All the little lights | Petite Mélodie

Le jour pointait le bout de son nez, apparemment pas pressé de s'installer. Une douce auréole lumineuse entourait le camps de la Rivière, le baignant dans une lumière délicate, bien qu'un peu blafarde. Rares étaient les félins déjà debout et si ils l'étaient, ce n'était que par obligation. Certains rentraient de patrouille, et affamés, se jetaient sur le tas de proies enchevêtrées que d'autres avaient ramené. Quelques apprentis, les yeux restant ouverts péniblement, se déplaçait lentement, encore tout ensommeillé. Ils avaient certainement rendez-vous avec leur mentor, et n'étaient pas encore habitués au rythme soutenu. Lubie les observait avec tendresse. Malgré elle, elle s'était attachée à chacun d'eux. Les guerriers, les reines, les anciens, les apprentis, les chatons, et même, à contre coeur, son chef était devenu ses "enfants". Elle veillait sur eux, les aidait, les accompagnait, leur sauvait la vie, elle était comme une mère, comme leur ange gardien à tous. Lubie aimait ce rôle, même si elle avait toujours peur de ne pas être à la hauteur, de manquer quelque chose, de ne pas réussir à en soigner un, de se tromper, elle craignait l'échec, qui dans sa situation valait la mort de son patient. Il suffisait d'une minute d'inattention de sa part pour ruiner une vie. Jamais, elle n'avait eu à voir un patient par sa faute, et elle angoissait à l'idée que cela arrive. Chaque guérisseur qu'elle avait rencontré dans sa carrière lui avait dt et répété qu'on faisait tous des erreurs, et que dans sa vie, elle devrait faire face à des moments forts et douloureux. Lubie avait douté à cette époque. On lui avait dit qu'elle souffrirai, de ne pas pouvoir soigner un blessé par exemple, on lui avait dit que ça ferait mal, on lui avait dit qu'elle serait lessivé, qu'elle aurait envie de tout abandonner. Mais ce qu'on lui avait demandé de retenir, c'était qu'à chaque échec, elle apprenait. Elle apprenait que malgré que tout en sois pas rose, cette erreur, elle ne la referait pas et saurait comment gérer une situation comme celle-ci, ce qui rimait à sauver des vies à l'avenir. Ça marchait comme ça, son métier. Lorsqu'on se trompait, on en sortait grandis.

Lubie s'avança doucement dans le camps. Ses coussinets effleuraient la poussière, la chatouillant légèrement. Elle rejoignit un groupe de guerriers, les salua puis se servit un poisson de petite taille dans le tas. Depuis toujours, elle ne mangeait que très peu, vite rassasiée par très peu de nourriture. Elle n'aimait pas se faire exploser le ventre à manger le plus possible car après, elle se sentait engourdie, comme emprisonnée de son poids, ne pouvant plus faire de mouvements. Lorsqu'elle mangeait trop, elle avait l'impression d'avoir besoin d'une journée entière de sommeil pour récupérer. Alors elle évitait ce genre de situation et choisissait toujours une pièce de petite taille, qui rassasiait son ventre et lui permettrait de tenir jusqu'au soir. Une fois son poisson dévoré, elle pris congé auprès des guerriers et pris la direction de la sortie du camps. Elle avait quelques plantes à ramasser, et elle devait se dépêcher.

Tout de suite, elle prit la direction de la Cascade Majestueuse. C'était un endroit qui fleurissait de plantes médicinales. Elle allait trouver tout ce qu'elle cherchait, c'était certain. Se faufilant à travers les roseaux, elle suivit le chemin, le long de la rivière, pour ne pas se perdre. Elle n'était pas retournée la bas depuis que son mentor l'avait emmené, et ne préférait pas essayer d'y aller par la terre. Si elle suivait le cours de l'eau, elle arriverait au bout, là où l'eau tombait en un fracas assourdissant, là où elle avait vu sa mentor pour la dernière fois. Un pincement vint serrer son coeur. Qu'est-ce-qu'elle lui manquait ... Lubie sentit ses jambes flageoler. Il ne fallait pas qu'elle y pense maintenant, il lui restait bien trop de chemin à faire et si elle craquait elle serait obligée de faire une pause. De plus, elle s'était promis de rentrer très tôt pour pouvoir aller voir les anciens qui étaient bourrés de tiques.

Elle ne la voyait pas encore mais le bruit de l'eau se brisant sur les rochers lui apprit qu'elle n'était plus très loin de la cascade. Au détour d'un buisson épineux, elle l'aperçut et accéléra le pas. Arrivée au bord du petit lac qui se formait sous la cascade, elle lapa quelques gorgées d'eau fraîche. Elle aimait s'abreuver ici, elle avait l'impression que l'eau avait meilleur goût, peut être parce qu'elle venait directement de la source. Boire lu fit du bien, avec la chaleur, marcher était devenu un enfer, surtout pour elle qui avait un pelage noir qui attirait la chaleur plus que les autres. La petite féline de jais se donna quelques minutes de calme, allongée au bord de l'eau, pour récupérer. Une fois qu'elle se sentirait mieux, elle se mettrait à la recherche de ses plantes.