Je crois que je ne devrais pas être là [Pv Nuage de Lune]

Je marche sur le bord d'un petit ruisseau . Je ne sais plus où je suis , et comme je ne m'intéresse pas le moins du monde au paysage , je ne peux me repérer. Mes pattes foulent le sol, sans que j'ai l'impression de leur en donner l'ordre . Je ne suis pas sur mon territoire. Je ne devrais pas être là. Je m'en fou , mais alors à un point... Comme à mon habitude quoi... c'est un peu triste quand j'y pense. Mais comme je n'y pense jamais longtemps , ça ne sert à rien que je continue à vous embêtez avec mes réflexions inutiles et stériles.
Je suis encore dans un de ces moments d'égarements étranges qui me saisissent parfois. Dans ces instants je crois avoir entendu dire que mon visage , prétendu si beau , n'est qu'un masque placide où deux yeux vairons brillent d'une folie malsaine.
Bah , est-ce que je peux me fier à ce qu'ils disent ? Sans doute pas...malgré tout je pense qu'ils sont plus fiables que moi.
Je ne pense pas que la vie soit réelle , je pense juste que c'est un éternel cauchemard. Quoique les cauchemards ont tendance à être plus plaisants.....Bon et si j'arretais de dire des bêtises qui ne vous intéressent absolument pas , et que je vous racontais la suite hein ? Oui , je pense que c'est mieux ainsi ...

Je marche donc, victime d'un de mes égarements qui se font de plus en plus fréquent , jusqu'au moment où je me rend vraiment compte que je ne devrais pas être ici , près de cette eau brillante. Je devrais être sur mon territoire à chasser pour mon Clan , et pas à errer sur celui des poissonneux . Je lâche un petit soupir. J'envie la liberté des solitaires , je voudrais être comme eux , pouvoir mépriser librement les Clans et leurs lois stupides qui m'attachent à des principes que je ne comprends pas, comme un bipède harnache son cheval. Je n'aime pas les Clans. Je n'aime pas le code du guerrier. Je n'aime pas ces frontières qui nous déchirent plus qu'elles nous unissent. C'est à croire que le Clan des Étoiles aime voir les chats se battre et mourir pour des idéaux stupides . Oui , je suis étrange , je suis folle cruelle , égoïste et tout ce que vous voulez . Mais mon avis a été , est et sera le meme . En plus je suis sûre que la plupart des félins de Clan sont comme moi : ils haïssent ces frontières qui les empechent d'aimer des chats des autres Clans .. malheureusement nous sommes pris par nos devoirs , enchaînés comme des betes . Nous n'avons pas le temps de réfléchir . Nous sommes les marionnettes d'un ventriloque invisible et mauvai...

Plonger comme je le suis dans mes réflexions , je n'entend pas les petits bruits derrière moi , je ne vois pas qu'un poissonneux m'a vu . Ni même qu'il ou elle me suit. Enfin c'est l'impression que je donne.....

« Je crois que je ne devrais pas être là »

« Tien, un intrus... Tant pis, j'aime pas me battre. »

Le soleil brille dans le ciel, éclairant avec joie et chaleur les berges du ruisseau. Le ruisseau du Clan de la Rivière. De mon Clan. Même si j'ai du mal à m'y faire... L'eau est tellement jolie que j'en oublie presque ma mission : rapporter de la nourriture.

J'avais entendu dès l'aurore Étoile du Démon déclarer qu'il allait falloir commencer à remplir les réserves de gibier. L'automne approchait, le poisson allait se raréfier petit à petit, et je ne pouvais que comprendre ses craintes. Comme je m'ennuyais -Chronique de Minuit avait déclaré que j'avais le reste de la journée libre, et je n'avais sûrement pas l'intention de passer le temps qu'il me restait avec les autres apprentis- j'avais finalement décidé de me porter volontaire pour aller pêcher. Je me débrouillais plutôt bien en pêche, plus qu'en talents de combat en tout cas, et ça allait m'occuper. Plus que de rester à m'ennuyer au camp. Après un instant d'hésitation, Étoile du Démon avait finalement accepté que j'aille pêcher seule, avec l'accord de mon mentor. De toute façon, il se doutait probablement que, s'il avait refusé, j'y serais quand même allée. J'avais cependant interdiction de m'éloigner du ruisseau. C'est donc plus par ennui que pour me faire bien voir que j'en profitai pour aller pêcher quelques poissons.

Malheureusement, le petit saumon pêché quelques minutes plus tôt n'allait pas permettre de nourrir tout le clan, et, même si je n'étais pas arrivée depuis longtemps, j'étais déçue. J'espère tout de même que je rapporterais plus qu'un misérable petit truc gluant à écaille, sinon, gare au ridicule ! En soupirant, je continuai de longer le ruisseau, rêvant de voir un énorme saumon de plusieurs queues de long s'échouer juste devant mon nez.

Mon rêve fut interrompu par une odeur plutôt surprenante. Pas le Clan de la Rivière, en tout cas. J'ai déjà senti cette odeur près d'une frontière mais... Laquelle ? Ma mémoire se remit rapidement en marche, et je détectai enfin l'odeur en question. Le Clan de l'Ombre ! Beaucoup disent que leur odeur est immonde. Moi, je la trouve juste différente de la notre. Rien de plus. Cependant, le Clan de l'Ombre n'avait rien à faire sur notre territoire, et j'étais bien trop loin de leur frontière pour que ce soit un simple ombreux patrouillant. Une attaque surprise ? Mes pattes se lancèrent toutes seules vers l'odeur, et se stoppèrent juste derrière l'Ombre. Un chat. Un seul. D'un côté, tant mieux. De l'autre, il a rien à faire là. Il ? Non, elle. C'est une femelle. Je suis suffisamment bonne pisteuse pour différencier les mâles des femelles.
L'Ombreuse en question à le pelage noir de jais et, de ma cachette, je distingue sans peine ses yeux plutôt étonnants : l'un bleu foncé, l'autre vert émeraude. Elle a plutôt l'air d'un chat qui s'en tape des frontières que d'un chat qui prépare une attaque tout seul (ce qui serait complètement stupide !). Mais bon, autant passer à l'action. L'attaquer ? Vu mon don en combat, c'est mal barré. Je suis bonne pisteuse, bonne chasseuse, mais bien piètre combattante. Et puis, après tout, j'ai envie de causer. Je sortie sans me presser de ma cachette et m'assis en face de l'ombreuse. Elle était sûrement guerrière, bien plus grande que moi en taille, mais ce n'était pas ça qui allait n’impressionner. J'ai pas peur de grand chose, et surtout pas d'une guerrière en vadrouille sur un territoire ennemi. M'attaquer ? Si ça lui chante. Mais ça ne va pas lui apporter grand chose. Qu'elle me tue si elle veut. Je ne manquerais pas à grand monde.

« Bonjour à toi, ombreuse. Ouais, je dit « bonjour » alors que tu es sur mon territoire. J'pourrais t'attaquer, mais la flemme. J'ai envie de causer. Voici donc la phrase banale et sans originalité : Que viens-tu faire sur le territoire du Clan de la Rivière ? Les ombreux n'ont pas à traîner sur celui des poissonneux.
Ah oui, dernière précision : attaque-moi, tue-moi si ça te chante, ça t'apportera rien. Et ça rendra pas grand monde triste. »

Mes yeux dorés fixaient l'ombreuse d'un air interrogateur, amusé, mais guère apeuré.

Le poissonneux me suit , je n'ai pas besoin se me retourner pour le savoir , je sais aussi qu'il ou elle va venir . Je le sais , et je m'en fou . L'apprentie , car c'en est une , se plante devant moi . Je la fixe un instant , les yeux dans le vague , les idées ailleurs , puis je m'assois dans un élégant mouvement. Je suis curieuse de savoir ce qu'elle va dire . Enfin , je suis curieuse pour le moment , comme d'habitude j'oublierais vite.

« Bonjour à toi, ombreuse. Ouais, je dit « bonjour » alors que tu es sur mon territoire. J'pourrais t'attaquer, mais la flemme. J'ai envie de causer. Voici donc la phrase banale et sans originalité : Que viens-tu faire sur le territoire du Clan de la Rivière ? Les ombreux n'ont pas à traîner sur celui des poissonneux.
Ah oui, dernière précision : attaque-moi, tue-moi si ça te chante, ça t'apportera rien. Et ça rendra pas grand monde triste. »

La réponse de l'apprentie ne le fait i chaud ni froid. Et je la regarde de mes yeux vairons avec une attitude blasée.
Je me demande si elle est comme les autres , et si elle , elle accepte le code du guerrier , ou bien qu'elle fait semblant. Je voudrais avoir l'opinion de cette femelle , mais en même temps j'hésite. Habituellement , je l'aurais attaquer , peut être même tuer , mais je ne suis pas dans mon état normal , si on peut me considérer comme une féline normale bien sûr. Ma langue rose passe sur mon museau, avant d'aller nettoyer mes moustaches , ce qui est signe chez moi d'un profonde réflexion. La dernière phrase du bout d'apprentie qui se tient devant moi m'intrigue particulièrement. C'est bizarre qu'à son âge elle est une aussi mauvaise vision des choses. C'est un peu triste aussi . Comme tout le reste .
Je lui répond donc , avec ma voix si froide , teinte d'ironie et de souffrance , après avoir laisser un certains lap de temps s'écouler.

''-Oui , bonjour comme tu le dits si bien. Moi , mon nom c'est Illusion du Diable , connue aussi sous le nom de La Morte , ou Fantôme. Comme ton odorat te l'a si bien indiqué , je suis une guerrière du Clan de l'Ombre. Je suis effectivement sur le territoire de ton Clan , et pour répondre à ta question , je ne sais absolument pas pourquoi je suis là. Pour démentir tes paroles , je sais très bien que tu ne m'attaques pas par flemme , me demande pas comment je le sais , je le sais et c'est tout . Ensuite , pour le moment te tuer ou t'attaquer ne fait absolument pas partie de mes objectifs , même si en d'autres circonstances je l'aurais fait . Et enfin pour continuer dans le registre des questions banales , pourrais-je avoir l'honneur de connaître ton nom ?"

J'ai dit certains mots avec beaucoup d'ironie , notamment le mot "honneur" , et aussi la première phrase. Je ne sais pas comment elle va réagir , ce n'est pas comme la plupart de ces chats de Clan bornés que je côtoie , non , je n'arrive pas à prévoir ce qu'elle va faire ou dire . La seule chose dont j'ai pu me rendre compte est qu'elle éprouve un malaise dans son chez-elle , dans son Clan . Elle est différente. En bien ou en mal ? Comme un héros ou comme moi ? Je ne peux le dire pour le moment , mais j'espère que ce mystère félin me donnera les clefs pour que je la comprenne. Pour servir mes propres desseins.

« Je crois que je ne devrais pas être là »

« Se battre est inutile. Discuter aussi, mais au moins, ça ne tue pas. »

Les paroles de l'ombreuse résonnèrent avec ironie autour de moi. Sur que, si un guerrier de mon Clan m'avait vu discuter tranquillement avec une guerrière du Clan de l'Ombre, ça ne lui aurait pas plu, mais il n'y avait pas de guerrier de mon Clan. Et même si je n'étais pas bien peureuse, je savais que je n'avais aucune chance de m'en sortir indemne en attaquant une guerrière du Clan de l'Ombre... Sans parler de la battre ! Comme je ne suis pas folle, malgré les dires de certains, je préférais discuter tranquillement. Après tout, je ne discute jamais avec les chats de mon Clan, alors je peux toujours le faire avec un guerrier ennemi.

Tranquillement ? Peut-être pas le mot idéal. Mais bon, pour le moment, c'est plutôt cool, dans le coin. Je pris donc le temps d'observer la stature de la femelle plus attentivement. Mes yeux s'arrêtèrent tout seuls sur les siens. C'est étonnant... Mais après tout, pourquoi pas ? Ça fait un style. Les miens, d'un or flamboyant, n'étaient pas très courant, mais les siens... Plutôt jolis, surtout uniques. Ma contemplation s'arrêta lorsque je me souvins qu'elle m'avait posé une question.

« L'honneur ? En quoi est-ce un honneur ? Mot ironique, je le sais bien. Et pourquoi le savoir ? Enfin, tu t'es présentée, j'peux bien l'faire aussi. Nuage de Lune. Poussière, Perle, dans un futur de guerrière, si Étoile du Démon accepte de me nommer guerrière, quand mon entraînement sera terminé. Dans bien longtemps. Je ne connais pas tant de choses. Alors c'est pas pour tout de suite. »

Pourquoi je raconte ma vie ? Sans doute parce que je ne sais que dire d'autre. Je ne vais pas me la péter sur mon Clan, ça a pas grand intérêt. Je repense alors à mes pensées précédente, et lance d'un ton neutre :

« T'as au moins un truc qui te différencie des autres. Et ce n'est pas, comme moi, un caractère pourri. Et pas mal de malchance. Ça fait assez style, ça change des autres quoi. »

Mes yeux fixaient les siens. J'avais dit ce que je pensais. Je dis toujours ce que je pense. Et c'est rarement positifs, presque toujours, sans cesse et tous les jours négatif. J'aime être franche. Et, pour une fois, ce n'était pas dans le mauvais sens.

Ma queue, montrant mon ennui, bougeait énergiquement derrière moi, faisant, comme à son habitude, voler les cailloux qui se trouvaient à côté d'elle. D'un coup adroit, je les faisait voler dans le ruisseau. Mon ennui m'avait fait devenir experte dans ce domaine, mais ce n'était pas bien utile, sauf pour les balancer sur les andouilles moqueurs ou moqueuses. Or, là, il n'y en avait pas, alors c'était le ruisseau qui se prenait tout. Il s'en fiche, le ruisseau. Et moi, ça m'occupe. En attendant un réponse. P'têt positive, p'têt négative. Je m'en fiche pas mal.

Je gratte le sol de mes griffes blanches et légèrement recourbées. Mes oreilles noires se tournent en direction de la voix qui me parle , mais les mots n'ont pas de sens pour moi. Ils montent jusqu'à mon cerveau embrumé où ils sombrent dans les méandres d'un esprit partagé entre la folie et l'envie de meurtre.
Mon instinct de tueuse , mon caractère naturel commence à reprendre le dessus , j'espère pour l'apprentie qu'elle est prête à fuir. Je crois qu'elle a dit son nom.....oui elle a dût le dire....je fouille désespérément dans ma mémoire altérée par mes égarements , alors que je me fiche de ce qu'elle m'a dit. Je veux juste reprendre le contrôle sur moi-même , alors je cherche , tandis que mes babines se soulèvent et qu'un long grondement monte et roule dans ma gorge.
Dans ma lutte contre ma cruauté je ne vois pas mes griffes qui raclent le sol , je me contente de chercher encore et encore , jusqu'à ce que , enfin , je trouve ce que je cherche. Nuage de Lune. C'est son nom . A partir de ce simple nom je peux me rappeler le moindres mots de ce que Nuage de Lune m'a dit . Je les fait tourner dans ma tête encore et encore pendant de longues minutes . Je dois lui paraitre vraiment très étrange , avec ma tête basse , mes griffes plantées dans le sol et ma queue qui fouette l'air , mais elle n'est pas à ma place , elle ne peut pas me juger. Enfin si , elle peut , mais si elle le fait c'est qu'elle est particulièrement stupide cette apprentie là.

« T'as au moins un truc qui te différencie des autres. Et ce n'est pas, comme moi, un caractère pourri. Et pas mal de malchance. Ça fait assez style, ça change des autres quoi. »

Ces mots remontent la rage qui m'avait submergée , et je ne parviens à lutter qu'in extremis. Mais même si j'avais réussi à la faire passer , je ne pouvais parvenir à la comprendre . Elle se plaignait de son sale caractère , dit que je suis différente....oui je suis différente , mais pas en bien comme elle l'imagine. Je suis une tueuse , une folle bon sang ! Par le Clan des Étoiles ! Il y a seulement quelques minutes j'ai manqué de la tuer ! Bon d'accord , elle ne sait pas , et c'est justement pour cette raison qu'elle ne doit rien dire ! Je ne me plains pas de mon sort , je suis comme je suis et tant pis , mais que cette Nuage de Lune se plaigne à cause d'un caractère mauvais.....Elle ne comprend pas. Ne sait pas. Comment pourrait-elle ? Ce n'est qu'au chaton après tout !
Avec un grognement mauvais je plante presque mon museau contre le sien , si près que je peux sentir son souffle.

"-Ne parles pas de ce que tu ne sais pas , de ce que tu ne peux pas savoir gamine ! Je suis peut être différente comme tu le dits si bien , mais le genre que ça me donne , je m'en passerais bien. Voudrais-tu tous les jours souffrir au plus profond de toi , lutter pour éviter le moindre félin que tu croises ? Je ne crois pas. Voudrais-tu être obligé de lutter contre ta propre personne ? Non , bien sûr que non....Alors ne te plains pas d'un sale caractère , tu pourrais être née avec un défaut bien pire !"

Mon ton est amer , agressif , froid...un peu comme le regard que je lui lance. Je vois bien qu'il n'y a pas si longtemps , elle s'ennuyait , se plaignait . Mais maintenant? Je me lève , tourne autour de Nuage de Lune , lentement , comme une panthère qui menace un de ses congénères qui entre sur son territoire. C'est le comble de l'ironie. Car ce n'est pas elle qui est en faute....c'est moi.

« Je crois que je ne devrais pas être là »

« Je n'ai jamais compris l'utilité de la peur, cette chose effroyable, qui nous fait peur et qui assomme. Alors je ne m'en sers pas, parce qu'elle ne sert à rien. »

Les mots qu'elle me lance... Rage, froideur, agressivité... A-t-elle seulement compris que c'est de ses yeux que je parlais ? Peut-être un peu. Peut-être pas du tout. Quelle importance ? Maintenant, elle tourne autour de moi, lentement, comme une panthère, un de ces légendaires félins, qui en menace une autre, une autre faible, si faible... Beaucoup s'enfuiraient avant de se faire tuer. Préviendraient leur chef. Mais ne resteraient pas là, à la regarder faire, le regard dans la brume, cherchant ses mots. Avec rapidité ? Non, avec soin. J'aime parler joliment. Et puis, ce n'est pas vraiment de la stupidité. C'est plutôt de la curiosité. Toute cette étonnante histoire fait fuir mon ennui éternellement long.

Rien de t'empêche de me tuer. Si tu veux te défouler sur moi, vas-y. Je ne t'en empêche pas. Mais comme je devais un peu pêcher pour ma tribu, j'aimerais tout de même rapporter le gibier avant, t'en penses quoi ? Et n'oublie pas que t'es plus en faute que moi.
Tu t'en fiche, me dirais-tu ? Je sais. Mais je ne parle jamais, au camp. Alors ici, les mots sortent. Ça m'occupe.

Souffrir au plus profond de moi ? C'est déjà le cas ? Chaque jour, je regarde les autres sourire et j'ai envie d'aller leur cracher dessus tellement ça me rend triste de les voir heureux. Je ne peux pas jouer avec la solitude, et c'est bien dommage. Lutter contre sa propre personne ? Je crois que je ne sais pas ce que ça veut dire, alors je ne répondrais pas à cette question.
Ce n'est pas une question ? Qu'importe. Tu veux me tuer ? Me découper en morceau ? Qu'importe. Mais fait le au moins sur ton territoire. C'est plus respectueux envers le Code du Guerrier.

Pourquoi je raconte mes sentiments à une inconnue ? Aucune idée. De toute façon, elle n'en a rien à faire, elle oubliera vite, alors je m'en fiche. Va-t-elle me tuer ? Je ne crois pas. Peut-être qu'elle « lutte contre sa propre personne » mais elle ne me tuera pas pour autant. Ou peut-être que si ? J'sais pas. Elle me traite de gamine, mais je m'en fiche pas mal. Ce n'est pas ça qui changera mon histoire.

Le futur ? Elle aura deux choix. Soit me tuer, m'égorger, parce que je ne m'enfuis pas, parce que je l'affronte de mes yeux d'or, parce que je ne sais comprendre ce qu'elle dit ou parce que je ne la respecte guère. Ou bien continuer la discussion, un brin passionnante, mais qui nous permet au moins de discuter avec quelqu'un.

La chasser ? Elle n'a pas capturé de proie sur notre territoire. Si elle le fait, je peux éventuellement considérer cela comme une menace, un danger pour notre clan. Mais bon, là, elle l'a pas fait. Alors je dis rien.

Je crois que la brume recommence à emplir mes yeux d'or. Je crois qu'ils luttent pour recommencer à rêver. Ils y sont tellement habitué. Mes le rêve n'est pas vraiment réel, n'est-ce-pas ? La scène qui se déroule devant moi l'est bien plus, je crois. Alors je fais comme je peux. Mes yeux passent du soleil aux nuages, des nuages à la pluie. Le sais-tu ? Le sais-tu que chaque jour, un nuage gris flotte autour de moi ? Que j'ai l'impression, chaque heure, chaque seconde, que je ne suis pas faite pour vivre ? Tu n'en sais rien. Mais ça explique bien des choses.

Cette Nuage de Lune est décidemment très étrange, mais elle a piquée mon interêt, et je dois bien m'avouer que la tuer ne m'aiderais en rien. De plus, cela laisserait des traces et je n'ai pas envie que quiconque découvre qui je suis vraiment. Ce n'est pas le moment. Pas encore. Cela viendra mais il me faut être patiente. De plus cette apprentie pourrait m'aider, elle n'est pas si éloignée de moi après tout, elle hait ceux qui se trouvent dans son Clan. Je ne suis pas sûre qu'elle leur arracherait la fourrure des épaules, mais je ne suis pas persuadée du contraire non plus. Elle est capable de beaucoup de choses, mais je ne sais pas lesquelles, ni ou se trouvent ses limites, car tout en le monde en a. Je murmure d'une voix attristée qui sonne faux, je suis là, tout près d'elle, je reprend mes mouvements circulaires autour d'elle, mon pas se faisant de plus en plus lent au fil du temps qui passe. Et je chuchote presque à ses oreilles, enjoleuse, d'une voix pleine de promesse. Lorsque je fais ça je m'effraie moi-même, pourtant je continue, toujours plus d'avenir brille dans ma voix. Je veux la convaincre. Jusqu'au bout.

"-Une si jeune apprentie, déjà lassée par sa vie de Clan...tss,tss,tss...si ce n'est pas malheureux....."

Et je continue, je sens mes yeux qui brillent de folie mais je m'en moque, je ne me concentre que sur ma proie. Je sais que je dois être plus convainquante que n'importe qui sur cette terre, car si elle doit me suivre, ce n'est ni par la peur, ni par l'envie de pouvoir. Il faut qu'elle devienne aveugle, qu'elle n'écoute que mes paroles. Je sais que j'ai une chance avec elle. J'ai l'espoir que j'attendais depuis si longtemps, bientôt je pourrais me venger, oui bientôt...

"-Je crois que tu ne dois pas mourir maintenant, pas de ma patte du moins....écoute ce que je vais te dire...,je passse une patte sur mon oreilles,puis je m'assois et reprends,Que penses-tu vraiment du Code du Guerrier, petite. Ne vois-tu pas ou ils veulent en venir? Tu ne vois pas? Ne me dits pas que tu es aveugle au point d'accepter ces lois.....non....?"

L'emploi du mot "ils" désignent bien sûr les chefs,les lieutenants et les guerrisseurs, ceux qui disent avoir reçus les prédictions du Clan des Etoiles. Ceux qui croient savoir ce qui est bon pour nous. Je ne veux plus de ce Code, il nuit à ma vengeance. Et tout ce qui nuit à ma vengeance ne mérite pas d'éxister. Oh oui je ne suis qu'un égoïste qui ne pense qu'à moi, mais vous savez quoi ? Je m'en moque. Tout ce qui compte c'est l'apprentie qui va peut être me permettre de réaliser ce qui doit être réalisée. Nuage de Lune est l'instrument parfait; ah oui je ne vous avez pas dit ? Je prend les autres pour des objets, faut se le mettre dans le crâne.
Je couve donc ma proie d'un regard interrogateur. Comment allait-elle réagir cette fois, devant mon attitude provocatrice et volontairement insultante? J'ai hate de le savoir. Hate de voir si je vais enfin pouvoir réaliser mon rêve, payer pour ma famille. Payer le prix de leurs erreurs. J'y arriverais.
"Fait le bon choix petite...sinon...."

Désolée pour le retard, et en plus je fais un RP bien médiocre =/ Je suis irrécupérable, franchement T_T

« Je crois que je ne devrais pas être là »

« Deviner les pensées de quelqu'un est une chose bien plus difficile qu'on ne peut le croire... »

Le Code du Guerrier ? Ce mot me fit frissonner. Mot que j'emploie tous les jours, plusieurs fois par jours, mot qui, je le sais, désigne bien des choses. Je connais le Code du Guerrier et, je pense, je le respecte. Il n'est pas indiqué dans cette Loi qu'il faut être agréable envers ses camarades, non ? Alors je le respecte. En dehors de ces quelques règles, certaines si évidentes, d'autres si étonnantes, je peux bien faire ce qu'il me plaît. Que ça plaise aux autres, c'est bien une autre préoccupation. Préoccupation qui ne fait pas partie de mes pensées, à l'heure qu'il est. Pourquoi penserais-je à ça ? J'ai bien d'autre choses à rêver, en ce moment même.

Je crois que tes yeux ont changé de lueur. Ce n'est plus étonnement. C'est presque... Folie. Folie ? Qu'est-ce qu'il te prend ? Peut-être crois-tu me piéger ? M'emporter ? J'en sais rien. Mais c'est étrange. Curieux. Mystérieux.

Ces Lois ? Je les respecte. J'ai été élevée avec. Depuis mon premier souffle jusqu'à aujourd'hui, en ce moment, à cet instant même où je te parle de tout et de rien, je l'ai toujours connu. Alors pourquoi l'ignorerais-je ? Je n'en ai pas la raison, je ne le ferais pas. C'est pour moi une sorte de solution de maintenir la forêt en une sorte de paix, même si certains mots sont, je dirais, bien maladroits. Quoi qu'il en soit, ça reste tout de même la chose que je respecte. Le Clan des Etoiles l'a bien établi pour une raison, non ? Nos ancêtres n'ont sûrement pas créé ceci pour rien, pour le plaisir d'inventer un truc, non, je ne pense pas. Alors je le respecte.

Mais mes yeux fixent les tiens. Et je crois savoir ce qu'ils disent, ce qu'ils affirment. Mes paroles... Sont loin d'être égales à tes pensées, je suppose ? Supposition, hein. Parce que je ne sais rien de toi. À part que tu hésites entre le fait de me laisser en paix ou de me découper en morceaux. Mais ceci est une autre histoire.

Je ne sais pas pourquoi je dis ça. Mais elle... A probablement des pensées bien distinctes. Je ne sais pas ce qu'elle veut, mais une chose est sûre : elle, elle le sait. Qu'attend-elle de moi, exactement ? Je ne suis pas un esprit, ou un chat ailé capable de réaliser ce qu'elle veut. Je suis juste une jeune apprentie, aux yeux dorés et au pelage angora plutôt joli, avec un sacré mauvais caractère, plus mauvais que ceux qu'elle a vu jusque là. Mais une apprentie qui, malgré tout, sait respecter ceux qui la respectent, sait obéir au Code du Guerrier et aux ordres de ses supérieurs. Une apprentie loin d'être parfaite, mais malgré tout à peut près supportable en ce qui concerne les lois, enfin j'espère. Sinon, elle ne serait pas devenue apprentie, n'est-ce-pas ? Mais tout cela de sert à rien. Mais, encore mais, ce n'est pas ça qui va transformer les rêves de l'ombreuse aux yeux mystérieux. Alors qu'attend-elle de moi ? Je crois que je vais bientôt le comprendre. Oui, bientôt. Très bientôt, enfin je crois. Alors dis-moi, et ne tarde pas.

Vu la réponse de Nuage de Lune, il ne sera pas facile de la manipuler...Je l'avais bien vu de toute façon, elle est très intelligente. Ça se sent. Ça se voit. Je le vois.
Et même si je sais que je peux encore la faire croire en mes paroles enjôleuses, je retiens avec peine l'envie de meurtre qui me submerge. J'essaye de m'empêcher de montrer ma contrariété, mais je pense que l'apprentie l'a sentie, même si j'espère de toutes mes forces qu'elle ne se doute de rien, je ne me bornerais pas d'illusion. Elle sait comme moi. Je pousse un discret soupir. Je devrais sans doute l'abattre, cacher son corps et repartir comme si de rien n'était. Mais je n'arrive pas à le faire, à renoncer. C'est stupide car pour moi elle n'est qu'un objet....pourtant en elle quelque chose m'intrigue. Je décide donc de remettre à plus tard le dilemme sur la meurtre de cette jeune apprentie. Je plante mes yeux vairons dans son regard. Puis ma bouche s'ouvre et les mots sortent.

''-Tu es comme les autres finalement. Je ne peux t'en vouloir, tu as subi un véritable lavage de cerveau depuis ta naissance. Ce foutu code...je sais que tu es née avec, que ton apprentissage, que ta vie même tourne autour de ça. Mais je sais aussi que tu es intelligente, et même un peu rebelle il me semble. Alors pose toi la question : est-ce toujours juste ce code ? N'est-ce pas une source de discorde parmis les Clans ? Et surtout....souhaites-tu devenir comme ces guerriers : une marionnette qui obéit au doigt et à l'œil de son chef sans se poser de questions sur la justesse des ordres donnés ?"

Mes paroles sont dites d'une voix douce, mais froide et ferme. Je veux des réponses à ces questions, je veux qu'elle me réponde. J'ai mis toute la vigueur de mon ordre dans la voix, et j'ose espérer qu'elle l'a compris. Moi et la Voix détestons ceux qui ne nous obéissent pas.
Je me lève, et de nous nouveau je marche, d'un pas souple,silencieux. Je ne me contente pas de faire le tour de ma proie, je marche partout. Et sans en donner l'air je garde Nuage de Lune sous le feu de mon regard.
Soudain je m'arrête et lui demande.

''-J'ai une autre question....cela concerne les renards, et les blaireaux. Certes ils sont nos ennemis...mais ne trouves-tu pas cela injuste que, parce que nous nous sommes proclamés chefs de ces terres nous les chassions sans pitié ? Après, ils n'ont nul par où aller...ils errent, seuls et perdus...persécutés. Les bipèdes les chassent, et nous avons pris tout les territoire...où vont-ils ?

Après ce nouveau questionnaire je me remet à marcher, mes pattes frôlent le sol. Mes yeux surveillent un peu les environs, mais je ne quitte jamais bien longtemps l'apprentie du regard. Elle doit me prendre pour une folle dangereuse, mais je m'en moque. Je n'ai jamais pris en estime l'opinion des autres. Je ne vois pas pourquoi cela changerait juste pour un chat pas encore guerrier.
En même temps si les gens disent cela de moi, je pense que c'est parce qu'ils ont peur. Avec raison bien sûr. Et peut être aussi parce que je ne suis pas totalement saine d'esprit....
De nouveau je reprend la parole.

''-Ne te met pas à croire que je suis suffisamment folle pour aimer nos ennemis naturels. Je pense juste que nous devenons mauvais. Que nous ne partageons plus rien. Qui pourrait en être l'auteur crois tu ?"

Il n'y avait qu'une seule réponse : le code. Un sourire pleins de crocs s'afficha sur mon beau visage. J'avais bien précisé avec le petit mot ''suffisamment'' que les rumeurs n'étaient pas totalement infondées. Même pas du tout.....

« Je crois que je ne devrais pas être là »

« Une marionnette ? Au fond, ce mot à bien plus de sens que ce que l'on peut croire.»

Ces paroles... D'un certain côté, elles ne sont pas fausses. Mais je n'en crois pas un mot. Que veut-elle faire de moi, exactement ? Elle affirme que mon chef me traite comme une marionnette, mais si je l'écoute, ne serais-je pas, moi aussi, une marionnette ?

Si les blaireaux ne nous attaquaient pas, nous ne les chasserons pas. Mais devons-nous vraiment les laisser tuer les jeunes d'à peine quelques jours sans rien faire ? Les laisser blesser tout chat se baladant seul ? Je n'en suis pas si sûre. Alors nous nous défendons, logique, non ? Nous ne devenons pas mauvais ; nous nous défendons. Mais ce n'est pas ce qui me choque le plus.

Nous ne sommes pas les marionnettes de notre chef. Nous ne le serons JAMAIS. Il nous laisse toujours donner notre avis. Il ne tue jamais un chat qui n'est pas de son avis. J'ai un caractère bien à moi, je fais ce qu'il me plaît. Et mon chef ne m'a jamais tuée. Pourquoi affirmes-tu que nous ne sommes que des marionnettes ? Tu n'aimes peut-être pas le Code, mais c'est ton avis, et j'en ai rien à faire. Moi, j'aime pas grand monde, mais le Code, je le respecte. Et il n'est pas ce que tu affirmes. Cesse d'insulter nos ancêtres qu'il l'on créé. Cesse d'insulter mon chef ! Tes paroles stupides n'y changeront rien à mon avis.

Je savais bien ce que mon avis risquait de créer. Je savais que le chat devant moi était bien plus puissant que je ne l'étais. Mais je n'allais pas la laisser affirmer je ne sais quelle bêtise pour me faire renoncer au Code sans rien faire, par pure et lâche frousse. J'étais meilleure nageuse qu'elle, en tout cas. Cette idée allait peut-être permettre ma survie, on ne sait jamais.
Quoi qu'il en soit, ses paroles ne me plaisaient pas. Mes poils hérissés qui ne parvenaient pas à s'aplatir le montraient bien.

Suffisamment ? Donc tu te considères quand même un peu folle ? Bah, vu le regard avec lequel tu me fixes depuis quelques minutes, je l'ai bien compris. Mais je ne me laisserai pas avoir par toi. Oh non, n'y pense pas. C'est inutile.

Mon esprit retournait dans tous les sens la situation. J'étais en fasse d'une femelle bien plus puissante que moi. Elle voulait me faire croire je ne sais quoi à propos du code, comme quoi il fallait que j'arrête de l'écouter, qu'il n'était que sujet de discorde entre les chats, de batailles contre les blaireaux. Je n'y croyais pas, mais c'était visiblement son cas. Je savais que mon avis n'allait pas lui plaire, mais dans ce cas ? Elle allait peut-être m'attaquer, me tuer, mais à quoi cela allait servir ? De toute façon, je n'allais pas aller crier sur les toits qu'une chatte à demi-folle m'avait proposer d'abandonner le Code, ça ne servait à rien. Mais je savais qu'elle s'en fichait un peu, que ça serve ou non. Mes yeux d'or la fixaient, sans s'en détacher, prête à entendre la réponse qu'elle allait donner. Sûrement pas une réponde sympathique. Mais je détestais sa façon d'affirmer ce qu'elle ne savait pas. Elle l'avait au moins compris.

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