Couché à l'entrée de la pouponnière, je regardais avec attention les apprentis s'entrainer entre eux. Parmi eux se trouvait Nuage de Tristesse, ou Sadness, comme tout le monde l'appelait. Je plongeais mes yeux dans sa douce fourrure, parcourait le dessin de ses muscles noueux, puis, lorsqu'elle se retourna, figeait mes yeux dans les siens. Comme à son habitude, elle détourna rapidement le regard. Sadness était mon idole, je rêvais d'être comme elle. Elle apprenait vite, et était une bonne apprentie. De plus, dès le début, son regard m'avait envouté. Elle ne devait pas savoir que son regard avait un tel effet, car sinon, elle n'aurait pas cacher de si jolie yeux.
J'aurais voulu être son ami, mais Sadness était un peu étrange. J'avais parfois l'impression qu'elle se parlait à elle même, mais malgré tout, je l'appréciais.
Soudain, je vis le bout de sa queue noire et blanche disparaitre dans l'entrée du tunnel. Vite! Je devais la rattraper!
- Fleur Éternelle, je vais rejoindre Sadness! dis-je assez bas pour qu'elle n'entende pas. Comme je détestais mentir, j'utilisais cette stratégie. Lorsque je reviendrais et qu'elle me demanderais où j'étais, je lui dirai que je l'avais averti. Je ne mentirai pas! Je suis.. diabolique!
Courant jusqu'au tunnel, je rattrapais Sadness sans toutefois m'approcher d'elle. Si elle me voit, elle me renverra au camp. Je la suivais donc pendant plusieurs minutes, attrapant en même temps un mulot que j'enterrais et que je ramènerais par la suite à Fleur pour qu'elle se calme. Soudain, la forêt s'ouvrit devant moi. Je me retrouvais dans un endroit magnifique; Un lac scintillait, une falaise et, Ohhh! un arche de pierre magnifique, scintillant de milles feux. Sadness commença à s'éloigner, mais moi, perdu dans ma contemplation, je n'aperçu pas le danger qui approchait...
Soudain, j'entendit un sifflement... non... plusieurs sifflements. Doucement, car je savais que ce qui se trouvait derrière moi attaquerait au moindre mouvement brusque, je me retournais.
J'avais raison. Trois immenses vipères se trouvaient devant moi, chacune aussi longue que trois longueurs de chats. Effrayé, je reculais, faisant attention à ne pas les excités. Les vipères semblaient toutefois décidé à me dévoré, et je ne pouvais rien faire pour les en empêcher... exceptés me battre bien sûr...
Soudain, mon coeur fit un bon. Un feulement menaçant s'éleva devant moi...