Le vent vit danser le pelage noir mi-long de Minuit. Le soleil était à présent bien haut dans le ciel et faisait briller ses yeux émeraudes fendu par un trait noir : sa pupille. Il était assis et enlevait la terre et le sang séché entre se griffes, sa langue râpeuse passant sur ses armes pointues. Il miaula de mécontentement : Du sang de gibier était toujours accroché à sa fourrure. Le puissant solitaire tenait absolument à être parfait. Car dans très peu de temps, il devait aller rejoindre Fleur Sauvage, la belle Fleur Sauvage, celle qu’il aimait depuis qu’il avait posé le regard sur elle, celle qu’il avait sauvé de la noyade dans les eaux tourbillonnantes. Quand il réussit enfin à enlever la crasse entre ses griffes, il s’entreprit de lisser son pelage pour la sixième fois dans la même journée. Certes, il n’avait rendez-vous avec son aimée seulement lors ce que le soleil serait à son zénith, il avait donc le temps de se laver encore la fourrure une bonne dizaine de fois. Puis, se lassant tout de même d’attendre (car il était là depuis l’aube), il décida d’aller chasser une peu de gibier, cédant aux protestations indignées de son estomac. Bien sûr, il aurait pu aller chercher un campagnol ou un lapin dans son terrier qui lui servait de réserve de gibier, ce qui lui aurait évité de se salir de nouveau.
Si seulement il savait comment son pelage allait être souillé…
Il ne mit pas de temps à attraper un lapereau qui s’était levé trop tôt, et se lécha les babines après avoir savouré la chair tendre.
Si seulement il savait qu’il n’aurait plus l’occasion d’y goûter.
Puis il lécha de nouveau son pelage. Fleur Sauvage n’aller pas tarder à venir. En effet, elle arriva, son beau pelage coloré de brun éclatant sous les rayons du soleil. Minuit courut vers elle et se blotti contre sa fourrure soyeuse.
-Tu m’as manqué…
Fleur Sauvage ronronna. Le guerrier noir ajouta :
-Si seulement on se voyait plus souvent !
Un grognement attira son attention. Le matou le plus grand qu’il n’avait jamais vu se tenait devant lui, et ce n’était pas peu dire. Il sentit sa compagne se serrer contre lui et l’odeur de la peur envahissait son museau. Mais une autre odeur, très forte elle aussi était là : le clan de l’ombre Devant les yeux rouges de chat, il tremblait de peur, mais l’amour pour Fleur Sauvage le poussait à rester et à la protéger jusqu’à sa mort. Le géant parla enfin, d’une voix qui donna des frissons au solitaire…
[Mister Dark, je te laisse la suite…]