Insérer titre intelligent ici. [ Dow ]

[Alors qu’elle se promenait tranquillement dans les bois, heureuse d’avoir échappé à la surveillance de sa mère, la jeune Patte d’Or sentit une odeur étrangère, un peu âcre et surtout très attirante de par sa nature inconnue. C’est donc tout naturellement que la chatonne se dirigea vers elle. Au bout de quelques minutes de marche, elle découvrit un long ruban de pierre gris qui allait tout droit. L’odeur venait de là, elle en était certaine à présent. Curieuse, elle s’approcha de la pierre et posa prudemment une petite patte sur son bord. C’était brûlant. Tout de suite, elle la retira, mais elle voulait savoir où allait cet étrange chemin tout chaud et refit une tentative. Lentement, en laissant ses coussinets fragiles s’habituer à la chaleur, elle posa une patte, puis une autre, encore une autre… Et elle était là, prête à explorer ce territoire inconnu.
Puis tout s’accéléra. Sans avoir le temps de vraiment y penser et d’étudier chaque élément, elle entendit un bruit qui se rapprochait à toute allure, une odeur nauséabonde l’accompagnait. Puis ses pattes se soulevèrent du sol et elle se sentit faire un vol plané pour atterrir quelques mètres plus loin, dans un buisson. A nouveau, les choses se brouillèrent et elle n’eut le temps que de détecter une odeur familière, rassurante, et se laissa glisser dans le sommeil. Lorsqu’elle se réveilla, elle était toujours dans les buissons, et l’odeur familière était encore présente, mais différente, plus froide, plus lointaine, moins rassurante.. Elle n’avait aucune idée du temps qu’elle avait passé à dormir, mais lorsqu’elle tenta de se relever, elle sentit une douleur sourde attaquer ses membres et sa tête. Elle retomba, mais se releva aussitôt, car elle avait de plus en plus le sentiment que quelque chose n’allait pas.
Lentement, elle s’approcha à nouveau du ruban de pierre brûlante, et c’est alors qu’elle la vit. Sa mère, Patte Dorée, au sol dans une position si grotesque que même l’esprit de chaton de Patte d’Or comprit. Et alors…[

Elle hurla.

Elle se réveilla en sursaut, hurlante et en nage. Promesse d’Or tenta de reprendre ses esprits, de calmer sa respiration. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ce cauchemar, qu’elle revivait la mort de sa mère. Mais cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus fait et pensait en être enfin débarrassée. Mais la culpabilité et l’horreur ne vous quittent jamais vraiment, elle l’avait appris à ses dépens…
Encore tremblante, elle se leva, s’ébroua et regarda par l’entrée de sa caverne : le soleil était haut dans le ciel, il devait être plus ou moins à son zénith. Elle devait sortir, prendre l’air afin de ne pas suffoquer. Mais au lieu de la brise fraîche à laquelle elle pensait, un soleil de plomb s’abattit sur elle et l’assomma plus qu’autre chose. Mais au moins elle était dehors, elle respirait et regagnait peu à peu sa confiance en elle. Afin de bien se changer les idées, elle prit la direction de la vieille bâtisse abandonnée, à l’opposé de son lieu actuel de résidence. Malgré la chaleur, elle respirait à grand coups et tenta de ne penser à rien pendant son voyage. Mais l’image de sa mère, sans doute morte sur le coup, allongée sur cette route la hantait et dansait devant ses yeux. Comme si chaque ombre était elle, comme si la forêt toute entière lui reprochait cela.
Enfin, elle arriva à destination. Sentant que son organisme s’était remis à fonctionner normalement, son estomac gronda et elle décida de partir en chasse. Tant mieux, ce lieu était réputé pour la qualité de ses rongeurs. Elle parvint à chasser deux mulots et un campagnol et les dévora sur place. Puis elle s’assit tranquillement et contempla l’horizon.

Mais, à peine s’était-elle assise ainsi qu’une odeur vint lui chatouiller les narines. Automatiquement, ses oreilles, ses moustaches et ses yeux se tournèrent en direction de l’odeur. Elle pivota lentement en signe de paix et vit alors la chatte – car c’était bel et bien une femelle – qui lui faisait face ; le pelage bleu nuit, tapie dans l’ombre des fourrés, s’il n’y avait eu d’odeur, Promesse d’Or ne l’aurait peut-être même pas remarquée. Mais c’était sans compter sur ses yeux. La femelle possédait des yeux immenses, d’un bleu presque phosphorescent. Ses deux yeux aux énormes pupilles la fixaient et il semblait qu’aucune des deux ne semblait décidée à aller vers l’autre.
Pourtant, Didji savait qu’elle pourrait faire n’importe quoi pour se divertir en de pareils circonstances, alors elle prit sur elle et fit quelques pas en direction de l’inconnue, puis se planta en face d’elle. Elle tentait de percer ce mystérieux personnage en l’observant, mais il fallait avouer qu’elle semblait plutôt difficile à appréhender. Alors elle dit la chose la plus simple, la plus banale mais encore la plus pratique.

- Bonjour.