Sujet: Une pluie de larme. | Sanka.| Dim 8 Jan - 20:29
TRAFALGAR LAW
C’était un spectacle triste et funèbre qu’imposait Trafalgar Star à la nature. Muette face à l’agonie du guerrier, seul le murmure du sang coulant sur la neige était audible. De temps en temps, un simple grognement rauque troublait le calme. Dans cette nuit où le ciel noir contrastait avec le tapis de ouate, on aurait put croire que le ying et le yang se battaient en silence. Mais les ténèbres dominaient largement le terrain, menaçant la joie en tachetant la neige du sang d’un guerrier de la Rivière, qui dans son regard jaunasse, implorait que l’on l’achève. Le chef du Vent restait de marbre, un sourire malicieux agrafé au visage. Il n’émanait que perversion et cruauté. Et pourtant, celui qu’il avait en face n’était guère une petite pointure. C’était un dangereux sanguinaire avide de sang. Personne ne lui en voudrait que s’être débarrassé de cette ordure, après tout, la raison du plus fort n’était-elle pas la meilleure ?
« Quels sont les plans d’Etoile d’Azur, Roche Aquatique ? Dis-moi tout et tu vivras. »
Il n’y eut pas besoin d’un échange de paroles. Dans le regard tout passait. L’assurance de Trafalgar Star n’empêchait pas le guerrier de lui faire comprendre qu’il pouvait aller se faire foutre. Parler ainsi n’était pas politiquement correct, mais je ne peux vous transmettre la vulgarité dans ses mimiques qu’ainsi. Le meneur, décontracté, s’approcha d’une démarche dansante, avant d’arracher une patte au sanguinaire. Il se contenta de sourire en entendant le cri du guerrier perçant la nature. Il voulait se taire ? Il ne dirait rien ? Se rendait-il seulement compte de ce qui allait se passer dans la forêt ? Le guerrier du Vent n’aimait pas s’incruster dans les problèmes sans cause. Le futur allait réellement être entaché de sang. Les clans se haïront, grâce à un plan des plus machiavéliques. Il n’était pas question qu’il laisse la terreur régner sans but, surtout s’il était l’un des pions.
« - Vas en Enfer, Law. - Passe avant moi. ♥ »
Roche Aquatique comprit que s’en était terminé pour lui. Il se passa d’interminables heures d’intense torture où il ne souffla pas un mot. Le mâle avait fini sa vie la tête tranchée. Il lorsque son âme s’en allait vers les cieux, seul un souvenir l’obnubilait : les prunelles d’encre du meneur du Vent, prenant un malin plaisir à le voir agonir. Pourtant, Trafalgar Star faisait cela pour le bien des siens et du clan de l’Ombre. Il avait eut vent d’une horrible prophétie ses derniers jours. Et la peur de perdre ceux qu’il chérissait l’harcelait. Jouvence des Ombres sera concernée, il en était certain. Pour elle, malheureusement, il serait capable de n’importe quoi, même pour un simple sourire.
De plus, une immense jalousie lui rongeait l’âme. Qu’avait Etoile d’Azur de plus que lui pour qu’elle l’aime ? Il était persuadé qu’elle se voilait la face en prétendant qu’elle en chérissait les deux. La jeunette n’avait d’yeux que pour le sanguinaire aux prunelles azurées, et cela remplaçait toute sa tendresse par de la haine. Il ne pouvait plus se montrer objectif envers le clan de la Rivière. Ils devenaient tous mauvais et sanguinaires. Tuer devenait l’ambition de tous les chaton de ce foutu clan.
A force de haïr, il devenait lui aussi un monstre, massacré par sa détresse et son amour. Il voilait cela par un sourire malicieux, et un air décontracté, lui donnant un air d’insensible et de sadique.
Doucement, il se retourna, entendant le pas léger d’une femelle s’approchant . Il prit son allure assurée habituelle, soufflant d’une voix presque mauvaise en cachant sa tristesse :
« - Tiens, tiens, Jouvence des Ombres. Je vous conseille de partir, vous n‘êtes pas autorisée à être ici, mademoiselle. »
N u a n c e Félin Légendaire
Perso 1 : Sankara Perso 2 : Poussière d'étoiles, Vent. Perso 3 : Jouvence des Ombres, Ombre. Nombre de messages : 1961 Age : 28 Puf : Sanka' ou bien Sankara tout simplement.
Sujet: Re: Une pluie de larme. | Sanka.| Dim 8 Jan - 21:24
« J' a i r e p ê c h é m o n â m e à l' a i d e d' u n a s t i c o t p e n d u à u n h a m e ç o n. »
Les brins, tous à peu près de la même hauteur, voguaient de gauche à droite, au gré du vent. Un sifflement délicat et souple se glissait entre eux, faisant retentir dans les oreilles les plus aiguisés quelque chose qu'on ne souhaite pas entendre. La lande dansait. L'herbe rase se mouvait en un ballet fascinant. Chaque parcelle de terre jouait un rôle bien précis dans ce spectacle. Il aurait suffit que le vent ne souffle pas assez fort pour faire que la valse se loupe. Mais non, aujourd'hui, les pendules étaient à l'heure, le soleil s'était levé du bon côté, les lapins étaient de sortie, et donc le vent soufflait parfaitement bien. C'était en ce joli matin d'hivers tardif que Nuance avait choisi de le retrouver.
Cela faisait plus de quelques lunes qu'elle n'avait pas eu le plaisir de plonger son museau dans sa fourrure et de même l’apercevoir, car étant chargée du camps en l'absence d’Étoile Sismique, elle n'avait pas assistée à la dernière assemblée. Ses perles brûlantes qui enflammaient ses flancs quand il posait son regard sur elle lui manquait affreusement. Elle n'y pouvait rien mais l'amour l'avait frappée si violemment qu'elle n'avait eu d'autres choix que de l'accepter, de courber le dos et de subir les mœurs qu'on lui imposait. Elle était folle. A lier. Les courbes parfaites de leurs colonnes vertébrales, leurs longues pattes élancées, leurs poitrails bombés, elle en était dingue. Elle voyait en l'un ce qu'elle ne voyait pas en l'autre, et vice versa. Ils se complétaient et pour elle, se ressemblaient. Cette sorte de concurrence qui régnait entre les deux mâles lui déplaisait. Bien qu'elle n'ai jamais été très pacifiste, le simple fait de se dire qu'un jour elle allait devoir faire un choix lui fendait le cœur. Mais malheureusement, elle n'existait que pour eux, ne se levait que pour leurs beaux yeux et ne respirait que pour leurs sourires. Ce qu'elle désirait le plus au monde ? les avoir pour elle toute seule. Tout cela semblait bien égoïste et impossible malheureusement. Un jour elle le savait, si aucune décision n'était prise, elle se retrouvait dos à eux. Ils s'allieraient contre elle. Elle, elle qui les aura tant fait souffrir, elle qui leur aura instauré le doute si longtemps. Dieu c'que c'était dur. Préférer l'un à l'autre. Trouver des défauts chez l'un pour compléter les qualités de l'autre. Mais à chaque fois, chaque tentative, chaque stratagème établi, elle retombait sur cette unique et dernière conclusion ; elle était partagée. Elle ne pouvait vivre sans plonger son regard dans le cobalt de celui d'Azur, sans se presser contre la fourrure de jais de Law. C'était si dur. Et chaque jour, chaque heure, chaque minute, elle se décomposait sous le regard des membres des autres. La croyaient-elle capable de briser le cœur de deux mâles ? Nuance en doutait réellement. Et pourtant, elle ne portait pas sa faute comme une médaille. Peu à peu, sa trahison l'absorbait, faisant d'elle un ramassis de doute et de néant. Et elle se trainait chez l'un, rampait chez l'autre. Elle évitait les regards des autres, se contentant de remplir son rôle. Il allait falloir trancher. Faire un choix. Choisir. L'un. Ou l'autre.
Il était là, elle ne s'était pas trompée. Une fois de plus, elle remercia ses talents de traqueuse et s'avança dans le tapis de poudreuse qui avalait, à chacun de ses pas, ses membres en leur totalité. Tel un chaton pas très stable sur ses pattes, elle tentait de se départir, le plus gracieusement possible bien sûr, de ce coton immaculé qui l'aspirait vers le fond. Elle profita que le mâle soit retournée pour analyser la situation. Comme elle l'avait prédit, il n'était pas seul. Du moins, se tenait près de lui un cadavre. Repoussant l'envie d'aller étudier celui-ci, Nuance bondit sur une grosse pierre, et s’ébroua le plus silencieusement possible. Là, elle était en sécurité et ne risquait pas de s’enfoncer dans l'épaisse couche de neige. C'est à ce moment là qu'il l'a vit. Son regard emplit de malice la dévora en à peine une seconde. Le cœur de la grise s'emballa. Non pas maintenant Nuance, ne craque pas. Mentalement, elle se força à soutenir son regard glacé avant de se glisser à sa hauteur, un peu plus haut, sur la lande recouverte de brins gelés qui avaient chassés la poudreuse. Là, elle baissa le regard. C'était trop dur. Il le savait, mais il persistait. De sa voix égrainée et suave, le mâle brisa le silence ;
- « Tiens, tiens, Jouvence des Ombres. Je vous conseille de partir, vous n‘êtes pas autorisée à être ici, mademoiselle. »
Un sourire fendit les babines du chef du vent. Nuance s'apprêta à répliquer mais se ravisa bien aussi vite. Inutile de nier le fait que sous la pression, elle risquait de buter sur chaque mot et par IDIOTSéquent se ridiculiser. Elle se surprit elle même à raisonner de la sorte. Nuance se força à adopter un rythme respiratoire normal. Pour rien au monde elle ne voulait passer pour la gamine qui est nommée lieutenant parce qu'on trouve pas mieux et encore moins décevoir Trafalgar Star. Ils s'aimaient après tout ? C'était son Law. Elle était sa Nuance. Et malheureusement, encore et toujours, lorsqu'elle était avec Law, Azur l'hantait. Et dans le cas contraire, c'était exactement la même chose. Lorsqu'elle voyait Azur, c'était Law qui l'accompagnait par la pensée. Nuance était sous leurs emprises, à tout les deux. Une fois calmée, elle pu reprendre et répondre tout aussi moqueuse que lui. Car oui, Nuance flanchait quand on parlait d'amour, mais c'était toujours cette Nuance arrogante & moqueuse qui vivait en elle. Elle faiblissait, au fil des jours, elle s'éteignait, mais plus que tout au monde, Nuance espérait que jamais elle n'aurait à disparaitre.
- « Law. J'ai la fâcheuse tendance à faire tout le contraire de ce qu'on me demande. Tu es le premier à le savoir, pas vrai ? »
Elle ponctua cette phrase d'un sourire. Un sourire qui voulait dire "excuse moi". Un sourire qui voulait tout arranger mais qui ne savait pas comment faire. Un sourire désespéré. Un sourire en péril. Un sourire qui menaçait de disparaitre dans les lunes, voir les jours à venir. Un sourire qui ne demandait qu'a être pardonné. Un sourire incertain. Un sourire fatigué de devoir choisir. Un sourire lassé de la vie. Un sourire au bord du gouffre. Un sourire traduisant un appel à l'aide. Un sourire pénible qui ne voulait disparaitre. Un sourire d'incompréhension. Un sourire inaudible. Un sourire qui n'en était pas vraiment un.
- « Sympa le décor. »
Elle désigna d'un signe de tête le tas de chair sanguinolente que formait dès à présent le corps de Roche Aquatique.