Une peste et un dragueur. [With K.I.A]

Déjà, ce matou malotru se permettait de la réveiller. Que ça soit fait exprès ou pas, au fond peu importe. Peu importe quand on sait la réaction qui va suivre de sa part. Ce dernier sourit. Oui. On dirait qu'il n'a pas entendu l'insulte lancé par la rouquine. Ou peut-être qu'il fait exprès de l'ignorer.
Il fait comme si de rien n'était, il se pavane en souriant malgré ses poils hérissés, l'air même plutôt content. Tout simplement, on dirait un vieux fou qui a besoin de compagnie, qui n'a pas vu âme qui vive depuis si longtemps qu'il se permet de réveiller une jeune femelle qui dort paisiblement.

Le fou soudain, paraît s'énerver. Sa queue se met à battre, à tournoyer d'agacement, comme si c'était lui qu'on avait tiré de son sommeil. Il retrousse ses babines, plaque ses jolies oreilles crème sur sa tête.
Et puis il crache ces paroles, d'un ton tellement calme et arrogant que la renarde sentit un frisson la parcourir :

- Coucou ma belle. On s'amuse un peu ? Je suis ta cible.

Soit ce matou est un rigolard, soit un parfait fou. Que veut-il exactement ? Se battre, apparemment .. Une lueur étrange brille dans ses yeux. Une douce folie. Dedans, elle voit que sa colère n'est pas justifiée. Il recherche réellement de la douleur, tout simplement. Il veut voir du sang couler. C'est un fou, un fou magnifiquement beau certes mais un fou ! Au même terme que les sanguinaires qui détruisent tout ce qu'ils trouvent, qui deviennent accro au sang qui leur coule entre les pattes, ce beau matou crème veut se battre.
Renard, effrayée ?! Pas du tout. Justement, elle aime bien les fous. Ils sont drôles quand on sait comment réagir .. et dans ce cas-là, la meilleure façon de s'amuser était de ne pas lui donner ce qu'il voulait, tout simplement.

Elle regarda le beau mâle de ton son haut (bien qu'il fasse pratiquement deux foi sa taille), et lui lança un regard ahuri et dédaigneux. Elle lui montrait ainsi qu'elle n'était pas du tout impressionné par sa petite parade, mais qu'elle n'avait aucune intention de lui bondir dessus et de se battre. Un sourire d'ange qui sonnait faux en cette instant s'étala sur sa figure, et ses yeux verts intenses brillaient du plaisir de s'amuser avec le félin, de le provoquer. Au fond, elle aussi était un peu folle peut-être. Toujours à rechercher les embrouilles et le conflit quand elle s'ennuie, mais vouloir le faire partir à tout prix quand il lui tombe dessus sans prévenir.

La jeune solitaire était à présent parfaitement tirée de son sommeil, et prête à faire face. Elle répliqua à son tour :

- Que me veux-tu ?

K.I.A.
Rien ne me fera plus plaisir.


La jolie se lève. Allez ma belle, prépare toi ! Je m'approche d'elle en un élan. Sentant son souffle contre mon museau. Nos poils se mélangeants. Nos respiration se confondant. Je murmure.

- Fait moi saigner princesse. Déchire-moi la fourrure. Plante tes crocs dans ma nuque. Ne te retiens pas. Défoule-toi. Vas-y ma jolie.

Les yeux planté dans ses yeux. Prunelles d'or contre prunelles vertes. Plus rien n'existe à part nous. Plutôt mignonne, cette minette. Un rire narquois monte de ma gorge. Je grogne. Murmurant, charmeur.

- Bébé, écoute bien. Fait moi souffrir, hurler, saigner. N'ai pas peur. Vas-y ! Je suis ta cible. Arrache ma fourrure. Sors tes griffes. Fait moi saigner !

Vas y ma belle. Oublie tout le reste. Ne pense plus qu'à me réduire en morceaux. Fonce, tête baissée. Je ne résisterais pas. Je ne bougerais pas. Tu me fera saigner comme personne ne l'a jamais fait. Rien ne me fera plus plaisir.

- Fais moi saigner princesse. Déchire-moi la fourrure. Plante tes crocs dans ma nuque. Ne te retiens pas. Défoule-toi. Vas-y ma jolie.


Ce chat était définitivement flippant. Renard n'arrivait pas à soutenir son regard avide, suppliant, qui suivait le moindre de ses mouvements, attendant qu'elle réponde à ses attentes. La rouquine ne cèderait pas. D'abord, ce matou la considérait comme une vulgaire proie, et elle n'aimait pas ça du tout. Il l'appelait «ma jolie». Ce vieux fou l'appelait ma jolie. En temps normal elle aurait prit ça pour un compliment, mais elle ne pouvait en cet instant que se sentir gênée.

Le fou lança un rire sarcastique, narquois. Il avait un magnifique pelage, une musculature plus que parfaite .. si beau .. mais des yeux déformés par la folie.

- Bébé, écoute bien. Fait moi souffrir, hurler, saigner. N'ai pas peur. Vas-y ! Je suis ta cible. Arrache ma fourrure. Sors tes griffes. Fait moi saigner !

Renard ne put s'empêcher d'émettre une grimace de dégoût et de détourner son regard. Non, elle n'avait toujours pas peur. Elle en avait croisé, des fous !


- Jamais, vieux fou. répliqua la renarde sans attendre.

Ce matou lui tapait sur les nerfs et pourtant, elle aussi avait envie de jouer ! Mais pas au même jeu que ce dragueur sadomasochiste. A son jeu.

Killed in Action
Rire doux

Rire. Rire encore et encore. Rire comme un chaton. Rire, insouciant. Rire naïvement. Rire joyeusement. Rire sans penser à ce que l'on pensera de nous. Rire en fermant les yeux sur la réalité. Rire comme dans un rêve. Rire du jeu froid auquel nous jouons. Rire en attendant la suite. Rire de tout et de rien. Rire pour cacher notre tristesse. Rire comme jamais. Rire pour toi. Rire pour moi. Rire pour nous. Rire clairement, joliment. Rire avec charme. Rire, tout simplement.
Plus doux, je m'approche de la belle en un sourire. Soufflant mon souffle chaud dans ses moustaches. Lui mordillant doucement les oreilles. Plus calme, plus doux. Le refus est dur. Je lui répond par douceur. Espérant l'adoucir, l'apprivoiser. Doucement. Les yeux doux. Lueur de folie, au fond. Mais plus douce. Doux. La douceur. La belle, la jolie, la douce. D'une voix douce. Je ronronne. Me tortille. Je joue au timide. Je m'approche, me recule. Doux. Frôler sa fourrure. Petit coup de nez, tout doux. Le regarder. L'admirer.

- Tout doux, la belle. On a chacun besoin d'un amour, non ? Chacun son amour, chacun son jeu.

Un rire. Calme, lent, franc. Tel fut la réponse du félin. Qu'il était beau quand il riait .. on ne voyait plus ses yeux ambrés de fou. C'est vrai qu'il avait un corps parfait .. grand, musclé mais pas trop. Juste ce qu'il faut. C'est vrai que son pelage était magnifique .. soyeux, brillant. Même son rire était enchanteur.
La rouquine au cœur de pierre était en train de se laisser aller sur un terrain qui lui était complètement inconnu. Elle se faisait emporter elle ne savait trop où. Mais s'en rendait-elle vraiment compte ?

Le beau mâle arrête de rire et s'approche. Ses yeux dorés la fixe à nouveau, et Renard redescend sur terre : ce type est un fou. Un psychopathe, un malade mental, un dérangé ! Il ne faut pas qu'elle se laisse berner ! Je ne suis pas une faible. Je ne tomberai pas entre ses pattes aussi facilement !
Honteuse de ce moment de laisser-aller, la rouquine s'ébroua pour tenter de reprendre ses esprits.
Mais le beau mâle ne laisse pas tomber aussi facilement. Il lui faut sûrement bien plus qu'une méchante réplique pour laisser tomber. Il s'approche encore, encore. Plus prêt. Jusqu'à ce que leurs deux fourrures se touchent. Renard sent son souffle chaud, tout prêt d'elle. Elle a envie de se coller à lui, de se laisser choir sur son doux pelage couleur crème pour l'éternité.

Si beau .. disait son cœur .. Mais si dangereux. répliquait son esprit, tentant de la ramener à la raison.

La jeune solitaire est complètement paralysée. Elle n'ose plus bouger, de peur qu'il s'éloigne. C'est une bataille perpétuelle entre la raison et l'abandon, dans tout son corps. Ses muscles bandés lui ordonnent de courir, de s'enfuir tant qu'il est encore temps. Son cerveau a bien capté le danger. Mais elle lui supplie non, s'il-te-plaît, encore un peu, je suis si bien contre cet inconnu ..
Puis le mâle s'éloigne un peu. Elle a peur qu'il parte, alors elle fait un pas vers lui. Puis il revient. Cela fait un peu comme une danse. Une danse silencieuse, en plein milieu de la forêt .. une danse entre deux fous ? Peut-être bien.
Et puis il lance une réplique. Dévastatrice.


- Tout doux, la belle. On a chacun besoin d'un amour, non ? Chacun son amour, chacun son jeu.

La rouquine se met à trembler. Elle tremble, tremble, de tout son petit corps de féline.. elle qui se sentait supérieure jusqu'à présent n'était maintenant rien qu'une femelle complètement vulnérable. Tremble-t-elle de peur ou d'exaltation ? Tremble-t-elle car elle sait que c'est de la folie pur, ou bien car il vient de parler de sa si jolie voix ? Il a quelque chose de spécial, ce n'est pas possible .. un pouvoir ? Une puissance inconnue ?

- Qu'est-ce qui m'arrive ? murmure-t-elle, tout bas. Même elle ne savait pas si ses frissons montraient qu'elle reprenait conscience de la gravité de la situation ou, au contraire, qu'elle se laissait aller loin, très loin.

Killed in Action

Sourire. Tout doux. Plutôt jolie, la miss. Avec ses yeux verts. Le vent se lève, tout doucement. Je respire. Je ne sais rien de cette minette. Je ne sais jamais rien. Je ferme les yeux un instant. La belle apparaît devant moi. Ses yeux prennent les miens, elle me possède. Je ne connaissais rien d'elle non plus. Je suis destiné à vivre seul toute ma vie ? A rester vagabondant de femelle en femelle ? Pourquoi penser à ça ? Ce sont les yeux profonds de la jolie qui me perturbent ? Aussi profonds que ceux de ma belle. Je me mélange. Tout ça me fatigue. Je vais finir par devenir fou, si ce n'est pas déjà la cas.
Dans un soupire, j'enfouis mon museau dans la fourrure rousse. Elle sent bon. Je ferme les yeux. L'étincelle de folie qui allumait mes yeux se transforme peu à peu en tristesse. Complètement perdu. J'oublie tout, absolument tout. J'ai l'impression d'être un chaton blottit contre sa mère. Deux jeunes amoureux regardant les étoiles. Je respire la fourrure de la rouquine. Ses poils me chatouillent les narines. La sentant tendue, je murmure.

- Non, ne pars pas... J'en ai besoin, s'il te plait, princesse...