. - Quand on parle à quelqu’un on ne le met pas en infériorité comme tu viens de le faire dans le tunnel, ta mère ne t’a l’a pas appris ?

Je souriais de plus belle. Qui a dit que j’étais gentil et que je voulais respecter tous les règles du jeu ? Personne. Mais bien sur, tout le monde saute toujours aux conclusions. Je grimaçais et mon regard reprit son expression froid. Non, mes parents m’avaient tout appris, ils m’avaient appris cela aussi. Mais j’ai choisi la voie du diable, du serviteur du mal, le seigneur de la mort suprême. J’avais choisi d’être méchant, de jouer mon rôle dans ce monde, avec l’aide d’autres chats comme moi. -D’abord, comment t’appelles-tu ?

Maintenant, mes yeux avaient encore repris ce petit tour, la malice y brillant. Je m’avançais vers la chatte et commençais à tourner autour d’elle, deux fois. Puis je me rassis en face.

- Je joue mon rôle et tu joues le tien, compris ? Je n’ai pas à te répondre.

Je la fixais de mes yeux perçants. On allait jouer à un jeu, un jeu d’échange. Ca va être marrant. – Et toi, comment tu t’appelles ?

Flèche de Brume

Flèche de Brume attendait toujours la réponse à sa question mais l’autre chat, du Clan de l’Ombre, ne semblait pas prêt à y répondre. Ce comportement l’excédait, ce chat à moitié prétentieux se reposait un peu trop sur ses lauriers selon Flèche de Brume, peut-être qu’il était fort mais ce n’était pas une raison pour ce croire tout permis et se mettre au dessus des autres !

Au bout d’un certain temps, qui parut une éternité aux yeux de Flèche de Brume, le chat en face d’elle se leva, lorsqu’il s’approcha d’elle, Flèche de Brume eut un léger frisson très discret à la fois de peur et d’aventure. Dans les yeux du guerrier elle pouvait voir danser une lueur de malice ce qui mit la chatte tigrée un peu mal à l’aise, cet étranger aux réactions étranges l’intriguait mais lui faisait aussi peur, alors elle décida de ne pas bouger et d’attendre la suite.

Le guerrier du Clan de l’Ombre se rapprochait de plus en plus d’elle, pas à pas il s’avançait, amenant avec lui le doute, la peur, l’inquiétude, la curiosité dans l’esprit agité de la guerrière tigrée. Puis il se mit à tourner autour d’elle, marchant sur un cercle imaginaire dont elle était le centre, Flèche de Brume ne se sentait vraiment pas rassurée, son cœur cognait fort contre sa poitrine à mesure que ce manège continuait, lorsqu’il passait derrière elle, elle se sentait vulnérable et quand il passait au niveau de ses flanc et qu’elle pouvait voir ses yeux, le sentiment qui dansait dedans lui glaçait le sang. Ce manège désagréable dura deux tours, puis le guerrier vint s’asseoir en face d’elle.

- Je joue mon rôle et tu joues le tien, compris ? Je n’ai pas à te répondre.

Il fixait Flèche de Brume d’une manière insistante, avec des yeux perçant qui lui donnait l’impression de fondre comme la neige au soleil. Ses paroles parvinrent à ses oreilles et son sang se figea dans ses veines. Quel était cet étrange chat si terrifiant ? Flèche de Brume éprouvait vraiment de la peur face à lui, il avait des propos étranges et bouleversant et ses actions étaient des plus anormales. Flèche de Brume commençait à avoir peur pour elle, comment pouvait-elle repartir sans qu’il la retienne ou l’attaque, elle pourrait certes lui résister un certain temps mais vu sa carrure il finirait certainement par la battre.

– Et toi, comment tu t’appelles ?

Les paroles du guerrier semblait de moins en moins logique et Flèche de Brume n’avait pas envie de lui révéler son nom s’il n’acceptait pas de lui dire le sien, elle ne voulait pas entrer dans son jeu qui semblait très déplacé. Elle finit par répondre brusquement, sa voix tremblant légèrement à cause de sa fureur et de sa peur :

-Je ne vois pas pourquoi je te répondrais si tu ne veux pas me répondre d’abord ! J’estime que ce petit manège à assez durer et que tu devrais retourner dans tes terres et me laisser tranquille. Et...et bien...moi aussi je repars !

Sur elle se leva, s’avança vers lui, le dépassa et prit la direction du tunnel qui menait à son territoire, elle avait horriblement peur qu’il la rattrape ou qu’il la retienne, ou qu’il lui saute dessus sans qu’elle puisse le voir. Elle ne voulait pas rester dans cet endroit avec lui mais elle avait un pressentiment comme quoi cette histoire n’était pas terminée et qu’elle allait devoir rester dans cette clairière avec lui pendant encore un bon moment.

« C'est avant l'aube partir à l'assaut de l'insomnie du monde. »

https://www.youtube.com/watch?v=qVnRLlaMKNY

Le soleil commençait doucement à décliner vers l’autre monde, celui du noir total. Un sourire malicieux prit les lèvres du jeune guerrier. Vous savez, il n’a jamais été un grand chat de soleil, il passait la plupart de son temps le soir entrain de chasser, le jour, il ne fera rien, plutôt dormir. Oui, il fallait l’avouer, le jeune guerrier n’aimait pas le soleil, ces petites lumières qui te brillaient dans les yeux, t’aveuglant presque quand tu te réveilles le matin ou quand tu passes la journée dans un endroit sombre puis sort dans la lumière, comme un ange déchu. Dieux était heureux que l’ombre venait enfin, cela voulait dire que il allait passer un bon moment. La nuit, c’était son temps de jeu, c’était lui le gagnant, sa partie du territoire et ainsi son avantage. Les yeux du jeune male, ces deux orbites verts brillaient comme deux pierres précieux, donnant encore envie de fuir.

Crépuscule des Dieux savait qu’il avait l’avantage sur la situation. Il avait choisi ses actes, ses actions avec délicatesse, voulant faire l’effet attendu. Et il avait touché en plein mille. Il sentit la peur de la jeune femelle et la vit frémir à un moment. Dieux avait l’art de faire peur aux gens, ses gestes étaient inhabituelles et il n’était pas le chat le plus gentil du clan de l’ombre, il était même évité là-bas. Chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, s’ils étaient faibles, alors cela se finissait la plupart du temps en combat ou alors l’autre chat avait fuit. Cela lui donnait l’impression d’être un fantôme, ce qu’il n’était pas. Il était plutôt le serviteur du diable, enfin l’un d’eux. Car oui, ils nous entourent, il n’y a pas que un.

- Je ne vois pas pourquoi je te répondrais si tu ne veux pas me répondre d’abord ! J’estime que ce petit manège à assez durer et que tu devrais retourner dans tes terres et me laisser tranquille. Et...et bien...moi aussi je repars !

Le jeune male la regardait de ses yeux verts et levait un sourcil. Cela se voyait qu’elle ne savait pas a qui elle avait affaire et que si elle le mettait en colère ou quelque chose comme ca, il lui sauterait a la gorge, près au combat. Mais bizarrement, quelque chose en elle attirait le jeune guerrier plus vers elle, il la voulait pour elle sans savoir pourquoi. Cela le blessa presque quand elle lui dit de la laisser tranquille et de retourner d’où il venait. Mais bien sur, il ne voulait pas, pourquoi retourner dans ce foutu campement parmi les gens qui le fuitent et ne l’aiment pas ? Ce serait du gâchis de temps. La guerrière le regardait une dernière fois puis passait son chemin, retournant dans le tunnel pour sortir de l’endroit de l’arbre japonais. Dieux ne savait pas si il devait la rattraper ou la laisser partir, juste comme ca, dans un clin d’œil.

Le guerrier du clan de l’Ombre, sans s’en rendre compte, s’avançait vers la sortie de l’endroit de l’arbre japonais, il voulait la rattraper âpres tout. Mais il s’arrêtait net. Que faisait-il ? Et puis même si il la rattrapait, elle ne voudra pas rester. Alors, il inspira à fond puis dit d’une voix forte pour qu’elle l’entende.

- Ne pars pas ! Je ne te ferai pas de mal. Reste. Tu as le droit d’être ici autant que tous les autres chats de la foret, je partirai si tu veux, mais restes.

Youpi, il avait fait un sale pétrin.

Flèche de Brume

Chaque pas était lourd, chaque pas était pesant, chaque pas était une épreuve, chaque pas était un effort, chaque était tremblant, chaque pas était incertain, chaque pas la rapprochait du Tonnerre, chaque pas l’éloignait de l’Ombre, chaque pas la mettait en danger, pas à pas elle arriva dans le tunnel.

Soulagement, espoir, délivrance, libre. Tels était les mots qui envahirent Flèche de Brume lorsqu’elle s’engouffra dans le tunnel qui aboutissait à ses terres. Si jamais ce guerrier du clan de l’Ombre essayait de la rattraper il était fichu ! A la course c’était elle la meilleure, et sur ses terres elle avait le soutien de son clan, et elle ne manquerait pas de croiser quelqu’un en chemin qui pourrait l’aider à vaincre ce chat étranger.

- Ne pars pas ! Je ne te ferai pas de mal. Reste. Tu as le droit d’être ici autant que tous les autres chats de la forêt, je partirai si tu veux, mais restes.

Flèche de Brume se retourna brusquement, totalement abasourdie, avait-elle bien entendu ? Il la fixait de ses yeux verts et pour une fois son habituelle malice n’y brillait pas. Quel était donc ce retournement de situation ? Prudemment Flèche de Brume avança et revint dans la lumière du jour, ses pattes ne tremblaient plus, elle n’avait plus peur, car elle n’avait plus l’impression de faire face à un chat dangereux mais ce côté obscur pouvait revenir à tout moment, elle était tout de même sur ses gardes.

Elle s’arrêta à quelques mètres de lui, voulant garder une certaine distance entre eux deux. Elle le fixait simplement, le jaugeant du regard, la tête légèrement inclinée vers le côté. Les secondes s’écoulèrent silencieusement sans qu’aucun bruit ne vienne perturber ce moment.

Flèche de Brume réfléchissait à ce qu’il venait de dire : « Je ne te ferai pas de mal » Elle en doutait vu son comportement de tout à l’heure ! Elle frissonna en repensant à la façon dont il lui avait tourné autour. Qui était ce guerrier inquiétant ? Il venait de l’Ombre mais elle ne savait rien d’autre, elle décida de mettre les choses au clair et comme elle ne voulait surtout pas paraître faible ou peureuse elle dit d’une voix forte et assurée :

-Je me demande vraiment pourquoi tu tiens tant à ce que je reste mais laisse-moi te dire une chose : Ce n’est pas parce que je reste que je vais faire tout ce que tu dis c’est bien compris ? Je me moque bien de savoir si tu es un guerrier fort ou minable, je suis apte à me défendre et ne va pas croire le contraire !

Son ton était agressif mais elle se moquait bien de le mettre en colère ! Elle avait passé le cap de la peur et elle allait montrer qu’elle n’était pas quelqu’un qui se laisse faire sans broncher ! Et puis elle n’avait vraiment rien à perdre alors autant mettre les points sur les « i ».

-Alors maintenant j’espère que tu es plus enclin à répondre : Comment t’appelles-tu ? Et ne me sors pas le coup du « rôle à jouer » !

Son ton brusque ne la gênait pas du tout, et elle attendit patiemment que le guerrier en face d’elle daigne répondre. Si toutefois son caractère étrange ressortait elle était prête à se battre et à se défendre, si jamais elle partait rejoindre ses ancêtres tant mieux ! Si non elle continuerait à affronter la vie ! A présent seul comptait ce qui allait se passer : Réponse ou attaque ?

Je ne veux pas d'avenir, je veux un présent.

Fleche de Brume revenait doucement vers lui, il était heureux de voir qu’elle avait changé d’avis âpres tout. Ce n’est pas tous les jours qu’on accepte de revenir sur nos pas pour rester en compagnie d’un chat ennemi et encore inconnu, voyez-vous. Crépuscule des Dieux ne savait pas pourquoi il avait besoin qu’elle soit la. Il la fixait du coin de l’œil, regardant sa physique, son regard sérieux et sereine et il y décelait un peu de peur. Maintenant qu’elle restait, le jeune guerrier prit le temps de l’examiner. C’était une belle chatte au pelage crème rayée, ses yeux verts, pareils aux celles du chat du clan de l’ombre, brillaient comme deux étoiles dans le ciel. Elle était de taille moyenne, comme la plupart des femelles et Dieux avait au moins presque une tête de plus qu’elle.

- Je me demande vraiment pourquoi tu tiens tant à ce que je reste mais laisse-moi te dire une chose : Ce n’est pas parce que je reste que je vais faire tout ce que tu dis c’est bien compris ? Je me moque bien de savoir si tu es un guerrier fort ou minable, je suis apte à me défendre et ne va pas croire le contraire !

Crépuscule des Dieux sourit. Il n’avait jamais connu quelqu’un d’aussi stricte qu’elle. En plus, il n’avait rien dit de se battre ou moins encore qu’elle devait faire ce qu’il voulait qu’elle fasse. Cela l’amusait, bizarrement. Mais quelque chose en elle le gênait. Enfin il se sentit plutôt nerveux. Quand il pensait à elle, quand il la voyait devant elle, en ce moment, il semblait perdu dans ses beaux yeux. Il avait peur. Vraiment peur. Il avait l’impression qu’il était entrain de tomber amoureux d’une inconnue. L’amour était quelque chose au sens propre. On pouvait le voir dans l’action de certaines personnes, dans les yeux de quelques uns, on pouvait déceler cet air de joie quand on voyait la personne a lequel on pensait. Dieux n’aimait pas s’attacher a quelqu’un. L’idée ne l’enchantait pas. Des fois, les sentiments de quelqu’un n’était pas partagé par l’autre et alors, la plupart du temps, l’un continue sa vie, l’autre reste dans la souffrance de son cœur brisée et n’arrive pas à s’en remettre, cherchant le soutien de ses amies. D’autres connaissaient le bonheur tout simplement, passant tous les jours avec son aimé, partageant leur nourriture et ainsi de suite. Et bien sur, il y a ceux qui enfreignent la loi du code du guerrier, aimant quelqu’un d’un autre clan, de quelque part d’autres que le lieu où il se trouve. Et trahison. Le pire de tous. Quelques fois, les gens, aussi cruels qu’ils sont, prennent avantage des sentiments des autres, les faisant souffrir en jouant le jeu et en mettant un mirage devant leurs yeux. Et les morts aussi. Il y a toujours souffrance dans les yeux de ceux qui ont perdus des êtres chers, des amants. Ils n’arrivent alors surement pas à continuer leur vie, laissant l’énergie passer dans leur corps et doucement ressortir, la vie s’en allant.

- Alors maintenant j’espère que tu es plus enclin à répondre : Comment t’appelles-tu ? Et ne me sors pas le coup du « rôle à jouer » !

Le jeune guerrier soupira puis fixa ses yeux verts sur l’inconnue. Pourquoi devait-il dire son nom avant la sienne ? Une lueur de malice passait pendant quelques instants dans ses yeux avant qu’ils reprennent cet état normal. Elle commençait doucement à s’énerver, la jeune demoiselle ? Cela ne lui plaisait pas. Si elle essayait de l’attaquer, il était prêt, commençant à être amoureux ou pas.

- Je suis Crépuscule des Dieux. Et toi ?

Elle voulait une réponse simple. Elle l’a eu.

Flèche de Brume

A la question qu’avait posée Flèche de Brume, le guerrier du clan de l’Ombre ne répondit pas tout de suite. Tout d’abord il soupira, cela signifiait-il que cette question l’exaspérait ? Flèche de Brume redoutait quand même qu’il se fâche et qu’il réagisse bizarrement. Mais pour toute réponse à ces questions intérieures le guerrier de l’Ombre la regarda yeux dans les yeux.

Ses yeux à lui étaient aussi verts, comme les siens, pourquoi cette ressemblance ? L’idée d’avoir quelque chose en commun avec un guerrier du Clan de l’Ombre la répugnait ! Mais malgré cela elle essaya de regarder outre les rivalités claniques. Son regard était tout de même joli, ses prunelles vertes s’accordait bien avec son pelage tricolore et elle trouvait que cela avait son charme.

Une lueur de malice passa dans les yeux de l’autre chat et un instant Flèche de Brume crut que son « côté étrange » était revenu mais cette étincelle s’en alla comme elle était venue emportant avec elle le doute de la guerrière tigrée. Et la forêt redevint calme. Toujours pas de réponse ! Flèche de Brume commençait a être légèrement agacée par ce comportement quelque peu stupide. Au bout d’un moment qui lui parut une infinité le chat en face d’elle répondit.

- Je suis Crépuscule des Dieux. Et toi ?

Le voila enfin qui répondait ! « Pas trop tôt ! » pensa Flèche de Brume mais elle se dit que mieux valait tard que jamais ! Au moins elle connaissait son nom, c’était déjà quelque chose ! Après pour ce qui était de dire le sien il allait aussi devoir attendre un peu !

-Crépuscule des Dieux.....Crépuscule des Dieux.....Crépuscule des Dieux.....Joli nom !

Flèche de Brume venait de dire cela pour étudier la réaction de Crépuscule des Dieux lorsqu’elle avait dit cela mais, malheureusement, elle ne réussit pas à déchiffrer la moindre expression sur son visage ou alors elle n’avait pas été assez attentive. Cela se pouvait bien car son regard avait été attiré un instant vers l’Arbre Japonais qui venait d’être secoué pas un coup de vent.

Il était temps de lui dévoiler aussi son nom ! Tout à l’heure elle avait parlé de pied d’égalité alors il lui fallait tenir ce qu’elle disait et montrer « le bon exemple » ! Ou alors peut-être que ce Crépuscule des Dieux savait déjà tout cela mais qu’il avait choisi de ne pas le mettre en pratique. Flèche de Brume finit par se lancer :

-Moi je suis Flèche de Brume.

Une réponse aussi simple que la sienne ! « Égalité ! »

« La vie, c’est un ruisseau. Un jour ou l’autre, l’eau rencontrera la mer. La vie rencontrera la mort. »

Je la regardais. Que pouvais-je faire d’autre ? Faire semblant de ne pas m’intéresser a elle ? Débile comme idée. Le vent soufflait sur la lande, venant du sud du pays. Je pouvais encore fermer les yeux et voir de l’autre coté de mes paupières la mer, cet endroit que j’avais visité dans le territoire du clan du tonnerre, les vagues se brisant sur les côtes, le vent devenant violent. Je ne verrai peut-être plus jamais ce paysage magnifique. C’est alors que sa voix brisa le silence, cette voix douce et indéchiffrable.

- Crépuscule des Dieux .. Crépuscule des Dieux .. Crépuscule des Dieux .. Joli nom.

Je la regardais sans expression. A l’intérieur de moi, j’avais envie de sourire mais je me retiens, je ne voulais pas me montrer aussi heureux, j’aurai l’air un peu idiot, en effet. Joli nom ? Personne ne m’avait fait ce compliment et bien sur, si on me connaissait assez bien, je n’aime pas les compliments. Une grimace se formait sur mon visage. Les compliments pour moi, c’était une perte de temps, une parole sans importance, des fois, cela m’était insupportable. Nous sommes tous differents, quelque uns aiment, d’autres non. Je la fixais de mes yeux, essayant de déchiffrer ses pensées. A ce moment précis, je regrettais presque de ne pas pouvoir lire dans la pensée des autres, mais en même temps, savoir les pensées des autres n’est pas magnifique non plus car il n’y aura pas de secrets entre nous et tous les pensées ne sont pas bons.

Je regardais le sol, ne voyant rien d’autre à faire. Puis je m’assis. J’attendais. C’est alors qu’elle me dévoilait son nom. Fleche de Brume. Je souris enfin. Ce nom n’était pas mal pour une guerrière comme elle, ca reflétait son caractère, une flèche a travers les brumes, droit dans le cœur des autres. Je savais que la jeune femelle était entrain de jouer avec moi, je lui avais donné une réponse simple, elle avait fait de même. Et alors ? Elle espère après que je dise joli nom aussi ?

Je me levais enfin pour m’étirer puis je commençais à marcher vers l’arbre japonais. Tous les assemblées étaient ici, les chefs grimpant sur les premiers branches, ayant une magnifique vue sur tous les chats de clan. En marchant vers celui-ci, je regardais au dessus de mon épaule pour fixer Fleche de Brume avant de mettre mon regarder sur l’arbre de dame nature. Je commençais a planter mes griffes dans le bois et quelques instants plus tard, je me trouvais sur la première branche ou je m’assis enfin. Et j’attendis. Quoi exactement ? Je ne sais pas, peut-être qu’elle me rejoint là-haut ? Ca faut le coup d’essayer non ? Exact.

Flèche de Brume

Le guerrier de l’Ombre prénommé Crépuscule des Dieux sourit lorsque Flèche de Brume lui dit son nom, en revanche il ne fit aucun commentaire et la jeune guerrière ne savait donc pas ce qu’il pensait, elle se demandait aussi si son sourire avait été un sourire vrai ou un déguisement cachant quelque malice... Le doute était toujours omniprésent dans son esprit mais elle ne laissait rien paraître, elle ne voulait pas se montrer faible face à ce Crépuscule des Dieux.

Celui-ci se leva, étira ses pattes et s’avança vers l’Arbre Japonais, Flèche de Brume pouvait donc mieux le détaillé, il avait un physique qu’elle trouvait assez imposant ce qui devait faire de lui un guerrier redoutable, il possédait également un beau pelage tricolore qui n’était pas sans effets sur Flèche de Brume car au-delà des rivalités clanique et des préjugés elle le trouvait plutôt beau et on fond d’elle-même elle savait que quelque chose se passait.

Crépuscule des Dieux sauta sur une branche de l’Arbre Japonais, il s’assit dessus et la regarda, elle le regarda en retour, son regard planté dans celui du guerrier elle se laissait dériver dans ses pensées, comme à son habitude ! Il était beau là-haut, perché sur cet arbre, il était même attirant, mystique ce qui éveillait la curiosité de Flèche de Brume. Elle surprit elle-même en pensant cela, comment osait-elle ? Un guerrier ennemi ! Et son ancien compagnon qui veillait sur elle depuis la Toison Argentée, qu’allait-il faire ? Comment pouvait-elle le trahir ? Elle avait promis de l’aimer à jamais et pouvait-elle en aimait deux à la fois, n’aurait-elle pas une préférence un jour ? Ce dilemme lui déchirait le cœur, quand elle repensait à ces doux et heureux moments en compagnie d’Orage d’Eté elle se sentait anéantie, son destin ne pouvait être cela ! Son cœur lui dictait-il le bon chemin ?

Flèche de Brume n’avait plus son visage déterminé et elle n’avait plus envie de paraître forte devant Crépuscule des Dieux, elle ne pouvait plus car en ce moment elle n’était pas forte, son visage reflétait bien ses émotions : tristesse, doute, appréhension, mélancolie. Que faire ?

A pas lents, elle s’approcha à son tour de l’Arbre Japonais, et ne comprenant pas pourquoi elle le faisait, elle sauta sur la branche où se tenait Crépuscule des Dieux. Essayant d’oublier ses mauvaises pensées et de reprendre un air déterminé, même si ce n’était qu’un déguisement.

“ Honesty is not the policy she likes.”

Fleche de Brume s’avançait enfin vers l’arbre après quelques instants d’hésitation. On pouvait la lire, ses expressions trahissaient tout, le langage de son corps, ce détermination montré mais qui n’est qu’un mensonge. Crépuscule des Dieux avait appris a travers les années et lunes, comment cacher ce qu’on pense, cacher nos expressions, ne montrer que marbre, faire jouer l’adversaire. La devinette était une des jeux favorites des gens qui l’entourait, ils essayaient de deviner ses pensées mais sans succès. Malheureusement, nous ne sommes pas tous Dieu, en fait, personne n’est Dieu. L’être suprême qui est l’incarnation de l’ange parfait n’existe pas. C’est l’avis de ce jeune chat du clan de l’ombre. Il ne croit pas au clan des étoiles non plus, ce clan qui lui a enlevée tous les gens qu’il aimait, tous les personnes qui lui restaient comme famille.

Crépuscule des Dieux regardait la guerrière qui grimpait l’arbre puis s’assit a ses cotées. Il sourit, ne voulant retenir ce fait qu’il était content qu’elle soit la. Il ne savait pas s’il devait parler ou alors laisser le silence les submerger, les laissant la. Une douce brise soufflait sur les deux chats et Dieux fermait les yeux quelques instants, voulant un peu profiter de ce moment de paix.

Bizarrement, plus elle s’approchait de lui, plus son cœur s’emballait. Il ne savait pas pourquoi, et en effet, il ne voulait pas le savoir non plus. Il ne voulait pas croire qu’il était entrain de tomber amoureux d’une inconnue. En plus d’être une femelle très attirante, il lui donnait envie de tomber a ses pattes et être son fidele serviteur. Mais voici le problème. Fleche de Brume était d’un autre clan et les amours comme cela sont interdits et ne sont pas bien vus par le monde. Crépuscule des Dieux ne voulait pas laisser tomber sa réputation de guerrier sanguinaire du clan de l’ombre pour une belle chatte, celui lui semblait tout simplement absurde et une idée complètement digne.

C’est alors, à son plus grand surprise, qu’il prit la parole et le ton de sa voix ne trahissait pas ses sentiments, il était calme et avait une voix des plus gentils.

- Tu sais, je ne fais pas te mordre, ne fais pas une tête comme si tu étais aux cotées d’un montre, dit-il d’une voix amusée.

Le soleil commençait doucement a décliner derrière les montages au loin, donnant au ciel les couleurs dans les tons orange. Le jeune guerrier ne savait plus quoi dire et espérait que Fleche de Brume brise ce silence infernal, alors il attendit.

Flèche de Brume

Maintenant seul le silence demeurait, le silence qui s’était installé entre les deux chats : Flèche de Brume et Crépuscule des Dieux, Tonnerre et Ombre qui partageaient un moment calme et envoûtant, dominant la clairière depuis la branche du majestueux Arbre Japonais sur lequel ils étaient assis, côte à côte.

Une légère brise soufflait sur la forêt, agitant les branches de l’arbre fleuri, quelques pétales se détachaient de temps et temps et voletaient doucement dans l’air avant de venir se poser sur le sol ou sur le pelage d’un des deux chats qui contemplait en silence la forêt qui s’étendait à leurs pattes.

Aucun ne parlait, on entendait seulement le murmure du vent dans les feuilles, le léger gazouillis des oiseaux, parfois des petits bruits de pas de rongeur sur le sol et, tout simplement, la respiration des deux chats.

L’un des deux brisa le silence, non agressivement mais calmement et gentiment sans animosité mais avec un soupçon d’amusement :

- Tu sais, je ne fais pas te mordre, ne fais pas une tête comme si tu étais aux cotées d’un monstre, dit-il d’une voix amusée.

Flèche de Brume, prise au dépourvu par cette phrase si soudaine et si différente de ce qu’elle avait pu constater de son interlocuteur, ne sut que répondre. Le sens des paroles du guerrier était-il caché sous un masque de gentillesse ? Ce n’était pas possible, il paraissait si franc, si lui-même en cet instant. Et au fond d’elle-même elle espérait qu’il était sincère, mais pourquoi ? Elle n’osait pas répondre à cette question.

Subitement, comme une révélation, une phrase, ou plutôt une question, lui vint à l’esprit, à travers cette question elle allait essayer d’en découvrir plus sur Crépuscule des Dieux, peut-être derrière son masque froid qu’il semblait dévoiler peu à peu était-il quelqu’un de gentil. Sans perdre une seconde de plus, la jeune guerrière prit la parole, d’une voix calme et posée tout en laissant passer une pointe de curiosité.

-Et pourquoi dis-tu que je fais cette tête, qu’est ce qui te fait croire ça ?

Curieuse, elle attendit simplement qu’il réponde, sans rien ajouté d’autre, laissant le guerrier de l’Ombre interpréter cette question comme il le voulait. Peut-être allait-elle découvrir quelque chose d’intéressant, peut-être pas, peut-être voulait-elle savoir ce qu’il pensait d’elle, mais pourquoi toutes ces questions dans sa tête ? La réponse lui faisait peur...

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Le soleil brillait doucement à l’horizon. Plusieurs étincelles de lumière viennent chatouiller le visage de Crépuscule des Dieux. Il fermait les yeux quelques instants puis les recouvrit, un sourire aux lèvres. Il avait toujours aimée la nature, hein, c’est surprenant ? Oui. On ne croirait jamais ca d’un guerrier comme lui, connut pour être fort et silencieux ainsi que pénible avec ses humeurs frios et répliques de même froideur. Oui, bien sur, le jeune homme est aux cotées du diable mais ce n’est pas pour autant qu’il n’aime pas les choses belles et fascinantes. Ses yeux verts se posaient sur la jeune demoiselle à ses cotées aussi. Elle était du clan du Tonnerre et malheureusement, sans vraiment comprendre comment ni pourquoi, il a l’impression qu’un fil invisible les relit l’un a l’autre. Ce n’est seulement son imagination qui lui joue des tours, puisque le jeune guerrier n’arrive pas vraiment à dormir la nuit, donc il reste éveillé jusqu’au matin.

Depuis des lustres, il n’avait sentit de sentiments comme celui-ci. Il était nerveux et il ne savait pas comment agir devant ses réactions, devant ses paroles. Toutes les femelles qu’il avait eu dans son passé, il les traitait comme si c’était des moins que rien. Mais en fait, c’était bien le cas. Depuis plusieurs lunes, Crépuscule avait cherchée quelqu’un dont il tomberait amoureux, quelqu’un qui ne le laissera pas la contrôler, quelqu’un qui pourra lui tenir tète. Venait-il juste de la trouver ? En plein milieu de nulle part et encore pire que cela, d’un autre clan ? Dieux avait connu terribles ennuies de cœur et il avait décidé quelques instants après tous ces problèmes que la solitude était mieux qu’autre chose. La solitude, sur pour sur, ne t’abandonnerait pas. Aujourd’hui, il erre les lieux seul, sans grand but. Cherchant le combat tout le temps, cherchant le plaisir de gagner quelque chose. Chercher de nouveaux recrus vers le mal, chercher quelques nouveaux rivaux. C’était tout cela qui occupait ses journées les plus banales, il n’y avait vraiment rien de passionnant a faire dans un foret rempli de chats sauvages. Et aujourd’hui, tout en se promenant et en cherchant du gibier pour le clan, il est tombé sur elle.

Crépuscule des Dieux la regardait dans les yeux, ces beaux yeux marron, brillant comme des pierres précieux. Dans ces beaux yeux, il voulait voir une lueur de malice ou plaisir, quelque chose qui lui montrerait qu’elle était entrain de tomber sous son charme. Il grimaçait. Même son expression ne lui montrait pas de signe. Il n’arrivait tout simplement pas a la lire et cela l’agaçait au plus haut point. Il avait trouvé quelqu’un qui pouvait lui faire face sans peine. Non, on ne parle pas de force mais de mentalité. Il avait trouvé quelqu’un qui pourrait le détourner de toute décision que ce soit intelligent ou débile comme tout.

- Et pourquoi dis-tu que je fais cette tête, qu’est ce qui te fait croire ça ?

Il sourit. Il devinait tout simplement. Avait-elle peur qu’il puisse la lire comme un livre ouvert ? Surement. Mais il n’allait pas la faire croire le contraire non plus. Il aimait jouer les devineurs et il aimait encore plus ne pas leur montrer qu’il se trompait. Il regardait le sol, la terre. Il avait l’impression d’être du clan des étoiles et le sol qu’il regardait, la terre ferme.

- Je ne sais pas. J’ai juste l’impression.

Flèche de Brume

A l’évocation de sa question, Crépuscule des Dieux sourit, Flèche de Brume n’étais pas tout à fait rassurée lorsqu’elle le voyait sourire, était-ce un vrai sourire ? ou alors cette expression cachait-elle un plan douteux ? Flèche de Brume l’ignorait, alors pourquoi se poser des questions à chacun de ces faits et gestes, de toute façon elle n’aurait pas de réponse, et demander était totalement exclu ! Quelle drôle de cerveau elle avait pour parvenir à des conclusions si tordues !

Au bout ce qui lui parut une éternité, mais qui n’avait été à peine quelques secondes Crépuscule des Dieux, ce mystérieux chat de Clan de l’Ombre, répondit à la question formulée par la chatte un peu plus tôt.

- Je ne sais pas. J’ai juste l’impression.

Quelle désinvolture ! Comme si elle allait, elle pouvait croire à cette réponse si banale et si typique des gens qui essaye d’éluder ! Mais par peur ou par politesse (ça aussi elle l’ignorait) elle ne demanda pas plus de précision.

Ils restèrent là, assis sur une des branches de l’Arbre Japonais, à regarder, regarder quoi ? Le paysage ? En tout cas ce n’était pas le cas de Flèche de Brume, furtivement, de temps en temps, elle essayait d’espionner le chat qui se tenait à côté d’elle, elle essayait de voir une quelconque expression sur son visage mais à son plus grand regret elle ne perçut rien. Ses petits coups d’œil en douce sur le côté se révélèrent inutiles. Déçue, elle détourna la tête en faisant mine de s’intéresser aux autres branches de l’Arbre Japonais mais en réalité, elle ne voulait pas que Crépuscule des Dieux puisse voir la déception sur son visage.

Affichant de nouveau une expression neutre, elle regarda à nouveau droit devant elle, mais le silence ce fut lourd, pesant, insupportable, pourquoi cette tension ? Son imagination dépassait les bornes ! Ce n’était qu’un chat ! Certes imposant et sans doute plus fort qu’elle... Ses pensées étaient-elles vouées à rester axées seulement sur l’éventualité d’une bataille ? « Mais non ! » pensa Flèche de Brume « je pensais aussi à l’amour... » L’amour et la bataille ! Mais que lui arrivait-il ? Fâchée contre elle-même, elle soupira, d’une manière un peu trop forte et appuyée, qui ne manquerait pas d’être remarquée par Crépuscule des Dieux ! Anxieuse, Flèche de Brume, était sur le point de jeter un rapide coup d’œil vers lui, ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre, une expression, une parole, une moquerie, une question, elle se convainc pourtant de faire glisser son regard vers le côté où il se tenait...

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