une nouvelle venu dans la forêt [LIBRE]

Un grand arbre avec des fleurs roses... Bermude en avait déjà entendu parler.
L'arbre Japonais.
Ça ne pouvait être que ça. L'endroit était réputé pur son calme et son ambiance zen. Il y avait surement beaucoup de chats y allant alors. Il fallait donc qu'Echo parte au plus vite. Elle avait à peine fait attention à la fin de phrase de l'étrangère. Pourtant, elle réalisa soudain qu'une réponse était attendu. Une réponse... Elle avait déjà répondu à la même question un peu plus tôt. Impatientée, elle lâcha d'un ton sec :

Bizarrement, ses pattes tremblaient. Naturellement agressive, elle grogna doucement. La chatte argent n'avait pas que ça à faire. Il fallait qu'elle se nourrisse, et vite. Peut être était-ce pour ça que ses pattes tremblaient involontairement. Bermude se rendit vite compte qu'elle n'était pas seule à grogner. Son estomac produisait comme des ronflements, et lui semblait creux. Elle porta piteusement son regard son son ventre. Sans le voir, elle fit la grimace.

Echo contracta difficilement ses muscles courbaturés, voulant se relever. Elle sentit un mouvement devant-elle.

C'était la voix de la chatonne, paniquée. Étonnée, Bermude leva vers ses yeux aveugles avec calme. Son expression devait-être étrange, mais elle s'en fichait.

La jeune solitaire grise eu une bouffée de compassion. Oui, elle savait ce que cela faisait d'errer seule, sans personne sur qui compter, sans protection. Elle en souffrait, mais était trop fière pour l'admettre. Ses épaules s'affaissèrent, et elle soupira. Elle voulait bien garder la petite avec elle, mais elle ne pourrait compter que sur elle même si elle voulait manger. Mais à deux, on est plus fort.

Ses yeux larmoyaient, la faisant souffrir. Une maladie ? Qui l'aurait rendu aveugle ? D'après les rares gens qui l'avait rencontrer, ses deuxièmes paupière semblaient bloqués. Un problèmes musculaires ? Peut être. Le froid revenait, ce qui n'arrangeait pas son cas. Bermude secoua la tête, ce qui fit involontairement tomber une larme au sol. Son ventre grogna de plus belle, ce qui suggérait sûrement un repas.

Silence. Echo ne dépendait de personne. Echo n'aimait pas qu'on la prenne en pitié. Echo n'aimait pas qu'on essaye de l'aider. Elle n'aimait pas qu'on la regarde en passant, comme une chose étrange. Contre-nature. La mâchoire serrée, elle pris soin de garder une expression neutre, même si un rictus menaçant promettait de se manifester à tout instant. Ses crocs la démangeait. Marre des fougères, de la menthe et des menus végétariens. La solitaire voulait sentir le sang chaud et cuivré de proies couler dans sa gueule. La chair tendre et enivrante d'une souris fraichement tuée. Et c'était tout. Elle sentit sa bouche s'ouvrir, voulant répondre. Aucun souffle d'air ne vînt faire vibrer ses cordes vocales, et l'insonorité demeurait. Au sol, les feuilles remuèrent. La chatonne blanche s'était levée, peut être pour, comme lui avait dit Echo, aller chercher à manger. Une pensée traversa l'esprit de la chatte argent. Yuki savait-elle chasser ? Pourrait-elle alors sentit de nouveau sur sa langue la savoureuse saveur du gibier ? Elle n'osait pas poser la question. Elle ne vivait que dans la faim, et sauter un repas ne changerait pas grand chose. En revanche, la solitaire grise s'inquiétait pour la chatonne. Elle avait besoin de force, plus qu'Echo. Sa croissance dépendait également de son alimentation. Doucement, comme on redresse un pantin cassé, Bermude se leva. Le grand avantage de la cueillette et qu'il ne fallait pas traquer les plantes. Mais aveugle, la survie de la solitaire ne dépendait que de son attention. Elle huma l'air. Seuls la douce effluve des fleurs de l'Arbre Japonais venait emplir ses narines. Avec l'hiver qui arrivait, la végétation disparaissait petit à petit. Ça serais la première Saison des Neiges de Echo ; qui savait que ses chances de survie disparaitrait, au contraire des flocons.

- Je vais aller chercher des plantes,
dit-elle.

La chatte grise en grognait d'avance. Sans textures, amer. La définition d'une plante. Les journées de Bermude n'étais constituées que d'escapade ayant pour but de trouver de quoi manger. Mais alors qu'elle commençait à tâtonner le sol pour voir où elle mettait les pattes, une forte odeur non pas inconnue la prit à la gorge. Une charogne. Le rêve.