Kill in the dark ♫ ||Perle||

Les pas du lieutenant de la Rivière se faisaient frénétiques. Les battements de son coeur de pierre s'accéléraient au rythme de ses foulées. Chaque mouvement était fluide mais néanmoins crispé, ses pupilles se dilataient, les poils de sa fourrure claquaient au vent. Mais tout semblait harmonieux, sa course endiablée à travers ronces et les marécages boueux des territoires nauséabonds de l'Ombre le rendait fou. Enivré par la vitesse, il ne remarqua pas la flaque de boue visqueuse sur son chemin. Ce ne fut que lorsqu'il glissa malencontreusement sur l'eau miroitante qu'il se rendit compte de sa révoltante stupidité. Secrètement, il espérait qu'aucun guerrier adverse ne l'avait senti ou vu tomber... Ce serait alors... une telle honte qu'il ne s'en remettrait jamais !

Tornade d'Azur soupira lentement et resta un moment assis dans la boue maronnâtre. A bien y réfléchir, il ne se souvenait même pas pourquoi il se trouvait sur les territoires ennemis. Franchement, la situation devenait vraiment ridicule, même lui s'en rendait compte. Jamais il ne s'était retrouvé dans une situation aussi embarassante... bref, accablé et humilié, le guerrier azuré se releva tant bien que mal et s'ébroua rapidement avant de faire un semblant de toilette. Puis, il partit, reprenant sa course effrénée. On va dire que le but de cette expédition de l'éxtrême est de braver les dangers ennemis. S'il tombait sur une patrouille, il pourrait tester ses capacités de combat, créer des tensions entre clan et provoquer une nouvelle guerre...

Mais il n'eut pas réellement le temps le temps de réfléchir une minute de plus ; une odeur proche et ennemie se fit bientôt sentir. C'était une effluve de charogne morte, l'odeur d'un guerrier de l'Ombre ! Un sourire aux lèvres, le lieutenant au pelage bleuté s'avança vers la source de l'insupportable senteur. C'était en fait une femelle couleur nuit, adorable et plutôt jolie. Première victime, le premier meurtre qui allait mener les clans à la dispute. Tornade d'Azur sortit du buisson dans un bruissement de feuille et fixa la guerrier d'un regard froid. Enfin, il dit :

« Eh crétine de l'Ombre ! Tu vas bien ? »