Sujet: << Vers la Lumière >> Free. Dim 26 Sep - 14:44
Par un silence superbe, que rien ne perturbait, la forêt bougeait au rythme d'un vent silencieux. Il soufflait, froid et comme dangereux, il poussait ce qu'il rencontrait. Les abîmes de l'Enfer, pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude de la végétation, c'était bien là ... Un silence presque trop pesant, presque trop opprimant, qui donnait la chaire de poule. Un silence meurtrier et méchant. Un silence qui plonge tout chats perdus dans les gouffres du désespoir; mais qui donne aussi une étincelle d'espérance, infime, mais magnifique quand on l'a trouvé. Un silence qui laisse entendre les cris muets des morts, des chats errants égarés dans cette immensité de végétations, de chats domestiques ne sachant point chassés, morts de faim ou de soif. Un silence qui laisse passer les plus grands prédateurs de cet endroit, un silence qui s'ouvre devant un renard ou un blaireau. C'était comme une lente agonie dans l'oubli éternel de toute les mémoires qui vous avaient connus autrefois, comme une vie qui vous fait souffrir rien qu'en attendant que la mort vienne vous chercher. Comme un exil masqué. Comme un péril camouflé. Ce silence et ces odeurs sont comme la véritable vision de l'Enfer sur terre. Mais trouvons-nous pire Enfer que celui-ci ? Oui, la ville. Aucun chat ne s'était égaré ici pour vous conter cette abomination, pour vous raconter les horreurs de la vie dans une ville de drogués, pour vous faire frémir de peur à l'évocation de ces fous. Les Chats Domestiques sont trop bien, là où ils sont : dans une maison chaude et accueillante, où un bol de lait de de croquettes les attend chaque jour devant leur panier ou devant la porte d'entrée de leur maison quand il reviennent de leurs escapades, ou de leur jeux amoureux. Certains ne sont pas comme ça, certes, mais d'autres préfèrent le luxe à la vie sauvage. La chatte blanche croit désormais qu'elle aurait mieux fait de ne pas suivre ses frères auparavant. Elle ne savait pas ce qu'ils étaient devenue et elle ne savait pas comment elle avait atterrit ici. Tout n'était que confusion, une telle brume que même son esprit calculateur ne pouvait percé. La femelle d'ivoire était perdue là où elle n'aurait jamais due allez ne serait-ce qu'un jour. Immensité Illusoire s'était fait désormais deux secrets, qu'elle garderait pour elle pour toujours et que personne ne découvrirait. Ses frères ... Elle les retrouverait et ils vivront ensemble ailleurs que dans cette forêt. Maintenant fallait-il savoir s'ils étaient encore en vie ou pas ... La séduisante femelle blanche était perdue dans ce qu'elle appelait "Enfer". Or, elle savait bien que ce n'était pas le véritable Enfer comme elle le prétendait.
Illusoire se leva. Maintenant, il fallait qu'elle agisse et qu'elle trouve autre forme de vie qu'elle. Que ce soit renard ou blaireau, elle serait contente. Déjà, elle observa autour d'elle. Elle se répétait : arbre et verdure. Elle décida d'allez vers sa droite. D'un côté ou d'un autre, ça revenait au même, de toute façon. Par un simple pas, elle le savait, elle se plongeait dans une nouvelle errance, plus terrible encore que celle de la ville. Maintenant, sa seule chance de survie était de chasser afin de ne pas l'être. Au fur et à mesure de sa marche, elle se rendit compte qu'elle débouchait vers une prairie immense et superbe. Ce paysage était reposant, mais trompeur : des bêtes devaient sûrement se cacher dedans, en attente de gibier. Les effluves qu'elle flairait lui était brouillées et inconnues. Certaines ressemblaient à la sienne : sûrement des chats errants comme elle. Elle tenta de s'imaginer sa propre odeur. Illusoire ne s'attarda pas sur les détails et quitta le couvert d'arbres, craintivement, en se demandant si quelque chose allait lui sauter dessus. Au beau milieu de cette immense plaine, il y avait des rochers et des buissons en tout genre. Dedans, on y sentait des odeurs différentes comme celle de souris, comme celle que Immensité Illusoire avait sentit dans la ville d'où elle venait. Il y en avait d'autres, tellement opposées qu'il était impossible pour elle de définir leurs propriétaires. La chatte blanche avançait, découvrant les senteurs que pouvait lui offrir cet "Enfer". L'Enfer, dirait-elle un jour, existe bel et bien. La séduisante minette continua son chemin. Le vent soufflait dans son pelage, venant dans son dos. Il lui chatouillait les oreilles, berçait ses pas ... Même s'il était porteur de désespoir à certains moment, là, il lui procurait un grand bien. Ses pattes touchaient le sol avec rythme, sa queue se balançait de droite à gauche, en suivant une mesure qu'elle seule pouvait entendre. Immensité Illusoire se laissait allez vers un proche avenir qui allait durer très longtemps ...
Finalement, elle s'arrêta. S'arrêta de marcher et de réfléchir et fit le vide dans son esprit, ne chercha pas à évaluer la situation, ni à soupeser le pour et le contre, ni a chercher des réflexions tordues. Elle le savait, sa vie allait changer, et aussi son caractère. Elle avait toujours été aussi méfiante avec les autres, toujours aussi calculatrice et rusée, toujours aussi violente et bornée, aussi bonne que mauvaise et toujours comme la nuit ou le jour. Mais là; elle allait rajouter une chose : l'égoïsme. Elle allait l'entretenir, sa mère lui faisant toujours la remarque qu'elle était "égoïste comme personne". Bien qu'Immensité Illusoire ne sache pas où elle était était une chose, mais savoir comment elle allait devenir en était une autre. Pour commencer, elle trouverait d'autres chats et imposerait quelques lois. Ambitions. Ensuite, elle sèmerait un peu la terreur. Violence. Pour finir, elle trouverait ses frères. Amour. Enfin, elle sortirait de cet "Enfer" avec eux. Espérance. Immensité Illusoire regarda le ciel. Une odeur de souris vint perturber sa contemplation. Une petite bête se tenait pas bien loin, le dos tourné à la chatte. Celle-ci se tapit au sol et, ne connaissant pas les tactiques de chasse et leurs règles, sauta.
Loupé.
Le rongeur s'enfuit en courant vers un tallu. Elle le poursuivit et le rattrapa. A la vitesse de l'éclair, elle lui planta les griffes dans l'arrière train et l'immobilisa au sol. Elle croisa son regard, n'y prêta pas attention et l'acheva d'un coup de dents. Elle plongea ses crocs dans sa chaire, découvrant une flèche de sensations superbes dans sa bouche. Le goût n'était pas du tout le même que les rongeurs stupides de la ville. Celui-ci était déjà plus savoureux et plus ... construit. Elle goûta, non sans satisfaction, le goût du sang dans sa gorge. Immensité Illusoire enleva tout les organes qu'elle ne voulait pas et les enterra avant de continuer son repas.
Repus, elle se coucha lentement sur un rocher et piqua un somme, sans savoir qu'on l'observait depuis maintenant un bon bout de temps.
Trafalgar Star As des Chats
Perso 1 : Patte d'Eden, Vent. Perso 2 : Eclat de Flamme, Rivière. Perso 3 : Coup de Foudre. Nombre de messages : 3563 Age : 27 Puf :
Sujet: Re: << Vers la Lumière >> Free. Mer 29 Sep - 18:56
C.oup de F.oudre
Tout avait pourtant commencé si bien. Sa vie était des plus utopiques. On aurait put la comparer au coulis de la rivière,doux murmure avec quelques turbulences, se cassant sur des parois poreuses. Mais rapidement, ce lit avait continué, pour finalement se jeter dans les méandres de l’océan. Chaque jour, elle craignait de voir quelqu’un chuter, et son cœur fébrile se briser. Le simple souvenir de sa mise bas effroyable lui fit frémir. Il ne lui restait plus qu’une seule petite fille, désormais une apprentie prodigieuse. Une était disparue, et les autres morts. Petite Écume était décédée avant d’être nommée novice, d’une mystérieuse maladie, Petite Bulle, morte de froid aux derniers hivers, et Petite Aura et Petit Zénith.. La chatte d’or cessa de penser une flopée de seconde, refusant de se remémorer la cause de la disparition d’une et la mort de l’autre. La guerrière frissonna, et puis, d’une voix qui se voulait suave, elle fit une prière envers le clan des étoiles. Si jadis, elle n’avait pas la fois, la mort de celle qui l’avait considéré comme sa propre fille l’avait traumatisée. Étoile de Satin. Coup de Foudre ne pouvait s’empêcher de songer à elle durant chaque seconde. Ces souvenirs enivraient son cœur et lui détruisait son âme. Mais pour sa mémoire, elle continuait, car la meneuse défunte était quelqu’un d’inoubliable.
L’amour de sa vie ne lui parlait que rarement. Son frère était revenu d’un voyage mystérieux détruit. Le reste de sa fratrie était mort au combat. Beaucoup de ses petits également. Ses parents été disparus. Et elle, simple ectoplasme dans un linceul dorée, cherchait en son être le peu de caractère qui ne la transformerait point en épave.
Coup de Foudre balança ses deux perles de cobalt de gauche à droite, cherchant une ultime destination pour sa journée. A la base, elle était partie chasser. Mais la féline avait vite détournée son choix pour partir à l’aventure. Non pas pour s’enfuir, tout recommencer à zéro. Elle aimait trop son clan et sa loyauté était sans faille. Mais pour souffler, et faire le point sur le pour et le contre de vivre encore. De sa démarche chaloupée, elle disparut dans la forêt. Une brise hivernale lui caressa son pelage en cascade. Les premiers frimas se faisait sentir. La chatte ne put s’empêcher, à l’idée d’un hiver malsain, de se promettre de faire en sorte de ne pas avoir de petits avant la saison vernale. Enfin, elle ne savait pas si elle en voudrait tout court. Voir des fragments de son âme se détruire, Coup de Foudre ne le supporterait pas. Mais jamais elle ne pourrait se séparer de la fierté du jour ou Nuage Ailé est devenue apprentie. Ces parcelles de moments ésotériques, elle donnerait n’importe quoi pour en avoir de nouveau.
*-Jamais je ne pourrais savoir si Petite Aura est devenue apprentie. Ni le patronyme de son mentor. J’aurais tellement aimée être autant fière pour elle que pour Nuage Ailé.*
Pourtant, elle ne savait pas que sa fille était devenue l’apprentie du lieutenant du clan du Vent. La féline ignorait également le fait qu’elle soit encore vivante. Depuis le jour ou elle l’avait abandonnée comme une sotte, la chatonne n’était que la chimère de ses rêves. Un tremblement mit un terme définitif à ses sobres pensées, décident d’avancer la tête libre.
Un camaïeu de brun annonçait le début de l’automne. Le sol devenait peu à peu un tapis de feuille en décomposition. Si certains trouvaient cette saison ésotérique, ce n’était pas le cas de la femelle. Elle rimait avec désolation et manque de proie. Et un jolie paysage à en rendre malade n’arrangerait guère les choses. A chaque pas qu’elle faisait, ses coussinets étaient amortis par un lit de détritus. Cédant sous son poids, tout se compressait, laissant sortir un coulis d’onde brunâtre. Dégueulasse. Il n’y avait pas d’autres mots. Ignorant cette ignominie de nature, la guerrière continua son chemin, sans songer ne serait-ce qu’une seconde d’arrêter sa course.
Rapidement, elle mit les pattes sur la Prairie de la Renaissance. A ses yeux, c’était le seul endroit encore cabalistique. Des fleurs colorées y poussaient encore. Elle savait également que c’était surement ici que les guérisseurs trouveraient la panacée pour sauver les clans de la Gale. Mais quand ? Les morts décuplaient de jours en jours, et tout devenait apocalyptique. Pourquoi n’avait-il pas droit à la paix durant rien qu’un instant ? Ses prunelles se plissèrent, mais la reine fut rapidement gênée par un petit rongeur. Sortant d’un taillis, il lui détala dans les pattes. D’un geste furtif elle l'assomma et lui brisa les jugulaires. Voilà. Elle avait sa proie à ramener au clan. D’une démarche allègre, Coup de Foudre fit demi-tour, se préparant à rentrer. Mais elle senti l’effluve d’un solitaire. Ou plutôt d’une solitaire. Ses perles azurées tergiversèrent de gauche à droite. Elle trouva rapidement une chatte au pelage lilial. Elle semblait déçue de quelque chose. Peu êrte qu'elle voulait la souris ? La guerrière bondit derrière un taillis et la regarda attentivement. L’inconnue se coucha sur une pierre rugueuse et tomba dans les bras de Morphée.
Coup de Foudre, curieuse, s’approcha, la souris encore dans sa gueule. Lorsque la solitaire capta sa présence, la reine se contenta de décocher un léger sourire. Puis d’une voix candide, elle dit : «- Excusez-moi de vous déranger. Ce n’était point dans mon intention, elle lâcha le rongeur pour mieux parler. J’ai cru comprendre que c’est votre met que j’avais dans la gueule. Le voulez-vous ?»
Dernière édition par Âme Pyrogène le Mer 6 Oct - 18:45, édité 1 fois
Despotique Harmonie As des Chats
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Mais appelez-moi Will. Will tout court. x) Date d'inscription : 02/02/2008 Points : 1667
Sujet: Re: << Vers la Lumière >> Free. Lun 4 Oct - 18:54
[Je peux répondre également ?]
Invité Invité
Sujet: Re: << Vers la Lumière >> Free. Jeu 7 Oct - 22:37
Simplement, Illusoire sentit, dans son demi-sommeil, une odeur. Douce, mais poivrée. Superbe. L'Enfer pouvait tout de même représenter certains avantages. L'effluve se rapprocha de Immensité Illusoire. Celle-ci n'ouvrit pas les yeux, se fiant qu'à ses oreilles et à son odorat. Elle risqua un coup d'oeil. Elle aperçut, pas bien loin, une jeune chatte d'or. Son instinct vicieux se mit en route, mais se dit tout de même qu'elle ne devait pas agresser les gens qui ne lui avaient encore rien fait. Elle referma son oeil de jade et écouta. Ecouta ? Mais quoi ? Tout et surtout l'autre. L'autre en question, était la première forme de vie qu'elle croisait, mais cet espoir était sortit de sa tête. Elle sursauta quand elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule ici, dans cet Enfer. C'était sa chance ! Et elle devait la saisir le plus possible pour espérer se faire des complices si elle voulait sortir de là. Même son âme misanthrope pouvait comprendre l'Espoir ! Elle hésita à se lever, mais se dit que la minette d'or l'avait sûrement remarquée à l'odeur. Elle ne bougea donc pas, mais resta tout de même aux aguets, les yeux légèrement entrouverts afin d'épier son congénère qui traversait les fougères avec aisance, se fichant des épines qui lui piquaient impitoyablement les coussinets. Immensité la regarda se faufiler dans un tallu et en ressortir avec une souris dans la gueule. Sa souris ! Le félin se dirigea vers Illusoire, en ignorant que cette dernière était un potentiel danger pour elle. Elle décida de ne pas trop la traumatisé, on ne sait jamais ce qui peut arriver avec les autres chats qu'elle ne connaissait point. D'ailleurs, la chatte s'avançait d'un pas sympathique, pas menaçant et Illusoire se détendit. C'était bon signe pour les deux félins. La chatte ivoire entendit la voix douce de la chatte :
- Excusez-moi de vous déranger. Ce n’était point dans mon intention.
La souris tomba devant Immensité Illusoire qui se décida enfin à ouvrir les yeux pour de bon. La chatte était bien plus belle de près que de loin. Et ses yeux brillaient de gentillesse. L'Enfer n'était pas toujours un Enfer, justement. Un sourire traversait le joli minois de la chatte d'or.
-J’ai cru comprendre que c’est votre met que j’avais dans la gueule. Le voulez-vous ?
La chatte blanche s'attendait à tout, mais pas à ça ! Elle avait d'abord crut que la minette allait la narguer avec sa souris et la manger devant ses yeux, pour finir en bouillis sous le courroux d'Immensité. Celle-ci dévisagea un loong moment son congénère. Elle la remerçia d'un faible sourire et entama la proie, sous le regard amicale de l'autre. Enfer, Enfer ... En était-ce un, justement ? Illusoire ne s'était-elle pas trompée ?
Après un immense silence, la minette ivoire demanda :
-Qui es-tu et où suis-je ? Cet endroit est charmant, mais vue que je viens à peine d'arriver, je suis égarée et je recherchais des formes de vie hormis les souris et les blaireaux ...
Silence.
Immensité Illusoire savait bien que l'autre était étonnée.
-Moi, je suis Immensité Illusoire, se présenta-t-elle, en ayant conscience qu'elle avait un peu l'air niais. Je recherche mes deux frères, les aurais-tu veux, par hasard ?
L'amour qui se lisait dans ses yeux ne concordait pas avec son caractère général et ses tendances de psychopathe ... Mais elle se força à sourire. Se faire des ennemis dès le départ en dévoilant sa véritable personnalité n'était pas très conseillé. Mais l'Amour, lui, était sincère.