The sun does not like me. That all. [PV: Dyonisos]

N U A N C E

Tu n'as peur de rien, tu n'as peur de personne. Sauf de toi-même. C'est la pire de toutes les peurs.

La nuit s'était installée doucement sur le camp, seules les respirations régulières des guerriers endormis brisaient le silence effrayant. Nuance ne dormait pas. Les yeux grands ouverts, elle observait les flancs roux de sa voisine, se soulever. Ses prunelles translucides fouillaient la tanière, elle s'ennuyait ferme. Ses pattes la démangeaient, elle sentait comme une immense marée de fourmis invisibles remonter dans ses membres. L'envie de sortir, de courir se faisait plus forte de minute en minute. Alors que tous dormaient, elle ne rêvait que d'une chose, s'enfuir. D'un bond, elle répondit aux attentes de son corps et se leva. Agilement, elle se faufila entre les corps enchevêtrés et ensommeillés. Sa queue traina derrière elle, laissant un sillon dans le sol de terre battue de la tanière. Aucune lumière, mise à part celle des étoiles, dehors tout était noir. Elle avança, lentement, la tête orientée vers la voûte couleur encre. Ses muscles roulaient à chacun de ses pas. Sa fourrure argentée scintilla quelques secondes, comme un astre oublié. Nuance soupira. Elle s'ennuyait tellement, dans cette vie si morne, elle menait en bateau tout son clan et pourtant, ils étaient tous sa famille. Elle n'y pouvait rien mais cette force, l'autre fois, quand elle avait vu ce chat tuer l'autre, l'avait éprise pour ne plus jamais la laisser revenir à elle-même. Elle accéléra la marche, prise par l'envie de courir sur les Terres de son Clan. Ses petites pattes grises s'enfonçaient dans le mélange de terres, de boue et de sable. Ses coussinets, bien que fragiles, s'habituèrent et elle continua sa marche saccadée. L'esseulée geignait. Elle se perdait aux méandres de la forêt, s'arrêtait pour boire dans un ruisseau, observait un merle qui chantait. La nuit lui appartenait, c'était sa vie, son destin, ses désirs, son plaisir. Ses prunelles grisées glissaient le long des arbres, parsemant les feuillages de regards furtifs.

Ses pattes rencontrèrent un sol plus dur, jonché d'herbes folles. Sans s'en apercevoir, la femelle s'était rendu à cet endroit qu'elle aimait beaucoup. Cet endroit où tous les éléments semblaient se rassembler, l'eau, les arbres, le ciel ... C'était ce qu'elle appelait son paradis à elle. Les sapins formaient une ronde, si bien que tout ça lui donna le vertige. Elle se déboita le cou à vouloir suivre leurs branches, les plus hautes, qui s'étalaient loin dans le ciel. Elle se faufila entre deux troncs, collant par la sève. Ses poils lui tirèrent quand elle frôla le bois. D'un coup de langue, elle fit disparaitre le liquide gluant, et dans un rictus, avala. La mare s'étendait sous ses pattes fragiles. L'eau était d'une couleur phénoménale, foncée. Tellement foncée. Seuls des éclairs, que Nuance reconnut après quelques secondes de réflexion, de couleur traversaient l'étendue sombre. Les petits corps désarticulés des poissons scintillaient follement dans l'obscurité, créant un effet féérique. Nuance sourit, amusée, elle les trouvait beau. Leur couleur avait pour elle, l'impression de renouveau, de renaissance. Peut être était-ce un signe ? Faillait-il qu'elle accepte l'idée de devenir une sanguinaire ? Fallait-il qu'elle tue pour se sentir bien ? Était-ce bien raisonnable de faire confiance à des poissons ? Ses yeux suivirent une silhouette claire, devenue flou sous l'eau, plus le poisson s'enfonçait dans les abysses, plus le point blanc éclatant s'assombrissait. Nuance jeta un regard autour d'elle, les étoiles se reflétaient sur la surface limpide, comme des morceaux de ciel oubliés. Nuance sourit, une nouvelle fois. Elle se sentait bien. Cette mare, elle le savait, était prétendue toxique. Pourtant, le féline immaculée n'en avait pas peur. Lentement, elle approcha une patte incertaine. Puis, elle la plongea dans l'eau glaciale.

Une patte noyée.
Deux pattes noyées.
Trois pattes noyées.
Quatre pattes noyées.
Nuance envolée.

Ses pattes s'agitaient dans l'eau qu'on aurait pu comparer a d'énormes mâchoires. Nuance avait l'impression d'être paralysée par le froid. Ses pattes, elle ne les sentait plus. Seuls ses yeux brillaient d'éclats. La chatte se mit à rire. Étrangement, elle le savait, mais elle riait. Elle n'était qu'un ectoplasme fêlé sur ce monde. Elle riait, pour rien, mais elle riait. Cette sensation qui l'avait envahis lorsqu'elle avait vu le corps avoir son dernier soubresaut, la remplie de nouveau. C'était comme tuer un félin, plonger dans cette mare de venin. Elle sentait des petits corps visqueux la frôler. Elle frissonna, non pas de froid, car elle ne le sentait plus, mais de désespoir, elle se désespérait elle-même. Pauvre suicidaire effarouchée va. Elle contracta ses muscles, et d'un bond magistral, sauta sur la berge. Le pelage plaqué contre les côtes, elle s'ébroua vigoureusement. Cette mare ne l'avait pas tuée, du moins pas encore, était-elle invincible ? Une odeur vînt faire irruption dans ses narines gorgées d'eau. Une odeur familière. Une odeur de son clan. Toi.

Till the world ends.

« Je ne savais pas que la vie pouvait être aussi rude, je ne l’ai découvert qu’en perdant tout ce que j’avais, en n’ayant plus rien. C’est ainsi que va la vie, les gens ne réalisent seulement après avoir tout perdu, combien de magnifiques choses ils avaient. »

Un jeune guerrier au regard froid explorait les endroits du regard. Du haut de son perchoir, il pouvait voir toute la lande, les magnifiques paysages, ce que la nature lui laissait voir et contempler. Il bandit les muscles et dans un mouvement brève, sauta a terre. Ses pattes atterriraient sur le sol de terre humide du clan de l’ombre. Il se trouvait près des marécages, la ou l’odeur était la plus forte et sentait un peu le métal ainsi qu’une touche de la puanteur de la bave de grenouille. Le jeune homme prit un air dégouté en continuant son chemin en suivant un des chemins tracés par de nombreux chats, les marques de pattes étaient dans la boue, depuis les derniers jours, la pluie ne venait pas pour enlever les empreintes. Mais quelqu’un atterrit le regard du jeune chasseur. C’était des petites pattes d’apprentie surement, mais ils étaient fraiches et se dirigeait vers l’endroit le moins réputé de cette région. La ronde touchant les nuages. Un endroit fort connu par les chats du clan de l’ombre. C’était une petite clairière, les arbres l’entourant et les feuillages cachant l’endroit des regards indiscrets. Au milieu de ce paysage se trouve une mare. Un bipède ou un animal avait du creuser un trou pour que l’eau viennent ici sans que la nature s’en mêle. Le guerrier se trouvait devant ce qu’il voyait. Mais quelque chose de différent venait d’ici. Le jeune homme sourit. Pourquoi donc ? Cette endroit était tout simplement parfait pour la solitude, pour ceux qui ne voulaient parler a personne, ceux qui ne voulaient voir personne ou encore moins parler.

Il vit quelque chose bouger dans l’eau. Sans faire de bruit, il marchait entre les arbres, allant de buisson en buisson pour ne pas se faire voir. Quand il fut assez près, il vit une chatte. Plutôt une apprentie. Du clan de l’ombre. Le jeune homme avait envie de sortir de son cachette pour lui crier dessus et demander elle n’avait pas perdue la tète. Car en effet, la jeune boule de poils nageait dans l’eau empoissonnée. En fait, personne ne savait vraiment si c’était vrai mais en même temps, nous étions en hiver et l’eau devait être gelée, plusieurs minutes la dedans et quelqu’un pouvait bien mourir, le corps ne pouvant plus tenir le froid mordant. Elle sortit de l’eau enfin. Le male tricolore s’avançait alors et sortit du buisson de fougères, et regardait la jeune chatte, une expression froid au visage. Il l’observait des pattes a la tête puis s’arrêtait sur son petit visage fine.

« C’est que tu es une folle ou que tu voulais essayer le danger ? »

Allez savoir.

N U A N C E

Oui, elle était réellement folle. Folle à lier. Folle tout court. Le chat l'observait comme tous les chats l'observaient. Une touche de pitié, une touche d'étonnement et une touche de moquerie dans les yeux, comme toujours. Elle a l'habitude qu'on la regarde comme ça. En même temps, elle ne fait rien pour paraitre dans les normes. Toujours à s'inventer une mort pas possible, toujours à fusiller du regard les personnes qui ne lui plaisent pas. Elle est comme ça, elle est Nuage Nuancé. Elle n'avait jamais eu droit à un regard aimant, à une sorte d'amitié. Elle s'était toujours fait des ennemis. Toujours. Ses maigres connaissances avec qui elle ne s'était "trucidée" était sa mère adoptive et sa vraie mère, qui jusque là, n'avait pas réapparut. C'était peut être pour ça qu'elle vivait mal, sans cesse en malaise, dans sa peau, avec les autres. Elle était dérangée, mais ça personne ne semblait le voir. Pour eux, elle n'était qu'une apprentie grognon qui faisait son cinéma pour se rendre intéressante. Sauf que elle, dans son cerveau, ses neurones dansaient la salsa. En permanence, quand elle essayait de réfléchir un peu sur sa vie, une migraine pas possible la prenait. Elle était tellement malheureuse que la seule chose à quoi elle pensait, n'était autre que la mort. C'était mal, elle le savait, si elle se tuait, elle allait souiller ses ancêtres. N'empêche qu'elle avait son avis sur eux, pourquoi ne faisaient-ils rien quand ils la voyait souffrir comme telle ? Pourquoi la laissaient-ils souffrir, seule, dans sa bulle ? Elle avait besoin d'une épaule, besoin de quelqu'un pour l'aider. Visiblement, ça ne courait pas les rues, ou alors, personne ne voulait d'elle.

« C’est que tu es une folle ou que tu voulais essayer le danger ? »

Un peu des deux tout de même. La chatte grise se retourna, sur ses gardes. Dans ses yeux brillaient le malice et la haine. Curieux mélange qui résumait bien sa vie. Le chat était plutôt grand. Il possédait deux perles, telles de saphirs, d'une couleur émeraude délavée. La chatte n'avait jamais vu d'aussi beaux yeux. Un instant, elle se laissa plonger dans l'immense étendue verte de ses prunelles. Puis, se reprenant, continua à le dévisager ouvertement. Long pelage tricolore, le roux se mêlant au blanc, enlaçant le noir. Ce chat était doté d'une grande beauté. L'apprentie le regarda longuement, elle ne savait pas quoi faire. Elle n'avait jamais eu de compagnon, ni même d'amour. Elle procédait à sa vie comme on lui avait demandé. Il y avait bien Tornade d'Azur, mais lui, ce n'était pas pareil. S'égarant dans ses pensées, elle se reprit aussitôt, elle n'avait pas le temps de sombrer au pays des songes. Le regard fiévreux du mâle pesait sur elle comme une grosse pierre. Elle devait avoir piètre allure, sa fourrure lui collait à la peau, une odeur de vase s'échappait de l'eau verdâtre. Seuls ses yeux étincelaient. La femelle s'assit sur son arrière train, lentement et s'apprêta à parler. Elle aurait voulu lui envoyer une réplique cinglante mais rien ne sortit de tel de sa bouche.

- Ouais, c'est ça, je suis folle. Ma vie est faite de danger.

- Ouais, c'est ça, je suis folle. Ma vie est faite de danger.

Le jeune male sourit. Combien de fois avait-il déjà entendu cette réplique, cette phrase composée de quelques mots qui ne signifiait que mensonge ou vérité, dépendant de la personne. La vie des chats des quatre clans sont remplis de danger, nous sommes tous differents, nous avons nos propres opinions ce qui fait que tout le monde peut réfléchir et se révolter avec ou sans l’aide des autres. De la malice brillait dans les yeux de la jeune apprentie, comme si elle préparait un plan démoniaque, qu’elle était la reine du diable. Elle avait piètre allure pour se prendre pour quelqu’un de jolie. Sa fourrure était collée sur sa peau et on pouvait sentir une odeur de chat mouillé. Et quand le jeune guerrier regardait le surface de l’eau, on pouvait voir tous les mauvais choses qui avaient été jattée dedans, les bactéries qui avaient revenus à la surface pour faire de l’eau plutôt un mélange de vert, marron que d’une couleur transparente.

Le jeune chat du clan de l’Ombre détourna son regard de celle de la chatte. Il faisait vraiment froid, le printemps venait mais doucement, qui voudra se baigner dedans ? Et puis, elle n’était pas un chat du clan de la Rivière non plus, si elle s’était noyée, Dieux ne serait pas venu la secourait. Il tournait autour de l’apprentie. Il l’avait déjà vu, comment s’appelait-elle déjà ? Et puis bon, cela n’avait pas beaucoup d’importance.

- Si tu t’étais noyée, je ne serai pas venu a ton secours, tu seras morte, lui murmurait-il a son oreille avant de recommencer à tourner autour du pot.

Elle n’avait pas de chance, la petite, de s’être retourné avec un guerrier comme Crépuscule des Dieux. Il était assez méchant et serviteur du diable, disaient des personnes. Il ne croyait pas vraiment en le clan des étoiles, il ne croyait en personne, seulement en lui-même. Et il n’était pas quelqu’un de très sociable non plus, il aimait faire peur au monde autour de lui. Le jeune guerrier sortit de son petit cercle de tours autour de l’apprentie et s’avançait doucement vers l’eau avant de tremper une patte dedans. L’eau était glacial, normal en cette saison. Il se retourna et s’assit, foudroyant toujours l’autre de ses yeux verts. « Et maintenant petite, comment vas-tu sortir de ce petit pétrin ? Tu t’enfuies, je te poursuite, avec l’horrible envie de te tuer. Tu restes ici et acceptes ton sort, je ne dirai rien. », Pensait le jeune guerrier de l’Ombre dans sa tête.

N U A N C E

Sur les babines du jeune mâle se dessina un sourire machiavélique. L'apprentie sourit à son tour, laissant le coin de ses babines se retrousser. Il était bête ou alors il le faisait exprès ?! Ou simplement, il ne la connaissait pas. Cette folle, cette délurée. Cette qui avait tué une apprentie de son propre clan, celle qui continuait ses meurtres en toute conscience. Elle c'était Nuance, l'apprentie mal dans sa peau, la femelle toujours à l'écart, celle qui ne riait pas en présence des autres, celle qui restait dans l'ombre, celle qui relevait toujours une mauvaise réplique, celle qui râlait à longueur de journée, celle qui s'enfuyait toutes les nuits, c'était elle. Il voulait la connaitre ? Très bien. Sur elle il n'y avait que trois choses importantes à savoir, ces trois choses concernaient seulement la mort & l'amour. Ce qui constituait essentiellement la vie de la féline argentée. La première suggestion à son propos était que Nuance ne tenait pas du tout mais pas du tout à sa vie. Si ce mâle, l'attaquait à l'instant, elle prendrait la peine de se défendre bien sûr, car bonne combattante elle aurait peut être une chance, mais si elle voyait que par malheur son sort était résolu, elle partirait en riant, elle laisserait la vie glisser le long de son corps, elle sentirait ses prunelles s'éteindre de toute étincelle de vie avec un sourire sur les babines.La deuxième est que jamais, oh grand jamais, la femelle ne tombera amoureuse. Son coeur est bien trop occupé à autre chose. Bien sûr, lorsque son poil est lustré et brillant, elle est très jolie, et elle en joue parfois, je dis bien parfois. L'amour n'est pas une chose indispensable pour elle, plutôt mourir. La troisième est donc que la femelle passe sa vie à trouver différents moyen d'approcher la mort, d'où le plongeon dans la mare visqueuse. Voilà, beau minou, tu la connais presque, j'ai bien dis presque. Le mâle au pelage tricolore s'approcha d'elle, un regard amusé posé comme un voile sur ses prunelles. Alors il voulait jouer ? Très bien, Nuance était prête. Le félin passa derrière elle et entama un cercle régulier. Comme tourner autour du pot. Nuance ne le suivit pas du regard, elle n'avait pas besoin d'entrer dans son jeu pour savoir comment en ressortir. Elle n'était pas une des plus grandes sanguinaires de la forêt, non, pas la plus douée, mais ce qu'elle avait en plus, elle c'était la réflexion, ou l'intelligence bien utilisée. Le jeune guerrier ne s'arrêtait pas, continuant sa ronde d'un pas excité. Peut être s'imaginait-il qu'elle avait peur ? Rien, dans les saphirs grisâtres de Nuance n'exprimait la peur, rien. Jamais un matou ne lui avait fait la coure, cela ressemblait-il à ça ? Nuance secoua la tête, ne bougeant toujours pas. Le mâle brisa le silence, s'approcha et murmura au creux des oreilles pointées de Nuance, ces quelques mots :

- Si tu t’étais noyée, je ne serai pas venu a ton secours, tu serais morte.

Ah, la blague. Nuance ne pu retenir un pouffement. Puis, elle ria à gorge déployée, elle n'avait pas besoin de se cacher. Son thorax se soulevait rapidement au rythme de ces éclats de rire. Elle serait morte ? Mais il n'avait pas compris que depuis le début elle faisait ça pour mourir ? Qu'elle ne pensait à qu'une chose c'était de quitter ce monde et de rejoindre enfin ces vraies terres ? Nuance se calma quelques secondes. Elle ne voulait pas faire impression d'une pauvre gamine écervelée qu'elle n'était pas. Ses yeux lancèrent des éclairs pendant quelques instants, puis, elle se redressa, amusée. Le chat avait repris sa ronde monotone. Il la dévorait des yeux comme sa prochaine proie. Nuance en sourit. La femelle fut tentée de lui faire un croche patte, juste pour avoir le plaisir de le voir s'étaler par terre. Mais telles seraient les répercutions. L'apprentie rigola de nouveau. Lorsqu'enfin son souffle reprit un rythme des plus normaux, la chatte remarqua que Crépuscules des Dieux s'était arrêté. Il la regardait maintenant, de ses puissants yeux émeraudes. Nuance planta à son tour ses prunelles argentées dans ses saphirs verts et soutint son regard. Les coins de ses babines se redressèrent en un sourire angélique et moqueur, elle mâcha quelques secondes une bouchée invisible puis lui répondit, tout aussi joueuse :

- De toute façon, je ne me serais pas noyée. Et si par malheur ça avait été le cas, tu ne peux pas savoir comme je me serais fichu de toi. La mort est mon alliée. Alors n'essaie pas de te rendre plus fort qu'elle. Tu n'est qu'une pièce sur un énorme puzzle. Joue ton rôle, ne vole pas ceux des autres.

Sur ces mots, l'apprentie se leva, la queue en l'air. Elle posa doucement sa queue sur l'épaule du matou avant de se mettre à son tour à tourner autour de lui, le regard pétillant de malice. Comme toujours, la tête haute et la mort en ligne de tir.

What goes around comes around.

Elle riait forte. Le jeune male tricolore n’était pas surprise, il connaissait la réputation de la jeune demoiselle au clan, mais elle, il semblait que cela, elle ne le savait pas. La petite apprentie avait tué une autre apprentie du clan de l’ombre, de leur clan. Le simple acte du diable n’était fait exprès, seulement tout le monde essayait de l’ignorer. Mais au contraire, Crépuscule des Dieux avait suivie tous les nouveautés, les yeux brillant d’excitation car une nouvelle allait rejoindre le diable. Dieux était un chat froid et distant, il aimait le clan de l’ombre pour leur mauvais réputation, pour les nombreux sanguinaires qui étaient parmi eux, pour la force des guerriers et l’envie de conquérir les territoires des autres. Même si son clan croyait au clan des étoiles, même si le jeune guerrier ne le disait a personne, il ne croyait pas en eux. Quelque chose en lui l’avait changé. Il croyait en le pouvoir du diable, il croyait en le mal et l’ange ne viendra jamais vers lui, les chats célestes ne lui diraient jamais qu’il a prit le mauvais voie. Parce que d’après lui, il avait prit la bonne décision, que c’était la plus facile et la plus remarquablement cruelle. Il aimait cela, être le serviteur du diable, de ses ombres noirs, de la nuit qu’il laisse sur les territoires de la région. Nuage de Nuance. Elle était comme lui en quelque sort, elle voulait se diriger vers la morte, la morte qui est l’arme du diable, l’arme de sombrer dans la folie, l’arme de devenir quelque chose de différent. La jeune apprentie repartit dans un éclat de rire puis s’arrêtait quand le male avait finit le l’observer en marchant, s’asseyant devant elle et ses yeux verts fixée dans ceux de l’autre. Elle lui lançait un sourire angélique avant de parler.

- De toute façon, je ne me serais pas noyée. Et si par malheur ça avait été le cas, tu ne peux pas savoir comme je me serais fichu de toi. La mort est mon alliée. Alors n'essaie pas de te rendre plus fort qu'elle. Tu n'es qu'une pièce sur un énorme puzzle. Joue ton rôle, ne vole pas ceux des autres.

Il la regardait. Elle avait du crame pour une petite de sa taille. Et elle avait du caractère. Le jeune male sourit de plus belle tandis que Nuance commençait à tourner autour de lui comme il l’avait fait autour d’elle. C’était un jeu, débile et passionnant à la fois. On pouvait voir l’autre personne de tous les cotées, de tous les formes, leurs expressions sur leur visage, leur corps angélique. Le guerrier pensait que la morte était quelque chose de bien aussi, mais il voulait rester sur cette pauvre terre pour accomplir sa mission, rassembler le plus de chats, faire une révolution, changer les religions pour le diable aux lieux des anges célestes, les chats d’en haut.

- Nous jouons un peu le même rôle, tu vois. Mais différent en même temps. Mon rôle est d’être le serviteur du diable, ton rôle est d’être celui de la morte. Les deux sont la même personne. Nous avons la même passion cachée. Nous jouons cette pièce de puzzle ensemble.

Nuage Nuancé,

The sun does not like me. That all. [PV: Dyonisos] Sanstitre1ues

Je me suis dit, aujourd'hui, que j'allais trouver une raison, au moins une de ne pas me laisser sombrer. Je suis le chemin de la souffrance, je ne prends aucun raccourcis, je suis un vulgaire automate.

Elle menait la danse, elle le savait elle était la meneuse de jeu. Tournant autour du matou dit envoyé du diable, elle posait son regard de délurée sur le mâle, appréciant les muscles sculptés sous sa maigre fourrure tricolore. Éternelle charmeuse et manipulatrice, ses désirs s'intensifiaient au cours de sa croissance. Les félins du sexe opposé l'attiraient, surtout lorsqu'ils avaient ce côté sombre et si ténébreux qu'elle aimait tant. Lui, semblait parfait d'apparence mais elle en était presque sûr, il manquait de stratégie et de logique. En effet, elle le savait, il n'avait qu'une envie, c'était de se jeter sur elle et de la tuer. Alors qu'attendait-il ? Si il voulait vraiment la tuer, il l'aurait déjà fait. Mais, malheureusement, il n'était pas si malin qu'il le faisait penser. Laisser ne serait-ce qu'une possibilité que la chatte s'en tire vivante était une erreur. Une grave erreur. Nuance en était certaine, elle, elle s'en tirerait. Le combat n'aurait pas lieu, elle le savait. Ses pupilles s'élargirent sous la puissance des rayons lumineux. Le soleil darda de tout son soûl la petite colline verdoyante et le pelage de l'apprentie scintilla d'un nouvel éclat argenté. Désirable et désirée. Ses pas se firent plus lents, elle finit par cesser ses cercles. Elle n'était pas là pour le rendre fou, lui non plus surement. Elle prit alors appuis sur son arrière train et s'installa dans le tapis mousseux de l'herbe grasse. D'un geste qu'elle qualifiait d'habituel, elle lécha vivement sa patte et la passa aussi rapidement derrière son oreille. Ce petit rituel se renouvelait chaque jour. Nuance était propre, ce n'était plus un chaton. Et puis, cet épaisse fourrure argentée demandait de l'attention. Pour obtenir un résultat tel que celui d'aujourd'hui, la femelle pouvait y passer une matinée. Alors que ses deux saphirs brûlants fixaient avec intensité le matou, la voix de celui-ci se fit entendre. Un brin rocailleux et sûr de lui. Nuance sentit un rictus de malice fendre ses babines et s'installer, éclairant son visage angélique. Ses oreilles se pointèrent vers l'avant, avalant les paroles du mâle.

- Nous jouons un peu le même rôle, tu vois. Mais différent en même temps. Mon rôle est d’être le serviteur du diable, ton rôle est d’être celui de la morte. Les deux sont la même personne. Nous avons la même passion cachée. Nous jouons cette pièce de puzzle ensemble.

La morte ? Ah ouais. Nuance s'arrêta net dans sa toilette et un éclat de fureur flamba dans ses iris ouverts par la surprise. Ses yeux lui piquèrent. Non mais, elle ne jouait pas le rôle de la morte, non. Elle ne jouait pas un rôle tout court. Elle était vivante mais avait une patte dans l'autre monde. A cheval sur les deux pays. Mais pas encore morte. Non mais pour qui il se prenait de lui dire une telle chose ? Elle ne serait jamais vraiment morte. Son esprit vagabond hanterait ses terres à l'infini. Elle était et resterait Nuance. Ou celle qui avait tué une apprentie de son Clan. Nuance, ou la farouche femelle au pelage argenté. Nuance, ou la dépressive. Nuance, ou la folle délurée qu'elle était. Certes, la mort était son allié, son épaule, son soutien mais elle n'était pas la mort elle-même. Personne ne pouvait l'être. La mort était ces vastes plaines ensanglantées où tout semble éteint. La mort n'est pas une personne. Nuance la connaissait bien trop bien pour affirmer une telle énormité. La mort était sa meilleurs amie. La mort était simplement sa vie. La mort assombrissait ses matins, éclaircissaient ses nuits, rêvait sa vie, vivait sa vie. Elle était son contraire et sa jumelle. Elle était sa raison de vivre et sa raison de mourir. Nuance n'imaginait pas vivre sans elle, et pourtant, elle le savait, au fond d'elle, elle regrettait d'être ce qu'elle était. Après avoir débattu quelques instants sur la question, l'apprentie en conclut qu'il fallait garder la mort à côté de soie, et non pas l'envoyer en face. La mort était un rude adversaire, pour l'avoir affrontée plusieurs fois, Nuance le savait. Mais un jour, elle la gagnerait.

- Tu ne comprends pas. Je ne peux jouer la morte, la mort est idyllique, alors que moi je ne le suis pas. La mort est injouable, et impossible à représenter. Je ne suis qu'un brin d'herbe au milieu des prairies de la mort. Tu ne peux pas être le Diable. Tu ne peux être qu'un pion sur son tableau de jeu. Désolée de te l'apprendre.

Ses paroles sortirent aussi sainement qu'un flot émergeant d'une cascade. Sa voix grimpant dans les octaves en fin de phrase lui donnait l'air éméchée. Nuance baissa quelques secondes le regard, elle le savait, il n'allait pas apprécier. Pourtant, elle avait le sentiment qu'ils étaient bien partis tous les deux. Mentir, pour elle, était une grave erreur, c'est bien pour cela qu'elle ne disait que la pure vérité. Trash et cash. On aurait du l'appeler comme ça. Ses yeux où se miroitaient ses émotions plongèrent dans le regard puissant du matou. Soudain, une brise se fit sentir, s'engouffrant dans les oreilles de la féline, ébouriffant sa toison argentée. Un petit sifflement raisonna dans sa tête. Elle perçut des mots, presque inaudibles. Qui était-ce ? Se concentrant, elle arriva à distinguer ces quelques mots arrachés à la bourrasque vivace : " Emmène moi, où laisse moi mourir. "

" Run, devil run. "

https://www.youtube.com/watch?v=XAtGnPgDM2U&feature=related

L’apprentie du clan de l’ombre vit la même chose qu’il avait faite. Elle commençait à tourner en cercle autour de lui, des tours qui n’en finissaient pas. Puis quelques instants plus tard, elle s’arrêta. Le soleil commençait doucement à terminer son tour dans le ciel, donnant la place aux ténèbres, a la nuit suprême. Doucement, la lumière du jour devenait de plus en plus faible, de plus en plus engloutit par les ombres. Dans les yeux de l’apprentie, on pouvait y lire du désir et une âme sombre et malicieuse. On pouvait lire quelqu’un de différent. Un exemple pour prouver que les apparences peuvent etre trompeur, très trompeur. La femelle au pelage d’argent s’assit enfin et commençait sa petite toilette. Il se retient quelques minutes avant de dire ces quelques paroles d’un regard malicieux, presque souriant. Elle s’arrêtait net et ses yeux commençaient à prendre cette lueur rougeâtre. Il savait qui elle était maintenant. C’était l’apprentie qui avait tué un autre de leur clan. Il savait qu’en disant cela, il allait soit lui donner un air plus malicieux ou d’un autre coté, un air plus triste. Il pouvait continuer ce jeu, il pouvait la rendre triste, lui rappeler l’erreur qu’elle avait fait, lui rappeler qu’elle allait devenir une sanguinaire si elle continuait. Mais c’est peut-être ce qu’elle voulait ? C’est peut-être ce qu’elle croyait de lui. Il avait envie de rire mais se retient, n’affichant qu’un sourire radieux sur ses lèvres. Il voulait que quelqu’un d’autre souffre comme lui, il ne savait pas si il avait prit la bonne personne, si celui-ci souffrait déjà, tout ce qu’il voulait, c’est une vengeance. Contre qui ? Contre lui-même, contre le clan des étoiles, contre la vie comme la mort. Certains disent que cela ne sert à rien, mais qu’ils font se faire voir. Ils pensent tous qu’ils savent mieux que n’importe qui d’autre, mais ils sont aussi débiles qu’une mule. Les chats sont des créatures mystérieux, des animaux aux pouvoirs surnaturels, les pensées comme des humains, leurs actions comme les bipèdes. Ils se haïssent. Ils s’aiment. Ils se comprennent. Ils se battent, se disputent.

- Tu ne comprends pas. Je ne peux jouer la morte, la mort est idyllique, alors que moi je ne le suis pas. La mort est injouable, et impossible à représenter. Je ne suis qu'un brin d'herbe au milieu des prairies de la mort. Tu ne peux pas être le Diable. Tu ne peux être qu'un pion sur son tableau de jeu. Désolée de te l'apprendre.

Son sourire disparu pendant quelques instants. Elle est plus intelligente qu’il le croyait. Comme tout le monde le dit, les apparences sont trompeuses. Une invention du mal. Mais il sourit de nouveau. « Tu ne peux pas etre le Diable. » Il n’avait jamais dit qu’il était le diable lui-même, juste un serviteur sans âme. Il hait le clan des étoiles de tout son cœur alors il se tourne vers le mal, les choses grotesques, les choses sanguinaires, les combats. Mais même étant un serviteur du mal, il n’assassine pas, ne commettrait pas de meurtre. On lui disait souvent, ceux qui tuaient, qu’il était débile de faire ce choix. D’etre quelqu’un de mal mais jamais tuer. Mais ils oublient qu’il ne tue pas mais fait en sort que ses victimes le rejoignent dans ce monde de malheur, servant le Diable, tournant le dos au clan des etoiles, au monde.

Une douce brise soufflait autour d’eux. C’est alors qu’il recommençait à sourire et affichait un air malicieux. En rechange, celle de la jeune apprentie semblait perplexe. C’est alors qu’il murmurait presque ces paroles.

- Vue ta tete, on croirait que t’as entendu un fantôme te parler, dit-il d’une voix quelque peu moqueur.

Ces yeux n’avaient plus cette lueur. Son regard devenait sombre et il serrait la mâchoire. Il s’avançait puis s’arrêtait à quelques centimètres de l’apprentie.

- Je suis seulement le serviteur du diable, non le diable lui-même. Comme toi, un assassin, une pauvre apprentie qui en a tué un autre.

Nuance,

- Vu ta tête, on croirait que t’as entendu un fantôme te parler.

Son ton moqueur irrita l'apprentie. Ella agita ses oreilles, agacée. Non mais pour qui il se prenait cet idiot ? Des fantômes, elle en voyait tous les jours, ce n'est pas lui qui allait la faire tourner en bourrique. Le fusillant du regard elle s'apprêta à lui répliquer une remarque acerbe mais quelque chose l'en empêcha. Le chat la regardait différement maintenant, il n'étaitplus moqueur, il n'était plus ironique. Elle le savait, le mâle était au courant de son meurtre. Alors quoi, allait-il la juger sur un acte qui avait eu lieu fraichement, certes, mais sur le coup de la peur ? Non, ce n'était pas vrai que disait-elle. Cette apprentie, elle l'avait tuée pour avoir le plaisir de sentir le regard azur de Tornade D'azur, brûler son pelage. Elle le savait, elle ne voulait qu'une chose, qu'il la remarque. Et elle avait réussi, le grand sanguinaire avait eu un sourire qu'elle avait tant imaginé, un sourire qui la faisait rêver en la regardan. Pourtant, lorsqu'elle baissait les yeux vers ses pattes, elle sentait une honte affreuse l'emplir, elle avait tué. Elle avait enlevé la vie. Non, ce n'était pas ça le pire. Elle avait enlevé la vie à une de ses maigres amitiés, à une de ces futiles et idiotes chattes qui s'étaient donné la peine de l'acceuillir, de venir lui parler, de l'inviter à chasser. Elle avait tué une chatte qui lui avait accordé une chance d'être normale, elle avait tué une âme charitable. Et maintenant, elle était là, à pleurer elle ne savait quoi, à rêver d'être normale, enfin. Non mais elle était litéralement tarée. Le pire, c'est qu'elle s'en rendait bien compte. Mais cette sensation nel'avait pas quittée. Elle se souvient encore du corps entre ces pattes, des soubresaut de chair crispée, des grimaces de douleurs, des soupirs effrayés. Puis, d'un rire machavélique. Tornade d'Azur et elle avait rit, comme deux idiots, ils avaient ris devant le cadavre baignant dans son sang de Nuage de Lotus. Elle était un monstre. Un réel monstre. Tout le monde le savait, toute la forêt était au courant de son aventure mortelle, tout le monde. Non, il y avait bien une personne qui ne voulait pas l'accepter. Une personne qui refesuait de croire à toutes ces histoires, une personne qui doutait des meurtres, ue personnes contre toute une forêt, une personne qui disait que tout ce la n'était que des mensonges. Cette personne, c'était elle.

- Je suis seulement le serviteur du diable, non le diable lui-même. Comme toi, un assassin, une pauvre apprentie qui en a tué un autre.

Ce furent les paroles de trop. L'apprentie se retourna, la mine déconcertée. Elle sentit ses pattes la démanger, elle aurait voulu lui sauter à la gorgre, qu'il finisse avec le même sort que sa copine de clan. Elle aurait voulu voir son sang baigner la plaine, elle aurait voulu voir son visage moqueur se transformer en une grimace monstreuse de douleur. Oui, c'était cruel, mais le mâle au pelage tricolore l'avait bien cherchée. Que voulait-il ? Sa mine insupportable semblait se réjouir de la colère de Nuance. La chatte argentée le fusilla du regard, non mais, elle allait craquer, c'en était trop. Fermant les yeux, elle souffla doucement. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Cette petite formule la calma. La tension en elle redescendit, elle pu alros se reconcentrer sur la situation. Jetant un regard de reproche au mâle aux pelage strié de trois couleurs, elle se rassit, ne préférant pas jouer ainsi au chat et au loup. De sa petite voix, qu'elle voulut concluante et adulte, elle lui répliqua, un sourire rassuré aux lèvres.

- Des fantômes, j'en vois tous les jours mec, les chats de mon Clan en sont pour moi. Ne me juge pas, tu n'en as pas le droit. Ce n'est pas parceque tu as quelque chose entre les jambes que tu as le droit de porter u jugement, garçon. En ce qui concerne la mort de Lotus, je ne t'autorise pas, une nouvelle fois à me juger là-dessus. Etais-tu là à ce moment ? Non. Alors ferme là.

Ouais, elle était vulgaire, mais ouais, elle s'en foutait. Ce félin se croyait supérieur car il était guerrier ? L'égoisme et la vantardise était deux défauts que la femelle ne pouvait supporter, surtout quand l'être était masculin. D'un regard furtif, elle imagea ses paroles. Le mâle allait réagir, elle le savait, violement. Son égo demâle idyllique et viril avait été blessé. D'un sourire, elle se félicita. Elle avait marqué un point. 1-1.