Insouciance... Le doux bruit du vent sur les feuilles, des gouttelettes d'eau et des piaillements des oiseaux aurait pu endormir
le chaton le plus turbulent. Le sol, humide et froid,
accueillait des multitudes d'empreintes presque identiques.
Pourtant, la femelle blanche n'y prêta pas attention.
Elle fixa plutôt son regard sur le lapin qui passa à quelques
longueurs de queue d'elle. La chatte le regarda partir
entre les buissons. Une odeur venait se mêler à celle de la
forêt, des animaux et de la végétation.. Plus forte. Une
odeur de peur. Sans se demander de quoi il avait pu avoir si
peur, elle continua sa route d'un pas léger. Elle s'en moquait bien de
toute façon. Elle était juste venue ici
pour se promener. Elle gratta le sol et déterra un ver avec qui elle s'amusa à lui donner des coups de pattes. Une
fois son jeu terminé, elle se retourna puis chercha à attirer son attention sur autre chose.
Elle marcha un peu. Elle s'assit entre les deux racine d'un immense chêne.
Le soleil flamboyant lui donnait envie de vomir. Cette endroit était si différent
que son territoire dans les montagnes... Le craquement d'une brandille
interrompit le fil de ses pensées. Elle tourna sa tête blanche qui
affichait comme d'habitude aucune expression. Rien. Elle
ferma les yeux. Dormir. Oui, elle voulait dormir.
Elle se laissa glisser contre le tronc de l'arbre et se laissa tomber dans le sommeil.
Elle se réveilla en baillant. Elle avait bien dormi. Elle leva la tête et eu un léger sursaut
quand elle vit que le soleil avait laissé place à la lune. Elle se redressa et mit les pattes
en avant pour s'étirer. Elle tourna la tête et regarda un buisson. Soudainement elle se mit à reculer.
La peur. Elle avait soudainement peur. Elle heurta un corps chaud. Elle regarda par dessus son épaule. Un chat, un chat qui lui montrait les dents. Elle regarda partout autour d'elle, en tremblant. Encerclée, encerclée. Elle regarda ses
agresseurs. Des chats plus famélique les uns que les autre lui jetaient des regards mauvais.
Le même chat qu'elle avait percuté s'approcha dans son dos, la frôla puis la plaqua violemment au sol. Elle hurla de douleur
et lui cracha dessus. Les autres, tous des mâles, rugirent et grattèrent le sol, attentifs.
Elle essaya de se redresser mais le même matou, qui portait un cicatrice au dessus de l’œil gauche,
lui mit la patte sur le ventre et appuya, la forçant à se rallonger. Elle faillit s’évanouir mais résista le plus possible. Et elle réussi. Il s'écarta et lui jeta un sourire diabolique qui la trembler. Que lui voulait-il?
Elle profita du fait qui se soit éloigner pour se relever, bousculer la rangée arrière de chat et partir en courant à travers
la forêt. Ils la suivaient. Elle le savait. Sans trop savoir où elle allait, elle courait.
Elle ne prêta pas attention, au paysage, au hululement de chouette et au bruit du vent sur les feuilles. Non, elle ne pouvait pas. Elle fuyait. Elle n'était plus la chatte inconsciente se promenait dans la forêt. Non, maintenant elle
était une proie. Comme une souris. Elle sauta par dessus un tronc d'arbre, mais une touffe de poil s'accrocha entre deux bout d'écorce.
Elle tira de toute ses forces. Aucun résultat. Ils arrivaient, ils s'approchaient. Elle miaula, et hurla. Quelque chose lui sauta dessus et lui mordit la nuque. Elle se retourna et aperçut un œil luisant et une cicatrice. Elle roula sur le sol, se décoinçant et écrasant le matou qui lâcha prise. Elle voulut se relever mais les autres chats arrivèrent et commencèrent à la mordre. Elle commença à sangloter de douleur et de regret. Elle aurait du faire plus attention
au lapin et aux empreintes. Elle hurla. Les griffes lui laceraient son pelage blanc et le tachait de rouge. Du sang.
Elle ferma les yeux. La mort. Elle arrivait au galop. Elle vit un corps allongé par terre. Elle le reconnut vite. C'était... elle. Elle
s'envolait vers le ciel. Elle battit des pattes pour redescendre mais quand elle les vit elle hurla. Toujours blanches, elle étaient cependant transparentes. Elle rouvrit les yeux. Un liquide rouge coulait sur le sol autour d'elle. Alors elle sut que l'heure de son dernier souffle était venu. Elle aperçut de ses yeux à moitié fermé le contour des chats qui partaient au loin.
Tout était fini.