" Ca te dis de me foutre la paix ?" |Nuit|

Mélancolie Démentielle :

Que faire lorsqu'il est midi passé, que tout le clan s'active autour de vous dans une activité soudaine suivant la digestion ? Rien. Et bien oui, rien. Et c'est exactement ce que Mélancolie Démentielle était en train de faire ; rien. Étendue sur une petite bande d'herbe, savourant les rayons astraux qui lui caressait le flanc, elle somnolait. Entre conscience et inconscience, la chatte soupira de bonheur. C'était si agréable. Se prélasser ainsi au soleil, savourant les derniers rayons avant que l'hiver ne voile l'astre roi était tout simplement merveilleux.
Une agitation soudaine la tira de ses pensées. Ouvrant un oeil, elle dressa les oreilles vers la source sonore et posa son unique oeil d'azur sur le monde qui l'entourait. En face d'elle, à l'autre bout du camp, deux guerriers dont le nom lui était inconnu et totalement inutile étaient en train de se chamailler. La féline siamoise siffla entre ses dents. Décidément, pas moyen d'être tranquille avec ces bêtes là. Refermant son oeil, elle poussa sur ses pattes, roula sur le dos et bascula de l'autre côté, offrant ainsi son flanc gauche au soleil. Lorsque la douce chaleur commença à traverser son épais pelage et à la réchauffer doucement, elle frémit de plaisir et détendit à un à les muscles. Petit à petit, minutes après minutes, la querelle des deux guerriers devint de moins en moins audible, les bruits autour d'elle s'estompèrent pour finalement disparaître à l'instant où elle pénétra dans le monde des songes.

~~~~~~~~

Sa torpeur ne dura pas longtemps, une quinzaine de minutes. La guerrière fut tirer de son sommeil par une patte qui venait lui appuyer sur le ventre à mesure régulière. Ponctué par quelques légers secouement. Malgré son esprit embrumé par le sommeil, la chatte se rendit vite compte que quelqu'un était en train de la réveiller. Elle siffla entre ses dents menaçante et plaqua ses oreilles sur son crâne. Sa voix, bien qu'un peu rauque était froide et glaciale :

-" Ca te dis de me foutre la paix ?"

Ce feulement eut l'effet escompté, la patte importune se retira aussitôt de son flanc. La guerrière s'étira, se contorsionna et, se roula en boule. Qui que ce soit, il attendrait. Posant le bout de sa queue couleur chocolat sur son museau, la féline soupira doucement et pria au sommeil de revenir à elle.

Nuage de Roses

Le clan s'agitait dans tout les sens, ne faisant une pause que quand le lieutenant avait quelque chose à dire; c'est à dire jamais. Tous les apprenties passaient de la réserve de nourriture à la tanière des anciens sauf un, ou plutôt une qui regardait tout cela sans broncher. Et pourquoi elle devrait faire pareil d'abord? La chatte s'étira en baillant bruyamment puis la queue et la tête haute partie vers un endroit en retrait du camp où elle pourrait faire une petite sieste avant d'aller trouver une proie. Ses pattes la menèrent vers un coin où le soleil réchauffait les plus chanceux. Et cet lieux précis, il était à elle et rien qu'à elle. Nuage de Roses plissa les yeux et fit la grimace. Devant elle se trouvait une guerrière, et pas n'importe laquelle, allongée juste où il ne fallait. L'apprentie s'approcha et appuya régulièrement sur le ventre de celle ci jusqu'à qu'elle ce réveille.

-" Ca te dis de me foutre la paix ?"

Rose retira sa patte du flanc et regarda Mélancolie Démentielle posé le bout de sa queue sur son museau et fermer les yeux. La colère monta en Nuage de Roses où plutôt Nuage Démoniaque qui grogna.

- Eh oh... Mélancolie Démentielle, croit pas que tu vas me piquer ma place parce que tu sort d'un moment difficile. Pousse toi de là si tu veux éviter les ennuies.

La chatte noire montra les crocs pour prouver qu'elle ferrait ce qu'elle venait de dire.Si cette membre du clan de la Rivière ne se montrait pas plus généreuse, Démo' avait trouvé sa prochaine cible. Sortant et rentrant les griffes, attendant que la réponse arrive la femelle aux yeux verts sourit méchamment. Mais il y eu un déclic en elle. Sans savoir pourquoi, elle redevint la gentille Nuage de Roses et laissa Nuage Démoniaque de coté.

- Je... je suis désolé... je ne voulais pas te dire ça...

La guerrière cligna des yeux, surement étonnée de se changement de personnalité si rapide. L'apprentie la comprenait. Même elle était étonnée par ses faits et gestes.

Coly' :

- Eh oh... Mélancolie Démentielle, croit pas que tu vas me piquer ma place parce que tu sort d'un moment difficile. Pousse toi de là si tu veux éviter les ennuies.

-" Et bien la mioche, qu'est c'tu veux ? La place c'est ça ? Et bien écoute, si tu la veux, vient la prendre."

Nuage de Roses

Je grogna, ignorant mon ancienne envie de sympathie.Tant pis pour l'amitié. En plus, c'était franchement stupide. Mes griffes, luisantes et blanches comme l'ivoire le plus pur, sortirent de leur étaux, rentrant dans la terre molle et humide. Mes yeux verts se plissèrent tandis que je m'avançai vers la vieille imbécile qui se tenait devant moi. Elle allait voir... Je la fixai, elle, pauvre sotte sortant du coma, elle, qui avait le don de m'agacer. Mélancolie Démentielle me regardait, donnant de temps en temps un coup de langue à son pelage déjà soyeux. Mais je l'enviais. Je voulais tout oublier. Tout abandonner. Je voulais enlever de ma mémoire l'image de chats agonisants devant moi. D'un simple mouvement de tête, tout disparu, tout mes doutes, toute ma lâcheté. Fuir. Qu'elle idée stupide. Mais pourtant, je ne rêvais que de ça, partir dans un endroit où je ne pourrai plus jamais faire souffrir quelqu'un. Un rêve...

- Pff, tu n'ai qu'une vieille folle insouciante qui a tout oublier. Dans ton esprit torturé, il ne reste que l'image d'un être cher mourant. Je connais ça, mais moi, cela ne m'a pas modifier. Alors que toi... regarde toi, regarde ton âme, aussi noir que la nuit, aussi sombre que l'ombre.

Je ricana, ayant repris tout mon entrain. Mais les doutes ne me quittait pas. Je voulais hurler. Mais bien sur, restant digne, je le fis pas, et me concentra sur la femelle. Je ne voyais pas ce qu'elle pensait ou plutôt, je m'en moquais. J'étais perdu, imaginant tous les moyens possible de fuir cette malheureuse existence. Mourir... C'était lâche. Enfin, tous dépendait de la façon. Je tituba, pensant à mon corps froid et mort couché sur le sol. Hum... j'aimais la vue du sang. Mais pas celle du mien. Cela devait être la seule chose qui m'horrifiait. La mort. Pourtant, je repensais à toutes ces foies ou j'ai voulut munir à elle, à mes semblables. Sans résultat. Quelques choses me rattachait ici. Un souvenir fugace.

- Alors, Mélancolie Démentielle, t'es sourde ou alors tu viens de te rendre compte de ta stupidité?

Oublier. C'est tout ce que je devais faire pour le moment. Du moins, ce n'étais pas si facile...

Mélancoly :
Pousse pas le bouchon trop loin mon mignon :

La jeune féline semblait...contrariée, voire même énervé. Mais cela, Mélancolie Démentielle, s'en fichait royalement et pire, cela l'amusait. Ses prunelles d’azur à moitiés closes, elle regardait avec un sourire en coin, la jeune chatte d'ébène planter ses griffes dans la terre. La siamoise bailla et vint placer le bout de sa queue panaché devant son nez, s'installant un peu plus confortablement. Elle poussa un soupir de bonheur, soupire ayant unique but de faire réagir la jeunette qui semblait à deux doigts de faire ressortir sa phase sombre. C'est d'ailleurs ce que la chatte espèrait et c'est ce qui se produisit :

- Pff, tu n'ai qu'une vieille folle insouciante qui a tout oublier. Dans ton esprit torturé, il ne reste que l'image d'un être cher mourant. Je connais ça, mais moi, cela ne m'a pas modifier. Alors que toi... regarde toi, regarde ton âme, aussi noir que la nuit, aussi sombre que l'ombre.

Le cœur de la chatte bondit au creux de sa poitrine. Puis, il se serra si fort, qu'elle cru qu'elle allait implosé. Une douleur horrible la foudroya sur place, une douleur irradiante à son zénith, comme s'il brulait de l'intèrieur. Que lui arrivait-il ? Elle serra un peu plus les mâchoires tentant de contenir ce flot de douleur qui se déversait désormais dans tout son être. Elle ne voulait l'admettre, elle ne pouvait l’admettre, mais c'était bien vrai... ces paroles n'étaient que le reflet de la vérité et elles l'avait touché droit au coeur. Comment cette demi portion pouvait-elle avoir deviner ce qui rongeait la chatte au plus profond d'elle même sans qu'elle même n'en soit réellement consciente.
La frustration et la douleur se mutèrent en collèrent. Une colère bouillonnante, une colère meurtrière...
Un sourd grognement monta de la gorge de la chatte qui n'avait pas bouger d'un cil. Ce grognement n'était qu'un avertissement. Malgré ces pulsions d'agressivité elle savait se contrôler, et se déchaîner contre une apprentie schizophrène n'arrangerai rien. Cet avertissement méritait d'être pris au sérieux, c'était une sorte de chance pour la féline, mais son côté sombre s'en fichait :

- Alors, Mélancolie Démentielle, t'es sourde ou alors tu viens de te rendre compte de ta stupidité?

Ce furent les paroles de trop. En moins de temps qu'il ne faut pour dire ouf, la guerrière avait bondit en avant, feulant de rage, toutes griffes dehors, plaquant la misérable apprentie qui se dressait devant elle.
Les yeux océans de la féline c'était voilé d'un film sombre, signe de sa colère profonde et dans ses yeux, la flamme de l'agacement brillait doucement. Ses pattes couleurs caramels plaquaient avec force les épaules de la pitoyables apprentis qui tentant de se libérer. Malgré l'envie profonde qui la tenaillait, la guerrière avait rangé ses griffes au dernier moment. Plaquant fermement la jeunette sur le sol, elle feula de rage et approcha son visage du sien :

-" Écoute moi bien la mioche, j'en ai rien à foutre que se soit ton autre côté qui parle, ces mots son sortit de TA bouche ! Et je te préviens, si jamais tu oses me reparler et reparler de sa, je t'arrache les oreilles et j't'ouvre le ventre, mais pas trop, histoire que tu survives quand même, et oui, malgré les apparences, j'suis pas un monstre quand même.
J'espère que tu m'as comprise !"

Devant le regard effrayé de Nuage des Roses, la guerrière en conclut qu'elle avait capté. Elle relâcha son emprise et recula de quelques pas. Cette petite altercation avait attiré les curieux du clan. Certain lui jetèrent des regard épouvantés, dans les yeux d'autre, une lueur de défi brillait au creux de leurs prunelles. Certain même étaient près à intervenir au cas où elle serait aller au bout de ses paroles. Elle leur jeta un regard noir lourd de sens. Non mais pour qui ils la prenait, lorsqu'elle pouvait éviter de se salir les pattes, elle le faisait. Jetant un dernier coup d'oeil à l'être pitoyable qui se redressait aider par d'autre, la féline se fraya un chemin parmi la foule de félin et se dirigea vers la sortie du camp. Elle l'atteignit en quelques bond. Puis, elle bifurqua vers la gauche et fit le tour du camp. Ses pensées étaient confuses et elle n'arrivait pas à en aligner deux cohérentes à la suite. Au creux de sa poitrine, la douleur s'éveilla. Elle arriva enfin à destination. Devant elle, de nombreux monticules de terre s'élevaient à perte de vue, souvenir impérissables des guerriers qui avaient quitté la terre. Elle se dirigea d'un pas mécanique vers l'un de ces petits monticules, celui sur lequel une fleur séchée trônait, cette fleur était jadis bleu...
A cette pensée, son coeur implosa, libérant de nouveau la douleur fulgurante qu'il contenait. Cette fois, la féline ne tenta pas de la contenir, elle la laissa se déverser par flot dans son corps qui céda. La guerrière s'écroula sur le petit monticule. Sans qu'elle ne put les contrôler, des larmes se mirent à couler le long de ses joues.
Pourquoi ! Pourquoi avait-elle si mal à chaque fois que le souvenir d'Étoile Bleue venait à elle !
Que c'était-il passé ce jour funeste pour que son subconscient l'accable au point de la torturer ! Pourquoi s'en voulait-elle tant ?
Ses souvenirs étaient flous, confus... et sa mémoire perdue...

Yppp ! ^^

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