Penser que le vie est simple, c'est compliqué...[Métou ♥]

La nuit était clair. La lune, en sa jolie forme de croissant, brillait de mille feux. Autour d'elle, les étoiles scintillaient. Un vent, frais et léger, soufflait doucement dans la forêt, agitant les feuilles des arbres. Une souris grignottait une graine au pied d'un arbre. Tout semblait tranquille. Quand soudain, projetant son ombre sur le rongeur, un félin bondit. Il piegea l'animal entre ses griffes. Celui-ci poussa un dernier gémissement. Un instant après, elle gisait au sol, la nuque brisée. Satisfait, son tueur l'enterra. Et continua son chemin. C'était en réalité une jolie chatte, sa fourire noire jais lissé avec soin laissantapparaitre quelques reflets bleutés. Elle avançait avec légerté et souplesse. Elle bondit par-dessus un tronc d'arbre, s'arrêta. Elle huma l'air, la gueule entre-ouverte. Le doux parfum de la forêt se mêlait à celui du gibier et de la nuit. La femelle continua son chemin. Elle se faufila à travers un buisson de ronces, en y laissant quelques touffes de poils au passage. Devant ses yeux s'étalla alors une clairière de toutes beautés. Des fleurs de toutes sortes, de toutes tailles, de toutes couleurs s'agitaient dans la douce brise nocturne. Si ce spectacle était si jolie de nuit, que devait-il être de jour ? En cinq mots : à en couper le souffle. N'importe quels chatons ou apprentis se serait jeté dans cette mer de couleurs pour jouer avec les pétales s'envolant, sans s'arrêter. Encore et toujours, pour oublier tous souçis et ne penser qu'au bonheur.

Plume Céleste était assise au milieu de ce champ, le regard viré sur le ciel. Son corps était là, mais son esprit était ailleurs. La lune était là, lumineuse, souriante. Les étoiles luisaient, réconfortantes veillant sur les chats de la forêt. La jeune meneuse du Clan du Tonnerre avait les yeux perdus dans les vagues, presque mélancolique. Elle se sentait comme à la veille de sa propre mort. Elle voulait que cette nuit dure éternellement. Mais elle voulait aussi que ce noeud qu'elle avait en travers la gorge depuis le début de la journée disparaisse et ne revienne jamais. Cette angoisse, cette impression désagréable de tomber dans un gouffre et sans jamais toucher le fond. Comment pouvait-elle reprendre confiance en elle ? Et qui sait ? Peut-être que, finalement, ses ancêtres l'avait abandonné. Pourquoi Etoile de Tornade était-elle partit si tôt ? Il lui restait tant à apprendre, elle ne sentait pas prête, pas du tout. Est-ce que l'ancienne meneuse du Clan du Tonnerre pensait à elle, en ce moment même ? Céleste l'ignorait, et elle aurait donné chère pour le savoir. Est-ce que tout les chefs ressentaient ça avant d'entreprendre leur voyage ? Tant de question se bousculait dans l'esprit de la jeune meneuse. Elle avait l'impression que tête allait exploser. Et personne pour répondre à tout ça. Un seul félin pourrait la réconforter et l'aider. Et il lui semblait même sentir son doux parfum dans l'air.

Oui. Au fond même de son coeur, elle savait ce qui l'attendait. Mais si elle pouvait faire durer l'instant où il lui dirait. Céleste ne voulait pas voir la vérité en face. Elle refusait d'avouer que la vie serait peu mieux ainsi. Et que même une chef d'un des quatres Clans de la forêt, possédant pourtant neuf vies et la force du Clan des Etoiles, ne pouvait changer le cour du temps, ni même changer son propre destin. La vie était cruel. Il faut toujours combattre pour ce protéger et protéger ceux qu'on aime. L'existance même d'un guerrier était une lutte sans merci. Pauvre petit chaton impatient qui rêve de gloire et de liberté. Il ne s'attend pas à risquer sa vie au moindre pas fait en dehors de la pouponnière. C'est ainsi, ici, il n'y de la place que pour les plus fort. Les faibles se font tués au premier combat de leur existance.



- Sache, Étoile Céleste, que quoi qu'il arrive, quoi que tu fasse ou décide, je t'aimerai toujours.


Moi aussi, je t'aimerai toujours, tu sais. Comme la toute première fois. De nouveau, la meneuse fut incapable de dire un mot. Pourtant, elle aurait tant voulu lui dire à quel point elle tenait à lui et qu'elle aurait presque été assez égoîste pour l'interdire de sortir du camp. Juste pour le garder auprès d'elle. Quelle imbécile. Cette chose, elle ne la fera pas. Pourquoi ? Enfaite, elle l'aimait trop pour le retenir. Elle espérait juste que où qu'il aille, d'autres gens saurait l'aimer mieux qu'elle. Car elle ne pourrait pas l'aimer plus fort qu'elle ne l'aime déjà. Sa gorge semblait soudain se dénouer et elle murmura, les yeux fixés sur les milliers d'étoiles scintillantes :



- Peu importe où chacun de nous sera, n'est-ce pas. Aussi loin que nous serons l'un de l'autre, nous serons toujours sous le même ciel.