Sujet: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Jeu 2 Sep - 15:12
Sous les Nuances du Crépuscule [Libre]
Crush Crush Crush, Paramore
Les pensées se bousculaient dans ma tête, heurtant mon crâne comme autant de vagues se brisant sur les rochers. Un étau qui comprimait les tempes, usait mon cerveau. Une sensation de chute m'étreignait le cœur. Un sentiment de vide. Comme si toute substance m'avait quittée, me laissant aussi creux qu'une marionnette. Agitée par des fils invisibles, incapable d'aligner deux idées cohérentes. Pourtant, je n'étais pas totalement inconscient de ce que je faisais. Mes quelques neurones encore actifs restaient focalisé sur un but précis : retrouver mon frère. Et le tuer. Lentement, si possible.
Despotique Harmonie grimaça d'un air dégoûté. De la boue maculaient ses pattes, collant à son pelage comme une sangsue. Sa fourrure, d'ordinaire d'un noir immuable, était parsemée de tâches d'un marron infâme. Et il détestait ça. Plus gênante encore que la bourbe était l'odeur qui rôdait dans les marais. Un mélange plutôt déplaisant de pourriture, de chair avariée et de mort. Le beau chat noir fronça le nez. Cet endroit ne lui plaisait pas. Il était saturé d'ondes négatives, et une ambiance morbide y régnait. Toute vie semblait avoir désertée l'endroit. Pourtant, c'était loin de l'idée qu'on se faisait d'un marécage. Les arbres se dressaient, hauts et majestueux ; les feuillages étincelaient sous les lumières du crépuscule, et, sur les bords des mares, des herbes propices à la guérison. Cependant, une aura de désolation flottait au-dessus du sol, telle une brume par une nuit d'hiver. « Ne te fie jamais aux apparences ». L'une des devises favorites de Psyché. Qui, à l'instant, prenait tout son sens. Soudain, le félin couleur de nuit se figea, les pupilles et les narines dilatées à l'extrême. Un infime changement s'opérait dans l'air. Une odeur musquée de vase, légère et pratiquement indécelable, comme une réminiscence oubliée. Les ténèbres gagnaient en puissance au fur et à mesure que le soleil retrouvait son lit. Les couleurs du crépuscule s'obscurcissaient dans le firmament, et les premières étoiles commençait à pointer le bout de leur nez. La piste devenait de moins en moins praticable. De plus, le mauvais pressentiment du jeune chat ne l'avait pas quitté : quelque chose de terrible se cachait ici. De terrible et d'affamé. Ce fut un oiseau qui lui sauva la vie. Le petit volatile, tout heureux de la vie et de sa panse bien remplie, battait les ailes d'un vol lourd lorsqu'il se décida à atterrir. Peut-être espérait-il trouver sur le plancher des vaches un petit ver de terre en guise de dessert ; peut-être cherchait-il juste à se reposer avant de reprendre le chemin de son nid. Toujours est-il qu'il n'avait rien vu venir. Il se posa sans grâce quelques mètres du matou, sans se soucier le moins du monde de ce prédateur potentiel, et commença à picorer le sol. Essaya. Avant de s'enfoncer. Jamais Despotique Harmonie n'avait vu spectacle plus insolite – et effrayant. Les pattes du merle se retrouvèrent, en l'espace de quelques secondes, prisonnières de la boue. Et il continuait à descendre, lentement, mais inexorablement. Il tentait bien de s'échapper, mais loin de ralentir le processus, il semblait en fait l'accélérer. Bientôt, ses ailes se retrouvèrent elles aussi prisent au piège. Juste avant de disparaître totalement, les yeux de l'oiseau se posèrent sur le matou. Tristesse et résignation s'y lisaient, ainsi que la certitude, immuable, de sa mort. C'était bouleversant. Puis il ne fut plus là. Le sol ondula légèrement, avant de reprendre son aspect dur et inoffensif. C'était comme si le merle n'avait jamais existé. Rappelé à l'ordre par les entrailles de la terre, comme si elles voulaient le punir d'avoir défié son attraction. Bref, Despotique Harmonie n'avait aucune envie de réitérer son exploit. Ses yeux balayèrent attentivement la surface devant lui. La couleur du sol était la même partout. Ce qui ne l'aidait pas vraiment. Il progressait donc lentement, tâtant prudemment le terrain avant de se décider à avancer. Sa bouche était entrouverte pour mieux capter les effluves de vase qui précédait les sables mouvants. Heureusement, le pire semblait être passé.
« Tant mieux », songea le jeune chat. « J'ai beaucoup de projets pour l'avenir, mais crever étouffé n'en fait pas partie. »
Il fallait bien l'avouer, Despotique Harmonie n'était pas réputé pour sa sobriété. Enfin, il a-do-rait se moquer des autres. Et de lui aussi, il fallait bien l'avouer. On appelait ça de l'auto-dérision. D'accord. Il n'était pas non plus réputé pour sa modestie.
Brusquement, il se retourna. Il était peut-être vantard, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir une ouïe fine. Or, il était à présent sûr que quelqu'un le suivait. De près. Peut-être d'un peu trop près à son goût...
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Dim 12 Sep - 13:07
Âme Pyrogène
D’un mouvement fugace, la patte d’Ace rafla la terre. Furtivement et encore aux aguets, il pistait l’étrange odeur qu’il avait senti un peu plus loin. C’était l’effluve enivrante des solitaires, miroitant les senteurs de la nature environnante. Son but n’était guère de le chasser du territoire, mais uniquement de voir sa tête. Sa curiosité démentielle lui attirait de nombreux ennuies. Mais personne ne lui reprocherait de vouloir savoir l’identité d’un pauvre inconnu dans les terres clanique. Le regard avisé, et le sourire malicieux, il poursuivit sa trace avec hâte. Bien qu’il pressait le pas, pas un moment il ne voulut courir, profitant du paysage ésotérique. Ses solides épaules remuait avec vitalité, la cadence toujours aussi frénétique. Il passa devant l’antre du soleil, et y rentra. Malgré son hypothèse, aucune odeurs récentes enivraient ses narines. Le noiraud émit un miaulement courroucé, et continua sa promenade tracée par le subtil arôme du solitaire. Ses prunelles liliales fixèrent les méandres forestières. Le fumet indiquait que l’animal était partit vers là. Rapidement, Âme Pyrogène s’exécuta et rentra dans les bois. Comprenant ou ce cache-cache le menait, il ne put s’empêcher de grimacer. Au fils de sa marche, le coulis du vent disparaissait. D’âcres exhalaisons se sentaient. Si sa curiosité n’avait pas été plus forte, il aurait déjà rebroussé chemin. Mais cela lui permettait de retenir dans sa mémoire les frontières de son clan. Malgré le fait qu’il soit élu guerrier depuis son arrivé, le mâle au pelage d’encre ne connaissait pas la forêt. Nouveau venu avide de rêve, il ressemblait plus à un apprenti mature qu’à un guerrier gamin. A vrai dire, le matou rêvait de voir son paternel devenir Chef du Clan de l’Ombre. Séisme Tectonique. Il représentait pour lui le plus grand des idéalismes. Bien qu’il le considère comme un père, Ace avait conscience que son procréateur n’était pas l‘ashera albinos. Avec le temps, le noiraud avait réussit à se dire que son géniteur était une simple chimère indigne d’intérêt. Enfin, c’Est-ce qu’il disait. Intérieurement, Âme Pyrogène doutait. Etait-il qu’un chat maudit ? Est-ce que l’âme démentielle du véritable fondateur de sa chair était héréditaire ? Bien qu’il pensait être différents, des détails décrivaient le contraire. Ace n’était peu être pas avide d’hémoglobines, mais il adorait se battre. Pas forcément la guerre, mais la douce sensation de vaincre un être quelconque lui plaisait. De plus, il adorait faire régner l’anarchie. Enfer était-il comme lui à son âge ? Ou seulement la chimère d’un grand sanguinaire ? S’éloignant de son but, le mâle évita de continuer son débat spirituel. Il le remettrait à demain, comme durant chaque jour de son existence. Rapidement, il atterrit devant les Marécages de l’Adieu. Ses prunelles laiteuses fixèrent le paysage de terre cuite. Dame nature avait peint ici un réel immondice. Une œuvre abstraite dépourvu de sens et de beauté. La teinte des étangs étaient anisés. Une mousse olivâtres les recouvraient également. La vase, songea Ace. Cet élément n’était pas des plus poétiques. Il s’approcha de la représentation pusillanime. Malgré son manque de finesse et de grâce, elle était néanmoins consonante. Les croissements des crapauds se faisait entendre. Malgré un tantinet d’effort, Ace ne put que conclure que cet endroit était uniquement une ineptie de la nature. Une erreur fallacieuse non pas dépourvue de sens. Des milliers de microbes devaient se développer dans les alentours, créant un organisme plutôt méticuleux.
Le jeunot hésita à mettre sa patte dans la bout, mais vu l’épidémie plutôt flagrante en ce moment, il ne voulait pas risquer d’attraper ses maux. Alors d’un pas feignant, Ace contourna l’immense marre. Trop préoccupé par ce paysage douteux, il mit du temps à voir l’ébauche d’un félin plus loin. Son odeur était masquée par la puanteur des lieux. Le noiraud s’avança doucement pour aller à sa rencontre. Il s’assis une pierre poncée un peu près de lui. Mais lorsque l’animal s’aperçut qu’il était suivit, il se retourna furtivement. Ace le considérait sans aucune agressivité, assis sur sa roche. Son regard était empreint de neutralité, mais un sourire malicieux animait son visage. D’une voix à la fois sérieuse et amusée, il souffla à l’inconnu :
« -Tu peux me dire ce que tu fais ici ? »
Bien que le solitaire n’avait guère la permission de rôder dans les territoire, le noiraud n’avait posé cette question que par curiosité. Chasser quelqu’un des terres, ce n’était pas vraiment son genre. De plus, Âme Pyrogène venait d’intégrer le clan de l’Ombre, et il ne s’y sentait pas encore assez chez lui pour oser faire cela. Toujours empreint d’un stoïcisme malicieux, Âme Pyrogène attendit la réponse du solitaire, anxieux de ne pas l’avoir vexé par sa perspicacité.
Despotique Harmonie As des Chats
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Dim 12 Sep - 16:29
Despotique Harmonie plissa les yeux. Se découpant sur le ciel crépusculaire, ombre chinoise furtive et incolore, un chat l'observait. Sagement assis sur un rocher qui le surplombait de deux bons mètres, son attitude n'avait rien de belliqueuse – ce qui ne voulait pas dire qu'il ne l'était pas lui-même. Le matou noir était du genre prudent. Toutefois, il ne se sentait aucune animosité envers ce curieux personnage. Aussi se contenta-t-il de se décaler légèrement vers la droite, ce qui lui permit de discerner les traits fins et le sourire malicieux de l'inconnu. Qui lui lança :
« -Tu peux me dire ce que tu fais ici ? »
La question avait beau être indiscrète, le ton était aimable, et Despotique Harmonie décida instantanément que ce chat lui plaisait. Il lui adressa un sourire éclatant tout en répondant d'un air léger :
-Rien que tu es à craindre. Je me contente de regarder. Cet endroit n'est pas ce qu'il y a de plus plaisant, n'est-ce pas ? Le genre de bestiole qui n'attend que le moment propice pour se jeter sur toi et te bouffer. Pas l'endroit où je rêverais de passer mes vacances.
Là encore, un défaut que Psyché n'avait jamais réussi à gommer : sa façon pour le moins calamiteuse de parler, avec une pointe d'ironie mordante, et son regard bravache, insolent. Défaut qui, suite au départ de son maître, n'avait cessé d'empirer : une façon comme une autre, encore une fois, de cacher sa véritable nature. Le noiraud reporta son attention sur son interlocuteur. À la lumière déclinante du soleil, son pelage apparaissait noir comme la nuit, et ses yeux pétillaient. Une façade calme et avenante. L'ancien adepte huma l'air ; une odeur âcre de sous-bois, de ronces et, presque indécelable, de vent marin, émanaient du chat noir. Une odeur clanique, devina-t-il, bien qu'il n'ait rencontré que deux représentants de cette race étrange ; et les senteurs qui s'exhalaient d'eux était totalement différentes. Miel, conifères et soleil. Il n'avait pas oublié leur nom : Nuage de Trèfle et Chant du Rossignol, du Clan du Tonnerre. Il pouvait donc en déduire que ce chat-là ne faisait pas partie de la même tribu que ces vieilles connaissances. Mais alors, à qui devait-il allégeance ? Vent, Rivière, Ombre ? (Il se souvenait particulièrement bien de leurs noms, Psyché ayant pour habitude de l'ensevelir sous des tonnes de connaissances inutiles, comme par exemple la marque de sardines préférées des chats errants, ou le nom de tel ou tel restaurant Bipède. Bref, il avait une excellente mémoire).
-Quoi qu'il en soit, reprit-il après ce court instant de silence, je suis ravi de te rencontrer. Je m'appelle Despotique Harmonie. Et, rassure-toi, si ma présence ici est proscrite, je partirai. Cela ne me dérange pas.
Ce qui était à moitié vrai. À la vérité, il mourrait d'envie d'interroger cet étrange chat : connaissait-il son frère ? L'avait-il vu ? Son odeur indiquait qu'il avait déjà voyagé, probablement avant d'entrer au Clan de l'Ombre. Peut-être avait-il croisé son c*nnard de fraternel... Il adressa de nouveau son sourire éclatant – style je-me-brosse-les-ratiches-tout-les-jours-et-je-le-sais – au félin.
-Et toi ? Tu as un nom ? Tu ne me l'as toujours pas dit. Bon, remarque, je parle depuis tout à l'heure. Mais ça ne fait rien. Tu me comprends, quoi.
Ou comment avoir l'air imbécile en moins de deux secondes.
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Dim 12 Sep - 21:31
Âme Pyrogène Anomie ou Anarchie ?
Le solitaire se retourna et le fixa une flopée de seconde, toujours inquiet de ne pas l’avoir vexé dans sa perspicacité. Celui-ci avait un peu le même pelage d’encre que le noiraud, mais il était plus vieux. Dans sa manière d’être et sa démarche, on voyait de l’expérience. Chose que le jeunot n’avait pas malgré sa maturité évidente. Il plissa le regard lorsque celui-ci commença à parler d’une voix légère et agréable :
-Rien que tu es à craindre. Je me contente de regarder. Cet endroit n'est pas ce qu'il y a de plus plaisant, n'est-ce pas ? Le genre de bestiole qui n'attend que le moment propice pour se jeter sur toi et te bouffer. Pas l'endroit où je rêverais de passer mes vacances.
Ace ne comprit pas vraiment de quoi il parlait. Personne ne lui avait mentionné qu’une sorte de monstre rôdait dans les environs. Il pencha la tête sur le coté, à la fois incrédule et dépassé par le félin. Il vit que celui-ci humait le coulis du Vent. Le jeunot comprit qu’il essayait de savoir d’où il provenait. Il n’était pas encore sûr de sentir l’effluve du clan de l’Ombre. Son arrivée dans la forêt était plutôt récente. Âme Pyrogène n’était pas même certain qu’il faisait officiellement parti de ce clan. Les rituels envers le clan des étoiles le dépassait totalement. Bien qu’il voulait s’adapter à leurs croyances, jamais il ne pourrait croire que les chats défunts représentaient chacun une petite tâche laiteuse dans ce ciel d’ébène, maniant leur destin fallacieusement. Croire uniquement en les siens et en soi n’était donc pas la clé de la réussite ? Parfois, les mentalités claniques étaient assez spéciales. Mais le jeunot était fier d’être ici. Son rêve d’enfance était accompli. Désormais il pensait à être chose. Car la nature des êtres vivants est ainsi, ils ne peuvent vivre sans but et sans idéaux. Chacun avait une différente manière de voir les choses. Ace était de nature anarchique. Son rêve était de voir Séisme Tectonique devenir chef et d’être son lieutenant. Ensuite, ils contrôleraient la forêt avec un semblant de gloire. Jamais son jeune frère déchu, Etoile de Zéphyr, n’avait réussit à accomplir ses plus grands souhaits. Bien sur, Ace se doutait que celui-ci eut dans sa vie de réelles ambitions. Mais désormais, il était au fond du trou, dévoré par les diligents nécrophores. Le noiraud n’avait pas eu besoin de faire un quelconque deuil, vu qu’il avait été séparé de son fraternel dès la naissance. Pour lui, ce n’était qu’une chimère crevée. Ses vrais frères, un d’entre eux était mort pour défendre ses idéaux et l’autre venait sûrement d’arriver au clan de la Rivière. Il y avait également les membres du clan de l’Ombre, bien qu’à ses yeux, ils n’étaient que pour le moment des ectoplasmes sans attaches.
« -Quoi qu'il en soit, reprit-il après ce court instant de silence, je suis ravi de te rencontrer. Je m'appelle Despotique Harmonie. Et, rassure-toi, si ma présence ici est proscrite, je partirai. Cela ne me dérange pas. »
Ace ne souhaitait pas vraiment voir le félin partir. Il ignora donc la derrière phrase. Bien qu’il en jouait sa loyauté, il n’était pas obligé d’agir comme un pantin. Le matou était comme il était. Il songea ensuite à son patronyme plutôt original. Tout le monde n’avait pas la chance de s’appeler Despotique Harmonie, bien que le félin ne l’enviait pas non plus. Il devait s’avérer caractériel pour porter un nom pareil, car une personnalité plate n’aurait pas le tact de l’assumer. « -Et toi ? Tu as un nom ? Tu ne me l'as toujours pas dit. Bon, remarque, je parle depuis tout à l'heure. Mais ça ne fait rien. Tu me comprends, quoi. »
Ace resta sur sa pierre plate, observant méticuleusement l’animal près de lui. Finalement, celui-ci n’avait rien d’agressif. Mais le noiraud n’aimerait pas avoir à faire à lui, ce serait l’apothéose. Bien que son âme était combative, le jeunot n’était pas aussi crétin pour devoir se jeter dans la gueule du loup. D’une voix toujours neutre, arborant un sourire en coin, il répondit :
« -On me nomme Âme Pyrogène. Mais contente-toi d’Ace. Enchanté. »
Il savait qu’il avait en face de lui un sacré personnage. Cela se voyait seulement dans sa manière de s’exprimer plutôt maladroite. Mais l’animal aimait les chats différents, cela l’enrichissait autant à lui qu’à la personne en question.
Despotique Harmonie As des Chats
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Jeu 16 Sep - 20:35
La Traque continue... [Brick by Brick, Train]
« -On me nomme Âme Pyrogène. Mais contente-toi d’Ace. Enchanté. »
-Joli nom. Lourd de sens. J'adore. Et bien, Ace, je suis ravi de te rencontrer.
Ce qui était vrai. Bien que de nature méfiante, Despotique Harmonie ne crachait jamais sur une nouvelle rencontre, surtout avec une chat aussi intéressant que semblait l'être cet « Âme-Pyrogène-mais-contente-toi-d-Ace ». À présent, la nuit était totalement tombée, et les étoiles brillaient comme autant de diamants étincelants sur le velours du firmament. Quelques nuages, poussés par un léger vent d'ouest, flânaient tels des badauds dans une ruelle calme. Les animaux nocturnes sortaient de leur tanière, le nez au vent, prêts à détaler au moindre signe suspect. Une chauve-souris s'éleva dans les airs, portée par un courant ascendant. Un lapin éternua. C'était un soir paisible. Tranquille. Trompeuse. À l'instar des marécages, dont la surface verte et lisse appelait aux galipettes, cette nuit apaisait les nerfs, calmait les ardeurs. Réveillait les angoisses. Une nuit trompeuse et dangereuse. Intéressante. Il étudia de plus prêt le chat noir – ou du moins, sa silhouette, puisque l'obscurité le rendait indécelable. Silhouette fine, musclée, svelte. Gracile et solide, comme une branche de roseau. Aiguisé comme une lame. Vif comme une flamme. Lui aussi était trompeur. Mais après tout, qui ne l'était pas ? Il était bien mal placé pour juger ce matou. Petit un, il ne le connaissait pas ; petit deux, n'était-ce pas lui, « la façade », comme se plaisait à le dire Psyché ? Quelqu'un qui cachait ses sentiments, quelqu'un à double tranchant, incapable de choisir sa voie ? Quelqu'un d'indécis ? Quelqu'un qui se mentait...
Le silence s'étira entre les deux chats noirs, mais pas un silence pesant. Juste une absence de mots. Une page blanche. Despotique Harmonie en profita pour s'asseoir sur le sol, la queue enroulée autour des pattes, un sourire enchanteur aux lèvres. Il aimait bien plaire. Quant on plaisait au gens, on les bernait plus facilement. Oh, non pas qu'il soit un menteur ! Juste, il n'aimait pas se montrer tel qu'il était. C'était si facile de se cacher derrière un masque... Personne ne vous reconnaissait, personne ne vous trahissait. Cette dernière phrase le fit évidement penser à son frère. Que faisait-il en ce moment ? Était-il à sa recherche, tout comme lui ? Écumait-il les mers infinis, traversait-il d'impénétrables forêts de conifères, escaladait-il des montagnes infranchissables ? Ou bien – hypothèse la plus probable – se contentait-il d'une vie de luxure, de trahison et de pouvoir – ce dont il rêvait déjà, même étant jeune. Ou bien – un doute horrible l'assaillit alors – était-il mort ? Parti en fumée lors d'un incendie, tombé d'une falaise, tué par un chien errant... Tant de scénarios étaient possibles. Avec effroi, le jeune chat s'aperçut qu'il misait son avenir sur une simple chimère. Un rêve, un songe, un mirage.
« Allons ! », se morigéna-t-il, « Inutile de penser à ça maintenant. Tu as une conversation à entretenir, je te signale ! Et puis, de toute façon, ça ne te coûte rien de continuer à le chercher ; tu n'as rien d'autre à faire. »
Tout en émergeant lentement du lac de ses pensées, il huma l'air. Hormis les relents âcres de la vase et l'odeur musquée d'Ace, il ne perçut rien.
-Tu es du Clan de l'Ombre, je me trompe ? s'enquit-il enfin. Pourtant... Tu sens la mer. C'est étrange, je croyais qu'il n'y en avait pas dans les environs. À moins que je commence soudain à psychoter. Ce qui est, je te l'accorde, possible.
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Lun 20 Sep - 21:28
Âme Pyrogène
Ace regarda le mâle un petit moment. Il ne pensait absolument à rien, optant pour le néant que pour des inquiétudes pusillanimes. Parfois, faire le vide et ne point se poser de question lui permettait de rester des plus pacifiques. Calme, il esquissa un léger sourire à son convive. Il ne sut si Despotique Harmonie pouvait voir, dans la pénombre environnante, ses quenottes laiteuse contrastant avec son pelage de jais. Seulement une flopée de seconde s’était passée avant ses dernières paroles, mais le noiraud aurait put croire que des heures défilaient sous ses yeux. Les reflets nuptiaux devenaient permanents, simples voiles basanés sur le lac. Les éléments autours de lui devenaient abstraits, se mêlant aux ténèbres. -Joli nom. Lourd de sens. J'adore. Et bien, Ace, je suis ravi de te rencontrer.
Âme Pyrogène sortit rapidement de sa contemplation, courbant son regard vers le greffier. Celui-ci, toujours aussi docile et fallacieux, le considérait avec attention. Tel deux spectateurs dans un halo de mystère, les deux mâles s’épiaient sans haine ou amertume. Pourtant, un assentiment d’aventure hantait le jeunot, comme si l’intrus n’était pas comme les autres. C’était sûrement le cas. Il avait la vague impression d’avoir en face de lui la chimère d’un psychopathe mitigé à celle d’un aristocrate inoffensif. La complexité des personnalités était impressionnante, Ace se sentait presque normal en face de lui.
-Tu es du Clan de l'Ombre, je me trompe ? s'enquit-il enfin. Pourtant... Tu sens la mer. C'est étrange, je croyais qu'il n'y en avait pas dans les environs. À moins que je commence soudain à psychoter. Ce qui est, je te l'accorde, possible.
La mer. C’était absolument faux. Un esprit érudit aurait dit qu’il portait avec lui l’effluve enivrante de l’océan. C’était une nuance que le noiraud aimait respecter. L’un d’entre eux, avait des frontières bien limitées, et l’autre, vaste nirnava bleuté, n’était fait que de flux et reflux sempiternels. Le jeunot ne pouvait s’empêcher de voir une accointance entre l’onde salée et sa destinée. Imprévisible, mêlée par les courroux des flots et les jours ensoleillés. On ne savait jamais sur quel pieds danser, et si demain serait un jour meilleur. Mais jamais Ace n’avait douté de l’ésotérisme de l’océan. Il suffisait de voir, rien qu’une seule fois, l’eau cristalline reflétant les firmaments de la « Toison Argentée ». Ces moments magiques, le noiraud disait que cela représentait l’autre revers de la vie. Celui allègre et coloré, contrastant avec les moments de pleurs et de haines. A près tout, chaque êtres vivants se battaient durant tout leurs existences pour quelques parcelles de joie.
« - Oui, je sens l’océan. Disons que je viens de loin. »
Ace se contenta de ce duo de phrases insignifiantes. Il n’avait guère envi de raconter sa vie à un pauvre inconnu. Bien qu’il fallait avouer que le noiraud éprouvait beaucoup d’affection et d’empathie pour l’ectoplasme, il n’était pas crétin à ce point. De plus, bien que pas taciturne, il n’était pas non plus assez puéril pour déblatérer son passé tragique. Quoi Que. Si cela n’aurait eu aucune IDIOTSéquence, peu être l’aurait-il fait. Mais Ace voyait bien que Despotique Harmonie s’en moquait. Si le mâle lui avait posé cette question, c’était uniquement pour son intérêt.
Despotique Harmonie As des Chats
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Jeu 23 Sep - 17:10
[La "la chimère d’un psychopathe mitigé à celle d’un aristocrate inoffensif." ? Pourquoi ai-je l'impression que ce portrait m'évoque quelqu'un d'autre ? x)]
Despotique Harmonie
« Nous ne sommes... Que les serviteurs d'une noble cause. »
« - Oui, je sens l’océan. Disons que je viens de loin. »
Despotique Harmonie accusa le coup. Un léger sourire releva la commissure de ses lèvres, cependant qu'il inclinait la tête devant Âme Pyrogène – Ace.
-L'océan. Autant pour moi. Personnellement, je n'ai jamais su faire la différence. Ce n'est qu'une grande étendue d'eau avec des poissons à l'intérieur.
Tout en disant cela, le jeune chat avait parfaitement conscience de la puérilité de ses paroles. Toutefois, son attitude désinvolte et moqueuse faisait partie du rôle qu'il avait à jouer ; un jeune sans cervelle, ignorant et plein d'arrogance. Bien qu'il sache également qu'Ace n'était pas dupe. Il n'était du genre à se laisser berner par un subterfuge aussi grotesque. D'ailleurs, l'ancien adepte n'était même pas sûr de vouloir le tromper. Un autre principe que Psyché avait tant bien que mal tenté de lui apprendre : l'honnêteté. Despotique Harmonie ne mentait jamais, ou du moins, ne disait jamais rien qui ne fusse pas totalement vrai. Il jonglait avec les mots, endossant divers masques selon ses envies, jouant sur les nerfs et les émotions de ses interlocuteurs comme un funambule sur une corde tendue. Durant toutes ces années, il avait affuté son esprit, le polissant, le peaufinant, jusqu'à le rendre aussi lisse et tranchant qu'un coutelas. Non, le jeune chat ne mentait pas ; il se contentait de cacher une partie de la vérité. Quelques secondes s'écoulèrent avant que le jeune chat ne reporte son attention sur la silhouette sombre de son interlocuteur ses prunelles ambres. Durant leur conversation, de lourds nuages noirs s'étaient amoncelés dans le firmament, formant une voûte pesante et inquiétante au-dessus des deux félins, et masquant la lueur des étoiles et de la lune. Un vent léger soufflait, agitant doucement les feuilles des arbres, et chassant le lourd fumet des marécages. Une brume argenté scintillait à quelques centimètres du sol, si bien que le chat au pelage de nuit avait l'impression de reposer sur une vaste plaine nuageuse. Songe onirique, réalité instable ?
« Bah... Cela n'a pas la moindre importance. »
Le tonnerre gronda au loin, semblable au rugissement de quelques lions échappés des limbes du passé. Un merle quitta précipitamment les fourrés dans lesquels il s'était réfugié. Ace ne disait toujours rien. Vexé par sa question ? Car Despotique Harmonie non plus n'était pas dupe. Il savait qu'Âme Pyrogène avait percé à jour sa stratégie, stratégie qui n'en était d'ailleurs pas vraiment une. L'ancien adepte cherchait juste à tirer profit du statut de son interlocuteur – n'était-ce d'ailleurs pas le but de toutes les conversations ? Obtenir des informations par le biais de quelques mots insignifiants, de quelques sourires et regards ? Il en doutait fort. Le silence s'éternisa entre eux, jusqu'à ce que le matou noir décide de le rompre, agacé par le mutisme d'Ace. Et agacé aussi que leur conversation est dérapée sur un terrain si glissant.
-D'accord. J'ai compris. Je te dis ce que je cherche si tu acceptes que l'on cesse de tourner autour du pot. J'en ai marre de ces joutes verbales. J'ai déjà dû subir ça chez des gars du Clan du Tonnerre, je n'ai pas envie de recommencer avec toi – surtout que tu n'as pas l'air aussi niais qu'eux. Alors ?
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Jeu 23 Sep - 18:25
Âme Pyrogène Sans rancune, hein !
[Je t'avoue que je ne l'avais même pas remarqué. xD Mais je pense qu'on a la même idée sur l'évocation. =P]
Ace le considéra un moment, ne sachant que dire en face d'un pareil taux d'ennui. Il voulait faire comprendre au solitaire de manière diplomatique que baragouiner sur ces antécédents ne le passionnait guère. Mais -comme d'habitude- Despotique Harmonie prit la parole avant lui. Le timbre de sa voix était tout ce qu'il y avait de plus narquois. «-L'océan. Autant pour moi. Personnellement, je n'ai jamais su faire la différence. Ce n'est qu'une grande étendue d'eau avec des poissons à l'intérieur.»
Chacun avait une manière plus ou moins simpliste de voit le monde. Mais il fallait avouer que cette flopée de phrase avait légèrement agacé le noiraud. A part démarquer une certaine médiocrité spirituelle, le félin n’avait pas fait grand chose. Le jeunot avait l’impression de parler avec cet être pour simplement occuper ces longues secondes, et qu’il ne tirerait rien d’enrichissant de cette discutions. Mais par curiosité, il resta, patientant encore et encore. Le mâle n’avait rien à répondre sur son débat sur la mer. Âme Pyrogène fixa un moment le félin, s’énervant à cause de son mutisme. Il se demandait jusqu’ou il irait pour qu’il se manifeste. Rapidement, ces pensées furent troublée par un vacarme sépulcral, succédant à une luminescence blanchâtre un plus loin. Des orages de l’été frappaient en leur plein, mais pourtant, les couleurs automnales dominaient nettement plus. Le jeunot préférait de loin la chaleurs des beaux jours aux frimas de l’hiver. Mais il savait néanmoins que le plaisir de voir la belle saison ne serait plus là, si elle était omniprésente. On lui avait apprit que les belles choses contrastaient toujours avec les mauvaises. «-D'accord. J'ai compris. Je te dis ce que je cherche si tu acceptes que l'on cesse de tourner autour du pot. J'en ai marre de ces joutes verbales. J'ai déjà dû subir ça chez des gars du Clan du Tonnerre, je n'ai pas envie de recommencer avec toi – surtout que tu n'as pas l'air aussi niais qu'eux. Alors ?»
Le noiraud fut amusé par les courroux non justifiés de l’inconnu. Il décocha un rictus malicieux, surement invisible dans la pénombre environnante. Le martèlement de l’orage devenait de plus en plus strident, et Ace savait qu’une pluie diluvienne ne tarderait pas de s’abbatre. «-Je pense que tu n’as pas compris certaine chose.»
Contrairement à l’amusement que lui procurait cette situation, son ton était des plus tranchants. Ses prunelles laiteuses fixaient le chat sans relâche. Tranquillement, il souffla, penchant légèrement dans le coté. « - C’est simplement à toi de voir. Je n’en ais strictement rien à faire de ce que tu cherches. A toi de juger si il en est de ton intérêt de m’en faire part, et si je peux t’aider.»
Bien qu’acerbe, si il y avait une chose qu’il liait les deux inconnus, c’était surement leur franchise. Mais Ace avouait qu’il aimait bien le solitaire, malgré leur léger «clash». Les gens spéciaux avaient quelque chose d’absolument remarquable à ces yeux. Parfois, les différences étaient tellement flagrantes que la nature semblait avoir crée deux catégories de personnes. Les schizophrènes, martyrisés, normaux, séducteurs ou autres, et une autre catégorie avec munie d’une complexité caractérielle hors pair. Le matou savait très bien qu’il appartenait à la première, mais il savait également qu’il n’était pas tout a fait banal. S’éloignant du sujet principal, Âme Pyrogène fixa a nouveau Despotique Harmonie. Le greffier était curieux de savoir si il allait lui faire part de son «secret», ou si il allait se jeter sur lui. A cause des ténèbres environnantes, il ne pouvait point voir sa réaction, qui à ses yeux, devait surement être mitigée.
Despotique Harmonie As des Chats
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Mer 29 Sep - 18:34
Le tonnerre rugit une nouvelle fois, défiant le monde de par sa puissance et son courroux. Un éclair illumina brièvement le ciel apocalyptique, dévoilant le ventre gonflé et menaçant des cumulonimbus. Un frisson de mauvaise augure parcourut l'échine du chat noir. Un déluge se préparait, un déluge sauvage, sans pitié. Mortel. Comme si les Dieux eux-mêmes avaient décidé d'anéantir le monde. Il semblait au jeune chat que jamais plus le soleil ne pourrait se lever ; inquiétude sans fondement, il le savait. Félin de science, Psyché avait mis de longs mois à lui inculquer la course du Soleil et de la Lune. Mois qui n'avaient pourtant pas été vains, puisqu'il observait à présent ce cataclysme sans broncher, conscient de la supériorité de la Nature et de ses droits. Il fut ramené à la réalité par un rictus moqueur de Ace – rictus qu'il pensait certainement invisible dans la pénombre ambiante. Despotique Harmonie retint un soupir. Il fallait avouer qu'il avait manqué de finesse, ce que le guerrier du Clan de l'Ombre n'avait pas manqué de remarquer. « Cela t'apprendra à tenir ta langue, idiot », songea-t-il amèrement.
«-Je pense que tu n’as pas compris certaine chose.»
Le matou noir fit la grimace. Gagné. Bien que sachant déjà ce que son interlocuteur allait dire, il se tut, et se composa un visage impassible. Telles deux lunes rondes phosphorescentes, les prunelles d'Ace le fixaient intensément, pareilles aux yeux froids et durs d'un prédateur s'apprêtant à achever sa proie. La métaphore fit intérieurement sourire le solitaire. S'il y avait bien une chose dont il était sûr, c'est qu'il n'était pas prêt de mourir.
« - C’est simplement à toi de voir. Je n’en ais strictement rien à faire de ce que tu cherches. A toi de juger si il en est de ton intérêt de m’en faire part, et si je peux t’aider.»
Despotique Harmonie fronça les sourcils. Il devait avouer que, si les propos du jeune félin l'avait blessé – peut-être par le fond de vérité –, il avait été impressionné par son ingénuité. Rares étaient les personnes qui, à présent, pouvaient se vanter d'être aussi honnête – ou aussi candide. Car il fallait bien avouer qu'être aussi direct pouvaient avoir de... terribles IDIOTSéquences. Ç'aurait été mentir de la part du jeune chat de dire que, à cet instant précis, il n'avait pas songé à sauter à la gorge d'Ace. Mais que cela lui aurait-il apporté ? S'il ne doutait pas de ses chances de l'emporter – après tout, sa vie entière n'avait été qu'une succession de feintes et de parades –, il n'était pas suffisamment stupide pour se jeter sans réfléchir dans la gueule du loup. Car, bien que chargé des réminiscences de terres lointaines, Âme Pyrogène – Ace – faisait partie du Clan de l'Ombre. Or, d'après ce que lui avait dit Chant du Rossignol, s'attaquer à un membre d'un Clan revenait à attaquer la tribu entière. Il se retrouverait alors avec une vingtaine de chats assoiffés de sang et de vengeance à ses trousses. Ce qui, en gros, revenait à faire une course avec la Mort. Non, décidément, il ne voulait pas le tuer. Au lieu de cela, il sourit – ou plutôt, grimaça une sorte de sourire.
-Très bien... Si tu insistes. Après tout, je doute que cela t'avances en quoi que ce soit. Je cherche mon frère, Petit Miroir, pour lui faire la peau et déverser ses entrailles dans la rivière.
Quelques secondes passèrent, secondes qui lui parurent une éternité. Âme Pyrogène se taisait-il parce qu'il était choqué, ou par politesse ? Quoi qu'il en soit, il restait muet, et Despotique Harmonie, lui, restait stupide.
-Euh... J'ai jeté comme un froid, non ? (Il sourit d'un air penaud). Bon, j'avoue que ça faisait franchement cliché.
Mais pourquoi continuait-il de parler ? Ne pouvait-il pas se taire, et mourir couvert de honte en silence ? Non, il fallait qu'il en rajoute une couche. Néanmoins, il ne savait pas quoi dire d'autre. La façade était tombé, dévoilant un salon vide et lugubre, uniquement éclairé par la lueur rougeâtre de la vengeance.
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Mar 5 Oct - 19:22
Ace
Après sa locution, le visage de Despotique Harmonie se crispa légèrement. Chose compréhensible, vu les paroles acerbes que le noiraud lui avait énoncée un peu plus tôt. Un carnaval d’émotion traversa son regard, se concluant par un rictus. Toute cette parade amusa le jeunot, finalement, il appréciait bien cette énergumène. A la fois sotte et cultivée, et intéressante sans vraiment l’être. Despotique Harmonie était simplement un contraste caractériel assez intéressant, peu être même fantastique.
-Très bien... Si tu insistes. Après tout, je doute que cela t'avances en quoi que ce soit. Je cherche mon frère, Petit Miroir, pour lui faire la peau et déverser ses entrailles dans la rivière.
Charmant, songea le jeune mâle au pelage d’encre. Le solitaire faisait preuve de courroux envers sa fratrie. Vengeance rime avec vengeance. N’avait-il pas apprit ce proverbe ? Ace baissa le regard en se souvenant de la litanie complète. Vengeance rime avec vengeance, la seule issue plausible est la patience. Mais pourquoi, Âme Pyrogène songeait également à une autre sortie pour cette rancune. La mort. Cela dépendait également de si la source de haine était accompagnée. Peu importe.
-Euh... J'ai jeté comme un froid, non ? Bon, j'avoue que ça faisait franchement cliché.
Juste un peu. Pour pacifier l’ambiance, Ace décocha un sourire à la fois sérieux et malicieux. Caché par la pénombre, il décelait néanmoins les traits fallacieux de son compagnon de blablaterie. La mélopée du tonnerre devint frénétique, fracassant les tympans du guerrier de l’Ombre. Son sourire devint rapidement chimère, tellement le bruit l’agaçait. Puis, pour conclure le tout, une goutte perla son museau. Elle fut succédée d’une flopée d’autre, puis de dizaine par secondes. Les gouttelettes devinrent rapidement une pluie diluvienne. Ace sauta avec grâce de son rocher, lançant un bref regard à son convive. Puis d’une voix qui se voulait sociable, il souffla : « Je te conseilles de me suivre. A moins que tu veuilles finir trempé jusqu’au os. »
Puis, sans même faire gaffe gaffe si Despotique Harmonie le suivait, ombre ondulant dans les ténèbres, il l’éloigna légèrement de ce lieu boueux. Il trouva non loin un chêne à la teinte encore plus sombre que la pénombre. Ace se coucha près du tronc. Le pelage énormément humidifié, le chat tremblota légèrement. Ces frimas n’étaient pas des plus agréables, et le matou aurait préféré de loin le climats sec de l’été. Il paraissait que les émotions variaient en fonction du temps, et le regard désagréable qu’il lançait ne faisait que confirmer les hypothèses. Au loin il vit une ectoplasme, s’approchant d’une démarche funeste. Âme Pyrogène reconnut le solitaire, dont les traits devenaient de moins en moins flous au fil de sa marche. Il attendit qu’il soit le plus près possible pour souffler au mâle : «-Bon, c’est pas pour faire les rabats-joies, mais as-tu des hypothèses d’ou se trouve ton frère ? Car c’est pas en tournant sans but que je pourrais t’aider.»
Il ne rajouta pas le fait qu’il trouvait l’idée de se venger totalement puérile. Mais il ne savait pas quelle émotion on ressentait lors d’une trahison. Pour le moment... Ace n’avait également pas demandé quel était le motif. Il s’en fichait. C’était ses affaires, mais le matou avait tout de même envie d’apporter de l’aide au pseudo inconnu. Pourquoi ? Sa raison était tout aussi mystérieuse que les ténèbres. Mais une chose était sûre, son but n’était en aucun cas malsain.
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Mar 12 Oct - 19:37
Une goutte s'écrasa sur la rétine du jeune matou, lui arrachant un feulement où se mêlait douleur et surprise. Ses nerfs optiques s'activèrent, envoyant un signal d'alerte à son cortex, qui lança aussitôt un appel pour soulager la douleur. Une larme roula, silencieuse, sur le doux pelage qui recouvrait le museau du félin. Agacé, ce dernier secoua la tête. Ce fut précisément ce moment-là que choisit la jumelle de sa tortionnaire pour venir frapper le bout de son nez. Surpris, il éternua, cependant qu'une myriade de petites gouttes d'eau argentées se précipiter à la suite de leurs éclaireuses, telle une armée de parachutiste se lançant à la conquête de la Terre. La réaction d'Âme Pyrogène ne lui avait pas échappée, mais il était bien trop occupé à se frotter le visage pour se préoccuper de son interlocuteur.
« Je te conseilles de me suivre. A moins que tu veuilles finir trempé jusqu’au os. »
Un léger sourire flotta sur les lèvres minces de l'ancien adepte. Ace s'éloignait déjà, sans attendre la moindre réponse de sa part ; las, il ne se leurrait pas sur les intentions du jeune chat. Le guerrier du Clan de l'Ombre était suffisamment intelligent – ou suffisamment méfiant – pour savoir que Despotique Harmonie représentait un danger potentiel. Ce qui ne l'empêchait pas, malgré son air légèrement pompeux, de se montrer aimable et ouvert. Une attitude tout ce qui l'y a de plus polie, mais qui, il en aurait mis sa patte à couper, n'était pas uniquement ce qu'elle semblait vouloir paraître. Néanmoins, il lui emboita le pas, comptant sur son ouïe et son odorat pour l'aider à se repérer dans le dédale formé par les marécages. Ace avait depuis longtemps disparu dans l'obscurité, sa fourrure sombre se fondant parfaitement avec le paysage, mais il ne lui vint pas à l'esprit l'idée de paniquer. Il était assez grand pour se débrouiller tout seul, et, de toute façon, doutait que le lascar puisse lui être d'une grande utilité dans sa quête. Il suivit toutefois sa piste, guidé cette fois non pas par l'esprit de vengeance, mais par un sentiment plus noble – du moins, plus « sain » : la curiosité. Ainsi retrouva-t-il Ace, tranquillement allongé à l'abri d'un arbre, le pelage dégoulinant, un sourire mi-figue mi-raisin éclairant son visage. Un éclair illumina le ciel, faisant brusquement danser mille ombres autour des deux félins. Despotique Harmonie se hâta de rejoindre son congénère, frissonnant légèrement sous les assauts du froid. Ses poils, collés à son corps par la pluie, lui donnait un air chétif et maladif, et ses yeux étincelaient comme deux brilles d'ambres au milieu de son visage. Il s'ébroua vivement avant de se mettre à son tour au couvert du feuillage.
«Bon, c’est pas pour faire les rabats-joies, mais as-tu des hypothèses d’où se trouve ton frère ? Car c’est pas en tournant sans but que je pourrais t’aider.»
Malgré le ton ironique employé, Despotique Harmonie fut touché par ce geste de solidarité. Après tout, Ace ne le connaissait pas, et rien ne n'obligeait à l'aider à retrouver son frère ; surtout maintenant qu'il avait prit conscience du but de la manœuvre. Mais il faisait tout de même, et, de cela, le chat aux prunelles d'ambres lui en serait éternellement reconnaissant. Il s'assit contre le tronc de l'abre – un saule – et, les yeux fixés sur la rafale de pluie s'abattant sur la forêt, laissa tomber :
-Tu veux vraiment savoir ? Je n'ai pas la moindre idée d'où il pourrait se trouver. Je me dis juste que, si je suis arrivé jusqu'ici, peut-être que lui aussi. Honnêtement, je ne suis même pas sûr qu'il soit encore en vie. La dernière fois que je l'ai vu, il avait cinq mois, et abusait ma mère en lui faisant croire que j'étais mort, écrasé par une voiture – alors que je n'étais qu'à un mètre d'elle. Je ne sais même plus à quoi il ressemble, et ce n'est qu'il y a quelques mois que je me suis souvenu de son nom. Mais je suis au moins sûr d'une chose.
Le regard de Despotique Harmonie se durcit, et il retroussa les babines dans un geste de folie meurtrière :
-C'est que je ne trouverais pas la paix tant que je ne l'aurai pas tué.
Despotique Harmonie As des Chats
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Sujet: Re: . Sous les Nuances du Crépuscule [L] Sam 6 Nov - 14:27
[ Désolé de la réponse brève, j'ai énormément de RP à rattraper après mes vacs...]
« -Tu veux vraiment savoir ? Je n'ai pas la moindre idée d'où il pourrait se trouver. Je me dis juste que, si je suis arrivé jusqu'ici, peut-être que lui aussi. Honnêtement, je ne suis même pas sûr qu'il soit encore en vie. La dernière fois que je l'ai vu, il avait cinq mois, et abusait ma mère en lui faisant croire que j'étais mort, écrasé par une voiture – alors que je n'étais qu'à un mètre d'elle. Je ne sais même plus à quoi il ressemble, et ce n'est qu'il y a quelques mois que je me suis souvenu de son nom. Mais je suis au moins sûr d'une chose. »
Âme pyrogène écoutait méticuleusement le solitaire. Autant être aimable, vu que le guerrier de l’Ombre ne comptait pas le lâcher de si tôt. Dans ses pensées traversa même le mot ami. Pour le moment Despotique Harmonie n’était qu’une brève connaissance. Mais peu être que son affection pour lui pourrait être en ascension. Avoir des affinités de tout genre ne pouvait pas causer de malus. Il eut également un excès de compassion en imaginant le petit greffier, abandonné et timoré, à cause d’une simple flopée de mot de son propre fraternel. Dans ce cas, la vengeance était si puérile ? Oui et non. Après un bref temps, le mâle reprit le flot de ses paroles :
« -C'est que je ne trouverais pas la paix tant que je ne l'aurai pas tué. »
Ace se contenta de hocher la tête. Ils étaient mal barrés. Pendant un moment, il fixa les maxillaires blafardes de son invité. Le convive était perdu dans ses propres courroux.
« -Tu devrais commencer par aller voir aux Assemblées claniques deux ou trois fois, histoire que tout les guerriers se montrent au moins une fois. Si tu ne le reconnais pas, et que tu ne trouve pas une odeur semblable à la tienne, cela m’étonnerait fortement qu’il soit dans la forêt. Ou au pire, je t’accompagnerais avec plaisir dans ces horizons. Il parait que l’on est plus fort à deux. Mais je ne passerais pas ma vie à rôder, il y a des individus qui m’attendent au clan de l‘Ombre… »
Il laissa sa place en suspend, fixant avec malice Despotique Harmonie. Puis d’une voix tranchante il dit :
« -Si cela te convient évidemment. Il y a également des chats qui préfère être seuls. J’en faisais partie avant de trouver ma vision de l’utopie… »
Ace cessa définitivement de parler, devenant à la fois de marbre et sympathique. Bien que sa méfiance était constante, le matou s’était environ stabilisé.
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