Un 2ème entrainement [PV Poussière d'étoiles]

Cette belle journée débuta bien, le soleil dardait de sa chaude lumière le clan du Vent. Les plus lève-tôt étaient déjà debout, s'activant autour du tas de gibier. Des reines faisaient dorer leurs flancs rebondis sous les rayons astraux, Poussière d'étoiles eu un sourire heureux et pensa immédiatement à Ange de Glace. Sa première compagne ennemie, qui avait récemment donné naissance à quatre chatons tout aussi adorables. Sa petite famille lui manquait tellement. Mais ensemble, ils avaient pris le risque de combattre les clans et de s'aimer par-dessus les frontières. La voir lui faisait oublier sa vi si tranquille, son petit quotidien morne et sans forme.Et maintenant, il y avait les chatons en plus, leurs petits yeux pétillants et leurs queues frémissantes redonnaient de l'énergie au nouveau papa. Ange de Glace et les chatons étaient les plus belles choses qu'il avaient eu dans toute sa vie, et il y tenait énormément. Leurs visages fermé par la tristesse lorsqu'ils devaient le quitter, la queue de leur mère les rappelant à l'ordre lorsqu'ils voulaient rejoindre leur père, les regards peinés de sa compagne, son coeur battant si fort de douleur, cette séparation, ce déchirement quotidien. Et ce vide, ce vide écrasant son coeur, posant un voile de tristesse dans son regard. Cette noirceur, ces cauchemars ,cette envie de ne rien faire ... Ce manque.

Poussière d'étoiles secoua la tête. Il sortit de ses pensées aussi vite qu'il en était rentré et évalua la situation. Il était planté au milieu du clan, la tête baissée et les pattes tremblantes. Humilié, par lui même, il se dépêcha de rejoindre le tas de gibier. Arrivé devant le garde manger monumental pour cette saison, le mâle au pelage faisant pensé à une nuit étoilée choisit un mulot grassouillet. Il avait très faim. Sa pièce entre les crocs, il traversa la coure et se coucha à l'ombre. Il la dépeça rapidement, conscient du retard qu'il prenait. Aujourd'hui c'était le deuxième entrainement de son apprenti et il lui avait dit de le retrouver tout seul, le guerrier devait donc aller se cacher. La viande fondit sous ses papilles ravies. La chair tendre et savoureuse lui fit un bien fou. Se relevant alors qu'il avait à peine fini, le mâle passa un coup de langue sur son poitrail puis sur ses babines, effaçant toute trace de sommeil ou de repas. L'esprit encore brouillé de s'être relevé si vite, il s'élança en dehors du camps, laissant derrière lui la chaleur féline des membres du clan du Vent. Il sentit des milliers de papillons fourmilier dans ses pattes et dans son estomac tant l'envie de piquer un sprint seul dans ces paysages splendides le tiraillait. Il accéléra le pas et se trouva vite devant l'immense champs de blé qui dominait la plaine. Les brins dorés se dandinaient en suivant les bourrasques de vent, tout en bruissant. Le mâle aimait beaucoup cet endroit. La jolie couleur orangé des brins s'alliait avec le bleu azur du ciel. C'était un spectacle à couper le souffle. Un bruissement proche le tira de sa contemplation. Le mâle s'avança un peu plus parmi les brins, se camouflant avec grand peine, son pelage noir contrastait dans l'ocre du blé. Il aperçut son apprenti approcher, d'abord en position de traque, comme si le petit avait décidé de surprendre son mentor. Puis, le petit matou roux se redressa, se ravisa et s'avança de sa démarche hésitante. Poussière d'étoiles afficha un sourire lorsque Nuage du Renard déboucha devant lui. Il avait réussi à le trouver, c'était un exercice assez difficile et pourtant, le rouquin s'en était sorti à merveille. Son mentor lui lança un regard fière avant de briser le silence :

- Félicitations, tu t'es débrouillé à merveille. Maintenant, passons aux choses sérieuses. Attaque moi.

- Eh ! Poussière D'Étoiles !

Son apprenti, très excité, sautillait de partout, tel une sauterelle ou un chaton tout émoustillée. Son émotion parvint aux oreilles de Poussière d'étoiles qui agita nerveusement la tête. Il n'avait pas besoin d'un chaton agaçant aujourd'hui. Décrochant un regard noir au rouquin, le guerrier du vent espérait alors le calmer. Pourtant, Nuage De Renard courait partout, sautait sur place, la queue en point d'interrogation, les yeux pétillants.

- Poussière d'Étoiles, que va-t-on faire aujourd'hui ? Chasser ? Apprendre plus sur nos ennemis ? Ou autre chose de plus excitant encore ?!

Ne laissant pas le ma^le répondre, le rouquin continua sa danse, vacillant, sautillant et donnant le tournis à son mentor. Soudain, il bondit sur une proie, mais sa mauvaise discrétion eu raison de lui et le gibier s'enfuit à toutes jambes. Poussière d'étoiles se contenu, il aurait voulu lui faire la morale, lui dire de rester calme et d'écouter un peu ce qu'on avait à lui dire, mais ce n'était qu'un chaton, et les chatons, aussi jeune ou âgés soient-ils, adoraient jouer. Le guerrier pensif se rassit donc, préférant attendre que l'apprenti au pelage roux se rende compte de sa bêtise lui-même. C'est à cet instant, quand Renard croisa le regard de son mentor, qu'il se calma. Les prunelles vides de Poussière d'étoiles le fixèrent une seconde, lui intimant de se taire, juste quelques minutes, le temps qu'il remette lui même ses idées au claire. Le petit mâle au pelage feu s'assit, regardant l'autre avec une telle force, une telle intensité et une grande admiration. Le guerrier du Vent ne pu qu'être heureux de son apprenti, et fière, bien sûr. Mais si Nuage de Renard percevait ses troubles, tout le monde pouvait les voir ? Était-il si transparent que ça ? Ses ennemis percevaient-ils sa tristesse ? Sa passivité ? Lisait-on en lui comme dans un livre ? Le mâle au pelage de jais se ravisa. Aujourd'hui, il s'était promis de vivre heureux. Se penchant vers son apprenti, il lui lança un sourire simple, qu'il voulu concret. Puis, de sa voix claire, lui expliqua le programme de la journée.

- Nous allons travailler le combat. Et surtout les corps à corps. Maintenant, attaque moi.

Les yeux fixés sur son apprenti, le mâle au pelage semblable à une nuit étoilée attendit patiemment que le jeunot ne bondisse. Il savait en lui même qu'il utiliserait la manière la plus simple : foncer droit dans le mur.