Un début prometteur [PV Beauty]

Exubération et Prétention

Le temps...C'est quoi un temps en fait ? Une minute ? Une heure ? Une lune ? Ou alors toute une vie ? Ou bien, est ce au delà de tout ça...Je fixai un brun de mousse juste en face de mon nez. Il pliait et se redressait sous la pression qu'exerçait ma respiration sur son corps sec et fragile. Je voyais distinctement chaque branches, chaque fibres et chaque nervures qui le parcourrait. Le tout formait un fouillis bizzarement organisé, comme si la plante à présent sèche s'était repliée sur elle même pour mieux résister à la mort qui l'attendait.
La mort...Le sujet auquel j'avais réfléchi quelques secondes aupparavent me revint en mémoire. Le temps...Pour un chat, le temps se résume t'il à sa propre vie ? Dans ce cas, quand une âme retourne à la clarté céleste, son temps s'est t'il arrêté pour ne plus jamais recommencé ? Il est dit que les guerriers du Clan des Etoiles ne peuvent vieillir mais qu'ils vivent encore, dans un monde où la guerre, la mort et la souffrance n'ont pas accés. Un monde paradiziaque, un monde envié par tous où les chats sont aussi sages que les arbres.

N'importe qui réverait d'y poser la patte mais pour y parvenir, il faut laisser quelque chose derrière soi. Et ce quelque chose est parfois trop dur à quitter pour que tout le monde s'y laisse tenter. Fort heureusement.
Allongé au milieu de la pouponnière, j'appréciai sa chaleur réconfortante et appaisante. Depuis quelques temps, la brise se faisait glacial et me frigorifiait les membres. Les grands appelaient ça la mauvaise saison. Les anciens disaient qu'elle pouvait s'avérer mortel pour les plus jeunes du Clan et que les maladies qu'elle apportait étaient toutes aussi dangereuses. Le pire, c'est qu'elle durait plusieurs lunes et pour courronner le tout, le gibier se faisait plus rare, les plantes aussi. C'est à ce moment qu'on se dit que la nature est mal foutue. Pourquoi privait t'elle aux animaux de la forêt ses ressources alors que les maladies étaient favorisées en cette saison ? Je me relevai prestament. Des brins de mousses s'étaient raccrochés à ma fourrure ébène. En position assise, ma queue repliait le long de mes pattes, je m'empressai d'en retirer la plus grande partie, non par estétique mais plutôt parce que ses petits végétales tout secs avaient la particularité de me procurrer des démangeaisons insupportables.
D'ailleurs je remarquai avec lassitude que mon pelage avait perdu de son éclat, il est vrai que je négligeai depuis ses derniers temps ma toilette. J'avais également perdu du poids, je me sentai bizzarement plus léger et plus frèle aussi. Je me savais déjà fin au départ, j'avais hérité de la taille très fine, souple et agile de mon père Liberté des Ombres. Mais à présent, je frisais le squellitique. Mes muscles avaient quelques peu fondu et on entrevoyait mes côtes, même avec mon pelage mi long. J'étais maigre. Je ne mangeai plus et j'étais affreusement malheureux.

Je me redressai de toute ma taille. Avec cette lune, ça m'en faisait cinq. Je savais que prochainement, on pourrait me nommer apprenti, je recevrai un mentor et il m'apprendrai le code du guerrier ainsi que tout ce qu'il fallait pour me considérer comme tel. Mon rêve avait un jour été de devenir un grand guerrier d'élite comme l'avait été mon paternel. Je voulai qu'on me félicite, qu'on me voit, qu'on m'envit et surtout qu'on me reconnaisse. J'avais toujours révé d'être quelqu'un, de me démarquer des autres pour ce que j'accomplirai pour mon Clan. Maintenant ? J'avais toujours envie qu'on me voit mais cette fois si, ce n'était plus pour ce que je deviendrai dans un futur lointain qui peut être ne se réalisera jamais, c'était pour ce que je suis, là, maintenant, dans le présent. J'avais appris qu'il fallait profiter du temps qu'on vit jour pour jour. Parce que la vie peut décider de nous quitter le jour suivant. Aussi logique que soit cette conclusion, peu la conçoive et ceux qu'ils la savent l'oublis ou meurent avant de l'appliquer.
Celle qui me l'a appris ? Ma mère. Elle est morte aujourd'hui. Aussi détestable soit t'elle, Coeur de Crystal s'était sacrifiée pour nous sauver moi et ma soeur. Je n'aurai peut être jamais l'occasion de lui montrer toute ma reconnaissance pour ce qu'elle a fait mais à présent, elle occupe une toute autre place dans mon coeur. Une place plus juste pour elle, j'imagine. Mon corps famélique et le peu d'éclat qui luisait sur mon pelage était sûrement du au fait qu'elle soit décédée sans prés avis. Malgré moi, je suis entré dans une sorte de déprime qui me ronge ma santé et m'affaiblis pour la mauvaise saison. Mais je reste fort malgré tout. Pour rien au monde je ne voudrai voir de la pitié dans le regard de mes congénères quand ils se posent sur moi. Je suis trop fier pour supporter cette humiliation. C'est triste mais c'est cette fierté qui me fait remonter la pente. après tout, il ne fallait pas s'attendre à plus grandiose de ma part.
Je n'en dirais pas autant pour ma soeur Patte Claire. Aujourd'hui, elle n'est pas avec moi, dans la pouponnière. Encore une fois, elle a du s'éclipser pour mieux refouler sa tristesse ou alors pour la dévoiler, en toute paix. Je souffre de la voir dans cet état mais je ne peux que la réconforter et l'aider à faire son deuil. Car tout mes mots ne pourront ramener celle qui est nous a quitté.

Je sortit mécaniquement de la tannière. Le soleil se couchait à l'horizon. Ses rayons perçaient encore à travers les arbres mais je savais que ça ne durerait pas. les jours sont plus court ses derniers temps. Les ombres s'agrandissaient déjà et recouvraient la majeur partie du sol. Bientôt, le voile de la nuit recouvrirait complètement le ciel. C'était dans ses moments que je me sentai le mieux. Le silence qui tombait sur le camp et qui accompagnait chaque nuit était une mélodie agréable dont je me plaisais à écouter tout les soirs. De plus, mon pelage se confondait parfaitement avec l'obscurité, comme si je faisais partie d'elle. Seul mon regard d'un bleu crystalisé, perçant, impénétrable tranchait le voile obscure des ténèbres. Je m'avançai vers le centre de la clairière désertée et m'assaillai au pied du promontoire. Ce rocher pointait vers l'horizon se dressait, menaçant dans le coucher du soleil. Nullement impressionné, je gravis sa surface dure et froide, frolant de mes coussinets les plates lisses avec une agilité surprenante. Je m'arrêtai seulement quand je fus au plus haut endroit. Le terrain plat du camp s'étendait sous mes pattes et j'avais l'impression de dominer toute la place. Les oreilles pointaient en avant, je redressai la tête et fixait de mon regard pénétrant une foule de chats imaginaires. Alors je murmurai d'une voix douce, suave mais fier.

- Clan des Etoiles, regardez moi, admirez moi et soutenez moi car un jour je deviendrai celui que tout le monde attendez.

Invité

>>La mort nous effraie, nous guide
En un sens elle construit notre vie<<

Des étoiles. Boules lumineuses éclairant le ciel nocturne, leur éclat parfois recouvert par celui de l'astre Lunaire. Des étincelles luisant au dessus des cieux, par dessus le monde des félins, au dessus des rêves, des doutes. Éclairant les pas des félins parmis la nuit & guidant leurs songes lors de leurs rares heures de sommeil. Mais qu'était-ce exactement qu'une étoile? Ceci, Petite Brume se l'était toujours demandé. Certains chats avaient la prétention de dire que chaque astre était un guerrier mort au combat, mais ceci, la petite chattonne noire l'avait toujours contredit. Comment un être aussi abject et repoussant qu'un de ses semblables pouvait il devenir quelque chose d'aussi beau et d'aussi poétique qu'une étoile? C'était impossible, bien évidemment. Mais alors, qu'était-ce que ces astres dorés éclairant les t^tes des chats de leur éclat argenté? A quoi servaient elles? Petite Brume avait passé la nuit sur le promontoire argenté, a regarder défiler devant ses yeux les poèmes inspirés de ces merveilles. Elle avait terminé par conclure que ses ancêtres vivaient bien là haut, sur la trainée lactée, mais que ce n'étaient pas les étoiles qui les représentaient. Les boules de flammes étaient plutôt tels leur terrain de chasse. La féline nocturne conclus son instant philosophique là dessus, puis se releva et scruta le ciel.

"- Clan des Etoiles, regardez moi, admirez moi et soutenez moi car un jour je deviendrai celui que tout le monde attendez. "

Cette voix.... Un ton familier, connu. Un écho des mélodies qu'elle avait déjà entendu par le passé. Mais dans l'obscurité, impossible de déterminer une couleur de poil, un regard, même un parfum était indetectable. Pourtant Petite Brume était sûre de connaître cette voix. Ses oreilles pointant légérement en avant, la fibre de ses moustaches tremblotant légérement a mesure qu'elle reniflait, la queue lâchée et le dos relaxé, la petite créature s'avança d'une allure détendue, voir même curieuse. Elle vit se découper dans la pénombre la silhouette d'un chaton qu'elle connaissait, qu'elle avait déjà vu, plus d'une fois même... Elle hésita un bref instant puis murmura:

"-...Petit Reflet?"

[.... c'pourri _-_]

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