Le ventre noué, la truffe en l'air, j'avance. [Souie]

S.ankara.

Besoin de toi. Envie de rien.

Le soleil gravissait, échelons par échelons, la voute céleste du ciel. Les rayons lumineux régnaient en maître sur la plaine verdoyante. Seule une jeune chatte, étendue sur le flanc, son pelage doré obtenant de doux reflets ambrés, faisait tache dans ce paysage si morne. Elle semblait être la lune au milieu des étoiles, rayonnant comme jamais. Sur son flanc gauche, une large cicatrice lui cisaillait le flanc. Sankara se rappelait la fois où elle l’avait eu. Cette déchirure. Un pur moment de soulagement quand elle avait atteint la berge. Que de souffrances. Tuerie.

Flash Back

Sankara galopait sur le sentier caillouteux, ses coussinets s’éraflaient sur les lames tranchantes qu’étaient les quelques graviers qui le constituait. Elle cherchait un endroit paradisiaque, où elle pourrait se reposer, se calmer et tout oublier, ses problèmes. Elle trouva ce qu’elle voulait quand elle arriva au bord d’un lac, couleur azur. Ses pattes se perdirent dans les fins fonds de l’étendue couleur opale. Le liquide, froid, la frit frissonner. Oui, elle aimait l’eau, adorait même. Son poil lustré se fondait dans le liquide qui arborait des reflets argentés, tel un tissu de soie. Soudain, une plainte sulfureuse retentit, brisant le silence, qui pourtant semblait envelopper la chatte partout où elle allait. Une douleur venait de lui transpercer l’épaule droite. Le sang gicla soudainement, colorant l’eau azur d’un liquide pourpre et poisseux. Elle fouilla de ses deux prunelles ambrées l’étendue, cherchant la source de ce saccage. Une ombre furtive fila entre ses pattes. Puis, deux . Puis trois. Et des dizaines. Alors, des milliers de morsures se firent sentir, telles des lames qu’on plantaient successivement dans sa chair. Les piranha l’encerclaient, la chatte sentit son esprit s’évader. La douleur persistait. Le rouge envahissait l’azur. Elle bondit sur ses pattes, nagea aussi vite qu’elle pu, évitant de peu de nombreuses morsures. Elle s’élança et s’affala sur la rive. Son flanc était lacéré. L’or se mélangeait avec le sang. Or et pourpre. Elle donna un vulgaire coup de langue mais abandonna. Le temps finirait par la guérir.

Flash Back End.

Depuis peu, la chatte patientait sous le soleil. Elle avait tout son temps mais semblait attendre quelqu’un, comme un compte à rebours, couturé dans son crâne. Son pelage doré scintillait doucement. Un bruit retentit, dressant ses oreilles rondes. Elle coula un regard interrogateur vers la source du bruit.

Échos des Ombres :

L'astre solaire venait de se lever. Les doux rayons matinaux vinrent caresser son pelage ébène. Tiré de ses rêveries, le mâle noir ouvrit les yeux. Derrière le voile de sommeil qui couvrait encore ses yeux, il constata que le clan était déjà en ébullition. Il cligna des yeux afin de chasser les perles de rosée qui s'étaient accrochés à ses cils pendant son sommeil. Paresseusement, il se leva et étira une à une ses longues pattes. Une fois qu'il fut bien réveillé, il passa en revu le clan. Le bout de la queue du dernier chat qui participait à la patrouille de l'aube disparue, happé par le tunnel d'ajonc au moment où il posa son regard dessus. D'autres chats se rassemblaient pour partir en chasse. Les chatons, surexcités sortirent en trombe de la pouponnière suivi de près par leurs mères encore barbouillé par le sommeil mais, les yeux brillant de bonheur. Les mentors cherchaient leurs apprentis. Échos des Ombres avait donné une journée de repos à son apprenti : Nuage Sucré, que tout deux avait bien mérité. Il chercha d'ailleurs la petite féline au pelage neigeux. Il n'eu aucun mal à la trouver : elle était étendue sur un tapis de feuilles mortes et offrait ses flancs à l'astre roi. Le félin sourit : elle était vraiment adorable. Ses pensées furent interrompu par le grondement sourd de son estomac. Le chat s'ébroua et trottina vers la sortie du camp. Il avait pour règle de ne pas se nourrir avant d'avoir chassé. Il sorti au petit trot du camp et s'arrêta à l'embouchure du tunnel. Il inspira à plein poumon l'air chargé des milles et un parfums de la forêt : humus humide, feuilles mortes, fleurs sauvages, écureuil trop imprudent... son ventre gargouilla de nouveau et il se mit en route.

Il marchait sur le petit sentier crée au fil des passages. Ce petit sentier menait à la prairie que l'on nommait : la prairie de la renaissance. C'était une prairie de toute beauté, l'herbe verte et grâce se fondait dans le ciel azur. Lors de la saison des feuilles vertes, ce petit coin de paradis ce couvre des milles et une fleur sauvage. Pendant qu'il pensait, il ne fit pas attention à ce qu'il faisait. Il était presque arrivé. En face, dans une trouée naturelle, il pouvait déjà apercevoir la petite plaine. Plus enjoué que jamais, il accéléra le pas. En plus d'être de toute beauté, cette prairie offrait une protection et un garde mangé idéal pour beaucoup de rongeur. De plus, c'est un territoire inter-clanique : tout le monde peut y aller. Il arriva enfin à la lisière du bois. Le soleil se situait juste en face de lui, ce qui l'ébloui. Il ferma les yeux et tourna la tête. Lorsque ses pupilles vertes furent habituées à la luminosité ambiante, il put les rouvrir sans trop de peine. Des étoiles d'or dansaient devant ses yeux. Il cilla plusieurs fois afin de les chasser. Lorsque son champ de vision redevint normal, il scruta la plaine en plissant les yeux. Ses membres se raidirent et les poils de sa nuque se levèrent d'eux même. Il n'était pas seul. Étendue sur une petite bute, un chat au pelage crème était étendue sur le flanc. Le mâle plissa les yeux pour mieux voir cette silhouette. *Jamais vu* pensa-t-il. Il s'approcha avec prudence. Ses pas était presque inaudibles grâce à l'épais tapis herbeux. Pourtant, trop concentré sur cette silhouette d'or, il ne remarqua pas la petite branche qui traînait. Elle cassa sous son poids. Le grand mâle resta la patte en l'air, retenant son souffle. Peine perdue, il avait dû effrayer tout le gibier avoisinant. Le chat aussi l'entendit, il leva la tête et le fixa. Comme il était en contre-jour, Échos des Ombres ne pu voir que sa silhouette noire. Il dit d'une voix forte :

-" Qui es-tu ?"

Encore une fois éblouis par le soleil, il fut de nouveau obligé de fermé les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, la silhouéte noir n'était plus là...

Sankara .
I feel good when you are with me.

Flash Back

Debout là-dedans !

Tu comptes réveiller toute la forêt ?

Tu n’as pas envie de découvrir le monde, faire des rencontres, fonder une famille ?

Flash Back End.

Sankara.

Échos des Ombres :
[...]

Une brise tiède souffla sur la plaine, caressant les brins d'herbes qui se plièrent. Échos des Ombres entrouvrit les mâchoires afin de mieux percevoir les odeurs environnantes. L'odeur du chat, non de la chatte, n'était qu'une effluve balayer par le vent. Le mâle noir inspira à plein poumons. L'odeur était douce et fraiche, un mélange de mousse humide et de fleur. Une odeur légère et agréable. Il scruta avec attention la plaine. Aucune traces de la chatte. Il leva un sourcil, surpris et haussa les épaules. Il allait repartir quand une présence dans son dos le fit frémir. Ses oreilles pivotèrent doucement, écoutant chacun des sons qui l'entouraient. Un loin, dans la forêt, un rossignol entama son chant, reprit en coeur par deux autres. Il fit abstraction de ses chants et se concentra sur ce qui se trouvait derrière lui. Aucun doute, c'était l'inconnue. Son échine se redressa quelques peu sur son dos, mais pas trop. Il encra doucement ses quatre membres dans le sol moelleux, près à bondir s'il lui venait la mauvaise idée de l'attaquer. Ses griffes sortirent sans bruits, dissimulées par l'épaisse couche d'herbe. La chatte était juste derrière lui, elle se tenait immobile. Le guerrier aurait voulu pivoter la tête pour mieux la voir, mais il voulait qu'elle attaque la première. Preuve de galanterie ? Pas du tout, juste un principe : tu frappes, je frappe. Ses muscles se contractèrent lorsque la chatte s'avança vers lui. Elle passa sur son flanc gauche et, s'assit. Les yeux du mâle s'ouvrirent de surprise. La féline se tenait à côté de lui, calme et sereine. Du coin de l'oeil, il la vit. Elle était, ... de toute beauté. Son visage était d'une beauté angélique et ses yeux étaient...de pures merveilles. De perle d'ambre. Le soleil se reflétait sur la féline, illuminant de beau reflets doré son pelage crème. Ses yeux ambré pétillaient de malice. Elle brisa le silence lorsqu'elle prononça son nom :

Sankara.

Sa voix était en accord avec le reste. Douce, calme, mélodieusem une pointe de malice. Le chat noir rentra instantanément ses griffes et son pelage se dégonfla comme un soufflé. Il pivota doucement et fixa la petite chatte. Il faillit se perdre dans l'océan de ses yeux. Il cligna des paupières pour se ressaisir et dit :

-" Moi, Échos des Ombres.

Ce qu'il dit lui parut un peu bête mais, il ne savait pas quoi dire d'autre. Il fixa de nouveau la chatte et attendit sa réponse.

Sankara.

Ouvre moi ton coeur, je te donnerais la clé du mien.

-Moi, Échos des Ombres.

-Tu viens d'un de ces clans ?

Échos des Ombres :

Le soleil déclinait progressivement à l'horizon. Il disparaissait au-delà des montagnes, engloutit par le néant. Le roi du jour laisserai bientôt sa place à la reine de la nuit. Le ciel orangé était d'une beauté à couper le souffle. De long et paisible nuage rougeâtre s'étendaient vers le soleil. Les astres orangé, viraient progressivement sur le jaune à mesure que le regard se perdait dans l'infinie. De petites tâches pourpre se dessinaient ici et là, donnant un peu de vie et de gaieté au ciel orangé. Le féline noir contemplait stupéfait la beauté qu'offrait ce couher de soleil. Une brise tiède et légère vint de nouveau ébouriffé son pelage ébène. Il sentit le regard de la chatte au pelage d'or posé sur lui. Il tourna légèrement la tête et un frisson le parcourut du bout de la queue jusqu'à l'extrémité de ses moustaches. Son coeur se mit à battre plus vite et il sentit ses tripes se serrer dans son ventre. Pourquoi ? Une vague de bonheur s'abattit sur lui, comme un coup de patte. Il se sentit faible, tout...mou. Oui c'était ça, mou. Aussi mou que la mousse qui ornait les arbres de la forêt. Il ne sentait plus ses pattes. De peur de tomber, il s'assit dans l'herbe grâce. Il s'assit de trois quarts par rapport à la chatte. Elle aussi était assise. Son pelage or ondulait sous la brise légère. Elle le regarda du coin de l'oeil et demanda :

-Tu viens d'un de ces clans ?

Un de "ces" ? Sankara ne faisait donc pas partit d'un des clans. Sans savoir pourquoi, cette information le réguit intèrieurement et un sourire éclaira son visage. Il fixa ses yeux vert dans les siens et répondu :

-' Oui. Je fais partei du clan de la Rivière. Il s'interrompit un instant et continua : Je présume que toi non ? Je ne t'ai jamais vu lors d'une assemblée et tu n'as aucune odeur, à part la tienne."

Il lui sourit. Un sourire en coin malicieux. Pourquoi il souriait ainsi, bêtement ? Il l'ignorait. Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait envie de sourire. De sourire à tout le monde et pour n'importe quoi. Etait ce ça l'amour ? Il l'ignorait, il n'avait jamais éprouvé ce sentiment avant. Peut être était ce cela, un sentiment grandissant de bonheur, une impression de bien être jamais éprouvé, l'impression que l'on pourrait s'envoler au moindre coup de vent tant on se sent léger... De l'amour... était ce, ce qu'il éprouvait pour elle..?

Sankara

Le magnifique coucher de soleil n'arrangeait rien à la situation. La chatte se sentait flotter. Comme si elle se roulait dans un amoncellement de tissus doux, agréables, soie, lin, coton. Une légère béatitude dira t-on. Elle coula un regard vers les montagnes, où semblait disparaitre les derniers rayons du soleil. La montagne elle même avait pris une douce couleur caramel. Elle semblait fondre sous l'astre solaire qui puisait ses dernières forces. La chatte au pelage ocre se tourna vers le matou. De nouvelles sensations bourgeonnaient en elle. Comme un feu d'artifices au fond des ses entrailles, un bouquet d'explosifs. Pourtant, elle ne laissait rien paraitre et s'approcha de quelques pas. Elle s'allongea près de lui et fixa son regard vers les sommets enneigés. Elle rêva encore un peu de la vie là-bas. Dans la neige puis se laissa porter par le bonheur qui l'envahissait. Elle glissa sur le dos et se roula énergiquement, comme pour se réveiller. Un nuage de poussière s'envola quand elle s'ébroua, envoyant valser les petits gravillons restés prostrés entre ses poils ambrés.

-" Oui. Je fais parti du clan de la Rivière. Il s'interrompit un instant et continua : Je présume que toi non ? Je ne t'ai jamais vu lors d'une assemblée et tu n'as aucune odeur, à part la tienne."

Le poil de la chatte se hérissa une nouvelle fois. Elle se tourna vers lui, cessant de lécher son pelage et planta ses prunelles dans celles émeraudes du matou noir de jais. Un sourire fendit ses babines lorsqu'elle vit le sien, son sourire qui s'étendait sur les siennes de babines. Un joyaux si précieux se sourire. La chatte sentit une bouffée de joie éclater en elle quand elle se força à réaliser, ce sourire, si magique, lui été destiné, rien qu'a elle. Elle pensa soudain qu'ils devaient avoir l'air idiot, tout les deux, à sourire comme deux guignols. Mais pour une fois,elle se fichait bien de savoir ce que pensait les autres, elle ce qu'elle voulait, c'était revoir milles et une fois ce sourire. Ce sourire qui lui plaisait tant. Ce sourire dont il avait le secret.

- Non, je ne fais partit d'aucun clan. Je vis seule.

En lançant ceci, elle marmonna, tout bas, juste pour elle même, un simple assortiment de mots mais qui voulait tout dire " pour l'instant".

Échos des Ombres :

- Non, je ne fais partit d'aucun clan. Je vis seule.

Un blanc s'installa après cette déclaration et un ange passa. Le grand noire mâle ne savait pas quoi faire, ni dire. Est ce qu'elle ressentait la même chose que lui éprouvait ? C'était stupide, presque puéril, ils se connaissaient depuis à peine une heure. Il soupira et contempla le ciel.
Le soleil était désormais couché. Ses derniers rayons lumineux avaient été happé par les montagnes d'un noir ébène. Échos des Ombres leva les yeux au ciel. Par endroit, il subsistait encore quelques tâches violâtres. Les nuages blancs étaient désormais noirs, ils voilaient en partie la lune. Les premières étoiles étaient déjà au rendez-vous. La brise tiède et légère du crépuscule se transforma en un vent froid et humide. Du coin de l'oeil, il vit que Sankara frissonna. Il tourna la tête vers elle. Sa jolie fourrure semblait pourtant épaisse. Le matou hésita longuement... et ce fut son coeur qui l'emporta. Il s'approcha, timidement d'abord, puis un peu plus franc. Il 'allongea dans l'herbe près de la chatte. Leur fourrure se frôlèrent. Le matou retint un frisson et tourna la tête vers la jolie femelle. Elle pivota au même instant la tête. Leur museau se frôlèrent. Le chat noir pivota rapidement la tête dans l'autre sens et bafouilla :

-" Désolé".

Sa fourrure se hérissa de gêne. Mais comme la brise soufflait, cela ne se remarqua pas. Heureusement que le chat ne rougisse pas, sinon il aurait était plus rouge que le soleil couchant. Il fit mine de s'intèresser à un point à l'opposé de la féline. Loin de ses yeux enivrant et de son beau visage. Il prit intèrieurement le clan des Étoiles que ce moment ne s'arrêtte jamais.

Sankara.

- Désolé.

Sa voix la sortit de cette douce atmosphère qui l'entourait depuis l'arrivée du matou. Le contact de sa fourrure contre la sienne. Sa chaleur. Son museau. Lui. Raviva une flamme éteinte depuis longtemps au creux de Sankara. Aussi gênée, elle prit le temps d'observer le ciel ébène. La lune régnait en reine sur l'étendue couleur encre. Plusieurs étoiles clignotaient régulièrement. La chatte dorée sentait le froid s'engouffrer entre ses poils caramels. Elle garda les yeux riva vers l'étendue noire. A un autre moment, ce ciel si monstrueusement noir l'aurait effrayée. Pourtant, aujourd'hui, aucun pressentiment, juste une sorte de béatitude. De bonheur éternel. Comment ça ? La chatte aurait tellement voulu qu'il reste près d'elle. Toute une vie. Pourtant, il devait avoir beaucoup d'amis, un chef a qui il doit obéir. Peut être même une guerrière a qui il était promis. A cette dernière idée, la solitaire dorée réprima une mimique et se reprit aussitôt. Elle jeta un nouveau regard vers la voûte sombre du ciel. Deux nouvelles étoiles brillaient, elles semblaient vouloir se rejoindre, se relier. Un signe. Sankara en avait la certitude. Elle laissa un long frisson lui hérissé l'échine, elle avait du battre le record de frisson en une soirée. Les deux astres parcouraient à leur rythme les quelques mètres qui les séparaient l'un de l'autre. Ces deux étoiles s'alliaient. Nous ?

- .... Ce n'est rien.

La jeune féline laboura silencieusement la terre de ses longues griffes. Ses moustaches s'agitaient, signe de curiosité nouvelle. Ses oreilles frémissaient à chaque bruit de la nuit. Un hululement soudain s fit entendre. La chouette poussait sa plainte, annonçant le début d'un ballet nuptial.

- Quelle belle nuit. Poussa-t-elle en un souffle.

Échos des Ombres :

La pleine lune éclairait la plaine d'une douce lumière bleuâtre. Tout était silencieux à présent. Seule la respiration de la chatte et les battements de son propre coeur étaient audible. Sa fourrure le picota et un nouveau frisson parcourut on échine. Il grogna intérieurement. Il ne faisait pas froid pourtant, la brise était tiède et le froid sec, rien d'extraordinaire et pourtant il avait froid.

- .... Ce n'est rien.

Sa voix le fit sursauter. Il secoua la tête pour retrouver ses esprits et calmer les battements de son cœur, mais n'y parvint pas. Son cœur battait la chamade. La féline contemplait le firmament, le reflet des étoiles illuminaient son regard d'un doux éclat argenté. La féline soupira et lâcha :

- Quelle belle nuit

Le chat noir leva à son tour les yeux vers le ciel d'ébène. Il hocha doucement et dit :

-" Oui... elle est magnifique. Comme..."

Il hésita. Le reste de sa phrase resta bloquée dans sa gorge. Il se sentit rougir intérieurement. Il sentit le regard de la féline se poser sur lui. Il tourna alors la tête et la fixa droit dans les yeux. Une douce chaleur l'envahis lorsqu'il se perdit dans les prunelles couleur ambre. Ces prunelles étaient deux livres ouverts. Toutes ses émotions dansaient en harmonie : joie, impatience, attente et une lueur, une lueur plus lumineuse que toutes les autres. L'amour. Tout le courage du félin revint d'un seul coup, comme un coup de fouet. Il sentit son coeur se gonfler, se remplir de bonheur et les mots sortir d'eux même :

-" Comme toi..."

Il sourit et pressa avec délicatesse le museau rosé de la chatte. Un frisson descendit son échine. Il recula la comptempla un instant et dit :

-" Je ne te connais pas beaucoup. Ca peut te parraître idiot, naïve surement, mais lorsque je te regarde, un frisson me fait vibrer, mon coeur s'embale et j'ai l'impression que mes pattes vont se dérobées sous moi. Il s'interrompit et continua : Je t'aime."

Sankara.

Bouche toi fort fort les oreilles, tu entends comme je t'aime ?

-" Oui... elle est magnifique. Comme..."

Le matou hésitait, qu'allait il dire ? De tout son cœur, Sankara espérait qu'il prononcerait ce mot "toi" qui hantait son esprit. Son cœur s'accéléra lorsque il planta ses magnifiques prunelles en elle, elles semblaient vouloir s'encrer en elle, se graver. Sankara n'hésita pas une seconde, plongea son museau dans la fourrure du félin et y resta là, à l'abri de tout. Plongée dans cette sorte de béatitude, cette enveloppe de bonheur qui l'entourait lorsqu'elle avait le museau fourré au milieux de ce pelage sombre et splendide. Oh mon Dieu, devenait-elle folle ? Folle de lui. Quel était ce sentiment qui l'envahissait lorsque le matou plantait ses prunelle outragées sur elle. En elle.

-" Comme toi..."

Il sourit. Ce sourire était si splendide. Quoi ? C'était d'elle qu'il parlait ? Était-ce possible qu'ils tombent amoureux ? Déjà ? Le matou avait opté pour une mimique de joie, tout son bonheur se reflétait dans ses prunelles où ravivait une flamme de gaieté.

-" Je ne te connais pas beaucoup. Ça peut te paraître idiot, naïf surement, mais lorsque je te regarde, un frisson me fait vibrer, mon cœur s'emballe et j'ai l'impression que mes pattes vont se dérober sous moi. Il s'interrompit et continua : Je t'aime."

Il l'aimait elle, chatte si impulsive, si imprévoyante, si intrépide, si bizarre, si étonnante, si claire, si louche ? Ce matou si génial, d'apparence, et certainement plus que magnifique de l'intérieur, vu la sagesse de ces paroles l'aimait ? Possible ? Le ventre de Sankara se noua, jamais personne ne lui avait dit quelque chose d'aussi beau, d'aussi agréable à entendre. Les paroles du matou flottaient encore au dessus des pensées de la chatte dorée. Oh, mon Dieu, elle l'était elle aussi. Elle l'était follement, elle l'était éperdument, elle l'était éternellement, elle l'était soudainement. Elle était amoureuse.

- Jamais personne ne m'as dit quelque chose de semblable. A vrai dire, je suis flattée, et impressionnée. C'est vrai que nous nous connaissons à peine, mais je veux que tu saches que mon échine est traversée de longs frissons, mon cœur bat comme si il voulait sortir de ma poitrine, ma peau me brûle. Tout ça, grâce à toi. Alors, je crois bien, que moi aussi, je t'aime. J'aimerai voir tous les matins la joie, l'amour dans tes prunelles.

Échos des Ombres :

La féline au pelage couleur or fourra son museau dans l'épais pelage noir dumatou. Le félin sourit et savoura ce doux contact. Une agréable chaleurl'envahit de la tête aux pattes. Il savoura la chaleur de la belle féline. Dansun souffle, la voix de la chatte vint ébranler les tympans du chat :

- Jamais personne ne m'asdit quelque chose de semblable. A vrai dire, je suis flattée, et impressionnée.C'est vrai que nous nous connaissons à peine, mais je veux que tu saches quemon échine est traversée de longs frissons, mon cœur bat comme si il voulaitsortir de ma poitrine, ma peau me brûle. Tout ça, grâce à toi. Alors, je croisbien, que moi aussi, je t'aime. J'aimerai voir tous les matins la joie, l'amourdans tes prunelles."

Un large sourire éclaira le visage du chat. Ason tour, il fourra son museau dans l'épais pelage orangé de celle qui faisaitbattre son cœur. Il laissa quelques instants les paroles de la chatte voguerdans son esprit : " je t'aime." Illaissa en chanter en boucle ses paroles si agréable. Au bout de quelquesminutes, le félin se recula à regret et posa son regard sur la chatte :

-" Moi aussi je veux voir ton visage tout les matins, sentir ta douceodeur effleurer mes narines, entendre le chant de ta voix, tout simplement tecontempler sans rien dire. Je me répète, mais jamais je ne te le dirais assez :Je t'aime..."
Il posa doucement son museau sur le délicat museau rose de la chatte et sourit. Il se recula de nouveau et dévora la féline de ses yeux. Il fut une nouvelle fois happé, prisonnier de la beauté de ses iris et du tourbillon d'émotion qui dansait à l'intérieur. Il ne pu s'en défaire que lorsque la féline détourna son regard et s'approcha de lui. Il sentit encore plus sa chaleur et son odeur envahissait l'air ambiant comme le parfum des fleurs lorsque le soleil brille au zénith les jours de printemps. Sankara se roula en boule à ses côtés. Le sourire-qui n'avait pas quitté le visage du chat- s'étira de nouveau. Doucement, il posa sa tête sur le flanc de la chatte et soupira de bonheur. Il ferma les yeux et se laissa bercer par la respiration tranquille et lente de la chatte. Il se concentra et réussit à entendre les doux battements de son cœur. Un battement calme et lent. Le cœur de la chatte s'accéléra toutd 'un coup et les prunelles vertes du mâle s'ouvrirent à l'instant même où le premier "Boum, boum" accéléré raisonnait. Il leva la tête et scruta la forêt de yeux. Il se sentait épier...une très désagréable impression. Un mouvement furtif, très bref à droite attira son attention. Le mâle se leva doucement. Son échine était plus gonflé que jamais et ses griffes luisaient d'un doux éclat bleuâtre sous les rayons lunaires. Il entrouvrit la mâchoire,mais le vent n'était pas favorable... Du coin de l'œil, il vit que Sankara se levait à son tour. Le pelage de la chatte était lui aussi plus gonflé que jamais. Le mâle se rapprocha discrètement d'elle, sans quitter les buissons.Soudain, les feuilles bruissèrent et les branches s'écartèrent...

Sankara.

Je t'aime.

" Moi aussi je veux voir ton visage tout les matins, sentir ta douce odeur effleurer mes narines, entendre le chant de ta voix, tout simplement te contempler sans rien dire. Je me répète, mais jamais je ne te le dirais assez :Je t'aime..."

Fallait-il y croire au coups de foudre ? Sankara était étonnée d'elle même, elle doutait de son amour ou bien de celui du matou ?Non, elle ne pouvait douter, pas maintenant, pas après des années d'errance et de solitude. Il fallait qu'elle s'engage, c'était l'occasion voulue, pourquoi ne pas s'y jeter les yeux fermés. La chatte fourra son museau dans le pelage ébène du matou et y renifla son odeur. L'inscrivant à jamais dans ses pensées. Ce matou était un don, un cadeau du ciel, jamais, oh non jamais elle ne le laisserais repartir, il était à elle. Son cœur de chatte solitaire lui appartenait, son cœur de guerrier de clan aussi. Ils étaient deux, unis, pour la vie. A jamais, à travers toutes sortes d'obstacles, ils étaient deux maintenant. Toutes les décisions futures, seront décidées avec leurs deux opinions. Tous ces matins, ces réveil, ces paries de chasse, ces nuits, ces journées en solo, plus jamais. Maintenant, elle vivait, elle allait vivre, imbibée d'amour et d'envie. De joie et de bonne humeur. Grâce à lui. Alors non, aucuns doute sur eux deux.

- Merci d'être là, Échos des Ombres, tu es un ange tombé du ciel.

Un bruissement de feuilles attira son attention, les végétaux semblaient se faire piétiner, qu'est-ce-que ça pouvait bien être ? Des bruits de piétinement, un reniflement... Un molosse se dressa devant eux. Sankara sentit son poil se hérisser, non pas de bonheur mais de peur et d'effroi. Qu'allait-i faire ? Les manger ? Alors qu'ils venaient de se rencontrer. OH, par pitié, non. Sa joie oubliée refaisait surface et voilà qu'il fallait que ce chien gâche tout.

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Échos des Ombres :

Un chien sorti des fourrés. Il écumait de rage. Ses yeux ambrés fixaient les deux chats avec intensité et d'envie. Ses lourdes pattes faisaient vibrer le sol à chacune de ses foulées. Échos des Ombres se mit en position d'attaque. Ses muscles puissants bandés, près à bondir. Le chien s'approcha doucement en grognant. Le guerrier plaqua ses oreilles sur son crâne et feula avec rage. Le chien s'immobilisa. Il était à quelques longueurs de queue de renard des deux matous à peine. Il grogna de nouveau dans une gerbe d'écume dégoutante. Il regarda tour à tour les deux chats et grogna encore une fois, décidément, il ne savait faire que ça... Il recula une de ses pattes et bondit. Échos des Ombres compri tout de suite son attention, son regard l'avait trahi. Il hurla :

-" Non !!"

Et bondit avec puissance. Dans un feulement de rage et de haine, il percuta de plein fouet le chien qui sautait aussi. La puissance de son saut eu l'effet voulu, le molosse perdit l'équilibre et bascula dans l'herbe grasse. Il roula sur quelques longueurs et se redressa grognant plus que jamais. Échos des Ombre se remit en place et attendit qu'il attaque. Ce qui ne tarda pas. Fou de rage, bave aux lèvres le chien courut sur lui tel un taureau. Le guerrier entrainé n'eut aucun mal à éviter son attaque. Il bifurqua à droite à l'instant où le chien aurait dû le percuter. Il leva ensuite sa patte gauche et faucha le molosse qui gémit de douleur. Le guerrier se retourna et courut après le chien qui tentait de s'arrêter. Il bondit avec force sur le dos du molosse et planta fermement ses griffes dans la graisse généreuse qui ornait son dos et ses flancs. Nouveau gémissement de la part de son adversaire. En feulant de rage, il mordit tout croc dehors, dans l'échine du chien qui s'écroula en essayent de se tordre pour mordre le matou. Malheureusement, une griffe de la patte gauche du matou resta coincé dans la graisse du chien. Il n'eut pas le temps de se dégager et bascula avec le chien. Il tomba lourdement sur le sol spongieux et gémit pour la première fois lorsque le poids entier du chien s'abattit sur lui. Il eut le souffle coupé et toussa. Le gout amer et métallique du sang lui emplit la bouche. Il cracha de dégout et sentit son corps quitté la terre. Le poids du chien cessa de faire pression sur lui et il put de nouveau respirer à peu près correctement. Il mit à temps à comprendre que le chien était en train de se lever et qu'il était toujours suspendu par une griffe au dos du chien. D'ailleurs, se fut la douleur qui le lui rappela. Sa griffe seule le tenait en l'air et il faut dire qu'il était plutôt lourd... la douleur se répandit dans tout son corps tel un incendie ravageur et irradia chaque membres de son corps. Il hurla de douleur et tenta de se décrocher. A vrai dire, on aurait dit un asticot se tortillant sur une branche. La douleur se fit plus intense, il ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure. De nouveau, le gout métalique du liquide vitale emplit sa bouche. Il donna un coup de rein et parvint enfin à se libérer. Il tomba lourdement au sol. Sa tête heurta la seule pierre de toute la petite prairie. Des étoiles noires vinrent danser devant ses yeux. De petit points, elles devinrent large rond et le noir envahi totalement la vision du chat noir. La dernière chose qu'il sentit, fut l'alêne puante du molosse et son souffle chaud fouettant son visage. Ensuite, tout devint noir.

Sankara.

La principale différence entre un chat et un mensonge, c'est que le chat n'a qu'une vie.

-" Non !!"

Le matou au pelage sombre venait de crier. Sankara écarquilla les yeux lorsque le molosse apparut entre les fougères et se jeta sur son nouvel amour. La chatte sentit son cœur rompre sa poitrine, oui, vous savez, quand il bat si fort qu'on dirait qu'il va vous transpercer et venir tomber, là, juste à vos pattes. La chatte dorée poussa un rugissement avant de se jeter elle-aussi, pèle mêle dans la bataille. Pendant quelques secondes, elle sentit le souffle du chien hérisser son poil. Furieusement, elle planta ses griffes dans le cou du molosse, la terreur l'aveuglait. Elle entendit le chien se retourner contre Échos des Ombre. Qu'allait-il se passer à présent ? Elle seule contre le chien ? Étaient ils voués à une mort pertinente ? Le chien envoya valser le matou noir ébène plus loin. Le sang coulait le long de ses babines, signe que le matou lui avait infligé pas mal de blessures. La chatte bondit sur ses pattes et fourra son museau dans la fourrure soyeuse souillée de sang du matou de jais. IL ne pouvait la laisser là, pas maintenant. Elle avait besoin de lui, besoin de lui plus que jamais. Il lui était indispensable. C'était impossible. Qu'allait-elle faire face à ce chien d'un mètre de haut ?

- Échos des Ombres, reviens. TU ne peux pas m'abandonner, on vient juste de se rencontrer, échos ! S'il te plait. Ouvre les yeux !

Ses dernières paroles furent étranglée dans un gémissement. Ses pattes quittaient le sol. Elle était maintenant suspendue dans la gueule du chien moucheté de brun. Elle sentit ses crocs se planter dans son cou. La douleur emplit tout son corps, de haut en bas. Le chien secouait la tête, comme si la chatte dorée n'était qu'une vulgaire peluche. Sankara poussa un autre cri transperçant. Le sang éclaboussait l'herbe terne due à l'hiver. Liquide pourpre sur vert d'eau. Rouge sur vert. Sang. La chatte ferma les yeux. Il fallait qu'elle s'y prépare.

Échos des Ombres :
Plus fort que le néant...

Tout était noir. Malgré la froideur du paysage, une douce chaleur régnait dans ses lieux. Une chaleur réconfortante et protectrices, comme le pelage d'une mère. On s'y sentait bien. Le chat noir ne savait pas exactement ce qu'il faisait ici. Tout était flou dans son esprit. Seul des brides de souvenir venaient par flash lorsqu'il essayait de se souvenir. Des milliers d'abeilles bourdonnaient dans sa tête dans un balai incessant. Il avait aussi des piverts, qui venaient frapper en rythme contre les parois de sa tête. Il ferma les yeux et serra les mâchoires tant la douleur était forte. * Mais qu'est ce que je fais ici !* pensa-t-il ! Il fit quelques pas au hasard. Le monde se mit à tourné plus vite, si bien qu'il dut s'arrêter. Il se laissa tombé sur le sol dur et froid. Une larme perla à son œil. Une larme de douleur, de tristesse, incompréhension ? Lui-même l'ignorait. La délicate perle glissa le long de la joue du chat noir, épousant les formes de son visage. Elle glissa lentement et tomba sur le sol. A cet instant précis, une voix douce et puissante vint hurler à ses oreilles et rebondit sur les parois de sa cavité crânienne.

- Échos des Ombres, reviens. TU ne peux pas m'abandonner, on vient juste de se rencontrer, échos ! S'il te plait. Ouvre les yeux !

Les dernier mots furent étranglé par un gémissement. A cet instant précis, tout redevint clair. Les bourdonnement cessèrent et les souvenirs du félin revinrent tel une vague ébranlant le rivage, emportant tout le reste sur son passage :

-"Sankara !"

Il venait d' hurler son prénom. Ce fut le mot magique. Les yeux émeraudes du félin s'ouvrirent sur le monde qu'il avait quitté momentanément. Les abeilles refirent leur apparition et un vertige emporta le chat, serrant ses tripes et faisant danser son esprit dans un tourbillon d'étoile, lorsqu'il tenta de se redresser. Mais il s'en fichait. Elle était en danger. Dans un grognement de colère, il se redressa et fouilla des yeux la clairière. Son regard perçant se posa sur le molosse. Le cœur du guerrier se serra si fort qu'il s'arrêta de battre pendant un instant. Inconsciente, pendu aux lèvres baveuses de cette bête, Sankara. Son pelage couleur doré était souillée de rouge écarlate. Le sang du chat ne fit qu'un tour. Il ferma un instant les yeux et inspira à fond. Comme à chaque fois qu'il en avait besoin, comme toutes les fois où il avait eu besoin d'elle, Petite Noisette lui répondit. Échos des Ombres sentit une vague de puissance, de force et de ruse s'introduire dans son corps, raidissant chacun de ses muscles puissants. Dans sa tête, une voix douce et harmonieuse aux allures enfantine raisonna dans un murmure :

-" Je suis là..."

Lorsqu'il rouvrit les yeux, la petite tâches couleur noisette qui ornait son œil gauche était auréolé d'une douce lumière. Dans un hurlement de colère, le mâle banda ses muscles et courut avec rage vers le chien. Celui-ci se retourna vivement, faisant voguer le corps inconscient de la belle chatte. Avec rage il bondit au niveau de la gorge découverte du molosse. Il hurla de rage et lâcha Sankara qui tomba lourdement sur le sol herbeux. Encore une fois, le gout métallique du sang envahit la bouche du guerrier. Le chien secoua la tête en gémissant de douleur. Le noiraud ne lâcha pas pour autant prise. Il planta avec force ses griffes dans la patte du molosse qui hurla de nouveau de douleur. Il continuait de secouer la tête avec désespoir. Le sang et la bave volait tout autour des deux combattant, souillant l'herbe verte. Quelques secondes plus tard, le chien commençait à faiblir. Il agitait moins la tête et ses pattes tremblaient. Échos des Ombres lâcha alors prise. Il ne voulait pas tuer. Ce n'était pas son objectif. Il ne tuait que par nécessiter. D'un coup de rein puissant, il bondit en arrière et planta son regard fusillant dans celui noir du gros chien. Bave aux lèvres, langue pendante, le sang souillant son pelage brun zébré de noir, il soutint un instant son regard. Échos des Ombres coucha les oreilles en arrière et montra les crocs. Ses dents ivoires étaient souillés par le sang écarlate du molosse. Le chien ne releva pas. Il fit demi-tour et partit en titubant jusqu'à la forêt, où il disparut happé par les fourrés. Le cœur battante, Échos des Ombres sentit les forces qu'il l'avaient envahit quelques minutes avant, s'échapper doucement, s'envoler comme la brume qui recouvre la forêt le matin. De nouveau, le guerrier ferma les yeux et pensa aussi fort qu'il le put : " Merci...". Une bouffée de chaleur l'envahit et un sourire éclaira son visage : " Je t'aime aussi, tu me manques..." Un léger picotement à l'intérieure de l'œil l'obligea à cligner des yeux. Lorsque ses yeux émeraude s'ouvrirent encore une fois sur le monde, la douce lumière qui irradiait la petite tâche brune s'évanouissait doucement. Le guerrier pivota à la seconde et courut vers sa bien aimé. Son pelage était tâche de rouge et une large entaille circulaire ornait son flanc. Le chat noir s'écroula à ses côtés et fourra son museau dans le doux pelage doré de la féline :

-" Non... Sankara, je t'en pris, ne me quitte pas. Pas maintenant... L'amour et plus fort que le néant, plus puissant que la mort...je t'en pris, réveille toi..."

Sa voix s'évanouit. Une lueur de soulagement l'envahit lorsqu'il sentit le flanc de la chatte se soulever faiblement. Il se recula et commença à lécher la plaie béante de la chatte. Pendant qu'il essayait de stopper l'hémorragie, une larme perla à son oeil et elle dévala le long de sa jouer, suivit par une autre et encore une autre, sans qu'il ne put les retenir, elles s'enchainèrent. Il pria silencieusement le clan des Étoiles, les suppliant de ne pas l'appeler auprès d'eux.

[Est ce que tu veux que je fasse intervenir Nuage de Framboise qui est guérisseuse à la rivière ?]

Sankara.

Quand la vie semble t'abandonner, pleure un bon coup.

Le néant oscille. La terre tremble sous ses coussinets. Tout est noir. Comme un jeu d'ombre, de nuances foncées. Une partie d'échecs. Elle ne ressent rien. Ses yeux sont clos, comme collés tellement elle les serre fort pour ne pas les ouvrir. Comme si ouvrir les yeux relevait de l'impossible. Comme si sa vie ne tenait qu'a un fil. Elle ne veut pas mourrir si tôt, c'est impossible. Quand on vient de découvrir ce qu'est l'amour, ce qu'est le bonheur, on ne peut pas quitter la terre tout de suite après. Il faut savourer chaque instants, croquer chaque moment du bout des dents. Elle vient de rencontrer celui pour battra son coeur et elle part déjà ? Non. Non, c'est vraiment une des rares choses, une chose à laquelle elle n'aaurait jamais pensée, une chose qui l'a longtemps hantée. C'est quoi la mort ? On fait quoi après avoir vécu ? Retrouve t-on tous ceux qui nous ont quittés bien avant ? Est-ce-possible ? Oh, c'est fou comme Sankara aimerait retrouver Jess. Ce bon vieux matou. Oui, elle aimerait replonger son museau dans son vieux pelage gris entremêlé. Humer son odeur de gimgembre et de tilleul. Fouler le sol à ses côtés. Sentir sa fourrure contre la sienne, frotter sa chaleur contre la sienne. Regarder les étoiles, le soir, quand la nuit noire a tout engloutit. Elle ne veut que ça. Ne désire que ça. Mais pourtant, un fil invisible la rattache à la terre ferme. C'est cette voix si douce, cette voix si rassurante qui lui sussure ces mots si doux qui coulent dans ses oreilles. C'est bien lui. Elle le voit au bout d'un tunnel. Elle voit son pelage ébène ruisseler de milliers d'étincelles sintillant au soleil. Elle voit sa silhouette se détacher dans l'ombre, sa silhouette de marbre. Seul son visage est expréssif. Il arbore une horrible grimaçe, de douleur ? d'effroi ? Le matou de jais semble vouloir lui crier quelque chose. Quoi ? Echos des Ombres. Son nom lui revient soudainement, il lui semble si proche maintenant qu'elle en oublie Jess et toutes ces heures perdues à observer les astres laiteux dans la voie lactée. Elle veut le retrouver, elle en a la certitude. Elle a besoin de lui. Elle a besoin de lui maintenant.

Flou. L'ombre du chat massif se détache devant ses yeux. Aucuns détails. Même pas le contour de son corps. Elle ne voit rien, seulement cette tache noire qui lui murmure ces mots de tendresse. C'est certainement eux, ces mots, qui lui redonne l'envie de revenir, de revivre. Elle entrouvre les yeux mais devant ses pupilles, il y a un voile. Un voile blanc qui l'empêche de voir. Qui l'empêche de voir l'expression de son amour qui essaie en vain de la faire revenir. Elle veut le retrouver. Maintenant. C'est la seule chose qui compte. Le retrouver.

(ouais ! :] )

Nuage de Framboise :

La nuit était à la fois fraiche et douce. La brise nocturne porta jusqu'au narine de la petite chatte toute les senteurs de la forêt : mousse et terre humide, feuilles en décomposition, quelques rongeurs courant se réfugier sous des racines pour la nuit et aussi... La jolie féline trois couleur fronça les sourcils et entrouvrit la mâchoire. C'était bien ça... l'odeur du sang imprégna la langue de la chatte lui arrachant une grimace. Dans sa poitrine, son rythme cardiaque s'accéléra. Elle ferma la bouche et se mit à trottiner. Plus elle progressait, plus l'odeur du sang était forte. L'odeur métallique était associé à l'odeur de la peur et aussi à une odeur encore plus écœurante que celle du clan de l'ombre...une odeur de chien mouillé et de bave mêlée. Ses foulées s'allongèrent à chacun de ses pas, désormais, elle courait aussi vite que c'est patte lui permettait. La chatte tri-color déboucha dans une petite clairière inondé par la douce lumière de la lune. Haletante, elle fouilla la jolie prairie des yeux tout en s'approchant. Par endroit, l'herbe était était écrasé et la terre retournée. Il y avait eu combat. Lorsqu'elle tourna la tête vers la droite, l'odeur du sang lui monta encore plus fortement au nez qu'elle fronça avec dégout. Pourtant, elle ne voyait rien à par une grosse pierre grisâtre, devenue bleue sous les rayons lunaire. A moins que.... Elle bondit sur la pierre et regarda en contre bas. Encore une fois, son odorat ne lui faisait pas défaut. Couché au pied du rocher, deux chats. Nuage de Framboise connaissait bien l'un deux, il faisait même partit de son clan : Échos des Ombres. Le mâle à la fourrure de jais était penchée sur le corps d'un autre chat, non d'une chatte vue sa fine carrure. Son pelage couleur ambre était moucheté de tâche pourpre et une large entaille en forme de U courait le long de son flanc. Elle, elle lui était inconnue. Nuage de Framboise s'en fichait, elle n'était pas soumise au règle du code du guerrier, enfin...moins. La chatte était blessée et ce n'était pas rien, elle avait besoin de soins, sinon...elle rejoindrait le clan des étoiles prématurément. Elle bondit et atterrie près du grand guerrier. Celui-ci surpris, feula et bondit sur le côté en position d'attaque. Il se ravisa bien vite en reconnaissant la chatte calico. Nuage de Framboise lui sourit :

-" Je suis désolé de t'avoir fait peur."

Le chat agita les oreilles pour lui indiquer que ce n'était rien. L'apprenti guérisseuse s'approcha du corps inerte de la jolie chatte. Elle jeta un rapide coup d'œil à son visage. Inconnue. Tout en examinant la blessure de la chatte elle interrogea le guerrier :

-" Je sais que tu ne t'ai pas battu contre elle. Sa blessure est trop large et trop profonde pour qu'un guerrier, même aussi puissant que toi puisse l'avoir fait. Elle détourna son regard du corps et fixa de ses yeux émeraudes ceux d'Échos des Ombres : Que c'est-il passé..?"

Le mâle poussa un long soupir et lui expliqua :

-" Elle...elle s'appelle Sankara et c'est ma compagne... Il baissa les yeux et continua : Nous étions en train de contemplé le ciel lorsque ce foutu chien à débarquer des buissons. Il était enragé, la bave aux lèvres il à bondit sur elle voyant bien que j'étais plus fort. Mais je l'ai atteint le premier. J'allais le battre lorsqu'une de mes griffes est restées coincé dans sa chair. Il est tombé à la renverse m'écrasant de tout son poids. J'ai perdu connaissance. Lorsque je me suis réveillé il tenait Sankara entre ses crocs. Hors de moi, j'ai réussit à le faire fuir...mais elle... Il leva la tête et plongea à son tour son regard dans celui de la chatte : Tu penses qu'elle va s'en sortir...?"

Nuage de Framboise détourna les yeux et examina de nouveau la blessure de la chatte. Elle était profonde certes, mais à première vue elle n'avait touchée aucuns organes vitaux ce qui était bon signe. Par contre, le sang qui s'écoulait de la plais béante était le principal problème. L'appentis guérisseuse se mit sur ses deux pattes arrières et appuya de toute ses forces sur la plaie avec ses pattes avant. Elle se tourna vers Échos des Ombres et lui dit :

-" Oui, elle va s'en sortir. Elle est jeune et la blessure n'a touché aucuns points vitaux. Par contre elle à perdu beaucoup de sang et à ce rythme dans les minutes qui suit, elle va se vider de son sang et là je ne pourrais plus rien. Trouve moi le plus de toiles d'araignées que tu peux et apporte les moi s'il te plait."

Le guerrier ne se fit pas prié et bondit en direction des fourrés. Pendant se temps, Nuage de Framboise essaya de trouver l'endroit exact où le sang s'écoulait le plus abondamment. Malheureusement, il s'écoulait la même quantité en chaque points de la blessure. Elle soupira. Quelques secondes plus tard Échos des Ombres était de retour. Il avait fait vite. Entre ses crocs une branchette recouverte d'un fin fils. Nuage de Framboise le regarda et lui dit :

-" Merci. Par contre il faut que tu me remplace pour que je puisse faire la patte."

Le chat noir s'approcha et prit la place de Nuage de Framboise, appuyant de toutes ses forces sur la blessure. La chatte trois couleurs essuya ses pattes couvertes de sang dans l'herbe et s'approcha de la branchette que le mâle avait délicatement posée dans l'herbe. Elle entreprit de faire une patte compacte en malaxant les fils entre eux. Lorsqu'elle fut satisfaite, elle s'approcha de la chatte et appliqua un peu de patte sur une partie de la blessure de la chatte au pelage d'or :

-" Peux-tu lever ta patte droite deux secondes s'il te plait."

Le mâle s'exécuta et la chatte appliqua de nouveau la patte sur la plaie. Elle fit de même sur toute la blessure. A court de patte, elle regarda Échos des Ombres qui comprit immédiatement et courut de nouveau vers les fourés. Il revint quelques minutes après, une nouvelle branchette recouverte de toile entre ses crocs. Il la déposa devant la chatte qui agita les oreilles reconnaissante et renouvela ses gestes.
Cinq autre actions comme celle-ci furent nécessaire pour que la blessure de la chatte doré était entièrement recouverte d'une épaisse couche de toile d' d''araignée. Épuisée, Nuage de Framboise se recula et s'assit dans l'herbe. Elle jeta un coup d'œil au guerrier sombre qui était tout aussi épuisé qu'elle et lui dit :

-" Merci."

Le matou leva ses yeux vert vers elle et lui dit :

-" Non, merci à toi. Sans toi, elle était morte et...tu n'étais pas obligé de la soigner et tu l'as quand même fait... Merci."

Il s'approcha de la chatte au pelage doré et lui lécha le front avec une infinie tendresse. Nuage de Framboise surprise par ses paroles mit un temps répondre :

-" Tu sais, je suis apprentis guérisseuse et mon devoir et de soigné, quelques soit le clan. Je n'ai fais que mon devoir et j'espère que ça suffira. Maintenant, elle est entre les pattes du clan des étoiles."

Le mâle soupira doucement et s'allongea au côté de sa belle. Il ferma les yeux, priant le clan des étoiles de ne pas la rappeler auprès d'eux maintenant...

[Désolé ça doit être bourré de faute, mais j'ai pas le temps de corriger...= / ]

Sankara

Je sens mon coeur qui craque.

Elle sentait qu'on la palpait. Elle sentait qu'on appliquait sur la plaie béante de son flanc des toiles d'araignées. Elle sentait mais elle ne voulait pas bouger. Elle n'en avait pas envie. Ce qu'elle voulait, c'était être bien. C'était se sentir bien. Elle le sentait, oui. Mais pourtant, elle voulait les rejoindre. Connaitre la joie, l'amour et la maternité. Elle le voulait plus que tout mais encore quelque chose la retenait inlassablement à cette position qu'est d'être entre la vie et la mort. Des souvenirs remontèrent du fond de sa gorge ensanglantée. Des flash-backs. La renvoyant à l'époque où rien ne comptait. Où seules les saisons importaient. Où le simple fait d'avoir attraper un mulot accélérait son pouls. Elle flottait dans ses ses bribes de mémoire, essayant de se débarrassaer des mauvais moments passés qui refesaient surface, luttant pour l'envahir. L'odeur du vieux matou gris la saisit, emplissant ses narines et éveillant ses sens oubliés. Là, ses prunelles caramelles s'ouvrirent, pour se clore dans la seconde qui suivit. Elle l'avait vu, entraperçu. Il était assis dans une grande clairière verte, entouré d'une dizaine de chats qui était inconnus à la femelle dorée. Jess semblait ragaillardit. Son poil était épais et brillant e ses yeux pétillaient d'une lueur qui plus tard, la chatte saura appelée la joie. Parmis les nuages, le gris se plaisait. Elle le voyait lécher son pelage machinalement comme il l'avait toujours fait. Le coeur de la chatte or se serra. Pour rien au monde elle quitterai cette vision. Le revoir lui faisait du bien. C'était donc ça être mort ? C'était éprouver du bien ? C'était revoir tout ceux qui nous avaient quittés un peu plus tôt ? Sankaraperçut des paroles. Elle ne savait où elle était . Elle avait une patte dans chaque monde. Celui de la mort qui l'aspirait. Tandis que la vie la maintenait vigoureusement. Jess avait tourné la tête vers elle et un semblant sourire avait fendu ses babines blanchies par l'âge. Il semblait la voir sans vraiment la reconnaître. Sankara voulut l'appeler mais ses paroles se perdirent dans les méandres de sa gorge. Elle tendit l'oreille et entendit ce qu'il fallait qu'elle entende, certainement les plus belles paroles du vieux gris. Jess discutait avec une chatte siamoise.

" -Tu sais, je l'ai vue partir Sankara, pour moi, il fallait seulement qu'elle respire. J'étais mort, et tout était finit. "

La voix du matou éveilla chez la chatte une lourde peine qui s'ajouta à son fardeau de malheurs du moment. Pourtant, cette phrase était l'une des plus jolies qu'elle n'est jamais entendue. A cet instant, elle voulut retrouver le monde des vivants. Car comme on dit, " Il faut savoir oublier les morts pour mieux vivre parmis les vivants". Maintenant qu'elle avait la conviction qu'elle voulait vivre, fallait encore qu'elle y arrive. Un dernier regard vers Jess lui apprit qu'il parlait toujours. Elle décida d'écouter une dernière fois, juste pour graver en elle le imbre de sa voix rocailleuse.

" -Sankara, si tu m'entends, réjouis toi. Je suis entouré du Clan Des Etoiles, tout ça peut te sembler absurde mais tu finiras toi aussi par les rejoindre. C'était écrit. Tu dois faire partit d'un clan. C'est ton destin. Maintenant retourne près de lui et prends goût à la vie . Tu me manques. "

Une larme roula sur la fourrure ébourriffée et tachée de sang de la jolie femelle écaille. Aussi soudainement que celà puisse paraître, elle revînt à la vie. Ses yeux, tels deux pièces d'or, fouillèrent la prairie pour se poser sur Nuage de Framboise. La femelle dorée observa l'apprentie calico longuement avant de détourner son regard. Elle le posa sur le guerrier d'ombre et là, au fond de ses pupilles, on pût lire toute la douceur du monde. Quelques secondes passèrent. Puis, la chatte tourna la tête, la posa lourdement sur le coussin d'herbe qu'ofrait la terre meuble et l'herbe grasse et jeta un regard implorant vers le ciel. Il lui sembla voir l'esquisse argentée d'un matou, là, pârmis les étoiles. Peut être rêvait elle ? Mais Sankara se dit que la vie était faite de rêves et qu'il fallait tout faire pour les vivre. Telle était sa devise. Le vent balaya la lande d'une vitale bourrasque, il s'insinua dans les veines de la femelle, accélérant son pouls et faisant battre ses tempes, toujours plus fort. Un avant-gôût de ce qui l'attendait. Car ce qu'elle commençait là, ressemblait, trait pour trait à une nouvelle vie.[/size]

Échos des Ombres :
I love you...

Ce sentiment d'impuissance était plus qu'insupportable pour le grand félin noir. Celle qui faisait battre son cœur était entre la vie et la mort, là étendue devant lui et il ne pouvait rien y faire. Bien sur, il avait rendu quelques services à Nuage de Framboise en allant chercher des toiles araignées, mais c'est tout ce qu'il pouvait faire et il détestait cela. Impuissance. Un mot qu'il ne supportait pas. La guerrier avait toujours besoin d'agir, de faire tourné les choses à sa manière. Pour lui, il n'y a pas de destin tracé. Chacun est maître de son destin et c'est une conviction qu'il défend depuis sa plus tendre enfance malgré tout ce qu'il à perdu... il secoua vivement la tête pour chasser ses penser négatives, ses sombres souvenirs qui étaient en train de l'envahir. Il soupira et demanda à la jeune guérisseuse :

-" Tu es sûre qu'on ne peux rien faire d'autre...?"

Il leva vers elle des yeux remplit d'espoir. Nuage de Framboise baissa les yeux penaud et secoua la tête :

-" Je suis désolé, c'est tout ce que l'on peut faire pour elle pour l'instant. Lorsqu'elle sera revenue à elle, nous pourrons la soigné d'avantage et soigner la douleur, mais là...."

Échos des Ombres baissa les yeux et dit dans un souffle :

-" Je comprends..."

Il couva du regard la chatte au pelage doré. La blessure béante qui couvrait son flanc ressemblait à un énorme cocon. L'hémorragie n'était plus, c'était déjà ça. Il laissa son regard s'évanouir dans toutes ses couleurs. Perdu dans ses pensées, il patienta. Un léger mouvement le sortit de sa torpeur. La patte avant droite de Sankara venait de tremblée. Il sauta sur ses pattes comme un chaton excité à l'idée de sortir et regarda Nuage de Framboise :

-" Tu as vu ?"

La jolie féline sourit et opina. Elle se leva à son tour et s'approcha. Elle se pencha vers Sankara et ferma les yeux. Quelques secondes plus tard elle les rouvrit et dit :

-" Son rythme respiratoire retrouve de la normalité. Elle se réveille doucement !"

Les yeux émeraudes du grand mâle se mirent à briller de bonheur. Il s'approcha à son tour et fixa encore la chatte. La féline trois couleurs se leva et partit en direction des fourrés, elle lança à l'intention du mâle :

-" Je vais chercher des graines de pavot pour soigner la douleur."

Et elle bondit en avant. Le mâle la suivit du regard jusqu'à ce que sa frêle silhouette soit happé par les fourrés. Il sourit. Quelle petite chatte merveilleuse. Pétillante, pleine de vie, soucieuse de bien faire...attachante. Elle ferait une excellente guérisseuse, il en était convaincue-comme tout ce qui choisissait cette voix- mais elle, avait quelque chose de particulier... Il reporta son regard sur la féline doré et bondit en arrière, surpris. Elle...elle venait d'ouvrir les yeux. Ses yeux magnifiques yeux émeraude le fixait avec une infinie douceur. Le mâle s'approcha de la féline. Son cœur battait à cent à l'heure, ses yeux s'embuèrent de bonheur et avec une immense tendresse, il lécha l'oreille de la belle solitaire. Il lui murmura :

-" Je t'en supplie...ne me fait plus jamais ça..."

Il posa son museau contre son front et inspira doucement. Il lâcha dans un souffle :

-" Je t'aime..."

Sankara

Ton amour, celui que tu me porte, tu sais où il se pose ?
Là, au fond de mon cœur.
Il m'aspire et me hante cet amour.

- Je t'aime ...

Alors c'était ça être aimée ? La chatte dorée avait le sentiment d'appartenir à un monde spécial, un monde isolé, où juste Échos des Ombres et elle-même régnaient. A cet instant, elle se sentait à part, isolée, et puis il y avait ces mots qui résonnaient dans ces tempes. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Elle aurait voulu les coudre en elle, les graver, pour les garder en elle pour toujours, et à jamais. Elle le voyait, là, penché sur elle, les yeux emplis d'une infinie douceur. Son souffle chaud caressait son visage. Maintenant, la femelle dorée le savait, sa vie dépendait avant tout de lui. Elle dépendait de lui. Ils étaient devenus deux. Et plus jamais, elle l'espérait, ils ne se sépareraient. Un sourire, un vrai, ceux qui réchauffent les cœurs, ceux qui font du bien, ceux qui vous font mal aux babines éclaira le visage de la chatte dorée. Ses prunelles ambrées cherchèrent celles d'Échos des Ombres pour finir par s'y noyer quand elle croisa son regard émeraude. D'un geste lent, elle se redressa, juste assez pour poser sa truffe pigmentée sur celle du matou au pelage ébène. Sankara sentit une décharge électrique la parcourir de long en large. Elle était certaine de l'être maintenant.Elle le savait. Elle le sentait. Pour ne pas mentir, elle adorait l'être. Être quoi ? Amoureuse, bien sûr. Éperdument qu'elle l'était. Ce chat, ce sublime félin, il accélérait son pouls, faisait battre le sang dans es tempes, à sa simple vue, son cœur battait plus fort. Alors oui, on pouvait appeler ça de l'amour. Et pas du faux. Pas du superficiel. Sankara lui donna un coup de langue affectueux sur le front et se redressa doucement. Elle le dévora des yeux, promenant son regard fiévreux et amoureux sur lui. Puis, elle se rapprocha et fourra son museau dans la toison sombre de son compagnon.

- Tu le sais aussi bien que moi, je t'aime aussi. Tu es le pilier de ma raison de vivre. Ne me refais plus jamais ça.

Sa voix était chargée d'émotion et cassée. Dans un murmure, elle se détacha de lui et jeta un regard vers la plaie, moins sanguinolente, qui s'ouvraient sur son flanc. Avec toutes ces émotions, elle en avait presque oubliée la jeune chatte calicot qui lui avait sauvé la vie. Rassemblant le reste de ses forces, elle sauta sur ses quatre pattes, retrouva un semblant d'équilibre et s'avança vers Nuage de Framboise. Sankara posa le bout de sa queue dorée sur l'épaule de l'apprentie et d'un regard qui valait mieux que des paroles, la remercia. Elle souffla tout de même quelques mots, en signe de respect :

- Merci, sans toi je serais certainement morte. Je te dois la vie, je ne l'oublierais pas.

Lorsqu'elle revînt s'assoir près du matou de jais, elle s'aperçut alors que la nuit avait engloutit la lande. La prairie était plongée dans l'obscurité nuptiale. Un hululement de hibou affamé perça le silence, ce qui la fit sursauter soudainement. La lune brillait, seul point lumineux dans l'étendue ténébreuse du ciel. La voie lactée scintillait elle-aussi, accompagnée des étoiles qui s'en donnaient à cœur joie pour briller. Sankara se dit alors que rien en serait plus pareil. Que sa vie de solitaire allait être remplacée par cette vie instable qu'est la vie en couple. Celle qui consiste, à, chaque jours, se demander si l'autre va bien, à quoi il pense, qu'est-ce-qu'il fait. Cet univers lui était inconnu mais elle voulait se lancer dans l'aventure. A une condition : être aux cotés de celui qu'elle aimait.

Échos des Ombres :

La féline au pelage doré se releva doucement et s'assit avec quelques difficultés. Le cœur du félin noir se serra lorsqu'une grimace écorcha son visage. Il tenta de la retenir mais il n'en eu pas le temps, la féline se blottit doucement contre son poitrail. Il sentit sa chaleur monté en lui est un léger frisson de bonheur lui parcourut l'échine. Le regard noisette de la chatte se promener sur lui, le dévorer des yeux sans un mot. Il se sentit rougir de bonheur. Elle fourra doucement son doux museau dans son pelage et elle murmura :

- Tu le sais aussi bien que moi, je t'aime aussi. Tu es le pilier de ma raison de vivre. Ne me refais plus jamais ça.

Sa voix était chargé d'émotion et se brisa lorsqu'elle prononça les derniers mots. Le guerrier fourra à son tour son museau dans l'épais pelage de sa compagne. Il inspira avec bonheur sa délicate odeur. Une odeur légèrement boisé...unique. La féline bougea légèrement et se redressa. Échos des Ombre bondit en avant pour lui venir en aide, mais elle l'arrêta d'un mouvement de queue. Rassemblant ses dernière forces la féline doré s'approcha de la jeune apprenti guérisseuse. Elle posa doucement sa queue sur sa jeune épaule et lui dit doucement :

- Merci, sans toi je serais certainement morte. Je te dois la vie, je ne l'oublierais pas.

Les yeux de la féline verte s'illuminèrent de sympathie qu'elle éprouvais pour la chatte doré. Puis, Sankara se retourna et se rassit près du matou noir. Suivant le regard de la chatte, il leva les yeux vers le ciel et contempla les cieux. La nuit était tombée si vite... Au dessus des trois félins, la toison argenté brillait de mille éclat. La lune, toujours aussi belle scintillait non loin. Le félin noir lécha avec une infinie tendresse l'oreille de la chatte doré. Celle ci leva les yeux vers lui. Le guerrier sombre lui rendit son regard. Un regard remplit d'amour et de tendresse. Il hésita quelques instants :

-"Eumm..."

Le regard de la chatte devint intense, rempli de curiosité. Il sourit et poursuivit :

-" Tu...tu veux bien m'accompagner au camp et vivre à mes côtés jusqu'à ce qu'on soit rappeler là haut... "

Sankara

Comme quoi, le ciel peut nous tomber sur la tête,

Mais le bonheur aussi.

- Eumm ...

Son ventre était noué, elle aurait voulu que ce moment si magnifique dure, encore et toujours. Que le temps se fige et qu'elle soit, seule avec lui. Encore et toujours. Elle se repassait mentalement les évènements de la journée, qui il faut le dire avait été mouvementée. Le chien. Echos des Ombres. L'amour. Le néant. La mort. Jess. La survie. La reconnaissance. La vie. Ses prunelles caramelles disparaissèrent sous ses paupières chargée de poussière d'étoile. Elle cligna quelques secondes des yeux, pour se débarrasser de l'image terrifiante de la gueule du molosse, baveuse et aguerrie, qui hantait ses esprits. Elle apprécia le museau réconfortant d'Echos des Ombres dans sa fourrure, son souffle chaud faisant frémir ses poils dorés. Amoureuse, elle l'était. Heureuse, aussi.

Son cœur battait doucement au fond de son poitrail. Elle n’éprouvait rien, mise à part du bonheur. Elle voulait tant figer le temps, comme sur une photo. Que plus rien ne bouge. Qu’il n’y ai que leurs deux cœurs qui battent, maintenant et à jamais, à l’unisson. Ses yeux s’emplissaient de torrents de larmes. Elle n’avait aucune idée de pourquoi ni à cause de quoi elle pleurait. Et pourtant, les larmes perlaient au bord de ses yeux. Ses paupières se fermaient, projetant les petites perles d’eau dans l’air. L’ambre de ses yeux disparraissait sous la masse de sanglots. Elle ne pleurait pas de malheur, pas de mal, pas de déception, pas de bonheur, pas de reconnaissance. Elle pleurait car elle sentait qu’elle commençait enfin à vivre vraiment. Soudain, elle cligna des yeux, et lorsqu’elle les réouvrit, les nuages avaient pris la place de la forêt familière. Le ciel était d’un bleu terrifiant, et les masses nuageuses bougeaient lentement. Elle se sentait flotter. Elle se sentait rêver. Ses pattes n’avaient aucun contact avec le sol. Quand elle baissa les yeux, elle vit qu’il n’y en avait pas, de sol. Pourtant, elle sentait toujours ses larmes épouser les formes de son visage. Dans un nuage de poussière d’étoiles, une chatte, magnifique lui apparue. Son pelage était d’un roux flamnoyant et semblait s’enflammer sous les rayons étincellants de l’astre royal. La chatte s’approcha, leva sa patte droite et caressa la joue de fourrure de la solitaire. Du bout de celle-ci, la guerrière étoilée épongea la bruine des yeux de Sankara. La solitaire sentit tout son corps frissoner. Puis, elle secoua la tête, et d’une voix claire, cassée par l’émotion, elle murmurra à la chate d’en face :

- Renvoyez-moi là-bas, je sais quoi faire. Merci.
-
Aussi vite arrivée, aussi vite repartie. La forêt s’étendait sous ses yeux remplis d’étoiles. Elle avait compris, c’était ce qu’elle voulait depuis le début, et là, en l’espace de quelques minutes, tout s’éait exaucé. La solitaire s’approcha du matou de jais et lui donna un coup de langue affectueux sur l’oreille. Elle s’appliqua à lisser le poil du matou. Elle l’aimait, maintenant, elle en était certaine. La question ne se posait même plus dans ses pensées. C’était devenu une évidence. Echos des Ombres et elle ne faisait qu’un et bien sûr qu’elle voulait le rejoindre. Vivre tout le temps avec lui. Du bonheur tous les jours et pour toujours.

- Oui, je veux t’accompagner, oui, je veux vivre avec toi.
-
Déjà milles questions fusaient dans son esprit. Comment réagiraient les autres félins du clan ? Serait-elle acceptée ? Arriverait-elle à s’adapter ? Auraient-ils des chatons ? Serait-elle guerrière ? Qu’en penserait le chef ? Pour metre fin à cet auto-interrogatoire, elle plongea son regard au plus profond des prunelles émeraudes du matou et décida de s’y noyer, juste quelques secondes, de manière à tout oublier.

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