Rencontre avec Petite Frontière [PV : Opale]

La solitude est un défaut qu'il faut savoir apprécier, j'aurais t'en aimé vivre plus longtemps à tes cotés, seulement cela ne me fut pas permis. Tant de choses me sont interdites, mais comment apprendre sans les vivre? Sans braver une seule fois les règles imposées par la société. Presque incompris par mes semblables je n'ai jamais cherché à créer et entretenir des liens avec eux excepté ma famille. Elles sont ce que j'ai de plus cher. Avancé sans regarder derrière nous, pourtant notre avenir se fonde sur le passé. Tant de secrets entour les vies de nos ancêtres. J'aimerais tant les résoudre, les uns après les autres. Mais je serais seul dans une quête interminable. Cela ne changerait pas grand chose à la situation que j'ai aujourd'hui. Le camp est recouvert d'une fine liquette neigeuse, la plupart des félidés sont actifs tout semble aller à merveille. Un léger sourire en coin s'étend sur mes babines. Je continue, encore un peu de les observer, mon regard suivant la plupart de leur geste. Quelques apprentis rient ensemble une proie entre les pattes. Une patrouille rentre juste de chasse. Un beau butin entre leurs mâchoires puissantes. Tout cela n'a rien d'extraordinaire. Au contraire, c'est plutôt monotone, mais le fait de les admirer rires m'emplis le cœur de réjouissance. Mais l'euphorie quitte bientôt mon regard puis, d'un pas léger je pars.

Entre les arbres je poursuis un chemin qui m'est interdit. Mais que faire. Je n'ai plus l'envie de jouer avec les jeunes de mon âge, et l'idée de rester alité toute une journée de plus me répugne. La vie est si courte que je veux en profiter un maximum avant de sombrer dans l'incapacité d'exercer le moindre mouvement ou encore de prononcer un simple mot. Je refuse de vieillir. Je n'ai pas de temps pour cela. Pourtant cela arrivera un jour. Et soit je me dirais que j'ai tout réussi, soit que j'ai absolument tout raté. Le juste milieu n'est pas envisageable. Je ne peux quitter se monde pour l'éternité sans avoir le sentiments d'avoir accomplis une tâche. La réalité est que je suis terrifié par l'oubli. L'éternité n'a d'horizon. *Je ne peux pas laissé la moindre trace de mon passage*. Une gouttelette se fraya un passage sur mon visage, partant d'une de mes pupilles, rejoignant la commissures de mes babines. *Serait-ce une larme? Non!* Et pourtant une multitude d'autre s'en suivi, je m'effondra littéralement sur la poudreuse. Me servant de mes pattes avant pour recouvrir mon museau je sécha ensuite mes pleurs. Puis je continua ma route.

Quelques mètres plus loin je repéra l'effluve d'un félidé venant d'un autre clan que le mien. Je poursuivis sa trace plusieurs minutes. * Pourquoi est-ce que je traque cette personne au faite? * Aucune idée, c'était ma conscience qui m'avait faite agir de la sorte. Peu importe ma raison je pourchassa encore un peu l'inconnu. Puis laissa tomber sa trace. Ma flemmardise me poussa à abandonner mon objectif. Qui n'en était pas un d'ailleurs. Un lac était tout près. Je m'en approcha. La soif me pris alors. Sans hésitation j'enfonçais quelques peu mon museau dans l'eau gelée, et commença à en laper quelques gouttes. La froideur de l'eau me prit la gorge, j'eus l'impression que celle-ci s'enflammer. Toussotant un fin lapse de temps pour faire ressortir les perles d'eau qui s'étaient infiltré à l'intérieur de mes poumons brulants je repris ma route. Cette fois encore je sentis l'émanation d'un félin, plus proche cette fois. Alors je décida de me rendre à sa rencontre. Sans réfléchir un instant au risque.

<< - Allez sors de ta cachette je sais que t'es là ! >>

Je ne me fis pas prier. En face de moi se tenait une gamine au grand air. Son expression changea lorsqu'elle m'aperçut, elle semblait surprise de voir un chaton de son âge de les parage. Le jeune femelle ne me décocha plus un mot, plus une expression, je devais briser se silence.

<< - Bonjours, je me prénomme Petite Frontière, chaton du Clan de la Rivière. Et toi qui es-tu ? >>