Un nouveau sentiment naît en moi, mais qu'est-ce ? || PV Plume ||

• L'amour peut faire tomber bien des barrages •

Ah l'amour, tu l'as connu, il y a bien longtemps certes... Et oui, ton coeur était ouvert à quelqu'un et lui seul pouvait comprendre le mâle que tu étais, lui seul pouvait faire tomber ton envie de tuer et lui seul pouvait te faire aimer la vie. Pourquoi te l'avait-elle enlevé ? T'enlevant le seul lien avec l'amour que tu ressentais, lui, ton père Ment', ton père. Les larmes avaient coulé, le sang avait abondé et ton esprit c'était effacé, laissant la place aux ténèbres mon ami, aux ténèbres.

Tu courais encore et toujours, aimant la sensation du vent sur ton pelage, le paysage défilant devant tes yeux embués par la brise, tu aimais être libre. Les herbes sous tes pattes devenaient cailloux, boue et enfin pierre pour redevenir herbe. Alors quand cette sensation de confort s'installa sous tes coussinets, tu t'arrêtas pour te reposer et pourquoi ne pas chasser un peu le félin ?

Tu étais allongé à l'ombre d'un arbre étrange, te reposant vaguement. Tu étais couché de tout ton long, ton pelage roux mettant en valeur ton importante musculature, tu le savais car tu arborais un sourire fier et narcissique dont seul toi avais le secret. Tu aimais draguer des félines insouciantes pour les faire tomber dans tes filets avant de les exécuter lâchement et violemment.

Oh ça il y en avait eut des femelles prises dans tes griffes, un bon nombre, toutes plus sottes les unes que les autre, enfin ça, c'est toi qui le disait ! Oh oui Ment', tu n'aimais pas que quelqu'un soit à ta hauteur, quand c'était le cas, tu l'abattais par derrière, comme un lâche... Ah ça ne te plais pas ? Alors pourquoi donc martyrises-tu si méchamment ces femelles ? Ah tu ne sais plus que répondre...

Le sentiment d'insuffisance commençait à se faire sentir en toi, l'insuffisance de l'odeur du sang, de la sensation du dernier soubresaut de l'ennemi. Ah qu'il était élégant pour toi de tuer, de mettre en deuil ces idiots des Clans ! Oh mais attends, tu étais sur le territoire de ces lâches, tu pourrais enfin t'amuser !

Alors te muant en statue, tu patientais jusqu'au crépuscule, à ce moment là, une ombre se détacha et t'observant. Tu t'approchas, riant vicieusement à l'idée de ce nouveau meurtre. Quand tu aperçus enfin ses iris, tu tombas des nues, elle était si belle. Ta démence s'était envolée, tu restais là, sans bouger, sentant ton coeur entamer une course effrénée. Il fallait que tu te reprennes, mais au lieu de ça, tu fondis en larmes, oui toi, le meurtrier aux yeux verts.

[Désolé c'est hyper court et hyper médiocre TçT]

Plume d'Amour.
Your Heart's a Mess.

Je me réveillai en sursauts. Encore, encore et toujours le même rêve agacent qui me tournait dans la tête. Frissonnant doucement, je m'ébrouai pour irriguer de nouveau mes pattes ankylosées par le froid. Je détestais la saison des flocons et du givre. La saison des maladies, du froid et de la mort. Je m'échappai doucement de l'étreinte du sommeil qui alourdissait encore mes paupières, testant mes pattes et mon dos. Je ne m'étais pas endormie dans mon camp, mais sur les territoires de mon Clan, au milieu des fougères et des ronces. Mes camarades étaient habitués à mes escapades nocturnes, ils ne s’inquiéteraient pas quand ils découvriraient mon absence.

Je décidai donc d'aller me promener là où me mèneraient mes pattes, comme à chaque fois. Et comme à chaque fois, je laissais mes pensées vagabonder, aller au delà de ce dont j'étais capable consciemment. Comme à chaque fois, je pénétrai dans les terres libres, en proie à une sorte de transe.

Seulement cette fois-ci, je sentais une odeur que je ne connaissais pas, une odeur différente de celle des autres, des chats de la forêt. Une effluve âcre et poivrée. Ne venant ni du territoire de la Rivière, ni de celui du Vent, et encore moins de celui du Tonnerre.

La senteur d'un matou qui venait de l’extérieur. Oui, il n'avait rien à faire ici. Et pourtant, je n’éprouvait aucune crainte. Pire, je me sentais attirée vers cet inconnu que je ne voyais pas encore, ignorant le danger que cette rencontre pouvait occasionner. Je passai au travers des fourrés qui me séparaient de l'intrus, mon coeur battant la chamade dans ma poitrine.

Dépassant la dernière barrière végétale qui me séparait de lui, son apparence me frappa. Ni effrayant, ni vraiment menaçant. Un matou grand et roux, couturé de cicatrices sur le flanc. Un solitaire ! Je le savais... pensais-je. Seulement, son regard me frappa lorsqu'il se tourna vers moi. Il se figea d'un coup lorsque nos regards se croisèrent. Le sien, vert, et le mien, bleu. Nous n'étions qu'a quelques longueurs de queues de renard l'un de l'autre, mais j'avais l'impression que nous étions liés.

M'échappant à l'étreinte de son regard presque glacé, je murmurai de mon ton neutre habituel :

-Bonjour. Que fais-tu ici ?

Puis je m'assis, gênée, et commençai à me nettoyer la patte d'un geste nerveux.

[je sais, c'est court et loin de ton niveau...mais bon ><]