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 Un rêve se brise, un autre se crée [Libre]

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Céleste
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Céleste


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Un rêve se brise, un autre se crée [Libre] Empty
MessageSujet: Un rêve se brise, un autre se crée [Libre]   Un rêve se brise, un autre se crée [Libre] EmptyLun 17 Déc - 22:08

« Celui qui ne sait pas est incapable de comprendre….la souffrance qu’éprouve celui qui sait mais ne peut rien dire. » Kurogané, Tsubasa Revervoir Chronicle




Petit Cerisier & Jiyû

    - On est déjà passé par là, non ?

    Il faisait beau. C’était une journée d’automne comme les autres. Ou presque. L’air se rafraîchissait au fur et à mesure des jours et la forêt de teintait de rouge et d’or. Petit Cerisier bondit. Les feuilles mortes craquèrent sous ses pattes. Elle ferma les yeux et leva le museau, inspirant profondément les douces senteurs de la saison. Le ciel était bleu, les nuages filaient doucement, emportés par le vent. La chatte regarda autour d’elle. Cet endroit lui était vraiment familier. Mais elle ne se rappelait pas quand elle était déjà venu ici auparavant.

    ~ Tu crois ?
    - Une impression, sans doute… Il y a longtemps, peut-être… Quand j’étais petite…

    Jiyû ne répondit rien, et Cerisier se sentit troublé. A vrai dire, elle ne se souvenait pas de ce qui s’était passé entre la mort de sa mère et sa rencontre avec son ange gardien. Cela faisait comme un vide dans sa mémoire. Et elle avait cessé de rechercher de quelconques réminiscences. La jeune femelle se mit à chantonner. Beaucoup de lunes s’était écoulés depuis cette époque où elle n’était qu’une chatonne pleurnicharde, timide et trouillarde. Le destin avait peut-être décidé de lui faire oublier ses moments de douleurs pour qu’elle puisse aller de l’avant. Au début, Jiyû avait vraiment d’une grande aide. Il la consolait, la rassurait. Désormais, elle le considérait plus comme un ami, un compagnon de voyage, bien qu’elle fut toujours frustré de ne pas pourvoir le voir. Il parlait de moins en moins, en ce moment. Comme s’il était…perdu dans ses pensées. Petit Cerisier avançait tranquillement. Les arbres laissèrent place à un petit chemin du tonnerre. Elle posa doucement sa patte sur cette rivière dur et grise. Une voix dans son esprit, qu’elle crut tremblante, la fit sursauter :

    ~ Sakura, fais attention !!
    - Jiyû ?!

    Elle marqua une courte pose. Ecarquilla les yeux.

    - Sakura ? Répéta-t-elle. C’est comme ça que m’appelait mon frère. Je…Je crois que je l’avais oublié, ça….
    ~ Ton frère ?

    Il marqua une pose. Quelques instants.

    ~ Parle-moi de lui, s’il te plait…

    Petit Cerisier, sceptique, s’assit près d’un buisson. Les monstres ne semblaient pas passer souvent ici. Tant mieux. Elle réfléchit quelques instants et se lança :

    - Mon frère s’appelait Petite Liberté. Il était né juste avant moi alors il n’arrêtait pas de me faire remarquer qu’il était le plus grand. Il était plus mature, plus fort, plus courageux. Maman nous a élevé seule. Il disait qu’il apprendrait à se battre pour nous protéger. Moi je préférais la chasse. J’étais très câline, pas bien grande et fragile. Maman me couvait tout le temps et j’adorais ça. Tu penses bien que je m’en suis pris des insultes ! Pour rire bien-sûr. On restait frère et sœur. Mais j’étais trop stupide pour ne pas remarquer que derrière ses airs un peu bourrus, mon frère avait aussi besoins d’affections. A la mort de notre mère, je me suis rendu compte qu’il m’en voulait vraiment… J’avais été vraiment été égoïste. On ne sais jamais revu... Enfin je crois. Mes souvenirs sont un peu flous. Mais j’aurais bien voulu. Pour m’excuser. Juste pour m’excuser.

    ~ T’as grandi.

    Nouveau sursaut.

    - Pourquoi tu dis ça ?
    ~ Avant, c’est vrai que t’étais complètement perdue. Tu pleurais souvent et ne cessais de regarder en arrière. Mais tu as changé. Tu as pris de l’assurance. On fait tous des erreurs ! Moi le premier. Moi aussi j’ai été égoïste. Tu sais, je suis vraiment heureux. J’aimerais bien que le bonheur dur éternellement ! Je t’aime, Petit Cerisier, mais il est temps que tu voles de tes propres ailes.

    La jeune chatte mit un temps à comprendre ce qui se passait. Elle mit un temps à remarquer le félin assis à côté d’elle. Un félin à la fourrure crème comme la sienne, aux pattes noires et aux yeux dorés. Un félin qui semblait peu à peu disparaître.

    Pouvait-on être happé par le passé ? Sans doute.



Petit Cerisier

    Il pleuvait des cordes. Le tonnerre gronda au loin. Petit Cerisier se recroquevilla sur elle- même. Elle était trempée. Et elle haïssait la pluie. Elle haïssait l’orage. C’était par un temps comme cela que sa mère était morte. Cela remontait à combien de temps désormais ? Elle s’en fichait, elle voulais oublier, elle voulait tout oublier. Mais comment ne pas penser à la douleur et à la souffrance alors que le temps était invivable ? Cette prairie n’offrait aucun abris. La chatonne s’élança. Elle ne comptait pas rester là à regarder l’herbe pousser sous ces trombes d’eau. Elle dérapa sur le sol détrempé et gadoueux. Sa fourrure beige fut maculé de boue. Mais elle se releva aussitôt. Elle apercevait une grange, non loin de la où elle se trouvait. Elle sauta par-dessus un ruisseau à deux doigts de sortir de son lit, traversa un petit chemin du tonnerre à toute vitesse. *Aucun risques qu’un monstre ne m’attrape ! De toute façon, il n’y en a pas !* Par chance, la porte était entrouverte. Cerisier s’y glissa et s’ébroua. Il faisait chaud, et il y avait une bonne odeur de souris. Quelques pas. Juste ça. Un matou noir et blanc bondit de derrière un tas de foin. Sa fourrure était hérissée, ses griffes sorties :

    - T’es qui ? Cracha-t-il. C’est chez moi ici alors dégage !

    Elle recula. Un pas. Puis deux. Elle rentra la tête dans ses épaules et s’enfuit à toute vitesse. Elle avait presque oublié la pluie. Quand elle s’arrêta, à bout de souffle, elle se trouvait au bord d’un chemin du tonnerre, un peu plus large que celui qu’elle avait traversé un peu auparavant. Elle était trempée jusqu’aux os. *Il y a une ville pas loin. Je m’en souviens. Je pourrais trouver un abris ! * Cette idée lui réchauffa le cœur. Petit Cerisier s’élança. Elle sentit la surface dur du goudron sous ses pattes. De la chaleur. Elle voulais de la chaleur comme elle en avait toujours manqué. Un bruit. Terrifiant. Une lumière. Eblouissante. Et un cri.

    - SAKURAA !!




Petit Cerisier & Petite Liberté


    Elle ouvrit les yeux. *Je suis vivante. * Seul ces trois mots lui vinrent à l’esprit. La pluie était moins forte. Un peu. Elle se releva péniblement. Elle chancela et fit un pas maladroit. Elle avait mal à la tête et ne savait pas trop ce qui c’était passé. Une odeur lui parvint. Ou plutôt deux. L’une était bien trop connue pour être réelle. L’autre était celle du sang. Tout lui revint. Le monstre qui fonçait sur elle. Elle voulait juste un peu de chaleur. On l’avait attrapé et envoyé de l’autre côté, sur l’herbe. Il l’avait sauvé. Lui. Son frère.

    - Petite Liberté !

    Petit Cerisier aurait voulu hurler, mais seul un murmure angoissé s’était échappé de ses lèvres. Il gisait sur le sol, une blessure béante sur le flan. Le sol était pourpre. Le petite chatte s’approcha de lui. Lui donna un coup de langue sur le museau. Il souleva les paupières.

    - Eh ! Pourquoi tu pleures ?

    Elle se retint de fondre véritablement en larmes. Elle se contenta de bredouiller :

    - Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça ?!

    Son frère sourit. Se rendait-il vraiment compte de ce qui lui arrivait ?

    - Je ne le sais pas moi même. Je n’ai même pas réfléchi. Ca sonnait juste….comme une évidence. Je suis désolé. Je suis vraiment désolé. J’aurai du prendre soin de toi. C’est ça le vrai rôle d’un grand frère, non ? Pardonne-moi Sakura, je ne suis qu’un imbécile. On se reverra. Je te le promets. Un jour, on sera une vrai famille, hein ? Juste ça, ne l’oublie pas. Je t’en prie, Saku….

    Petit Cerisier se blottie contre son frère.

    - Non !

    Elle fourra son museau dans sa fourrure.

    - Non ! Ne meurs pas !!

    Peu lui importait la pluie. Peu lui importait le froid. Peu lui importait la vie. Elle était seule. Vraiment toute seule, désormais…




Spoiler:

Petite Liberté

« Je ne veux pas les voir pleurer. Je veux qu’elles puissent sourire. […] Tel est mon souhait, mon désir » Kaname Madoka, PMMM

    Il faisait bon. Une douce chaleur agréable, comme à la fin de la saison des feuilles vertes, lorsque les arbres ont retrouvé leur verdure et que les champs de fleurs se parent encore de mille et une couleurs. Mais là, ce n’était pas les corolles des coquelicots ou des boutons d’or qui étourdissaient la vue de Petite Liberté. C’était les étoiles. Il crut un instant qu’il pouvait les attraper. *Alors c’est juste ça mourir ? C’est pas si terrible. * Puis il se rendit compte que de là ou il était, il pouvait tout voir. Le moindre recoin de la forêt, le moindre court d’eau. Il pouvait même sa sœur, toute petite, si fragile, pleurant comme il ne l’avait jamais vu pleurer. Son cœur se serra. Il se retourna lentement. Une foule de félin l'observait. Il ne fut surpris ni par leur présence ici ni par leur nombre. Le nouveau venu s’approcha.

    - Vous êtes les ancêtres de ceux qui vivent ici, n’est-ce pas ? Ma mère m’en a déjà parlé, quand j’étais déjà petit.

    Il marqua une pose. Jeta un regard vers la bas.

    - Notre mère.

    Notant l’absence de réaction, il fit un ultime pas en avant.

    - Laissez-moi y retourner ! Je ne peux pas la laisser toute seule ! Elle…Je…
    - C’est impossible.

    La réponse avec claqué, sèche, sans appel. Petite Liberté ne sut dire qui avait parlé. Il baissa la tête. Se tut un instant. Puis repris :

    - Je pensais que certains chats se voyaient attribuer neuf vies ! Et que vous pouviez apparaître aux vivants ! Pourquoi pas moi ?!

    Nouveau silence. Pesant. Le jeune chat sentit sa tête lui tourner. Il ne se sentait pas à sa place, ici. Pas encore.

    - Laissez-moi juste veiller sur elle. Peut importe qu’elle me voit ou non. Juste qu’elle puisse entendre ma voix. Je vous en pris !
    - Très bien. Cependant, il nous faudra une autre condition. Il faudra qu’elle oublie ce qui vient de ce passer. Ainsi, lorsqu’elle retrouvera sa mémoire perdue, et qu’elle se rendra compte de ta véritable identité, tu rejoindras nos rangs.

    Petite Liberté sentit un poids énorme le libérer. Il faillit pousser un soupir de soulagement mais se contenta d’hocher la tête. Et de s’incliner profondément.

    - Merci. De tout mon cœur. D’avoir réalisé mon unique vœu.




Petit Cerisier & Jiyû


    Petit Cerisier mit une patte devant l’autre. Elle s’en rendit à peine compte. Tous ses gestes, tous ses mouvements n’étaient plus que de simples réflexes. Elle avait l’impression d’être enfermer dans un cauchemar sans fin, qui lui embrouillait l’esprit. Ses nuits étaient ponctués de rêves atroces qui la faisaient hurler de peur et de désespoir, puis pleurer toutes les larmes de son corps. Jusqu’à qu’elle ne puisse plus verser rien qu’une seule larme. Epuisée, elle s’arrêta au pied d’un arbre. Le ventre vide, le cœur vide, elle se roula en boule entre les racines. Encore une nuit qu’elle passerait à broyer du noir.

    La chatonne ouvrit doucement les yeux. Le soleil était haut dans le ciel bleu et ses rayons la réchauffaient. Elle se sentait bien, forte, et joyeuse. Qu’est-ce qui l’avait rendu si triste déjà ? A vrai, elle n’arrivait plus à s’en souvenir… Elle avait l’impression d’un grand trou noir avait remplacé les derniers jours passés. C’était…une étrange sensation. * Ca va revenir…* Songea-t-elle. Elle commença à s’éloigner, avec l’impression de laisser quelque chose derrière. Elle s’engagea dans les ruelles tortueuses de la ville, en se posant des questions. Elle avançait sans vraiment se préoccuper son elle mettait ses pattes.


    ~ Hey !

    Elle s’arrêta net.

    - Désolée ! Je ne faisais pas attention…

    Elle jeta un regard autour d’elle. Il n’y avait personne. Absolument personne.

    - Qui…Qui es-tu ?
    ~ Appelle-moi comme tu veux. Ne t’inquiète pas. La solitude est douloureuse, n’est-ce pas ? Ca va aller. Je resterais à tes côtés, Sakura.

    Petit Cerisier sourit. Sakura. Ce nom lui réchauffa le cœur. Elle se sentait bien.

    - Je peux t’appeler Jiyû ? Parce-que je ne te vois pas, tu es libre comme l’air.



Spoiler:




Petit Cerisier & Petite Liberté

« Je pense que si je suis ici, c’est parce que tu voulais me protéger et parce que tu as veillé sur moi pendant tout ce temps. J’ai trouvé la réponse. Fais-moi confiance. Je ne laisserai pas tout ce que tu as fait pour moi partir en fumée » Kaname Madoka, PMMM



    - Grand frère…

    Petit Cerisier tenta de maîtriser sa voix et ses tremblements. Tout lui était revenue en un instant. Dire que pendant tout ce temps, elle avait cru que son frère la détestait plus que tout ! Et pourtant il se tenait là, devant elle. Il souriait. Un sourire qui lui fit plus de bien que n’importe quoi. Doucement, elle se mit à pleurer.

    - Je… je ne méritais pas ça.

    Petite Liberté secoua la tête.

    - Non, tu ne méritais pas ça. Tu ne méritais pas toutes les paroles que je t’ai dites après la mort de Maman, ni même le fait d’être abandonné par ta seule famille. J’ai toujours regretté, et passé du temps à te chercher partout. Tu sais, les miracles, c’est pas gratuit. C’est pour ça que je dois y aller maintenant. On a quand même passé du bon temps ensemble, non ? Et puis je t’avais promis qu’on se reverrait. Aujourd’hui, je renouvelle cette promesse. Alors, surtout, reste comme tu es, d’accord ?
    - Attend ! Jiyû ! Est-ce que je vais encore t’oublier ?
    - On oublie jamais vraiment ceux qu’on aime.


    Un ultime regard, un ultime sourire, une ultime larme. Le félin disparut dans la poussière des étoiles. La poudre dorée semblait flotter, derniers souvenirs d’un vœu plus fort que la mort se dispersant comme un rêve. Petit Cerisier eut soudain l’envie de chanter. Peut-être que ce n’était qu’un rêve finalement.

    - Oui… A une prochaine.


Spoiler:



- Don’t forget.
Always, somewhere,
someone is fighting for you.
- As long you remember her
you are not alone.

    [Musiques de Yuki Kajiura
    Note : En japonais, sakura signifie cerisier et jiyû signifie liberté]
    [Notebis : "Ne t’inquiète pas. La solitude est douloureuse, n’est-ce pas ? Ca va aller. Je resterais à tes côtés " Parole de Kyoko à Sayaka]
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