Le douceurs de la mauvaise saison [Pv:Mémoire d'une fée]

Cela faisait quelque temps déjà que Murmure d’une Fée se promenait sur le territoire de son Clan. Depuis l’aube. Elle avait été dépêchée pour participer à la patrouille matinale afin de surveiller les frontières. Mais elle avait perdu les membres de la patrouille en chemin. Elle avait été la seule à la sentir. La seule à le repérer. Elle était partie prétextant s’être enfoncé une épine dans le coussinet.
Elle marchait, doucement, il était occupé, elle ne voulait pas le déranger. Ses pattes effleuraient le sol. Bientôt elle allait s’assoir près de lui. Et lui dire de dégager.
Elle sortit de l’ombre et s’assit à quelques longueurs de queue de lui. Il fixait l’eau, concentré. Bientôt il se mouilla la patte et prit le fruit défendu sans scrupules.

« Lâche ça, matou de l’Ombre. »

Le mâle se retourna et prit la fuite. Avec un petit sourire la femelle fit mine de le poursuivre. Il était bien trop lent… Elle soupira et s’en alla.

Elle avait suivi sa trace jusqu’aux Terres Libres. Un jeu d’enfant. Ce matou avait oublié que le poisson dégageait une odeur aussi forte que celle d’un monstre. Et il n’avait même pas pris la peine de rentrer chez lui, afin de partager sa prise. Quel idiot…
Elle marchait calmement, explorant les environs avant d’arriver devant une grande bâtisse. Elle n’avait jamais mis les pattes ici. Avait-elle trouvé un nouveau lieu d’entraînement ? Quoi qu’il en soit elle n’était pas venue ici pour rien. Elle espérait pouvoir reprendre le poisson avant que le voleur ne le mange. Elle pénétra dans la maison. Prudente, elle grimpa sur de petites marches en bois qui la menèrent vers une autre pièce de la maison. Elle était plutôt sombre. Elle leva la tête et vit les nids des petits oiseaux qui faisaient tant de bruit. Tout à coup, elle entendit un bruissement. Ce chat. Elle s’approcha et le vit, endormi sur de la paille souillé. Il était vraiment bizarre ce chat… Et il avait mangé le poisson. Elle grogna et plaqua le matou dans une position dangereuse pour un chat, sur le dos. Elle pourrait lui mordre la gorge. Elle pourrait lui ouvrir le ventre. Elle pourrait le tuer. Mais Murmure d’une Fée n’était pas comme ça. Elle ne tuait pas les innocents. Elle ne tuait pas, tout simplement.
Comme le chat dormait toujours, même dans cette position, la femelle le plaqua plus fermement, appuyant ainsi sur ses épaules. C’était douloureux, la femelle aux yeux étranges le savait bien.

« Allons allons mon bon minou. Il est temps de se réveiller… Sinon le grand méchant loup va te manger… »