Ma vie ne te concerne pas ![Pv Petite Ombre]Finish.

Je marche. En dehors du clan. Non, je ne fuis pas. Je me promène. Il n'y a pas à poser de question. Mon regard émeraude glacé se fixe lentement sur chaque mouvement tandis que mes oreilles sont dirigées vers l'avant, guettant le moindre bruit suspect. Je cours. Sans savoir où aller. Sans savoir comment je ferais demi-tour. J'avance dans les herbes, dans un bosquet ou sous le ciel bleu. C'est tout. Ma queue se balance suivant le rythme de mon corps gracieux et souple. Aucun sourire illumine mon visage sombre. Un son. Suspect. Une odeur. Inconnue. Je m'arrête un instant et vois une chatte. Ennemi. Inconnue, pareil.
Elle parle. J'écoute pas. Je me met en position et, doucement, je me met à ramper. Puis, souplement, je bondis et atterris, toutes griffes dehors sur le dos de la femelle trois fois plus grosse que moi en poussant un cri de triomphe. Je m'accroche. Puis je chuchote à son oreille.

- Tu n'as rien à faire ici... Ce que ça veut dire? Dégage.

Un rictus féroce sur mes babines entrouvertes, je ne lâche pas prise.

Je regarda avec amertume la femelle et feula. Je me dressa et, susceptible à sa remarque, agita ma longue queue blanche avec dédain. Puis je cracha et plissa les yeux. Elle me prenait pour qui? Pour une chatonne incapable de se défendre et de se soigner? Ma mère était apprentie est elle était l'une des plus puissantes du clan et mon père un fier et dangereux guerrier. Je recule, montrant mes crocs luisant.

- Tu me prend pour qui?Je ne suis pas là pour parler avec toi. Pars. C'est tout.

Je bomba le torse, fière. Celle qui m'a donné naissance, Nuage des Âmes serait fière de moi ainsi que mon père. Je fit un petit rictus féroce et sortit les griffes. Je regarda de haut la femelle. Elle devait partir.

- Tu m'as compris. Tu veux mourir sous les griffes d'une patrouille. Pars!

Je fit un sourire... méchant. Diabolique. Des vagues d'envies de mort, pénétrant de mon esprit. Je voulais grandir. Venger une cause inconnue. Je voulais voir mourir... des inconnus. Compliqué. C'était le cas de le dire. Je grogna et toisa la chatte qui me regardait avec étonnement. Pourquoi ne partait-elle pas? Elle voulait mourir? Et bien tant pis pour elle.

( 5 lignes sans dialogues minimum ^^' )

Ah... je comprenais mieux... une chatte errante. Une femelle stupide qui pensait que son territoire n'avait pas de limite. Elle avait tort. Ici, on faisait la loi. On mourrait, on chassait ensemble. Et elle... elle venait nous condamner à mourir. Je plissa les yeux et feula. Si un jour je mourrais par manque de nourriture, se serait la faute des imbéciles comme elle. Puis une délicieuse idée naquis dans ma tête. Pourquoi pas la faire... flipper?

- Une patrouille? Ça sert à tuer les sottes comme toi.

Elle me regarda, étonnée, la bouche ouverte, muette. Je souris puis me lève. Et, avant que l’agaçante solitaire ne reprenne la parole, je dis avec une nuance d'amertume dans la voie:

- Et puis, ici, c'est notre territoire. Et en chassant ici, tu condamnes la vie de chatons, anciens et guerriers. Si nous manquons de nourriture en cette saison difficile, c'est par votre faute à vous autres solitaires qui vous croyiez au dessus de nos lois! Dégage! Tu n'as pas le droit de tous nous tuer pour ton besoin insignifiant! Pars, je ne veux plus te voir!

Je regarda son lapin. Celui qui aurait du nourrir mon frère et mes sœurs ainsi que ma mère affaiblie. Celui, qui peut leur sauver la vie. Je cris. De douleur. De désespoir. En pensant à la mort d'un être cher. Je sais que j'ai déjà vécue ça... mais je ne sais plus quand... Je me calme et un délicieux sourire de haine se dessine sur mon merveilleux visage. Mes yeux verts émeraudes pétillent d'une lueur malsaine tandis que je marche vers la proie morte. Je la prend entre mes crocs et... la jette dans la rivière. Les miens n'accepterait jamais une proie qui à servi à nourrir une peste comme la femelle devant moi. Alors... autant la condamné aussi. Le lapin s'en va, son regard vitreux dirigé vers le ciel, emporté par le courant.

- Va t'en.

Bouche bée. C'est la seule expression pouvant décrire la chatte.

Agaçant. C'était le mot. Pénible aussi. Je n'avais pas apprécié le " Chat bâtard.". Pas du tout même. Un bruit derrière attira mon attention et je souris. Enfin. Cette maudite chatte allait voir. Surement, elle n'avait pas senti l'odeur qui pour moi était familière. Je lève un sourcil songeur puis hume un peu mieux l'air. Ma mère. Là, tout un sourire illumine mon visage. Parfait. Libre comme le vent, et rusé comme un renard je m'avance vers la chatte et mords sa queue. Inattendu, pour elle. La chatte errante hurla et me plaqua au sol.

- Tu veux me tuer? Oh mais va y! Tu auras mon sang sur les pattes.

Je me laissa faire à son plus grand étonnement. Mais plus grand encore quand elle se retrouva par terre avec une patte sur le flanc... et des crocs à quelques millimètres de sa gorge. Je regarda une des seule et unique personne à venir m'aider contre la mort. Celle qui m'avait donné naissance. Nuage des Âmes.

Nuage des Âmes

Touche à ma fille...
Je te tue.

Petite Ombre tomba sur le sol enneigé. Et ne se releva pas. Aucun bruit. Rien. Une larme coula le long de mon museau. Je pencha ma tête vers ma fille. Puis je me redressa avec haine. " Bâtarde". Elle traitait ma fille de bâtarde. Je n'étais que rarement en colère mais là... Mon cris déchira le ciel et une vingtaine d'oiseaux s'envolèrent. Je sortis les griffes et montra les crocs. Elle voulait voir mon clan. Je n'avais rien à lui montré. Si elle allait las bas... Elle sera vite morte. Ma famille... mes amis... mon compagnon. Je hurla de peine et de douleur en voyant le corps de ma chatonne bien-aimée. Évanouie. Et le monde s’arrêta un instant.

-Mon clan? Tu ne sais même pas où tu es? Et tu crois qu'il t'acceptera en apprenant que tu viens de frapper une chatonne innocente? En plus de nous voler du gibier?

Je plissa les yeux et sortis les griffes. Un seul mot. Douleur. Je n'étais pas sanguinaire mais ce qu'elle avait fait à un chaton innocent d'à peine deux lunes me persecuta en plein fouet.

- Eh bien...je n'ai qu'une chose à dire... Crève!

Sur ce mot je bondis et donna un féroce coup de patte à la solitaire qui tituba. Je ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits. Je lui entailla le flanc puis prit entre me crocs, brillants, le tendon de sa patte arrière gauche. Et là, mon ennemie tomba en serrant les dents de douleur et je me releva, satisfaite.

Je sursauta. Elle me menaçait?! Je lui jeta un regard haineux. Elle chuchota quelques choses à ma mère puis alla s'assoir pour lécher ses blessures. Je me leva. Ma mère voulut m'en empêcher. Elle rata son coup. Je l'esquiva puis partit en courant vers la chatte qui se tenant près de l'eau. Même un peu trop. Je lui rentra dedans et la poussa avec une violence étonnante pour un chaton de mon âge. Elle tomba... non pas sur le sol mais à l'eau. Je relevas la tête. Nuage des Âmes s'approcha et me sourit. Elle me connaissait. C'était ma mère. Elle savait que la chatte m'avait menacé. Mais celle ci ne resta pas à la surface, comme le lapin. Elle coula. Les bulles d'air remontèrent à la surface. La chatte noire et blanche qui se tenant à mes cotés se leva, puis, avec grâce, se glissa dans l'eau froide avec un soupir de lassitude. Je savais que ce ne m'était pas adressé. Je vis à sa tête que sa voulait plutôt dire: " Pourquoi cette "batarde" ne sait pas nager ni combattre? Elle est inutile. Et si je la laissait mourir?" J'eu un rictus. Bâtarde. Enfant issu de deux clans. Je grogna. Je venait du clan de la Rivière. Et mon sang était "propre".

Je souris. Celle femelle aussi sotte qu'un merle avait enfin reconnu qu'elle n'était pas "bâtarde". Mais la réponse de ma mère pour le désir de la solitaire me laissa sans voie. Mais pourtant, je n'étais guère étonnée. Une réponse simple. Sans verbe. Sans adjectif. Un simple:

- Non.

La solitaire grimaça et moi, bêtement, je souris. Pourtant, je ne savais pas pourquoi. Je me glissa lentement vers ma mère et me frotta contre elle en ronronnant. Ignorant complétement la "sotte". Nuage des Âmes répondit par un sourire et quelques léchouilles affectueuses. Je ronronna et jetta un regard discret vers la femelle inconnue qui ne bougeait plus, nous fixant. Je m'écarta de la femelle bicolore,ma mère, et recula, gênée par le regard insistant. Je soupira puis m'assit, lessant ma mère gerée avec l'inconnue.

Je regarda avec un sourire heureux la solitaire qui avait vraiment l'air de gober les mouches, plutôt rares en cette saison froide. Je leva les yeux au ciel, scrutant les aux arbres dénudés de leurs feuilles. Puis mon regard se posa sur la solitaire qui m'avait menacé et je sortis automatiquement mes griffes. Je retroussa légèrement mes babines, laissant apparaitre mes crocs puis rabattit les oreilles. Je savais une chose. Cette chatte ferait tout pour nous suivre, d'une façon ou d'une autre. Ma mère répondit.

- Pourquoi? Oh mais c'est simple. Je respecte le code guerrier. Ne t'avises pas de nous suivre ou sinon tu finiras en chair à corbeau.

Je me détendis un peu mais ne lâcha pas des yeux l'autre femelle.