Histoires sans queue ni tête.

Ce sont des morceaux d'histoire sans fin, ni début. Comme si on se baladait et qu'on captait des minuscules fragments de vie. Qui est Je, qui est Il, qui est Elle, qui est Tu ?
A vous de l'imaginer !

Eau turquoise, presque verte. Parfum chaud et lourd d'une fin d'été. Le sable, à tes pieds, ressemble à une mer d'or brulant. Le vent déverse de grosses vagues d'air chaud qui t'étouffent. Tu glisses ta main sur le sol. Les yeux fermés, tu pourrais imaginer que tu t'apprêtes à plonger dans un immense carré de nuage. Pourtant, aucun nuage au dessus de ta tête. Le ciel, comme un océan, est pur et clair. Accroupi sur le sol comme un petit garçon, les yeux levés vers le soleil, tu laisses la lumière t'aveugler. Respirer est impossible. Tu ne te contente que d'une source salée. Le sel agresse ta gorge, tu tousses. Tes yeux te piquent, des larmes sans ressenti coulent le long de ta peau. L'une tombe sur ton genou, l'autre mouille le sable. Une main de feu brûle tes épaules nues. Tu la laisse faire, il est inutile de résister. Tu fermes les yeux. Adieu chaleur et sécheresse désertique. Adieu sel, vague, soleil. Tu n'es plus rien, maintenant. Plus rien qu'un petit être au milieu de nul-part. Mais dans ta main, tu gardes quelques minuscules grains de sable chauds.

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- Elle est comment ?
- Sympa.
- Elle t'as parlé ?
- Elle m'a juste dit bonjour avant de rejoindre les autres.
- Et ils ont dit quoi, les autres ?
-Rien.
- Rien ?

Il fait non de la tête. Je soupire. Il ne veut rien me dire. Je penche la tête et le buste pour voir ses yeux. Il fixe un point, loin à l'horizon. Je l'ai énervé avec mes questions, je le sais. Il fait une sorte de petite grimace, il fait toujours ça, quand il est énervé. Je tourne la tête, reculant mon buste et fixe, moi aussi, un point, loin à l'horizon. Il prend une grande inspiration, ferme les yeux. Je le regarde, du coin de l'oeil, discrètement. Puis je sourit. Il lève la tête, offre son visage au soleil. Je commence à rire. Il garde le visage serein et sérieux un moment, mais je vois aux contractions des muscles de ses joues qu'il ne va pas tenir longtemps. Très vite, il éclate de rire, rouvrant les yeux.

- Sale débile, va !
- Toi même, gros poulpe !

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Respire. Air froid et claquant. Pieds nus, les orteils plongés dans la neige. Sensation glacée. Frissons de bonheur. Les joues rouges et ivres de joie et de froid. Blotti contre ce corps chaud à l'odeur délicieuse. Main dans la main. Une caresse sur la joue droite et le dos. Au dessus, ce spectre vivifiant de couleurs. Beauté à couper le souffle. Comme un fantôme de géant volant dans le ciel. Qui viendrait frôler un instant enivrant de ses gigantesque mains. Frissons. Le froid gagne chaque centimètre du corps, mais l'envie de partir donne l'impression qu'elle ne viendra jamais. Rester dans ses bras. Éternellement. Les pieds dans la neige, sous une aurore boréale. Rester là, à jamais. Comme deux statues tièdes. Ou un tableau aux couleurs magiques. Ce silence, brisé par les craquements de la neige. Les poils dressés, la chair de poule. Mais l'envie de partir ne viendra jamais. Jamais. La voix douce et chantante du vent dans les sapins qui croulent sous le poids de la neige. Neige de partout. Les flocons volent, tombent, du ciel aux lueurs bleues, vertes et violettes. Ils dansent, virevoltent, s'accrochent dans les cheveux.
Ton rêve se réalise.

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