Après avoir quitté le coeur lourd le bipède avec qui j'ai passé toute mon enfance, j'ai couru sans me retourner afin de ne laisser aucuns regrets derrière moi. Je me retrouve alors dans un lieu obscur et puant. L'odeur putride qui émanait de cet endroit me donnait la nausée. Il puait la charogne et la moisisure. Mon estomac hurlait à la famine. Il faut dire que à cette heure, je rentrai bien tranquillement dans mon petit panier pour manger un peu de poisson que m'apportait mon sauveur. Je repensait aux raisons qui m'ont poussé à m'enfuir tout en cherchant de quoi manger. J'entendis alors un bruit stridant percer le silence de la nuit.Ce bruit me hérissa le poil. Mon sang se figa dans mes veines et j'apercu la silhouette d'un grand oiseau dont le plumage obscur luisait dans la lumière lunaire de ce soir de pleine lune. J'avais déja attrapé quelques oiseaux dans ma jeunesse, mais jamais d'aussi gros. Je m'approchait donc à pas feutrés de la drole de pierre sur laquelle il était perché. Je sortit mes griffes tout mes sens en alertes. Mon corps se contracta puis je bondis tel l'élair sur ma proie. Je lui planta mes griffes dans les ailes puis mes crocs dans son cou. Le sang ruissela de ce sombre oiseau et lentement la vie le quitta. J'ai toujours détesté l'odeur du sang. Cela me rappelais de mauvais souvenirs. Des images de ma mère me revinrent alors. Et imperceptiblement une larme perla à mes yeux. Le grondement de mon estomac chassa mes idées noires. Je commenca alors a manger. Ce Piaf est parfaitement infect! pensais-je. Le froid épouventable ainsi que l'atrocité de mon repas me firent regretter mon ancien foyet. L'idée de rentrer chez moi germa alors dans mon esprit. Cependant, la nuit était déja bien avancée et je me sentis terriblement fatigués. Je pris alors la décision de dormir ici. La peur me serrait les entrailles mais je n'avais pas vraiment le choix.
La nuit fut longue et dure. L'odeur de charogne m'empechait de sombrer dans le sommeil. Les yeux un peu brouillés par le sommeil je regardais autour de moi. Il n'y avait aucune âme qui vive à l'horizon. Et tout d'un coup, je me sentis seul. Terriblement seul. Soudain, la raison de ma fuite me revint en mémoire.LA SOLITUDE!!!!Voila la raison qui m'a poussé à quitter mon foyer. Je compris que je désirait par dessus tout trouver la compagnie des membres de mon espèce. Fonder une famille, avoir des enfants. Ne plus etre seul. Les derniers mots de ma mère me revinrent à l'esprit.
" Ne sois pas triste! Je t'en prie."
-Mais...
-Ce n'est pas grave, dit t'elle la bouche pleine de sang. Je ne pouvait m'arreter de pleurer.
La seule chose qui compte ....
La seule chose qui compte pour moi....
C'est que tu soit heureux. Dit elle dans son dernier soupir.
Je me souvient avoir hurlé et pleuré a la mort. La nuit passa , remplie de rêves et de souvenirs. Le jour se leva alors. La nuit a été particulièrement horrible. Mais je me suis réveillé le coeur plein d'espoir. Tout devint clair dans mon esprit, trouver un but, une famille, des amis, un endroit, où plus jamais je ne serait seul.
Je repris donc la route avec la ferme intention de trouver mes semblables et de croquer l'avenir à pleines dents.