Tuer est vraiment le mot juste? [PV Night]

De la bave coulait à présent de la gueule ouverte et rageuse de ce guerrier peu commode. Aux yeux de Night, il n’avait pas l’air vraiment impressionnant. Au contraire, il ne voyait pas vraiment pourquoi agir en se laissant vaincre par la rage serait quelque chose digne d’un chat de l’espèce féline. La colère et la haine sont tous deux des sentiments inutiles et puérils. La seule chose qui leur réussit est de faire le malheur des autres. Cet idiot avec ses deux noms n’était donc d’autre qu’un sadique incapable de se contrôler. Imbécile qu’il était, il n’avait même pas remarqué le filet de sang qui giclait de sa plaie sur l’arrière du crane. Le matou noir en déduit qu’il était plus ou moins insensible à la douleur. En temps normal, ce choc aurait mis inconscient un guerrier normal. Celui-ci était résistant pour sa race, il fallait l’avouer. Mais ça n’était pas le plus important. Il fallait s’en débarrasser vite fait. Cœur de Nuit remarqua alors la lueur scintillant de rancune dans les yeux malveillants de ce sanguinaire, qui avançait lentement, les griffes sorties, en train de lacérer inutilement le pauvre sol, qui ne lui avait pourtant rien fait de mal. Cœur de Nuit allait se préparer à un autre affrontement, mais elle ne vint pas. Apparemment, cet idiot n’avait pas souhaité quelque chose de direct cette fois-ci. Il s’était peut-être enfin rendu compte qu’il ne faisait pas le poids contre le grand minet puissant qu’était le guerrier noir. Souffle du Dragon sauta sur la plus haute branche de l’arbre la plus proche de lui. Les yeux couleur d’azur du félin du Clan du Tonnerre le suivirent sur son bond assez impressionnant pour son âge. Il avait un bon sens de balance, si seulement il savait l’utiliser mieux afin de ne pas se faire prendre pour un parfait imbécile au combat. Aux yeux d’un critique tel que Night, les minets comme cet incapable n’étaient que du gâchis total de talent. Si tous les guerriers avec des facilités au combat pouvaient arrêter de se sentir supérieur pour peut-être faire quelque chose de bon dans la vie, on ne sait jamais ; un jour cette terre pourrait-t-elle être un paradis ?
Mais non. Parce que la colère, c’est un poison. Une fois que ce sentiment de mal, que le vouloir de causer de la peine entre dans le corps d’une personne telle que cet idiot, c’est est fini du combat. Celui qui se bat le plus vaincra. C’était Cœur de Nuit, et seulement lui qui se battait contre l’envie de tuer dans ce combat. C’est pour cela qu’il vainquit.
La rage avait déjà envahit l’âme de son opposent, et il ne fallut pas plus de temps pour qu’il perde de vue ses pensées, son esprit, ainsi que sa bonne raison. Il sauta de sa branche, sûrement très fier de s’y être habité, pour atterrir juste devant le museau du matou charbonneux, qui ne dut même pas faire un pas en arrière. Aveuglé par la colère, furie nocturne commençait à battre des pattes, à donner des coups par hasard en l’air, essayant vainement de toucher ou d’influer le moindre dégât à son ennemi. Il réussissait à la toucher, mais de peu. Ses griffes acérées frôlèrent une première fois le pelage noirâtre du chat sombre, laissant ainsi couleur quelques petites gouttes de sang. Le touché, c’est à peine s’il s’en rendit compte. Il fallait qu’il se l’avoue ; il était choqué de voir un aussi bon combattant, qui aurait pu aspirer mériter le titre de guerrier, se battre ainsi, sans aucune relâche, ne voulant pour prix à la fin, après sa prétendue victoire, que de voir le cadavre de son adversaire. Le qualifier de « sanguinaire » n’était plus le terme exact à employer. A présent, il n’était d’autre qu’un corps vidé de son essence, qui peinait à vivre dans ce monde, disant qu’il était injuste, alors que cette prétendue injustice était de sa faute à lui-même. Dans la vie, Night en avait vues, des choses ridicules. Mais là, c’était pire.
Apres quelques coups en plus sur ca fourrure, qui prenait à présent des teintes rouges, il s’aperçut que la gueule de ce sadique était entre-ouverte, essayant d’avaler sûrement les gouttes rougeâtres qui sortaient tout frais du corps de son rival. Cœur de Nuit en eut vite assez, et prit la décision de mettre fin à ce combat sans but. Il mit un grand coup de patte dans les yeux de l’aveugle mentalement, afin de le mettre à terre. Ce dernier gémit quelques instants, avant de se rendre compte que son adversaire était complètement sur son corps, l’empêchant pour de bon cette fois de s’échapper. Après quelques hurlements de rage, il se détendit, juste un tout petit peu, mais assez le temps que le « vainqueur » de ce « combat », si on peut utiliser ces termes-là, puisse lui souffler quelques mots a l’oreille ;

[list]- Je ne me battrais contre toi à nouveau le jour où tu auras appris ce qu’est un vrai combat. Il ne leva pas encore la patte, soutint son ennemi au sol encore quelques secondes afin de répondre correctement et poliment à sa question ; Je me nomme Cœur de Nuit, ou Night si tu préfères. Rappelle-toi de ce nom, car c’est celui du seul chat sur cette terre qui voudrait sans doute bien t’aider à te vaincre toi-même.[/center]

Par ces mots-là, il souhaitait lui faire passer le message qu’il avait grand besoin d’aide, et qu’il était prêt à le lui fournir, à condition qu’il donne en échange le minimum. Malheureusement, il craignant trop fort que ce cas était déjà désespéré. En ce cas, il était peut-être déjà trop tard. Il lâcha donc prise, et regarda ce pauvre jeune matou se lever, avant de disparait, telle la nuit, parmi les branches des arbres de la forêt.

>>Fin<<