Le monde ne mérite pas des habitants aussi stupides... [Mort de Calypso]

Myu et Calypso

Le crépuscule s'installait progressivement et sa lumière éblouhissante transperçait le feuillage rougeoyant de l'automne. Un rayon doux et doré pénétra dans les yeux turquoise de Calypso. La chatte cligna des paupières, avec un grognement las. Elle était assis sur le sable parfumé, au bord du lac miroitant d'une lueur pourprée, pensive. Mais ou était donc sa fille? Voilà maintenant de longues heures qu'elle était partie seule, sans nouvelles. La domestique lui avait interdit de s'aprocher de la rive, car un danger permanent y rôdait... Mais connaissant l'inscassiable curiositée de la chatonne, ça ne faisait aucun doute : elle avait désobéhit. Son coeur battit à la chamade. S'il lui était arrivé quelque chose? Jamais elle ne se le pardonnerait... Elle se leva d'un bond et partit à sa recherche...

Elle passa d'abord près des autres maisons bordant la route, espérant l'apercevoir, jouant avec inscouciense au milieu des autres jeunes, mais elle savait bien que c'était impossbile : Myu n'avait pas d'ami. Les autres la rejettait, et elle avait développée une haine profonde envers eux. Elle s'aprocha d'une haie et passa sa tête à travers les feuilles d'or pour demander au chat qui vivait là s'il l'avait vu....

-Hey ho, il y a quelqu'un?!

Seul le sifflement de la brise lui répondit. Pas un miaulement. Elle renouvela son appel, en vain. Elle ré-essaya, en se rendant dans un autre jardin, mais ce fut de même. Mais ou étaient-ils tous passés? Elle soupira pour masquer son inquiettude grandissante et fila dans la direction opposée : celle de la forêt... Oh, Myu... pourvu qu'elle n'avait pas fait de bêtises. Au bout d'une éternelle marche, alors que ses coussinetes commençaient à lui brûler, Calypso la vit enfin.

Myu était assise, droite, face au lac pourpré, la queue enroulée soigneusement autour de son corps immaculé. Elle était dos à sa mère, mais agitta une oreille en sentant son aproche. Calypso sursauta : elle ignorait que la chatonne avait des sens si affûtés... lui cacherait-elle des choses? La petite féline leva lentement et fit volte-face, toujours étrangement silencieuse.

Le visage comme enfouie dans l'ombre, Myu avait les yeux clos, mais un sourire arrogant que la chatte marine ne lui connaissait pas se dessinait sur ces lèvres. La queue ondulait doucement au rythme de ses pas légers. De cette démarche assurée, elle vint à la rencontre de Calypso, les paupières toujours fermés, cette même expression dominant sa face. Elle s'arrêta, à une longueur de queue de renard de celle-ci.

-J'ai faillit attendre... Maman., miaula-t-elle d'un ton glacé.

-Myu... mais qu'est-ce qui te prend?... J'ai eut si peur pour toi!

Elle allait sauté au cou de sa fille adoptive pour se blottir contre elle, quelque chose l'en empêcha. Un rire. Un faible rire qui sortit d'entre les crocs de la chatonne. Certes, presque innaudible, mais jamais Calypso n'avait entendu un son aussi diabolique que celui-ci... elle resta immobile, mais ne pouvait cacher se nervosité. Myu lâcha un soupir.

-Maman, as-tu peur de moi?...

-J-je... mais non ma chérie! Je t'aime!

-Maman... je te le répète... : as....tu....peur.....de.....MOI?

Sa voix semblait résonner sans fin dans la crâne de la pauvre mère. Tel un spectre, elle se faufillait dans son esprit, venant le hanter sans pitiée. MOI, MOI, MOI, MOI... Calpyso se crispa, sa tête lui tournait.

-N-non Myu! Jamais!

-Tu MENS! Tu mens stupide chatte!, cracha alors la jeune féline d'un ton haineux.

Son sourire devint encore plus malveillants. Cette fois-ci, Calypso en pleurait ; elle n'avait q'une envie: détaler loin de cette monstrueuse créature qui ne pouvait pas être sa fille.... Mais d'un bond grâcieux et incroyablement rapide, elle lui barra la route.

-Menteuse... menteuse... regoint les autres qui mentent comme toi! Vous n'êtes que de pauvres bêtes ignorantes... vous ne méritez pas la vie. , murmura la démone au pelage blanc.

Sa voix n'était plus la même. Elle était grave, calme et envoûtante... Et Myu ouvrit les yeux.
Des yeux rouges, sanglants, lançant des éclairs maléfiques donnant de violents maux de têtes à Calypso, qui gémissait pitoyablement en détournant son regard.

-Non! Regarde-les! Regarde mes yeux!, feula la chatte aux prunelles de sang.

Alors, à contre coeur, avec un miaulement terrorisé, la misérable domestique lança une oeillade à ce qui était autrefois sa fille... une oeillade timide, qui aussitôt faisait mine de retourner se cacher. Elle esseya, mais aussitôt, une force étrangement attirante s'empara d'elle. *Pourquoi t'en vas-tu? Reste, contemple dont mes yeux...*, disait une petite voix. Au plus profond d'elle même, elle tenta de se débattre, de résister à cet attrait, mais sa volontée ne pouvait rien contre la puissante hynotique qui prenait possession d'elle. Non, elle ne pouvait pas... Non, elle devait se plonger yeux de Myu. Il le fallait... Ces yeux... non, ce n'était pas des yeux, c'était des tourbillons de flammes infernales si splendides, si impressionnantes... elle sentit son corps devenir léger comme une plume. Elle s'envolait avec ce feu, elle tourbillonnait, flamboyait... c'était si agréable... si...beau. Les pupilles de Calypso se réduirent en fentes. Elle écarquilla les yeux, la bouche entre-ouverte, et son corps tendu se relâcha comme une poupée de chiffon.

-Bien, tu vois, ils ne sont pas si méchant mes yeux... allons, maintenant tu vas dormir..., fredonna la jeune chatonne.

Ses paroles mélodieuses envelopèrent Calypso comme un petit nuage, et aux milieu de son état second, elle se laissa tomber entre les pattes de sa fille adoptive. Elle souriait bêtement, complètement sous le contrôle de ses yeux meurtriers.

-Vas-y, laisse toi aller, tu ira bien...

Les paupières de la chatte marine se fermèrent lentement, avec la lourdeur d'une pierre. Elle poussa soudain un gémissement, qui devint un râle, et une grimace affreuse se dessina sur son visage, comme si elle était maintenant prisonnière d'un cauchemar. Non, c'était simplement Myu qui enfonçait ses longues griffes dans sa gorge...

-Dis-donc, je suis mauvaise en hypnose!..., ricana Myu, dont le bout des pattes ensanglanté disparaissait dans l'ombre de la nuit noire...

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