Let's go. Libre.

Prenant mon élan, j'ai bondi sur ma proie. En quelques coups de pattes, celle ci avait regagné la sûreté de son terrier. La colère s'empara de moi lorsque, la faim me tordant l'estomac, je vis disparaitre l'apétissante musaraigne sous terre.

D'un geste rageux, je pris pour but d'ensevelir le bête sous un monticule de terre. Ma sale besogne terminée, un rire stupide m'échapa. Que c'est bon, la vengeance.

Mon ventre gronde. Ignorant sa supplique, je continuai ma route à travers la forêt. Peut-être que, un peu plus loin, j'aurai pu trouver un lapin assoifé, abruti par la chaleur assomante d'un soleil caniculaire.

Mais, au bout de quelques heures, j'interrompis ma folle entreprise pour trouver un coin d'ombre propice à un repos mérité.

Un sentiment d'opression me tira brusquement du sommeil. Dans toute l'immensité de cette forêt, pourquoi a-t-il fallut que l'élément perturbateur soit ici à me déranger, à cet instant précis. Ouvrant les yeux, je n'aperçu qu'un boule de fourrure rousse. Celle ci ne tarda pas, par ailleur, à manifester don existence dans un ample mouvement, provoquant un sursaut spectaculaire de ma part, accompagné d'un feulement manaçant.

Pour ne pas m'y attendre, ça, je ne m'y attendais pas. Un autre félin, élancé, hostile, me barrait la route.

Sans faire diminuer le volume qu'avait pris mon corps grâce à mes poils dressés sur mon échine, je toisai l'inconnu d'un air méprisant.

Soutiendrait-il mon regard ? Ou baisserat-il les yeux, ce qui d'ailleurs m'apportera la satisphaction personlle d'une victoire ?

L'adrénaline augmentant la difficulté de rester concentré, je ne pris pas la peine de me répondre. La réponse viendra d'elle même. Pour le moment, il me fallait qu'attendre. Attendre une réaction. Qui viendra. Ou ne viendra pas. Surprise.

Un gémissement sourd se fit entendre. Renard sursauta. Elle, elle venait de le ressentir dan tout son ventre. C'était l'appel de la faim, son ventre demandait de la nourriture. Oh, elle commençait pourtant à s'y faire, mais les bruits revenaient de plus en plus fréquemment. La rouquine n'avait rien avalé depuis deux jours environ. Et ce n'était que le début de la douleur si elle ne trouvait rien à se mettre sous la dent ..
Oui, elle avait déjà vécue bien pire tel que la tête qui tourne, la fatigue et tout ça. Cela faisait juste longtemps que son ventre n'avait pas gargouillé sans pouvoir être repu.

Sans trop savoir où elle allait, la jeune solitaire marchait. Il y a deux jours encore, elle était sur les terres d'un autre Clan dont le nom lui échappait. Elle avait décidé de revenir vers des lieux qu'elle connaissait mieux. Peut-être avait-elle plus de chances de trouver un guerrier généreux à qui mendier de la nourriture ici ? Elle avait remarqué que le Clan du Tonnerre était ceux des plus gentils et naïfs.

La rouquine venait donc de traverser le chemin des hommes aux cailloux noirs et tout petits, où elle s'était d'ailleurs bien fait mal aux coussinets, raison de plus pour souffrir. Elle était maintenant rentrée à nouveau entre les arbres ( on s'y sent quand même plus à l'abri ) et trottinait, tout de même aux aguets. Ce lieu n'est pas très prisé par les guerriers pour la chasse, mais on ne sait jamais. Il faut tout de même le préciser, Renard ne chasse pas sa nourriture seule. Elle ne sait pas chasser. Elle préfère voler, c'est plus marrant. Il suffit de chercher un apprenti imbécile ou un guerrier au grand cœur, puis de l'amadouer en faisant les yeux doux pour qu'ils vous donne sans trop de réflexion une de leur proie.

Mais voilà, quand il n'y a personne, c'est un peu plus dur. Et du coup on meurt de faim. Et que pense Renard de tout ça ? Tout simplement, elle s'y fait.
Voler et tromper fait partie de son quotidien, si bien que ça fini même par l'amuser.

La rouquine s'arrêta, commençant à penser qu'une petite sieste ne serait pas de refus. On devait être en milieu d'après-midi et il faisait un temps caniculaire. Heureusement, l'ombre des arbres la protégeaient un peu du soleil, mais la fatigue commençait à se faire sentir malgré qu'elle ai passé une bonne nuit. Sans hésiter, elle s'approcha du premier arbre à portée et s'allongea. La tête lui tourna quelques instants tellement elle avait fait d'efforts sous la chaleur. Instantanément, Renard s'endormit.

***

La rouquine ouvrit les yeux, et se releva brusquement. Elle avait senti quelque chose près d'elle, ce qui l'avait tiré de son léger sommeil. Cette "chose" se releva d'ailleurs à son tour brusquement. C'était un félin, tout comme elle, et elle avait du le frapper en se relevant. Ce dernier réagit au quart de tour, et bondit, poils hérissés, à un mètre de la rouquine.
Ses poils gris dressés sur son dos de la sorte le faisait ressembler à un espèce de nuage d'orage ..
Cette pensée faillit faire rire Renard, mais ce n'était pas vraiment le moment.

Surprise de la réaction du matou, les poils de la jeune solitaire se dressèrent à son tour sur son échine.

La félin aux poils gris se voulait agressif, comme pour effrayer Renard. Elle qui ne se laissait pas démonter facilement, il fallait tout de même avouer que la réaction du matou l'avait surprise. Pourtant, elle tenta de le cacher en répondant à son agressivité d'un ton calme :

- Doucement, calme tes nerfs ! Je ne vais pas te tuer.

L'inconnu allait-il rester agressif et répondre sur la défensive, ou se calmer et comprendre que Renard ne lui voulait pas de mal ? .. pour l'instant.