Une nouvelle guerre [Libre]

[Ce topic est libre, mais ouvert aux autres Spartiates de préférence ;) ]


Il faisait nuit à ce moment là. Une nuit éclairée flaiblement par un minuscule croissant de lune. Mais malgré cette chiche lueur, les étoiles ne faisaient que balbutier à côté, rendues d'autant plus insignifiantes par les nuages qui les cachaient souvent. Trop souvent pour qu'on prête vraiment attention à leur présence.

La lumière argentée se reflettais sur les pierres du Dernier Soupir, lui donnant un air encore plus effrayant que d'habitude. Seul les suicidaires s'y rendaient pour mourir. Enfin, si on ne compte que les non-Spartiates. Car justement, une Spartiate serpentait entre d'énormes blocs pour atteindre la falaise. Aucune once de peur face au paysage terrifiant qui l'entourait. Pas un seul sursaut quand de sinistres bruits résonnaient entre les rochers. Non, juste une tranquille assurance. Et une certitude donnée par la vue de cette femelle : mieux valait l'éviter à tout pris. Parfaite caricature des vilains méchants des contes que les chatons connaissent par coeur, elle avait un regard cruel, les griffes sorties tandis que le sang qu'elle n'avait pas pris la peine d'écouler glissait de sa mâchoire. Non, vraiment, elle ne donnait pas envie qu'on l'approche.

Epsilon se lécha les babines avec délice. Hum, quoi de plus agréable que le goût du sang d'une proie apeurée? Mais le mieux restait de tuer des chats, car elle ne parlait pas le language de son gibier, ce qui était fort regretable. Tel un fantôme vampire, elle sorti alors de l'ombre. Un éclat argenté se pris dans sa fourrure rougie de sang pour repartir autour d'elle pendant que d'autres suivaient le même chemin, augmentant encore l'apparence dangereuse et effrayante de la femelle. Si jeune, et si impitoyable, si forte...

Le motif de sa venue ici était simple. Elle aimait ce paysage désolé, où flottait l'odeur de la mort. Mais elle appréciait moins de descendre auprès des cadavres. Cela la vexait de se retrouver auprès de corps qu'elle n'avait pas tué elle-même et dont il n'y avait plus rien à tirer. Par contre, avec un peu de chance, elle rencontrerai un suicidaire. L'annonce avait fini par filtrer un peu dans les clans de pseudos chats qu'ils étaient sur les terres d'une des tribus les plus puissantes et sanguinaires du monde. Du moins, c'était le moins de vue d'Epsi. Et quelques félins avaient choisi de se suicider, de peur, après ce qu'on leur avait raconter sur eux. La chatte gonfla le poitrail, sûr d'elle et fière de la réputation des Spartiates. Les clans pouvaient bien trembler, ils ne savaient encore rien de la peur!

Epsilon aperçut alors un autre Spartiate non loin d'elle, en train de fixer le fond de l'abîme. Elle reconnu en un clin d'oeil la fourrure sale du félin. Chi.

Aussitôt, un rictus amusé se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle s'approchait du mâle. Elle savait qu'il ne régissait jamais, et il était un des rares chats encore en vie alors qu'elle détestait qu'on se montre indifférent à ces propos. Après tout, c'était un camarade sadique, donc ça passait. Plus ou moins. Mais elle approchais quand même avec l'intention de railler son pelage négligé. Quand on vous dit qu'Epsi est insensible et sadique, ce n'est pas une image, c'est la totale réalité.

- Tu sais, à force d'avoir une fourrure pareille, tu vas finir par te tuer tout seul! Jeta-t-elle avec un sourire mauvais, comme on lui en voyait souvent. Il paraît que dans certains cas, ça peut tuer! Ou alors ça aiderait une de tes victimes. Imagine un peu qu'on t'arrache une partie de la peau pendant une bataille! Enfin, tu es peut-être sado-maso, alors ça ne te gênerais pas...

Non, fait exceptionnel, Epsi n'était pas sado-maso, juste sadique. Avec tout ses défauts et sa cruauté, on aurait pu s'y attendre, mais elle n'aimait pas trop souffrir. Avec son enfance, elle y était habituée, c'est tout. Non, vraiment, elle préférait faire souffrir les autres. C'était nettement mieux, et plus distrayant, parce que se torturer soi-même... Et puis, avec la torture, quand on est lancé, difficile de s'arrêter, donc se serait un coup à mourir. Et mourir si jeune, alors qu'elle n'était qu'à ses débuts dans l'art Sadique, se serait regretable...

En effet, comparé à la stature massive de Chi, Epsilon paraissait bien frêle. Déjà, à côté de n'importe quel félin normal, elle paraissait un peu frêle et, si on y regardait de plus près, un poil plus petite. Mais cela ne l'avait jamais gênée dans ses combats, au contraire. Et les rares imbéciles à l'avoir sous-estimer à cause de ça l'avaient payé de leur vie, le plus souvent.

Et Chi connaissait bien Epsi, car en effet, son rire ne la laissa pas indifférente. D'habitude, quand elle raillait quelqu'un, il répliquait, et si il n'avait pas le malheur de faire selon ses attentes, il en subissait les conséquences et le payait en litres de sang. La femelle pseudo-blanche était en général un poil plus patiente pour les Spartiates, mais là, elle s'ennuyait. Elle n'avait mené aucune torture sur un félin depuis assez longtemps pour que cela lui manque, et elle n'avait pas encore l'autorisation d'attaquer les félins de clan. Oh, évidemment, elle pouvait facilement ne pas obéir aux ordre de "son" chef, mais elle préférait quand même l'effet de surprise à plusieurs. Alors elle attendait. Mais cette attente la rendait d'autant moins patiente et, ces derniers temps, chaque rencontre avec un Spartiate avait donné un combat, et quelques fois, c'était un corps mort qu'elle laissait derrière elle. Alors il n'y avait aucune raison qu'elle garde son calme pour Chi, Spartiates ou pas. Soudain, son regard doré s'alluma de flammes infernales tandis que tout son corps se préparait à l'assaut en même temps qu'elle sautant sur son adversaire. Crocs sortis, feulement, griffes pointées vers l'avant, fourrure hérissée, oreilles repliées contre son crâne, elle attaqua.

Mais Epsilon n'était pas idiote au point de se laisser emporter comme ça. Une attaque pareille, surtout contre un félin qui la connaissait un minimum, avait de grandes chances, voir la totalité des chances, d'échouer. Alors, au dernier moment, alors qu'elle était en l'air et visait la tête, elle baissa les pattes en un mouvement vif pour s'appuyer sur le sol et changer ainsi sa trajectoire.

Maintenant, son but était de faucher les pattes de son adversaire en frappant à un endroit tactique : douloureux, et, en général, après un coup à cet endroit, l'ennemi relâchait sans s'en rendre compte la force mise dans la préparation du choc. et il tombait alors sans problème. Une technique qu'elle avait souvent utilisée avant d'atterir chez les Spartiates. une technique qui avait quasiment toujours porté ses fruits.

Epsilon se figea en voyant arriver Êta. Et, comme elle s'y attendait, ce dernier leur demanda de se séparer. Elle feula, déçue. Si ils ne voulaient pas qu'elle fasse un massacre parmis les Spartiates, il y avait intérêt à vite passer à l'action!

-J'aurais bien aimer vous voir vous entretuer, mais le réglo interdit les baguarres intestinales si ce n'est pas pour amuser ses supérieurs. Pigé les andouilles?

La femelle blanche allait répliquer, les yeux brûlant de haine, lorsqu'un nouveau venu fit son apparition. Upsilon. Epsi était dans le groupe depuis trop peu de temps pour connaître le caractère de chacun, ausssi n'avait-elle pas particulièrement de préférences. Et sûrement pas d'amis. Elle savait juste qu'elle détestait les meneurs.

-Tiens, on s’est tous donnés rendez-vous ici ou c’est la faim qui vous à fait sortir? Enfin pour ma part j'suis là pour voir un magnifique spectacle! Mais bon il va faloir que j'attende un petit peu...

La chatte se rassis, les oreilles toujours en arrières, ses griffes étincelants toujours à la faible lumière de la lune. Le crissement de ses crocs contre la pierre résonna longtemps. Puis le nom du lieu où elle se trouvait se pointa dans l'esprit de la chatte avant qu'elle ne devienne incontrôlable. Le Dernier Soupir. Un endroit pourtant idéal pour donner la mort. Mais non. La brise lui promettait du sang. Bientôt. Beaucoup de sang.

Alors, pour la première fois de sa vie, la femelle fit preuve de patience. Sa,s trop savoir pourquoi. Elle se fichait un peu des Spartiates, qu'ils soient aussi sanguinaires ou pas, et elle se sentait capable de s'occuper des clans seule. Mais sa famille lui avait appris à torturer en communauté, alors... Pourquoi pas? Mais l'attitude d'Epsilon restait claire, même si elle ne dit rien : "Le prochain qui se risque à me contrarier, il se retrouve avec la gorge ouverte avant d'avoir fini de parler, compris?"

Epsilon sentait que sa patience - déjà très petite - allait s'épuiser dans les secondes à venir si tous le monde continuait de la railler comme ça. Mais elle savait aussi qu'une simple bataille comme ça ruinerait ses chances de participer aux combats contre les pseudos-chats. Et Chi semblait du même avis.

Je pense que Êta a raison. Epsilon, je suppose que comme moi, tu préfères dépenser ton énergie en participant à la bataille à venir, plutôt que dans un combat singulier stupide.

Même si la femelle blanche savait que le mâle avait raison, et qu'elle était d'accord avec lui en plus, elle ne put s'empêcher de feuler, furieuse.

- Bien sûr, mais elle ne viens pas cette bataille! Qu'est-ce qu'on attend pour les réduire en charpie?

Dans sa colère, la Spartiate remarqua la tentative de départ de Chi arrêté par un autre félin, mais elle n'y accordait aucun intérêt. Elle avait les yeux plongés dans ceux de Êta. Lui qui se pensait être le chef parmis eux, il devait être au courant! En tout cas, il avait intérêt si il voulait qu'Epsilon se calme!

Epsilon suivit la dispute avec un rictus amusé, mais elle fut déçue de voir l'affrontement se terminer si vite. Tant pis. Là-dessus, personne n'osa s'en aller, de peur de passer pour lâche. La femelle se désintéressa donc des deix animaux et elle poussa tout bas un feulement énervé. Elle aussi, comme Chi, sentait le moment arriver, mais contrairement à lui, elle était loin d'être patiente.

La Spartiate bondit sur un rocher en surplomb, juste à côté du vide. En le regardant sur le côté, on pouvait même croire qu'il alait basculer dans le vide, et Epsi savait que son perchoir pouvait très bien se décoller de la falaise pour terminer son voyage en bas. Mais elle n'avait absolument pas peur, comme elle n'avait pas peur du gouffre qui s'ouvrait devant elle, d'où venait une odeur de mort qui la ravissait. Mais celle de la charogne lui déplaisait. Enervée, la chatte s'allongea sur la roche tiède. Elle savait avoir des réflexes suffisants pour fuir en cas de danger, et même en tourant le dos aux autres, ses oreilles étaient tournées derrière elles pour suivre ce qui se passait. De toute façon, même si elle n'était entré que recemment dans le groupe, la plupart des félins la connaissaient assez bien pour savoir qu'il valalitmieux éviter de l'attaquer. Ensuite, vu ce qui avait failli se produire un peu avant, personne n'aurait envie de risquer d'être privé de la bataille contre les pseudos-chats et pour finir, un assaut lancé si près du vide serait plus dangereux qu'autre chose.