Now, it's nothing but flowers ϟ esprit du loup

blackmoon ϟ now, it's nothing but flowers ϟ wolfspirit

A quand remontait la dernière fois que j'avais été aussi loin du camp ? A des lunes, peut-être plus. Ma fougue d'antan n'avait pas disparu, je n'étais pas vieille, je n'avais pas de rhumatismes. Non, j'étais juste une grosse chatte paresseuse. Mes moustaches frémirent et je me mis à courir afin de retrouver ces sensations qui m'avait trop longtemps manquées.

Sentir le vent faire onduler ma fourrure, les odeurs assaillirent mon museau, mes pattes fouler le sol moelleux de la lande. Trop de jours étaient passés ou je n'avais fait que patrouiller et chasser. La vrai liberté c'était juste de courir ainsi, les oreilles rabattue sur la tête, le pelage hérissé et les yeux brillants d'excitation. Bon sang ce que ça m'avait manqué.

Je descendais finalement de ralentir ma course folle afin d'éviter de percuter quelqu'un. Je me situais non loin du paradis floral et les dernières fois ou je m'y étais rendue je n'étais jamais seule. Cet endroit fourmillait d'activités félines, je devais donc être prudente. Me brouiller avec un ombreux était bien la dernière chose que je voulais, une fois m'avais suffit.

Je reniflais une jonquille, appréciant la douce senteur qui s'élevait dans les airs avant de dresser les oreilles. Mon dernier repas remontait à la veille et le soleil avait presque atteint son zénith, inutile donc de préciser que j'étais affamée. A l’affût, je finis pas repérer une souris cendrée qui s’apprêtait à filer avec un grain entre les pattes. Tapis sur le sol, je me préparais à bondir...

En ouvrant les yeux ce matin, j'avais aperçu le museau noir de Petit Charbon qui avait immédiatement disparu dans l'air. Je m'était levée en étouffant un bâillement et m'étais étirée, avant de sortir de ma tanière. Je crois que rien ne m'enchantais plus que ce beau soleil, et le calme qui semblait régner sur la forêt, en ce moment. Du moins, sur notre clan. J'étais allé m'enquérir auprès du lieutenant, voir s'il n'y avait pas besoin de moi pour une patrouille ou une expédition de chasse. Finalement, n'ayant pas besoin de mes services dans l'immédiat, j'étais allé saluer mon frère avant de sortir du camp.

Je laissais mes pattes me guider en discutant distraitement (et discrètement) avec mon frère défunt, parlant de tout et de rien... Et particulièrement de rien, en fait. Au bout d'un certains temps, alors que je m'approchais du Paradis Florale, je cessai tout simplement de parler ; je n'avais décemment pas envie que l'on m'entende faire la discussion à un fantôme, et tant pis pour ledit « fantôme » si ça ne lui plaisait pas. Me glissant entre les planques de la barrières en bois, mon museau fut immédiatement contenté par le parfum singulier des lieux. Cette douce odeur qui emplissait mes narines me ravissait à un point inimaginable ; et c'est certainement pour cela que j'étais venue ici sans m'en rendre compte.

Avançant lentement entre les herbes, je sentais le vent jouer avec mon pelage immaculé. Vent qui m'apporta l'odeur d'un petit rongeur. Je m'appliquais à repérer sa position, jusqu'à ce qu'avec son odeur, la brise m'apporte celle d'un chat du Vent. Je m'aplatie contre le sol, un sourire amusé naissant sur mes babines. Je n'avais nullement envie de me chamailler avec cet autre chat, et je n'avais aucune idée hostiles contre lui. Mais l'idée d'un petit challenge entre lui et moi, là, tout de suite, m’emplis d'excitation. J'avançais lentement et, sans prévenir, sautais sur le rongeur, tout en me demandant où se cacher le félin à qui je venais certainement de piquer la proie.

Fléchissant les muscles je balançais tout mon poids sur l'arrière de mon corps afin de tuer le rongeur d'un unique coup. Et alors que j'allais attraper mon petit déjeuner un matou se laissa tomber sur sa proie et l'acheva devant mes yeux exorbités. Est-ce qu'il vient sérieusement de me piquer mon gibier sous mon museau ? Il faut croire que oui. Je ne l'avais pas vu venir et encore moins sentit. Le vent ne jouais pas en ma faveur par malchance.

Je me redressais, essayant de garder un air digne malgré la profonde humiliation dont je venais de faire preuve. Il faut croire que mon paisible quotidien avait enrayé mes superbes réflexes de chasseresse. Les moustaches frémissantes je m'assis face à l'inconnu. Enfin l'inconnue plutôt. Elle était plus jeune que moi et avait une belle fourrure blanche. Autant dire qu'elle se fondait complètement dans ce paysage de pâquerettes et de marguerites. Étais-je vraiment en train de me chercher des excuses ?

Cette fois-ci je me déridais et décidais de mettre cette petite broutille de côté. Reprenant mon air paisible habituel, le lançais un sourire amusé à la chatte qui me faisait face. J'inclinais un instant la tête sur le côté comme pour reconnaître ma pitoyable défaite avant de lancer un faible ronronnement pour lui montrer que je ne lui en voulais pas. L'endroit regorgeait de gibier j'aurais bien le temps de me trouver une autre proie d'ici là fin de la matinée, je n'étais pas impotente au point de me faire piquer toutes mes cibles, non plus.

- Belle prise, miaulais-je en souriant gaiement.

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