Ma première faute... [PV Sankara/Petite Nuance]

Sa course était éffrénée. Ses pattes ne touchaient même plus le sol. Elle volait. Le vent glacial pénétrait entre ses poils argentés. Elle était libre. Tellement libre, que rien ne pouvait l'arrêter, rien. Rien. Vraiment rien. Même pas le plus large ruisseau, même pas la plus haute des montagnes, même pas la plus longue prairie. Elle était lançée. Comme envolée. Elle accéléra, sentant ses pattes martelant le sol dans un doux bruit de piétinement. Elle foulait le sol rageusement, comme ci courire pouvait la sauver. Comme si courir pouvait l'aider à mieux vivre. A supporter toutes les choses horribles que nous réserve la vie. Oui, elle voulait vivre. Se réveiler le matin, avec l'envie de vivre. Se coucher le soir, avec toujours cette envie de vivre. Vivre, toujours vivre. Faire partager sa passion de vie. Elle en était folle de sa vie. Folle de la vie elle même. Oh oui, elle n'aimait que ça. Vivre. Vivre à en perdre haleine. Vivre follement. Vivre en aimant. Vivre comme elle le voulait.

Petite Nuance se réveilla en sursaut. Son pelage était hérissé, ses pupilles dilatées. Elle était collée au ventre laiteux et chaud de la reine brune qui la prenait en charge. Elle seleva doucement, essayant de ne pas réveiller sa mère adoptive et les autres chatons. La lumière du jour l'aveugla lorsqu'elle déboucha dans la clairière principale. Le soleil était déjà bien haut. La chatonne s'avança lentement, prenant précaution de placer ses pattes correctement pour ne pas s'emmêler. D'autres chats étaient déjà dehors, quelques guerriers faisaient mutuellement leurs toilettes tandis qu'un groupe d'apprentis dévorait des pièces de gibier. Son poil argenté luit sous les puissants rayons de l'astre roi. Elle croisa le regard d'un autre chaton. Elle 'sapprocha quand il lui adressa la parole.

- Rien. J'ai pas le droit ?

Petite Nuance.

Écoute. Ton cœur bat bien derrière toute cette fourrure.



Pensées On.

Petite Nuance.

Espèce d'arrogant, remballe ta vantardise.



C'est vrai que son baptême se laisser tarder. On lui avait promis qu'elle s'appellerait Nuange Nuancé dans la lune qui suivait. Et pourtant, elle attendait. Toujours, encore. Son mentor devait être Eclipse Lunaire, la chatte qu'elle avait rencontré une fois au camps. Elle était le mentor dont tous rêvaient. Attentive, elle l'avait écouté durant quelques minutes. Patiente, elle avait attendue que la chatonne ne cesse de parler pour s'y mettre à son tour. Petite Nuance le savait, Eclipse Lunaire lui transmettrait parfaitement son savoir. Encore faudrait-il qu'on la baptise. Elle s'imaginait parfois, en rêve, en train de lécher l'épaule de son chef et d'observerson mentor qui aurait les prunelles brillantes de fierté. Elle entendait déjà tous les chats du clan clamer son nom. Tous ces coeurs comptant sur elle pour la relève du clan de l'Ombre. Elle était la suite, il fallait qu'elle soit à la hauteur. Elle s'imaginait guerrière, courant sur ces teres qu'elle aiamait tant, ces terres natales. Ces terres qu'elle désirait découvrir, explorer chaque parcelle. Courir avec ses amis, autres guerriers. Réussir à se faire féliciter pour le nombre de proies rapportées. Elle avait tellement hâte. De rentrer dans le monde des adultes.

Mais si tu as six lunes, pourquoi as-tu toujours ton nom de chaton ?

Qu'il était lourd lui. Pourquoi s'entêtait il à lui poser tant de questions ? Il n'était pas apprenti à sa connaissance ? Alors ils étaient au même rang. Egaux. Aucunes différences donc Petit croc n'avait en aucun cas le droit de se mettre en avant comme il faisait. Petite Nuance montra les crocs. Elle sortit ses griffes et lança une patte en avant, mimant une attaque. Ses prunelles grises lançaient des éclairs.

- J'attend mon baptême, le rouquin !

Petite Nuance.

On a la chance ou on l'a pas.





-- Serais-tu assez... gentille... pour m'expliquer ce qu'est un baptême?


La chatonne argentée eu une soudaine envie de réduire ce matou en bouillie. Pourquoi voulait-il sans cesses la mettre à l'épreuve ? La considérer comme une moins que rien ? Comme une plus faible que lui ? Certes, il était apprenti mais rien ne montrait que la chatonne grise ne pouvait pas l'assomer en deux trois coups de patte. Ils allaient être baptisés en même temps, c'était sûr. Alors pourquoi ce Petit Croc se croyait indestructible ? Pensait-il être supérieur aux autres ? Ce chaton lui rappelait cette Petite Moustache, cette chatonne si arrogante. Oh non pitié, Nuance ne voulait plus en entendre parler. Ses pensées vagabondèrent quelques instants vers cette chatonne, qui il fut un temps, fut son amie. Elles ne se quittaient pas d'une semelle, jouaient ensemble tous les jours. On les appelaient les inséparables. On ne voayit jamais l'une sans l'autre. Seulement, un jour, Petite Moustache l'avait trahie. Et ça, ça lui était resté toute sa vie.

Flash Back

L'aurore s'éteignait lentement, le soleil éclairait la clairière du clan de l'Ombre. Petite Nuance déboucha de la pouponnière. Âgée de 2 lunes, elle n'était pas plus haute qu'un gros mulot. Son poil était encore tout duveteux, tout gris. Elle jeta un regard circulaire sur la coure et remarqua un groupe de petits chats réunis. Elle s'approcha à pas feutrés. Là, elle vit son amie, Petite Moustache. Lorsqu'elle pénétra dans le cercle de chatons, des dizaines d'yeux la fixèrent. Puis, dans un éclat commun, les chatons rièrent. Petite Nuance sentit sa peau la brûler, quoi, n'étaient-ils pas en train de se moque d'elle, là devant tout le monde ? La grisette avait lançé un regard hargneux à tout ceux qui riait. Sachant bien que c'était inutile, rien ne semblait vouloir arrêter ou même susprendre leur éclat de rire . Elle lança d'une voix claire, remplie de honte et decolère :

- Quoi ? Qu'est-ce-qu'il y a ?

Petite Moustache, le sourire au lèvres s'était avançée, à ses côtés, un chaton, massif et ténébreux avait lançé :

- Petite Moustache nous a di_t que tu n'avais pas de mère ! Tu m'étonnes, qui voudrait d'un chaton si laid !

Petite Nuance n'oubliera jamais les regards moqueurs, la fouillant ouvertement. Elle s'était élançée vers la pouponnière, voulant échapper aux rires furieux qui faisait échos dans sa tête. Depuis, les rires ne l'ont pas quittés. Ils hantent son esprits comme une balle de tennis qui rebondirait à l'infini. A l'infini.

Fin du Flash Back

- Pff, laisse tomber le rouquin.