Sorry [Coeur de Malchance]

Le guerrier aux yeux azurs sortit de la tanière qui lui était réservée d’un pas amorphe. L’esprit embué par la journée commençante, enfin de son point de vue. Car l’heure qu’il était à cet instant précis était proche du zénith de la journée, pourtant, le mâle venait seulement de se lever, mais il ne semblait pas s’en soucier. Il regarda autour de lui, les petites gens s’activaient, laissant le guerrier passer dans la clairière, les idées encore brumeuses. Les félins de la cour le fixaient, pour les mâles d’un air affligeant, disgracieux. Alors que les femelles, en général, prenaient un ton flegmatique, détendu, admirable en le regardant. Il était conscient que son charme naturel ne laissait pas indifférent les jeunes damoiselles qui peuplent le lieu dit du Vent. Le chat au pelage d’un noir intense passa la petite arche qui menait à l’extérieur de ce camp, à l’extérieur de tous ces regards. L’échappée, n’est pas la meilleure solution, ainsi, il reviendrait, évidemment.

Il errait promptement dans la vaste plaine de sable. Dean n’était pas un félin très lent de nature, quelque peu étourdi certes mais pas au point de trotter comme un cloporte en humant la moindre houppe d’herbe. Il fila comme le vent et perçu le doux bruit de son propre nom. Dean. Un peu perturbé, mine de rien, par ses mots si peu prononcés, il leva les yeux au ciel, stoppant sa hâte. Il observa un à un les multiples nuages, comme si ceux-ci pouvaient lui apporter un quelconque signe de réplique à ces interrogations. Après tout, le vent, lui-même connaissait bien son prénom. Illusion Séraphique. Ainsi l’air l’appelait même par son nom de Clan. Un nom que seul ceux qui lui avait donné pouvaient prononcer aussi commodément. Dean reprit sa course folle. Sans endroit où aller. Il n’avait besoin que de courir et de se détendre. De laisser l’être en lui se libérer, s’en aller, au plus loin dans le ciel azuré. La journée était belle, trop belle.

Ses pas régulier l’emmenèrent en dehors de l’étendue ensablée qu’il foulait il y a encore peu. Une pente douce se mit en travers de son chemin. Il galopa dans la descente. Un mince filet de poussière le suivait dans la glissade. Il freina lors des premiers mouvements dans l’étendue verdoyante. L’herbe et les fleurs colorées firent place dans la petite clairière entourée de chêne dans laquelle Dean se trouvait. Le vent soufflait encore quelque peu, murmurant encore sans présence dans les cavités du guerrier noir. Dean. Sans se soucier du son incessant que le Dieu envoyait se noyer au creux des oreilles affutées du fauve possédé. Dans l’herbage se trouvait un million de petits fruits colorés accrochés aux branches des sylves dorés par la lumière du printemps parvenant délicatement. Ce paysage, au décor délicieux, était tellement admirable aux yeux encore assoupis du chat endiablé. Il aimait cet endroit, la prairie, loin de son territoire certes mais revigorante, convoitée d’ordinaire par les guérisseurs et leurs aides, cette fois, elle fut vide, livrée aux griffes étrangement délicate du mâle. Doucement, il posa son museau entre ses pattes entrelacées, il se coucha dans les fragrances primaires et exquises qui lui parvenaient. Relaxé, il leva les yeux lentement vers le buisson en face de lui qui s’ouvrait sur un chat que le guerrier n’avait jamais rencontré au cours de sa tendre mais furtive petite existence.

« Pffff… Bienvenu. »

Le chat noir ne se présenta pas, encore trop endormi par la pause donnée. Il n’avait pas prit le chat tel un ennemi, mais si celui-ci se présentait comme tel, il serait obligé de le menacer. Et les résultats seront les mêmes, sanglants.