balade entre Ange de Glace, Nuage d'Ambre Noir et Nuage d'Aubépine

[Un demi cercle de lune s'élevait lentement dans le ciel. La toison argenté se reflétait sur la surface du lac. Les eaux silencieuses émettaient de petites vagues venant s'échouer sur les rochet boueux. La forêt, animée par le chant nocturne des cigales, était plongée dans une obscurité si grande que la lumière de l'astre blanc ne semblait pouvoir éclairer ce monde si inquiétant et lugubre qui faisait de ses terres le territoire du clan du tonnerre.
Entre deux buissons de houx, une minette argenté se glissa lentement sur le sol de la clairière illuminée. Sa longue fourrure crème strié de rayures colorées se reflétait parfaitement à la lumière " joviale " de la lune. Les yeux cristallins d'Ange de glace se posèrent sur le glapissement muet des vagues. A pied d'elles. Telle une statue posée sur l'eau, une forme se détachait des autres. Elle remua les moustaches. A la fois satisfaite et inquiète. Lorsque le félin irréelle tourna ses yeux émeraudes dans sa direction, l'échine de la chatte se souleva laissant apparaitre un mur invisible entre les deux matous.
Aucun des deux n'osait faire un geste. Les pupilles brulantes se croisèrent pour ne plus en finir. Leur queue se balançait lentement dans les airs. Seul les lucioles semblaient être témoins de la tension palpable qu'émanait les deux animaux. L'un Dieux, l'autre Ange. Puis le grand mâle prit la parole. Sa voix s'élevait dans les airs, telles de petites notes de musiques encore trop petite pour atteindre les étoiles.

- Ange de Glace.

La femelle ne répondit rien. Ses yeux froid posés sur la toison argenté qui dominait le ciel. Un frison la parcouru. Ses pattes fragiles ne purent la soutenir. Elle s'allongea péniblement entre les pouces fraiches d'été.

- Je suis désolée. Tellement désolée.

Sa voix se perdit en échos entre la cime majestueuse des arbres. Le félin marqua une seconde d'hésitation, ses grand yeux fixèrent un instant la fourrure de la femelle. Il semblait hésiter. Ses oreilles se baladant de droite à gauche il déclara d'un ton aussi pesant que le précédant.

- Je comprend. Mais tu me manque.

Ces paroles restèrent en suspend. Une chouette jubila un instant dans le ciel. Mais cela ne suffit pas à ramener les deux félin à la réalité. La minette toujours allongée sur le sol, laissa échapper une première larme qui tomba lentement au sol, scintillant tel la rosée encore fraiche du matin. Puis, elle releva la tête.

- Je suis venue, comme tu me l'as demander. Je ne pense pas que tu voulais des excuses.

Le grand mâle hocha lentement la tête, comme s'il semblait perdu.

- Un de tes enfants te guidera.

Il n'en dit pas plus. Son museau se referma telle une huitre sur ses dernière paroles. Mais la femelle n'eut le temps de piper mot, que le décors si irréelle du lac à la surface illuminé se détacha soudain de son chant de vision. Le chant des cigales se perdit un loin. Tout devint noir.


Ange de glace ouvrit un œil, puis l'autre. Les sens encore endormis, elle distingua une odeur si familière mais pourtant si inquiétante de lait maternelle. Le plafond tapissé d'épines de la pouponnière planait au dessus de sa tête. Elle s'étira avec soins, prenant garde à ne pas éveiller les chatons endormis. Son ventre lourd, annonçait que ses petits n'allaient tarder. Une lueurs animé aurait pu traverser ses pupilles cristallines, si le souvenir macabre de son rêve n'avait pas resurgit en sa mémoire. Elle arrêta un instant sa toilette. Le regard vide. Ce n'était peu être qu'un rêve après tout. Seul les guérisseurs pouvaient communiquer avec les guerriers de jadis. Mais Nuage de Mousse n'était pas un guerrier. Il était mort pour sauver une vie. La sienne. Le regard lourd, elle étira tout ses muscles, puis sortit tel une ombre du petit buisson obscure. Au dehors, les rayons matinaux du soleil levant illuminait le camp du tonnerre de ses rayons pâles. Personne n'était visiblement encore debout. Bien qu'une faible odeur lui informait que la patrouille de l'aube avait du quitter le repère quelques instants plus tôt. Ses yeux cristallins se posèrent sur le petit houx, ou les reines avaient l'habitude de toiletter et nourrir leurs petits. Elle s'y avança, ses pattes frôlant à peine le sol légèrement humide. Puis, elle s'allongea péniblement. Ses muscles se décontractèrent enfin, laissant disparaitre la tension presque palpable qui avait envelopper son réveil. Elle releva la tête vers étoiles qui disparaissaient peu à peu dans le ciel. Puis un mouvement faible s' éleva. Les oiseaux matinaux chantonnaient joyeusement, annonçant ainsi le retour des saisons chaudes. Ses moustaches s'agitèrent lorsque Nuage d'Aubépine apparut dans son champ de vision.

-Bonjour, dit l'apprentie. tu es matinal à ce que je voie.

Elle fixa un instant la jeune femelle aux pelage constellé de taches rousses. Elle hésita. Après tout la minette était une guérisseuse, elle pourrait peut être la renseigner. Elle n'osa la toiser, le regard fuyant. Ange observa un petit merle imprudent, lorsqu'une deuxième odeurs vint lui titiller à nouveau le museau. Elle tourna rapidement la tête pour apercevoir une petite chatte noir qui s'approchait hésitante des deux femelles. Ange de glace retint un grognement rageur. Ses espoirs venaient de partir en fumé. La nouvelle venue était à portée de voix. Elle ne voulait que le clan entier soit au courant de ses tourments passager.

- Je n'arrive pas à dormir. Commença t-elle. Surtout avec ça.

Elle pointa du bout de queue son ventre arrondis. Puis posa ses pupilles chaudes dans les iris bleutées de l'apprentie.

Déso c'est très court et très nul ><


Ange de Glace
« Il est parfois bien difficile de retirer ses leçons du passé… »




Sous les lueurs rosâtres du soleil levant, Ange de glace observait silencieusement les deux jeunes apprenties débattre sur l’origine du terrier. Autour d’eux, une odeur ancienne mais assez tenace pour éveiller les doutes de la guerrière aux reflets d’argent empreignait l’air. Elle se balançait maladroitement sur ses deux pattes consciente du danger que procurait la situation. Pourquoi fallait-il qu’elle se mette toujours dans les pires situations qu’il soit. Elle devait être à la pouponnière et non ici à regarder deux novices explorer un nid de renard. Quoi qu’il en soit, il semblait abandonner bien qu’il était non sans savoir que ces bêtes sauvages et solitaires revenaient souvent sur leur pas après avoir explorer les environs. Sa queue s’agita de gauche à droite lorsque Nuage d’Ambre Noir disparue à travers les parois hostiles. A son grand soulagement la minette réapparues quelques secondes plus tard une expression banale sur le visage. Elles ne semblaient apparemment pas se rendre compte combien il était dangereux de rester ainsi planter devant la cage du loup. Les moustaches frémissantes, elle coupa légèrement la parole à Nuage d’Aubépine qui semblait impatiente d’élucider le mystère.

« Ce que vous voyez est un terrier de renard. » Miaula t-elle d’une voix sèche.

Les deux femelles posèrent sur elle un regard interloqué.

« Humez l’air vous découvrirez qu’il a abandonner son terrier il y a peu de temps. De toutes les façons il faut vous montrez prudentes, la plupart reviennent plusieurs jours après surtout s’il s’agit d’une femelle sur le point de mettre bas. »


Ces mots dit, elle tourna rapidement la tête pour croiser les grands yeux bleus de l’apprenti guérisseuse. Les pupilles glacées de la guerrière se prirent soudain un air grave et autoritaire.


« Nuage d’Aubépine, j’ai conscience que tu es une apprentie guérisseuse, hors il faut toujours faire confiance à son flaire avant ses yeux. »

Elle releva la tête vers l’astre lumineux qui s’élevait dans le ciel. Autours d’elles les oiseaux gazouillaient déjà. Le printemps était là. Ses futurs petits n’auront pas à connaître la dure réalité de l’hiver avant qu’ils ne soient assez forts pour l’affronter. Son ventre gonfler pesait plus chaque jours et les chatons qu’il abritait semblaient se bagarrer tant les coups devenaient accrus et douloureux. Mais ce ne serait pas que ces enfants, mais aussi ceux de Poussières d’Etoiles et elle priait en silence pour qu’ils héritent de la force tranquille du guerrier. Les iris rêveuses, elle ne fut tiré de sa rêverie que lorsqu’un raclement de gorge et quelques mots sortirent de la gorge d’une de ses deux compagnes de route.