L'errance suprême. [PV : Flocon]

Tourbillon d'écume


Contre le vent, contre la terre, contre la vie. Pour la lumière.

La nuit était silencieuse. On n'entendait juste le vent qui rasait l'herbe, doucement, glissant et esquivant chaque brin. La brise était fraiche. Pourtant, la nuit était douce. Le ciel couleur encre était illuminé par des milliers d'étoiles qui brillaient ensembles. Elles scintillaient, là, toutes en même temps, pour notre plus beau plaisir des yeux. Une odeur de nuit, régnait là. Cet endroit, parsemé de lucioles éclairées rayonnait. C'était le plus bel endroit qu'il n'avait jamais vu. Sa plage et sa forêt n'arrivait pas à la cheville de cet espace. La lumière des petits moustiques l'émerveillait, il leva la tête, scrutant de ces prunelles sans éclat la lente danse des insectes éclatants. Il tournait en rond mais s'en foutait. Parceque ce spectacle là, sous ses yeux, y'avait vraiment rien de plus beau. Toutes ces lucioles, qui se pressent dans l'immensité obscure de la nuit, elles forment un ballet de danse, et il ne peut détacher son regard de cette magnifique représentation. Sa queue, longue et blanche, traine derrière lui, mais il s'en fout. Car les lucioles le passionent. Il ne ressent rien mais il les aime. Ce qu'il veut, c'est seulement se laisser bercer par cette lumière aveuglante, se laisser flotter dans les bras de ces insectes qu'il trouve magnifique. Se laisser mourrir. Parceque plus rien ne le rattache à la vie, plus rien. Vous entendez ? Plus rien. Il n'est plus qu'un corps qui se déplace, comme ça, qui erre, de terre en terre. Son coeur est brisé. Son âme envolée.


Il tourne sur lui-même, la tête tournée vers la toison lactée du ciel. Les paupières closes, il soupire. Puis les rouvrent. Il ne peut pas perdre une miette de ce spectacle. Les lucioles courent autour de lui, elle glissent sur son pelage. Parfois, l'une d'entre elles le pique et le ramène à la réalité. Il ne rêve pas. Il vi tellement. Et c'est génial de vivre. Il se laisse porter par ce tourbillon d'espoir, de vie. Dans sa tête, tout se mélange. Il ne sait plus quoi faire, et soudain, le sol se dérobe sous ses pattes. Tout devient noir, rien ne s'éclair alors qu'il y a à peine quelques secondes, tout était si lumineux. Sa tête tombe lourdement sur le sol et heurte une pierre. Le sang se répend aussi vite qu'un reflux de fleuve. Une grosse marre entoure son corps sans vie. Mais il s'en fout. Ce qu'il voit, lui, c'est sa mère. Son pelage jaune qui luit, là, parmis les étoiles. Il veut la rejoindre mais un film invisible l'entoure. Il rage, miaule et grigne mais rien n'y fait. Il ne peut la rejoindre. C'est comme ça. Et c'est dur. Mais sa place à lui, petit matou des plages, c'est sur la terre. Parmis les vivants. Et non les morts. Il doit éprouver cette sensation de bien être, cette béatitude qu'est la vie. Il le doit. Son pelage immaculé se gorge de sang. Et encore une fois il s'en fout.