Entrainement -1 Sphère. [P.Argenté]

Je dormais encore. Dans la profondeur de mes rêves. J’aimais dormir. Le tourbillon des toutes mes émotions se reflète dans mes gestes pendant la sieste.

Le ciel inondait le lac. Quel Lac ? Une infinie bleuté contenant des vagues, des vagues aux bouts blancs. Mon cœur se serra. Un parfum de sel venait se faufiler dans mes narines. Le jour de la Grand Joie approchait. L’eau veniat me lécher les pattes. J’aimais ce sentiment. Peut être car je suis du Clan de la Rivière ? L’eau ne me fait pas peur. J’étais là. Sur le sable chaud s’enfonçant dans mes poils, comme des sables mouvants. Le ciel était bleu clair, un bleu pétillant, un bleu vie. Le lac, qui était une mer, se reflétait dans le ciel, ou était ce l’inverse ?
Je n’en sais point rien. Le jour continuait d’avancer. Moi, je restais là. Accrochée au sol. Serrant les griffes pour ne pas tomber à la renverse. L’eau montait un peu. Rien de très vilain. Je leva la truffe, essaya avec mal de sortir ma patte grise coincée dans le sable. Je tirais, tirais... Tirais de plus belle ! Mais rien ne fut. Je restais coincée dans ce sable caramel coulant. Plus le soleil s’élevait, plus j’avais chaud. Le sel me grattait. Je ne pouvais toujours pas bouger. J’étais de glace dans ce désert sablonneux. Le niveau de la mer monté de plus en plus. Le soleil me brûlait les yeux. J’avis des crampes dans tout mon corps. Je relâchai mes muscles. Je restais accrochée. Je me rendis soudain compte, la mer montait, elle me léchouillait désormais les flancs. Les petites vaguelettes montaient sur mon dos argenté. Je resserrais les griffes. Je levai la truffe. Je ne voulais pas mourir noyé. Je voulais tirer sur mes pattes. Je voulais les arracher du sable chaud. Mais rien ne fut. Le sors m’avait destiné un mort macabre. Mourir sous l’eau. La respiration coupée. Le sel te bouffant petit à petit. L’eau était désormais arrivée à ma nuque. J’étais toujours coincée. Le soleil me faisait crâmer sous l’eau, j’étais en train de mourir. L’eau montait, montait, me prenait mon corps. Je devenais folle, suffoquant... Mes poumons enveloppés par l’eau. Le sel rentrait pas ma bouche contre ma volonté. Je me pinçai les lèvres. Ma bouche était sous l’eau...
Je pris plusieurs bouffées d’air très rapides. La mer me léchait la truffe. Le soleil s’était comme éteint. Je ne sentais plus ses rayons brûlants sur mon dos. Il s’était comme stoppé pour voir mon agonie. Je restais là. Je ne pouvais pas faire autrement. J’essayai pour la dernière fois de me dégager... Sans succès. L’eau me rentrait pas la truffe. Je m’étira, sortit la truffe de l’eau et empli mes poumons d’air. Je me relaissais tomber. Tout mon corps était submergé par cette immensité bleue. J’entendais les clapotis sous l’eau. Les yeux fermés, je me laissais emporté par la mort. Je perdis peu à peu le contrôle de mon corps. Ne pouvant plus bouger les pattes, la queue, le cou, la tête... Mon esprit se noya avec moi. Je sentis un froid glacial m’envahir. E vit une lumière blanche. Je ne me souvenais plus de la réalité. ¨Pour moi, je ne reverrais plus jamais mon clan...

J’ouvris les yeux, une goutte de sueur dégoulina de ma tête grise. Je respirais avec un rythme saccadé. Ma mousse était humide.

Ce n’était qu’un rêve.

Murmurais-je.

Je me releva, je me surpris à pouvoir re-bouger mes pattes, je fis rentrer et sortir mes griffes, quel agréable sensation que le contrôle. J’humais l’air. Plus de seul, plus d’eau salée, plus de sable chaud et plus de soleil douloureux. J’étais donc debout, sur mes quatre pattes. Mon pelage argenté était tout emmêlé. Je décidai de sortir de la tanière pour prévoir une toilette divine. Je sortis donc. Slalomant entre les couchettes, j’atteignis la sortie. Une fine lumière me fit fermer les yeux. Je sanglotais de peur de revoir le soleil me brûler mon corps si beau. Je r’ouvris les yeux. Je soupirais de joie. Dans le ciel, là haut n’était présent qu’un petit soleil me réchauffant la fourrure. Je scrutai le camp. Aujourd’hui il me semblait que je devais m’entraîner... Donc je cherchai mon mentor du coin de l’œil. Personne. Sûrement en patrouille ? Chasse ? Bref. Inconnu au bataillon. Je me dirigeai vers un endroit à l’ombre. Trop de soleil pour aujourd’hui. Je marchais doucement, mais élégamment. J’étais ravie de pouvoir martyrisait quelqu’un aujourd’hui. J’allais m’éclater. J’atteignis mon endroit prévu. Je m’allongeai. Je ne voulais pas dormir. Juste me détendre après cette nuit assez spéciale....

Ce rêve me resta toujours en tête. Un vraiment très drôle de rêve. Je n’arrivais plus à me concentrer sans y penser. J’avais un peu peur... Encore heureux que un petit brin de soleil, chaud mais doux, qui me fit revenir sur Terre. Brrr. Quel était ce petit vent soudain qui vint me rebrousser le poil ? Une petit brise toute froide.. Et vraiment pas agréable.
Je sentis soudain l’odeur féline de mon mentor. Emeraude Royale. Je ne l’aimais pas, lui déjà.
En fait je ne pouvais supporter « les mentors ». Ils donnent toujours des ordres, enfin c’est le « Job » mais bon. Il vint donc me voir..

-Allez, lève-toi, on va commencer dès maintenant!.

La preuve. Encore un ordre prononçait en plus. Je voulais pas franchement me lever mais bon.
Je levai mon corps de déesse, le soulevai de cette terre froide malgré le soleil, et suivis mon mentor. Nous traversions le camps et passions devant quelques tanière. Une fois en dessous de la sortie, je me mit à la hauteur de mon mentor. Je n'allais pas me laisser traiter de vulgaire novice...
Nous fîmes donc le chemin côtes à côtes. Je retenais son odeur pendant le trajet pour un futur jeu de piste...
J'eu l’impression que ce trajet était très long, long, très très long...
La forêt n'avait vraiment plus de secrets pour moi, je la connaissais, je l'aimais, je la parcourais...
J'allais prendre plaisir à martyriser mon "mentor" ..
Je ricanais.
Mes pattes touchèrent le sol une fois après l'autre, doucement, une rythme agréable à écouter, un léger boum, puis un bam...
J'aimais ce rythme, mes pattes grises volaient sur l'herbe et les feuilles. Mes griffes se plantaient dans l’humus frais. La senteur de la terre dénudée flottait délicatement dans l'air. Les petites brises de vent me chatouillaient le pelage, et je continuais ce chemin avec ma victime prochaine.
Suivant ses pas, j'étais seule avec mes pensées destructrices.