L'herbe ondule, comme un océan[PV Croustill']

La journée commençait bien. Le soleil me chauffait le dos malgré la fraîcheur de l'hiver. La plaine semblait renvoyer l'éclat de l'astre, donnant à la verdure un éclat doré. L'herbe m'arrivait au niveau du poitrail, me permettant de garder un peu de fraîcheur. La rosée perlait à chaque plante. Je léchait les gouttelettes, quand un bruissement réveilla mon instinct de chasseur. Je m'aplatit dans un creux et aperçut un mulot, assez dodu pour la saison. Parfait. J'avançais, calmement, sans faire de bruit. Invisible et silencieux. Je m'équilibre, et une fraction de seconde calcule la trajectoire à parcourir. Je détends brusquement mes pattes arrières, et tranche la gorge du rongeur. Excellent. Je frissonna de plaisir. Les apprentis aurait leur part cette fois. Et si je pouvais en attraper quelques autres, les guerriers mangeraient également. Mon pauvre estomac grogne d'envie depuis trois jours. Tout le monde sera soulagé. Je décidait de rester ici plus de temps que prévu, après avoir eu le troisième animal. J'étais censé aller ailleurs, mais je ne souhaitait pas rater l'occasion de remplir des ventres. Les petits piaillent de faim lorsque leurs mères ne peuvent plus les allaiter, l'enthousiasme des apprentis se fait rare, et les guerriers arborent des mines maussades. On allait enfin retrouver un soupçon de bonne humeur. Je m'ébrouai et enterra mes proies. Je continuerai à chasser...Disons jusqu'à midi.

Après plusieurs heures de chasse, je décidait de me reposer au soleil. Neuf proies, c'était pas mal en hiver. J'avais mériter un quart d'heure de repos. C'est alors que je remarqua que je n'était pas seul. Un chat, ou une chatte blanc ou blanche se tenait de l'autre côté de la plaine. J'eus la désagréable impression qu'il ou elle m'observait depuis un certain n temps.

C'était si bon de se promener au soleil durant cette saison. Il faisait de moins en moins froid, donc de plus en plus chaud. Petit à petit, l'hiver disparaissait, le blanc de la neige avait laissé place au marron de la boue, le gel sur les branches avaient laissé place aux premiers bourgeons. Bien sur, la plupart des arbres restaient encore nus, mais certaines plantes allaient bientôt déjà fleurir. Le printemps était ma saison préféré. Il ne faisait pas trop froid, ni trop chaud, et la nature se portait au mieux. L'herbe était si verte, les sous-bois si colorés, le chant des oiseaux si joyeux, les arbres si feuillus, le ciel si bleu, une fois la pluie passée... Des milliers d'êtres vivants en éveil, des insectes, des arbustes, des proies venant de tous côtés.

C'était la saison durant laquelle je me sentais la moins seule. J'étais entourée d'autres vies différentes. Il m'arrivait parfois de contempler un buisson en fleur, ou d'observer une coccinelle. Cela me tenait compagnie. J'avais toujours été seule. Je n'ai jamais connu mon père, et ma mère est morte, je suis née fille unique et ne me suis jamais fait d'amis. En fait, je me suis renfermée sur moi même. C'était si difficile de venir vers les autres, de leur parler... Pourtant, je connaissais presque tous leur vie. Je passais la plupart de mon temps libre à l'entrée de ma tanière, et j'observais les autres sans même qu'ils ne s'en rendent compte. A vrai dire, je crois que j'étais inexistante à leurs yeux. Grâce à cela, j'écoutais leurs conversations, observais les regards qu'ils se lançaient les un aux autres, et devinais les futurs couples de la saison. Parfois, je fermai les yeux et m'imaginais à leur place.

J'avais 5 ans. 5 ans, c'était le temps passé seule, sans ami, sans famille, sans âme-soeur, sans apprenti. J'avais été jugée trop introvertie pour entraîner un novice. A part chasser, je n'avais pas grand chose à faire, je me sentais continuellement inutile. Alors je me promenais sur les terres libres, parfois je rendais même visite aux bipèdes, mais je ne me laissais pas approcher, et me tenais à l'écart de leurs monstres. Aujourd'hui, je me baladais sur la Plaine Noyée par le Soleil. Lorsqu'il n'y avait pas de vent, ce qui était le cas, c'était un endroit très bon. La température était douce, et l'ambiance calme. Je venais tout juste de rencontrer un autre chat, d'après son odeur, il venait du Clan de l'Ombre.

Je l'avais repéré et l'observais depuis un petit bout de temps maintenant. Comme d'habitude, il ne me voyait pas, malgré ma fourrure blanche lumineuse et mes yeux verts clair pétillants. Il était plutôt beau... Son visage avait comme la forme d'un coeur, plutôt charmant, et son pelage était bicolore, variant du blanc au roux flamboyant. De loin, j'imaginais ses yeux verts, qui s'assortiraient magnifiquement bien avec le reste de son corps. Mais mon regard ne pouvait pas percevoir ce détail, il aurait fallu qu'il se retourne.

C'était un mâle, et il avait bien du courage. Cela faisait déjà la neuvième proie qu'il attrapait, et apparemment, il s'accordait enfin une pause. Son Clan devait vraiment mourir de faim, ou bien il était vraiment déterminé à nourrir le plus de bouches possibles. Peut-être était-ce un pari ? J'avais déjà vu ça entre deux guerriers de mon Clan, une fois. C'était assez débile, mais au moins, cela avait rendu heureux quelques estomacs. Le mal que ce guerrier se donnait était plutôt émouvant, et ne me paraissait pas idiot ni inutile. Sur son visage s'affichait un air sérieux, mais satisfait de lui même, et il y avait de quoi.

Je le fixais du regard, assise au pied d'un buisson dénudé de ses feuilles, à l'opposé de la plaine. En effet ses yeux étaient vert émeraude, je pouvais à présent le voir. Je ne m'en rendis d'ailleurs pas tout de suite compte, mais cela signifiait donc qu'il s'était retourné...et qu'il me regardait ! Mon coeur fit un bond dans ma poitrine, j'aurai voulu m'enfuir aussi vite que mes pattes le pouvaient, et me réfugier n'importe où. Mais mes coussinets restèrent fixés à la terre meuble, et mon corps se figea. Je plissai les yeux et attendis une quelque conque réaction de l'autre chat. J'étais trop timide pour aller l'aborder, mais déjà il se rapprochait de moi, et mon regard n'arrivait pas à se detourner de ses beaux yeux, j'étais comme envoutée et prisonnière de ce mâle alors qu'il ne m'avait encore même pas parlé ou touchée. Le seul mouvement que fit mon corps fut un frisson. Non pas un frisson de froid déchirant l'échine, mais un doux frisson plutôt agréable. Que se passait-il en moi ?!

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[Arg je suis à la ramasse xD. Question Lignes va falloir que je pousse un peu ^^. Au fait je devrais peut-être lui donner un peu plus d'années?]

Même de là ou j'étais, à environ une centaine de longueurs de queues, je vis qu'elle était pétrifiée. De quoi ? Je fais donc aussi peur ? Il faudra qu'un jour je regarde mon reflet dans une flaque. Mais bon, j'avais moi même frissonné. Je me relevai et levai la tête. Je reniflai. Le Clan du Tonnerre. Aïe. Ça risque de chauffer. Mais, elle n'avait pas l'air méchante... Pour me rassurer, je me dis que les relations entre nos Clans ne sont pas forcément tendues. Correction : elles sont bonnes. Je décidais de m'approcher de cette demoiselle. D'après l'odeur, elle était seule. Charmé, j'humai l'air une seconde fois. Son parfum était délicat, acidulé et légèrement floral. Comme un fruit. Je m'approchait de plus en plus, et de plus en plus lentement. Je la vis de plus près. Son superbe pelage blanc immaculé luisait comme du cristal sous le soleil matinal, celui qui annonce le printemps. Je n'étais plus qu'à une vingtaine de longueurs de queue d'elle. Une abeille passa au-dessus de moi en bourdonnant joyeusement. J'aurais juré qu'elle tortillait son dérrière pour jouer. Je sortis des fourrés, et je m'avançai vers elle.

C'est là que tout d'un coup, comme quand on va mourir, ma vie se mit à défiler devant mes yeux. Cela dura une fraction de seconde, mais j'eus l'impression que cela dura une éternité.

*Le feu qui dévorait la végétation alentour sans pitié. Ma mère qui me hurlait de fuir, mon père qui la protégeait de toutes ses forces. Le tronc fumant qui nous sépara, sans doute pour toujours. Je faisais mon possible pour trouver une issue. Ma mère qui hurle. Puis plus rien. Moi qui voit une ombre grandir sur moi qui m'enfuis. Je cours. Toujours plus vite, sans m'arrêter.*

Je reprends contenance. Je suis encore debout. Elle me regarde avec effroi.

(Ne t'inquiètes pas pour les lignes, tu verras, parfois j'en fais des très courts ^^' Pour l'âge ben euh... Citron a 5 ans, mais je peux la rajeunir d'un ou deux ans si tu veux.)

Ses yeux étaient si beaux, je percevais un peu plus leur couleur, car il s'avançait de moi petit à petit, lentement. Chaque patte blanc musclée qu'il posait au sol faisait battre mon coeur un peu plus vite. Il se rapprochait, et j'étais pétrifiée sur place, tiraillée entre l'envie de m'enfuir à toute pattes, et l'envie d'en savoir plus sur lui. Comme c'était étrange... Je n'avais jamais eut envie devenir vers un autre chat avant aujourd'hui. Pourtant, tout m'attirait en lui, sa démarche gracieuse et sûre d'elle, son allure protectrice, son beau corps musclé mais pas trop, la douce odeur de sécurité qu'il dégageait, son magnifique pelage variant du blanc au noir pur, et surtout, ses magnifiques émeraudes rondes.

Tout autour de moi avait disparu, et malgré ma peur, je n'étais pas mécontente de me retrouver en face de ce chat. Je ne pensais pas à ce qui allait se passer, peut-être arriverai-je à bafouiller quelques mots, peut-être m'enfuirai-je, peut-être resterai-je pétrifiée et silencieuse ici jusqu'à ce qu'il s'en aille, peut-être même qu'il m'attaquerait. Mais à ce moment précis, tout ce qui m'importait était sa présence. L'envie de partir de cet endroit m'était passée sans justification. Il s'arrêta net, ses yeux émeraudes perdirent soudainement de leur couleur et arrêtèrent d'occuper mes pensées. Cela dura une fraction de seconde, durant laquelle je me sentis très mal, et lui aussi. Sans savoir pourquoi, une tristesse atroce envahit mon coeur que les larmes me montèrent aux yeux, mais elles n'eurent pas le temps de couler que déjà mon rêve reprenait. Notre rêve.

Il reprit sa marche douce et lente, mais je n'avais plus peur, j'étais totalement envoûtée. Mes quatre pattes se tendirent sans que je ne puisse les contrôler, et se mirent à marcher en sa direction. Je ne m'en rendit compte qu'une fois debout, mais c'était trop tard, j'étais à présent face à lui, mes yeux jaunes plongés dans les siens, la pupille rétrécie en son maximum, formant un petit croissant de lune. Je m'assis. Mes oreilles étaient pointées en avant, ma queue soigneusement enroulée autour de mes pattes. Et je restai immobile, gênée, ne sachant quoi dire ou quoi faire. Mais il était face à moi, et je l'observai, c'était plutôt plaisant. Soudain, mon coeur pourtant apaisé reprit son tintamarre et tambourina de toutes ses forces dans ma poitrine. Ma saleté de timidité reprenait le dessus, et mon instinct de solitude me rappelait à l'ordre.

Quelque chose en moi avait changé, mais que faisaient ces deux sentiments encore en moi ? Pourquoi devaient-ils toujours tout gâcher, ils avaient déjà fichu en l'air une bonne partie de ma vie ! Cette fois ci, je ne me laisserai pas faire. Je réfléchi à quelque chose à dire, ou à un geste à faire, mais j'étais de nouveau pétrifiée et prisonnière de mes angoisses.

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Je m'éclaircis la gorge discraitement, à nouveau maître de moi même. Ce n'est pas une vision... pour le moins gênante qui me fera perdre tout mes moyens. La tête légerement dans les épaule je m'avance devant elle. Sur un ton poli et courtois et sans manières pompeuses reservée aux frimeurs de la haute je la salue:
-Bonjour.
Je ne dis rien d'autre, de peur de l'effrayer. C'est simple, mais direct et calme. Je voudrais pas la faire fuir. Ce qui serait très dommage honnêtement. Je m'asssois tranquillement. Le vent venait de se lever. Un fraîcheur agréable ébouriffa ma fourrure rousse et imaculée. J'ajoute, sans me presser, plus joyeusement, pour engager la conversation:
-Je m'appelle Jardin d'Eden, et je vient du Clan de l'Ombre. Et toi?
On dirait qu'elle veut parler, mais qu'elle a peur. Du regard, je l'encourage. Je ressent quelque chose d'étrange, tout d'un coup. Un sentiment qui me tiraille le coeur et l'esprit, qui souléve mon âme vers le ciel. Je me sent, comme un autre. Tout se redéfinis autour de moi, tout a une nouvelle couleur plus contrastée et lumineuse. Tout s'embellit. J'entends les oiseaux chanter. On dirait qu'elle aussi se détend. C'est étrange.

Il s'arrêta devant moi, j'étais assez près de lui pour lire dans ses yeux une certaine ... expression, comme si il était troublé. Je ne sais pas si c'est cette chose dans son regard qui me rendait aussi fébrile tout en me donnant une sensation de bien-être, malgré le fait que je sois une fois de plus paralysée de timidité. A vrai dire, la dernière fois que je m'étais retrouvée si près d'un autre félin remontait à plusieurs années, c'était face à mon mentor. C'était également la dernière fois que je le voyais.

-Suis moi, sois prudente sur la route, et attends mon signal.

Je le suivis à petits pas prudents, le plus près possible de lui. Nous étions au bord de la route de goudron puant et moche sur lesquels les monstres ne cessaient de passer. J'avais confiance en mon mentor, il avait l'habitude et savait s'y faire. Comme il me l'avait demandé, j'attendis son signal. Un énorme monstre passa, laissant flotter un nuage noir de fumée qui me donna la nausée. Je fermai serrai mes dents pour ne pas vomir sur place. Un bruit fracassant résonna dans toute la forêt. Le gros monstre était tombé à quelques queues de renard de nous, et cette fois ci, le nuage noir envahit toute la chaussée, je ne vis plus rien. Mon souffle fut coupé, j'essayai d'appeler mon mentor, en vain, aucun son de sortait de ma bouche. Mes yeux se fermèrent, je m'évanouis.

Lorsque je rouvris mes yeux verts, le nuage noir avait disparu, tout était calme, le gros monstre était encore là et bouchait complètement la route, faisant fuir tous les autres. Seul un monstre rouge et blanc lumineux était garé un peu plus loin, son postérieur était grand ouvert, et deux bipèdes rouges poussaient un tronc métallique recouvert d'un long tissu blanc. Un bipède femelle, qui elle n'était pas rouge, montait avec le tronc, elle émettait des bruits bizarres, et de l'eau coulait de ses yeux. Le postérieur du monstre lumineux se referma, et il s'en alla en chantant une mélodie peu harmonieuse. Quels idiots, ces bipèdes, faire chanter un monstre dans un moment si critique. J'étais maintenant seule avec ce camion...et mon mentor !? Où était mon mentor ?

-RAYURES DE ZEBRE !! criai-je de toutes mes forces en courant en direction du gros monstre. J'oubliai ma peur, de toutes façons, il était allongé et avait l'air inoffensif. Malheureusement, aucune réponse ne se fit entendre. Mon coeur se mit à battre très fort dans ma poitrine, et les larmes emplirent mes yeux en un instant, mais je refusais de pleurer, je devais être courageuse et retrouver mon mentor, la seule personne à qui je faisais encore confiance qui m'aimait vraiment.

-RAYURES DE ZEBRE ! appelai-je une fois de plus, d'une voix sanglotante malgré moi. Cette fois ci, un espèce de petit couïnement parvint à mes oreilles, je me dirigeai vers l'endroit d'où le son provenait, très angoissée par ce que j'allais trouver. Je montai par dessus le gros monstre et sautai de l'autre côté, puis je couru à toute pattes jusqu'à une de ses roues noires puantes, et me mit à ramper sous son ventre.

-Rayures de Zèbre tu es là ?
-Nuage... Citron...

Je le trouvai ensanglanté coincé entre deux tuyaux fumants. La panique s'empara de moi, il ne pouvait pas mourir, le Clan des Etoiles ne pouvait pas m'infliger ça, je ne pouvais pas vivre sans lui, il était mon seul ami, mon seul parent, comme mon père, comme mon frère, le seul à qui j'arrivai à parler, à me confier, le seul qui veillait sur moi depuis mon arrivée au Clan du Tonnerre, le seul en qui j'avais confiance et qui me faisait également confiance.

-Rayures de Zèbre, je vais te sortir de là, tiens bon !
-Non, Nuage de Citron, reste là, cela ne sert plus à rien.
-Comment ça ? Je ne peux pas te laisser mourir ici !
-C'est trop tard, ma douleur s'apaise déjà, je me sens partir.
-Non, ne pars pas ! Ne t'endors pas, garde les yeux bien ouverts !
-Nuage de Citron, tu es une excellente apprentie, continue de suivre ton chemin.
-Je ne peux pas le suivre seule, je t'en supplie tiens bon !
-Le Clan des Etoiles en a décidé ainsi, il m'appelle. Je ne t'oublierai jamais, je veillerai sur toi, c'est promit.

Et sur ces mots, il ferma ses grands yeux verts émeraude et s'endormit à tout jamais.

-Non, reste en vie, reste avec moi, tu ne peux pas faire ça ! Rayures de Zèbre réveille toi, je vais chercher de l'aide, tiens bon !

Je savais moi même qu'il était déjà trop tard, mais une fois au camp, j'oubliai toute ma timidité et alertai tout le Clan, qui malheureusement confirma la mauvaise nouvelle. J'aidai à extirper le corps de mon mentor bien aimé, et le soir même, une cérémonie eut lieu. En sa mémoire, je combattis mes angoisses et fit un discours pour lui devant tout le monde. Depuis ce jour, je suis restée seule, incapable de tourner la page, incapable d'aller vers les autres.

Mes yeux s'étaient remplis de larmes. Je n'avais même pas entendu mon interlocuteur du Clan de l'Ombre me saluer gentiment. Il attendait sans doute une réponse de ma part, mais ma bouche resta fermée. Sans doute pour engager la conversation, il se présenta d'un ton enthousiaste :
"-Je m'appelle Jardin d'Eden, et je vient du Clan de l'Ombre. Et toi ?"

Je restai muette. Il me lança un regard encourageant de ses magnifiques yeux envoutants, et mon anxiété s'envola comme par magie. Je savais à présent pourquoi. Ce prénommé Jardin d'Eden avait exactement les mêmes yeux que mon mentor, en qui j'avais tant confiance et avec qui j'étais si à l'aise. Je savais que ce n'était pas lui, mais ce mâle avait cet espèce de don qui me poussait à me dévoiler.

"Bonjour... Je suis Perle de Citron, au Tonnerre." C'était bref, mais déjà un si grand pas pour moi !

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-"Bonjour... Je suis Perle de Citron, au Tonnerre."
Mignon comme nom. Sa voix était aigue, un peu tremblottante mais douce et feutré. Comme du velours. Elle semblait génée, et très timide. Apparament plus que moi, qui n'aimait pas me retrouver en public. Surtout devant tout le monde. Je lui souriait, afin qu'elle s'apaise. Bien que nous n'ayons pas grand chose d'autre à nous dire, nous regardâmes un instant les yeux de l'autre. Amusant.

-Belle journée n'est-ce pas? Pour l'hiver, c'est pas mal.

Pffff. Quand je disais que nous n'avons pas grand chose à nous dire, j'avais pas tort. J'en suis à parler météo. Si c'est pas malheureux. Mais bizarrement, elle semblait s'apaiser. Tout comme moi en fin de compte. Comme quoi. Je rigolait. Je pensait avoir vu l'esquisse d'un sourire sur le visage de Perle de Citron. Je m'allongeait, tranquillement, sur l'herbe sèche. Un bain de soleil. Voilà ce qu'il me fallait.

-Pffff. Je dois avoir l'air ridicule à parler de météo, non?

Le silence se fit, j'écoutais le vent souffler doucement sur la plaine, plutôt agréable malgré qu'il soit froid. Je réfléchissais à quelque chose à dire, car ce blanc devenait déjà pesant. Je sentais la gêne envahir le mâle en face de moi. En temps normal, j'aurai détourné mon regard du sien, mais nos regards étaient mêlés l'un à l'autre, et aucun de nous n'avait l'intention de baisser les yeux. Il me fit un petit sourire, et je sentis des petits picotements dans mon dos, c'était plutôt agréable. Histoire de dire quelque chose, il lâcha d'un ton nerveux :

-Belle journée n'est-ce pas ? Pour l'hiver, c'est pas mal.

Je lui rendis son sourire, cela se fit tout seul, pour une fois que je ne forçais pas. Je ne répondis pas, mais hocha la tête pour acquiescer. Il s'allongea dans l'herbe, profitant d'un bon rayon de soleil. Après un petit instant de réflexion, je décidai de me lancer. Timidement, je me rapprochais de lui et m'allongeai entre les brins d'herbes frais. Malgré moi, ma queue fouetta le sol, je ne pus contrôler ce mouvement, c'était sans doute nerveux. Pour éviter que cela ne se reproduise, je l'enroulai autour de mes pattes, et me sentis rougir sous mes poils blancs. Il ajouta, a la fois gêné et ironique :

-Pffff. Je dois avoir l'air ridicule à parler de météo, non?
-Et bien... A vrai dire...

Je me coupai. Ah ça non, je devais continuer de parler ! Les mots me venaient tous seuls, et d'un coup, tout ce que je voulais lui répondre avait disparu de ma tête, comme un gros trou de mémoire. Je ne pouvais pourtant pas rester là dessus, cela le vexerait ! Je devais dire quelque chose à tout prix, mais que voulais-je dire !? Ma réponse était encourageante, je me souviens... Je devais me détendre et me laisser aller, il fallait que j'arrête de réfléchir et que je parle au jour le jour, que les mots me viennent seuls.

-Je me fiche de ce que tu dis, j'aime beaucoup ta voix et ta présence, et ça me suffit.

Et bien voilà ! Ce n'était pas compliqué ! Je n'ai même pas bafouillé. J'étais plutôt contente de moi, presque fière. J'avais dit la vérité sans réfléchir à mes mots. Je ne sais pas ce qui m'arrivait, mais j'aimais beaucoup ma petite métamorphose et ma prise de confiance. C'était ce mâle qui me faisait cet effet, si seulement je pouvais être à l'aise comme cela avec tout le monde.

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Cette jeune chatte ayant été si timide jusqu'a maintenant, semblait de plus en plus à l'aise au même rythme que moi. C'était bien. Je me sentait tranquille, presque zen. Tout d'un coup pour répondre elle avança:

-Et bien... A vrai dire...
Mmmmm...?Continuez je vous prie. Je rigolait. Mes moustaches frémir, et comme pour avoir le dernier mot, elle ajouta sur un ton enjoué:
-Je me fiche de ce que tu dis, j'aime beaucoup ta voix et ta présence, et ça me suffit.
Elle m'avait sortit ça comme ça, et ayant expérimenté son caractère timide, j'était plutôt impressioné. Même moi en public je ne pouvais éspérer de tels résultats. Je sais, cela peut paraître absurde, mais quand je bloque...Et bien je bloque et puis c'est tout. Point à la ligne. Je sais pas combien de temps nous passâmes ensemble. Mais toujours est-il que je l'apréciais de plus en plus, au point de me demander quand nous reverions nous.

-Je suis désolé, mais je vais sans doute devoir partir. J'avais promit aux apprentis qu'ils pourraient casser la crôute. Si tu veux chasser, il y a un fossé plus loin. Ca grouille de mulots.

Géné de partir comme un voleur, j'ajoutait:

-On peut se voir demain?

(C'est finit?)

(Je crois bien ^^' Je réponds bientôt - On re-crée un sujet pour le lendemain ou tu veux attendre un peu ?)

Nous restâmes un long moment allongés dans l'herbe, tous les deux. Il ne manquait plus qu'un beau soleil et plein de petites fleurs pour que le tableau soit parfait. La chaleur, je n'en avait pas besoin, malgré le froid qui régnait sur les terres, le fait d'être allongée à ses côtés me le faisait oublier. Le soleil descendait petit à petit dans le ciel, et peu à peu, des couleurs orangés et violettes colorèrent les nuages pourtant épais. Il se leva et me dit :

-Je suis désolé, mais je vais sans doute devoir partir. J'avais promit aux apprentis qu'ils pourraient casser la croute. Si tu veux chasser, il y a un fossé plus loin. Ça grouille de mulots.

Je n'eut pas le temps de répondre, de toutes façons, je crois que je n'aurai rien dit. Avant qu'il s'en aille, je hochai simplement la tête pour lui dire merci. Merci pour le conseil, mais surtout, merci pour le bon moment passé avec lui, merci pour le temps qu'il m'avait consacré. Il se dirigea d'un pas énergique en direction de ses territoires. Je le regardai partir. Il s'arrêta et se retourna, comme gêné de partir comme ça, il ajouta :

-On peut se voir demain ?
-Oui !

Ce mot était sorti tout seul de ma bouche, mais j'étais bien contente qu'il l'ai entendu. Je lui souri, puis il reprit son chemin. Je me levai et me dirigeai en direction du fossé qu'il m'avait indiqué, espérant qu'il y serait peut-être. Ce n'était malheureusement pas le cas, il avait eut la gentillesse de me laisser tous ces mulots à moi seule et était sans doute partit chasser sur ses terres. J'en attrapai trois, dont un bien dodu, et les ramenai tous au camp. Le soir, lorsque j'en mangeai un, je repensai à lui.

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Invité

(On peut en re-créer un.... Comme quoi ce serait le troisième voir le quatrième rendez-vous? Sinon, oui je veux bien, mais c'est ton tour cette fois!)

(Je m'en charge, ne t'inquiète pas ^^ LE nouveau sujet ici ;))

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