Première Sortie entre mentor et apprentie. [Encre]

Poussière d'étoiles

Mon savoir, tu 'obtiendras,
Et ma sagesse tu auras.

Le soleil venait à peine de se lever que le matou leva la tête. La lumière filtrait à travers les roseaux qui fermaient la tanière des guerriers. Aujourd'hui, il emmènerait son apprentie visiter les frontière, comme ça, il aurait le loisir de voir comment elle se débrouillait. Il espérait secrètement qu'elle soit une petite prodige et que tous deux ils s'entendent bien. Avec un apprenti, on nouait forcément des liens, cela paraissait évident. Il en était même certain. Il avait hâte de lui transmettre son savoir. Poussière d'étoiles l'avait déjà observée, pour voir comment elle agissait et il avait été fière, sur le coup, d'être son mentor.

Il venait d'émerger de la tanière. Les rayons de l'astre roi se perdirent sur son pelage ébène, tout en illuminant les multiples taches claires qui l'ornaient. Il lança un regard circulaire, balayant la clairière de ses prunelles opalines. Quelques chats mangeaient ensembles, groupés, leurs proies entre les pattes. D'un mouvement de la tête, le matou au pelage constellé les salua. Le groupe de félins ne tarda pas à lui répondre. Il longea les tanières pour s'avancer vers le tas de gibier, bien peu fourni, malheureusement, en cet hivers si rude que supportaient mal les chats du Vent. Poussière d'étoiles attrapa du bout des crocs un mulot qui n'avait que la peau sur les os et s'installa près d'un des félidés couché non loin de là. Il croqua la chair maigre de la proie. La viande semblait disparaitre, tant la faim l'aveuglait. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas manger de mulot aussi savoureux, bien que la proie n'était pas épaisse, le matou la dévora avec succulence. Lorsqu'il eu finit, il se leva en essayant d'ignorer son ventre qui criait famine. Pour se calmer, il s'étira longuement, membre après membre. Bandant ses muscles, il sauta sur une feuille passagère. Ses pattes s'enfoncèrent dans un mélange de terre et de neige, brûlant ces coussinets tant c'était froid. Dans une grimace de dégoût, il s'approcha de la tanière des apprentis. Le matou de jais trouva la sienne, roulée en boule au fond de l'antre. Le félin, se faufila à travers les corps regroupés et la poussa du bout du museau et chuchota :

- Nuage de Fraise, debout, nous partons pour ton premier entrainement.

La petite chatte sursauta au son de sa voix caverneuse et lorsqu'elle eu levé la tête, le matou aux couleurs sombres ajouta :

- Allez je t'attends dehors.

Il tourna les talons, amusé. Le matou traversa la cour et rejoignit l'entrée du camps. Là, un guerrier menait la garde. Poussière d'étoiles engagea la conversation tout en plaquant, à vifs coups de langue, sa fourrure ébène sur son poitrail. Ayant terminé, il leva ses prunelles opales vers l'étendue infinie du ciel et fut content d'y trouver une éclaircie. A cet instant, il en était sûr, cette journée allait être bonne.

Nuage de Fraise
Qui a dit que Noel était toujours accueillant?

La chatte ouvrit les yeux. Du moins elle essaya. Ses paupières restaient collées entre elles et ses petits cils s’entremêlait. Elle restait pourtant calme. Une douce musique qu’elle avait déjà entendue près de la ville coulait lentement dans ses fines oreilles.

C'est la belle nuit de Noel
La neige étend son manteau blanc
Et les yeux lèves vers le ciel
A genoux, les petits enfants
Avant de fermer les paupières
Font une dernière prière.

La chatte, comme commandée par une force autre que sont cerveau, ouvrit les yeux et fixa le ciel. Elle était couchée sur une litière blanche et froide. La morsure de ce froid lui entaillaient chaque pores, chaque racines de ses poils encore un peu duveteux. Pourquoi tout cela lui arrivait-elle ? Elle ne demandait pas grand chose. Juste s’entrainer pour être la meilleure chasseuse de tout les temps. Mais soudain, une espèce de monstre coloré descendit du ciel. Il n’était pas fermé et la jeune féline pouvait y apercevoir à l’intérieur un bipède habillé de rouge avec une longue barbe blanche. Il tenait des lianes qui étaient accroché à des animaux qui tiraient le traineau. Mais pas n’importe quels animaux ! Des chats ! Des Chefs de Clans ! La novice distingua la fourrure flamboyante d’Etoile d’Orange, Chef du Clan de l’Ombre, la carrure imposante d’Etoile de Tornade, Chef du Tonnerre et la fine silhouette d’Etoile Bleu, celle du Clan de la Rivière, mais elle chercha en vain celle d’Etoile de Velours, la vénérable meneuse du Clan du Vent. La chatte s’en inquiéta. Puis la musique revint.

Petit papa Noel
Quand tu descendras du ciel
Avec des jouets par milliers
N'oublie pas mon petit soulier.
Mais avant de partir
Il faudra bien te couvrir
Dehors tu vas avoir si froid
C'est un peu a cause de moi.

La féline se retrouva bientôt recouverte d’une fourrure de poil. Elle la trouvait bien chaude et accueillante en comparaison aux petits flocons froids. Mais quand le vent changea, l’odeur de son Chef lui emplit les narines. Sa fourrure doubla de volume et ses yeux s’écarquillèrent d’horreur en remarquant enfin que ce doux pelage était en faite celui de son Chef. Elle en eu la nausée et s’en éloigna de quelques pas.

Le marchand de sable est passe
Les enfants vont faire dodo
Et tu vas pouvoir commencer
Avec ta hotte sur le dos
Au son des cloches des églises
Ta distribution de surprises.

En effet elle en avait eut, une bonne dose de surprise. Soudain, sa gueule s’ouvrit en un bâillement de fatigue. Elle posa sa tête sur ses pattes et pris la discision de rester silencieuse et de fermer les yeux. Elle se répéta dans sa tête « Tout ça n’est pas réel, Tout ça n’est pas réel ! »

Il me tarde que le jour se lève
Pour voir si tu m'as apporte
Tous les beaux joujoux que je vois en rêve
Et que je t'ai commandes.

Et quand tu seras sur ton beau nuage
Viens d'abord sur notre maison
Je n'ai pas été tous les jours très sage
Mais j'en demande pardon.

C'est la belle nuit de Noel
La neige étend son mantea…

Une voix la réveilla en sursaut. Elle ne la reconnu pas tout de suite tant elle était caverneuse. Les poils ébouriffés, de la mousse qui pendouillait sur son nez et dans sa queue, elle dit d’une petite voix pour ne pas réveiller les autres.

- Oui Poussière d’Etoile… »

La petite chatte sortit au dehors et s’étira longuement. Ses yeux s’emplirent d’émerveillement en voyant le beau tapis blanc scintillant qui recouvrait la clairière. Avec l’excitation d’un chaton, elle se mit à courir partout et à faire voler la neige. Elle essaya de l’attrapa avec ses pattes mais ne réussissait jamais car elle fondait instantanément. Puis elle se calma et lécha ses coussinets meurtrit par le froid. Elle marcha souplement vers l’entrée du Camps pour y attendre son mentor qui mangeait tranquillement. Elle se priverait de repas aujourd’hui. Il n’y avait pas assez de gibier pour tout le monde et bien que son estomac criait famine, elle renonça bravement. Son mentor la rejoignit bien aussitôt et elle demanda, en espérant que son excitation ferait taire sa faim.

« - On fait quoi aujourd’hui ? Par quoi on commence ? On pourrait aller chasser !!

Poussière d'étoiles

Je voudrais partir,
Jusqu'à la mer ...

Et là, la neige recouvrait la clairière. L'épais manteau blanc ne cessait d'augmenter. Poussière d'étoiles leva la tête vers le ciel constellé de flocons neigeux, des dizaines de petits morceaux de ciel lui caressèrent le visage. Soudain, son apprentie déboula dans la clairière, il la regarda, amusé, courir sous les flocons, elle tenta d'en attraper. Le matou au pelage ébène se dit qu'elle avait déjà de très bons réflexes et cligna des yeux sous l'effet pluie de la neige. Lorsqu'elle le rejoignit, le félin au pelage ébène fut content de voir sur le visage de la femelle une expression de joie. Il apprécia son enthousiasme et fut vite pressé de parcourir et d'apprendre à ses côtés. Ses pattes le brûlaient tant il voulait y aller, gravir les sentiers, lui faire découvrir les merveilles de la forêt. Des fourmis le picotaient jusqu'au bout de ses coussinets. Il se tourna vers elle et lui lança un regard malin lorsqu'elle lui dit :

- On fait quoi aujourd'hui ? Par quoi on commence ? On pourrait aller chasser ?

Le matou eu un sourire fatigué, comme après une longue journée de patrouille mais se reprit aussi vite en sentant l'envie de fouler le sol dans ses pattes. Il jeta un regard vers le ciel et eu une prière silencieuse, qu'il ne s'arrête pas de neiger. Pour lui, il n'avait rien de plus beau et la poudreuse le ramenait au temps de son enfance dans les montagnes. Il donna un petit coup de patte dans le flanc de la chatonne, amical, pour sûr. Puis, d'un sourire lui indiqua la sortie. Soudain animé par l'envie de fouler les terres de son Clan, le matou fourra son museau dans la poudreuse, pour finir par s'y allonger. Il fut comme happé par la neige. Il s'enfonçait toujours plus profond, toujours plus bas. Le froid le glaçait, le cisaillait de tous les côtés. Il sentit son sang ralentir sa trajectoire. D'un puissant coup de reins, il sauta sur ses pattes. Son apprentie l'attendait, un sourire exité plaqué sur son visage. Il ne voulait pas la faire attendre alors il s'élana. Lorsqu'il traversèrent le tunnel de plantes, il sentit l'envie, la curiosité et l'exitation de la jeune chatte le gagner. Ca y'est ils avaient débouchés dans lm'endroit le plus fabuleux de la terre, la lande. Des fumets de lapins vinrent chatouiller les narines du matou aux couleurs sombres. Il espérait que son apprentie les reconnaitrait elle-aussi. Il ne fut pas déçu lorsqu'il jeta un coup d'oeil de son côté, il remarqua son oeil emplit de délices. Il répondit enfin à sa question :

- Aujourd'hui, tu vas apprendres de nouvelles odeurs, différentes de celle de ta mère ou de celle du gibier. Puis, je le promet, on chassera sur le chemin du retour.

La neige ne cessait de tomber, recouvrant les prairies. Chaque brin d'herbe était recouvert d'une fine couche glacée de givre. Le ciel semblait tomber en miettes, et sous les yeux émerveillés du matou, de la poussière de ciel, des milliers de fragments se perdaient parmis l'azur. Poussière d'étoiles prit un e large bouffée d'air frais il le sentit envahir ses poumons, se caler au fin fond de son coprs. Il se décida à travailler avec l'apprentie. Les odeurs qu'il espérait qu'elle reconnaissent étaient bien sûre celle des lapins, mais aussi celle du petit chemin du tonerre en goudron qui longeait la lande, et bien entendu, celle de leur ennmis de frontière.

- Alors, Nuage de Fraise, dis moi ce que tu sens.

Son mentor eu un sourire. Il semblait fatigué, ses traits étaient tirés. La novice poussa un soupir et suivit son mentor hors du Clan. Elle lui sourit malicieusement et se dandina dans la neige. Il lui fallait sauter pour ne pas s'enfoncer trop profondément. Et justement, elle sauta sur un tas de poudreuse assez profonde et s'y enfonça. Paniquant, elle fit un bond étonnant et parvint à se hisser sur une pierre plate, griffes sorties. Puis elle jeta un coup d'oeil à son mentor. Il avait profité de la neige pour s'y rouler mais se releva directement en sentant le regard émeraude de son apprentie sur sa fourrure. Ils échangèrent un regard amical et malicieux puis poursuivirent leurs routes. Bientôt, l'étendue de neige laissa place à une étendue d'herbe. La chatonne écarcilla les yeux. Elle respira un coup et sentit un fumet étrange lui emplir les narines. Hum.. Comment appelait-on ça déjà... Un la.. quin? Oui c'est sa un laquin. Nuage de Fraise en avait sentit dans la pile de gibier du Camps. Elle sourit pour la énième fois.

- Aujourd'hui, tu vas apprendres de nouvelles odeurs, différentes de celle de ta mère ou de celle du gibier. Puis, je le promet, on chassera sur le chemin du retour.

La petite sourit jusqu'aux oreilles. Elle adorait chasser. Par ailleurs, elle avait déjà tester la chose quand elle était petite. Au fur et à mesure, elle devenait plus sage. On lui avait appris à respecter le code du guerrier. La petite leva les yeux au ciel et observa avec émerveillement les flocons qui descendaient lentement de l'infini grisatre. Elle loucha sur son nez quand un flocon s'y écrasa et éternua. Son mentor lui demanda.

- Alors, Nuage de Fraise, dis moi ce que tu sens.

La dénommée leva le nez et huma l'air, concentrée. Une odeur âcre lui parvint. Il y avait bien sur le fumet délicieux du laquin et une autre odeur qu'elle avait déjà sentie... Elle lui évoquait une masse noire et blanche redoutable. Elle secoua la tête et dis d'une voix inquiète.

- Je sens ... heu... Du laquin, une odeur qui put mais c'est horrible, pire que mon frère, et...

Elle murmura un "attend" et s'avança à pas feutré vers un buisson. Elle approcha sa tête et soudain une énorme tête noire et blanche en sortit. La petite cria un "BANZAÏ" et se jeta sur la tête. Elle sortit ses petites griffes et lui lacéra la figure. Mais la bête l'attrapa au niveau du ventre et serra les crocs. Elle hoqueta de douleur et jeta des yeux désespéré à son mentor. Elle ne voulait pas mourrir, pas maintenant...
Mais un détail fit tilt dans sa tête. Elle agripa ses griffes sur la tête du monstre et planta ses petits couteaux tranchants dans les paupières du blaireau. Elle avait toucher l'oeil. La bestiole la lacha et elle tomba lourdement sur le sol. Mais la bête restait toujours là, bien qu'un de ses yeux soit crever. Il posa ses grosse patte sur le flanc de la petite et le lui entailla profondément. Nuage de Fraise souffla un " aide moi ". Mais le vent dans la lande emportait ses mots. La neige qui se trouvait sous elle se tinta de rouge, l'hémoglobine coulait beaucoup...

Poussière d'étoiles

When the radiance of happiness suddenly darkens.

L'apprentie se concentrait, silencieusement, elle reniflait l'air, la tête orientée vers le ciel. Poussière d'étoiles l'observait, doucement, son regard essayant de pénétrer dans la tête de la jeunette, il voulait savoir à quoi elle pensait, ce qu'elle sentait. La chatonne avaient dans le regard une lueur de conviction, elle semblait vouloir répondre correctement à son mentor, coûte que coûte. C'était une très bonne qualité pour un apprenti. La conviction, l'envie dapprendre, de bien faire. Oui, cette apprentie avait l'air douée. Il laissa glisser son regard jusqu'à la voûte céleste où se déroulait le même ballet depuis le matin. Les nuages avançaient à leur rythme. Les oiseaux rayaient l'étendue azur de leur vol. Tout était calme. Si paisible. Un mauvais pressentiment perça la coque de bienêtre du matou ébène. Il sentait que quelque chose se passait mais n'osait pas ineterrompre la chatte. Il redoubla de concentration, jeta un regard vers leus arrières puis se mit sur ses pattes, prêt à la semoner pour sa lenteur.Il se tourna vers elle, les yeux rieurs. Il ne voulait pas utiliser la force, la soumission ou quelque chose d'autre, c'était un chat raisonnable, et il n'avavait pas besoin de se sentir supérieur. La chatte avait apparement repéré quelque chose, elle s'adressa à lui, la voix courroucée.

- Je sens ... heu... Du laquin, une odeur qui pue mais c'est horrible, pire que mon frère, et...

Laquin ? Voulait-elle dire du lapin ? Le chat au pelage constellé allait justement lui poser la question quand il entedit des bruits de feuillages. Il se retourna, sur ses gardes et vit que Nuage De Fraise avait disparut. Paniqué, il n'eu même pas le temps de crier son nom qu'il perçut un cri, non pas un cri de êur ou d'effraiement mais uniquement un "BANZAÏ" énergique. Le matou eu un sourire, il avait bien pensé au pire. Il sauta sur ses pattes pour aller rejoindre son apprentie, bien prêt à lui apprendre à ne jamais faucher compagnie à son mentor quand soudain, un vrai hurlement fit vibrer ses tympans. Le chat stoppa net sa course quand il vit, sortant et piétinant les fougères, un blaireaux. Il n'avait pas vraiment le temps de s'occuper d'un adversaire alors que son apprentie était seule autre part. Il montra les crocs. Le chat au pelage noir sentit son héchine se hérisser quand la bête noire et blanche grogna d'énervement. L'affreux tenait quelque chose entre ses dents, une espèce de petit corps, qui pendait lamentablement entre ses crocs de tueurs. Il secouait la chose comme si elle était déjà morte. Le coeur de Poussière d'étoiles s'arrêta pendant une seconde, son souffle se coupa, il voyait trouble, ses pattes ne le portaient plus. La chose entre les mâchoires puissantes de la bête nétait autre que son apprentie. Le pelage maculé de la petite était strié de blessure.

- Nuage de Fraise !

Sa voix se perdit dans les méandres du vent. Il bonfit sur le monstre, n'écoutant que son courage. Il attérit brusquement sur le dos de la bête noire et blanche et y planta rageusement ses griffes. Griffant et lacérant le dos du blaireau, Poussière d'étoiles sentait en lui la rage monter. Son apprentie était e danger, et pour ça, il ferait tout. La bête lâcha alors le petit sac d'os, tout recroquevillé pour s'attaquer à lui. Elle courut et fonça, tête baissée dnas un arbre, ce qui projeta le matou à quelques mètres. Pendant le chos contre le sol, le guerrier sentit une de ses pattes lui faire mal. L'os devait être cassé. Il se releva et rageusement s'attaqua au dernier oeil valide du blaireau. Cet animal avait la haine. L'assassin se jeta sur lui, aveuglément. Poussière d'étoiles eu juste le temps de voir l'expressio horrifiée de son apprentie qui s'était réveillée. Puis plus rien. Le néant, le vide. Pendant simplement quelques secondes. Le monde lui revint, la blaireau aussi. Sa force ne l'avait pas abandonné. Il se redressa, avec difficulté et se jeta sur la bête. Il mordit de toutes ses forces la patte de celle-ci. Il l'entendit gémir et senti le liquide poisseux qu'était le sang, couler dans sa bouche. Il cracha par-terre. Le blaireau gémissait. Pourtant il se redressa de toute sa hauteur, et profitant d'un moment d'inatention du chat pour lui décoller une baffe majestueuse. Le chat ébène vola un peu plus loin. Sonné, il eu juste le temps de voir le visage de l'ennemi et soudain, un éclair de fourrure et un cri de rage. Puis, il ferma les yeux.

Un son étouffé parvint aux oreilles de la jeune chatte. Elle entendit en un souffle ce qui ressemblait à son nom. Poussière d’Etoile. Où était-il ? Peut être mort ?
Un frisson me ramenait à la réalité. Je me hissais avec courage sur mes petites pattes tremblantes. Le blaireau était plus loin. J’apercevais sa masse bicolore à quelques mètres. Tremblante, je m’avançais vers lui. Je fis rouler mes muscles pour calmer la douleur qui me lacérait l’épaule et le flanc. Soudainement, le gros mammifère décrocha une puissante baffe à mon mentor. Je ne voulais pas voir ça. Pourtant je le fis quand même. Le félin ébène vola et s’écrasa lourdement sur le sol. Je tremblais pour lui. Il ouvrit ses yeux et fixa la bête. Je comprenais qu’il voulait me venger. Ne savait-il pas que je n’étais pas gravement blessée ? Même si j’avais des tendons sectionnés, des côtes brisées, je refusais de l’admettre. Il fallait que je défende nos deux honneurs, certes, mais surtout la vie de celui qui poursuivrait mon éducation, celui qui avait encore à vivre. Je fermais les yeux quelques secondes. Quand mes prunelles émeraude se rouvrirent, ma pupille était dilatée. Une flamme intrépide dansait au fond de moi. Découvrant les crocs, ébouriffant mon poil argenté, je m’avançais furtivement vers lui. Il ne me voyait pas encore. Je me rassemblais et bondit avec puissance et rapidité sur ce monstre. Je sortis rageusement mes griffes et les plantaient sans pitié dans son nez, dans sa bouche, partout où mes griffes passaient, des meuglements s’élevaient de l’horrible gueule de ce blaireau. Puis il ouvrit la bouche plus grande. Je saisi ma chance et fourra ma patte griffues dans sa bouche. J’attrapais sa langue, au prix de quelques os broyés, et la déchiquetait avec fureur. Quand elle ne fut que lambeaux, je l’arrachai et la plongea dans le gosier de mon adversaire. Espérons qu’il s’étouffe. Mais des griffes immenses mirent fin à mon plaisir. La bestiole me cueillit par la gorge. Je ne pouvais plus bouger, sinon des griffes impitoyables s’enfonceraient dans ma fragile gorge. Je tremblais de peur. Une ou deux gouttes coulèrent de mon front. Mon cœur s’accélérait. Le blaireau dégagea une de ses pattes et me donna une puissante tarte. Puis il saisi une de mes pattes avant et la fit craquer de tel sorte qu’il me cassa presque la patte. J’eu aussi droit à ce qu’on me réduise en lambeau l’échine. Le résultat de ces tortures ? J’étais vidée. Morte ? Pas encore. Mais combien de temps allais-je encore tenir ? Une minute ? Ou deux ? Peut-être plus. J’étais endurante. De toute façon je mourrais si je ne faisais pas quelque chose. Me rebellant contre ce monstre, je me balançais et atterrit sur son échine. Je l’attrapais par la tête. Enfin je touchais au but. J’attrapai les deux billes noires qui lui servaient d’yeux et les perça du mieux que je pu. Puis je les retirais tout aussi lentement pour faire souffrir. Ma vengeance… Savoureuse. La « chose » hurla et s’enfuit. Dans son élan, je tombais lourdement à terre. La force me manquait. Le simple fait d’ouvrir un œil me demandait un effort surfélin. Je gémis doucement. Tout était trouble. Chaque millimètre de mon corps me faisait atrocement souffrir. Puis le noir vint. J’avais peur. Très peur. Mais une peur différente que la peur de la mort. Une chatte grise, mon portrait craché, vint à moi. Elle brillait de milles feux. Une guerrière étoile ? Peut importe. J’inclinais respectueusement la tête. Elle m’inspirait un profond respect.

« Bonjours, Nuage de Fraise.
- Bonjours… Cœur de Roche ?
- Oui c’est bien moi.
- Oh... Grand-mère !
Qu’attends-tu de moi ?
- Bat toi ma fille ! Oublie tes blessures ! Allez debout ! Il te reste trop à vivre !
- O…U…I… »

Je rouvris lentement les yeux. Ma vision était trouble. Pourtant une silhouette familière semblait être gisante à côté de moi. Je me levais, épuisée. Je m’approchais de mon mentor. Il était inconscient ? Je n’en savais trop rien. Mais comme je ne connaissais pas le chemin du Clan, je me mis quelques peu à paniquer. A moins que… Si je suivais notre piste en sens inverse ? Non je ne pouvais pas le laisser là... Si le blaireau revenait ?

Poussière d'étoiles,

Première Sortie entre mentor et apprentie. [Encre] Sanstitre1mh

Rien ne se termine mal, c'est nous qui dirigeons nos plaisirs et nos envies. Ce que je désire, à cet instant, c'est que tu ais encore de belles années à vivre. Clan des Étoiles, aidez-nous ...

Le sang l'aveuglait, coulant le long de son museau fuselé. Les perles d'hémoglobines glissaient le long de ses traits creusés. La fatigue l'enlisait, réduisant ses muscles en miette. Il n'avait pas la force de se redresser, et pourtant, il le fit. L'image de son apprentie tétanisée le hantait. Non, il n'était pas de ces lâches, il n'était pas de ses pauvres lâches qui fuyaient au moindre danger. Non, c'était décidé, il repartait au combat. Ses pattes bien stables, il s'avança vers la plaine, la neige était tachée de pourpre. Un frisson de dégoût le fit détourner le regard. Était-ce le sang de son apprentie ? Celui du blaireau ? Poussière d'étoiles ferma les yeux une micro secondes, effaçant toutes les images horribles qui traversaient son esprit. Il fouilla de ses saphirs opales la lande, cherchant son apprentie des yeux. Il la trouva en pleine action, les yeux injectés de sang, la haine au ventre. Animé par une soudaine fierté, il bondit à ses côtés et grimpa sur l'énorme bête noire et blanche, prenant son inspiration. Ses griffes fendirent la peau dure et chaude de l'animal. Un minuscule torrent pourpre et crasseux s'écoula de l'embouchure crée. Des gouttelettes écarlates jaillirent et éclaboussèrent le visage du félin fiévreux. Plus rien ne comptait. Il voyait devant lui son apprentie se débattre sur le museau de la grosse bête. Adressant une prière silencieuse au clan de leurs ancêtres, il laissa une occasion à l'ennemi de se débarrasser de lui. Le félin au pelage de jais n'eut pas le temps de réagir que déjà, sa tête touchait lourdement le sol après un vol de quelques mètres. La projection dura à peine quelques secondes, mais le mâle entendit ses os craquer lorsque son corps fatigué heurta le sol. La douleur lui sortait par les tripes, lui tordant le ventre. Pourtant, rien que la haine émanait de son expression. Non, aujourd'hui, ce blaireau ne les tuerais pas . Au péril de sa vie, il défendrait son apprentie. Le regard dur et les pattes tremblantes, il y retourna pour la seconde fois. Cette fois, il ne fit pas la deuxième erreur et ne se laissa pas attraper. Il ne tomba pas dans le piège de la vicieuse bête et croisa un instant son regard noir, ses petits yeux semblables à deux gouttes de pluie. Poussière d'étoiles feula en sentant son haleine fétide souffler sur son visage. D'un coup de griffe, il lacéra le visage haineux de l'assaillant. Puis, l'énorme animal secoua la tête, se débattant. Poussière d'étoiles n'eut d'autres choix que de s'accrocher, sans succès. Pour la deuxième fois, il fut projeté au sol. Son corps ankylosé frappa le sol dans un bruit sourd. Le félin maculé de sang garda quelques instants les yeux fermés, se délectant de cette suprême sérénité qui l'envahissait. Puis, il les rouvrit, vraiment. Plus de blaireau, non plus rien. Il ne prit pas la peine de se redresser, heurtant son regard à un petit corps recroquevillé sur lui-même. Il bondit aux côtés de son apprentie, les yeux rivés sur cet amas de vie. Avec un bonheur encore bien incertain et courageux de pointer déjà son nez, le matou remarqua que le torse de la jeune femelle se soulevait à coups réguliers. Posant sa truffe fuselé et ensanglantée, le matou lécha tendrement le front de la féline. Simple moment de détente, simple réconfort. Elle s'était battue comme une chef. Il le savait. Il était très fier d'elle. Il avait envie de lui dire dès maintenant mais était-ce le bon moment ? Ne devrait-il pas vérifier ses blessures ? L'amener chez la guérisseuse ? Et si l'apprentie était gravement atteinte ? D'un coup de museau soudain curieux, il toucha ses flancs faméliques qui frémirent au passage de sa truffe. Le sang jaillissait d'une de ses pattes, ramassées sous elle. Il la poussa délicatement du bout de la patte, de sorte à voir le côté touché. En effet, elle possédait une petite balafre sur la cuisse gauche. Rassuré de cette subtile légèreté, le matou s'autorisa à soupirer. Il se coucha près d'elle, la laissant reprendre son souffle. Soudain, elle se leva, chancelante et s'approcha. Ses yeux étaient emplis d'effroi et de peur. Soudain, il comprit pourquoi, elle croyait certainement qu'il était mort. Relevant la tête, une lueur amusée flambant au fond de ses prunelles, il lui lança, calmement, une pointe de fierté dans la voix :

- Je vais bien, et toi aussi. Tu t'es très bien battue, je suis fière de toi. Ce n'est pas comme ça que j'imaginais notre premier entrainement, mais bon, tu m'auras au moins surpris. Agréablement surpris.

Sa voix se teinta de gaieté à la fin de sa phrase. Cela pouvait sembler déplacé, de sourire et de rire après un tel évènement. Mais non, pour lui, c'était naturel. Elle lui avait prouvé qu'elle était digne d'être une guerrière, c'était le plus beau cadeau qu'une apprentie puisse faire à son mentor. Alors il était heureux. Il se redressa, de manière à se trouver à sa hauteur. Machinalement, il lécha son poitrail, effaçant les gouttes écarlates qui avaient teinté son pelage de jais. Le goût salé du sang le fit grimacer, puis, son palais s'y habitua et il termina vite sa toilette. Son apprentie devait avoir eu le temps de remettre ses esprits en ordre, était-elle prête à repartir ? Le matou en douta lorsqu'il vit sa patte trembler. Il valait mieux qu'il rentre, montrer ses blessures à la guérisseuse. Il voulait être sûr qu'elle n'avait rien et qu'elle pourrait reprendre l'entrainement le lendemain. En passant par l'antre de la guérisseuse, il lui montrerait son épaule qui le lançait depuis son vol plané. Poussière d'étoiles lança un regard protecteur à la féline qui semblait minuscule. De sa voix rassurante, il la convia à l'écouter.

- Nous allons rentrer, aujourd'hui, c'était très mouvementé, vaut mieux que tu te reposes et que demain, nous puissions repartir de plus belle. Et puis, j'ai bien envie d'un petit lapin moi, mon ventre crie famine.