Se faufiler en dehors du camps. Oui, j'aime ça. [PV :Hécat']

Petite Nuance.

Un pas vers l'avant, un pas vers mon destin.

Un filet de lumière filait à travers la porte de buissons de la pouponnière. Le repère des reines et des chatons, là où tous commençait. Toute vie de chat de clan débutait ici. On rêvait d'une vie de dur, d'une vie de guerrier féroce et imbattable. On rêvait de toutes ces sorties, de toutes ces terres à découvrir. On rêvait de toutes ces odeurs, de toute cette lumière. On rêvait de sortir, quitter cet endroit, bien accueillante, trop renfermé. Trop "tanière" . Oui, on rêvait, entre chatons, chacun notre tour, on parlait de notre désir de contrôle, de maternité ou autre chose. Chacun avait son but, son destin tracé juste devant lui. ET pourtant, on s'inventait encore des vies. Argumentant au fil de nos envies, rajoutant un certain passage, une ultime rencontre. On était jeunes, on ne savait pas ce qu'il nous attendait. On croyait que la vie était longue et heureuse. On croyait, seulement. Car oui, toutes ces guerres inter-clans perturbent notre quotidien. ON ne s'en doute pas quand on est chaton. Nous on vit au rythme des mamelles de notre mère, on sort une fois par jour, le temps d'apercevoir quelques guerriers revenir chargés de proies. Ouais, nous étions jeunes et insouciants. Nous étions.

La chaleur de la pouponnière, vite, vite, vite, la chatonne la quitta. Elle courra quelques instants, profitant de sa liberté. Elle savait qu'elle se ferait disputer à son retour. Les chatons n'avaient pas le droit de quitter seuls le camps. Elle le savait et elle désobéissait. Elle pénétra dans ce trou, sans le faire exprès. La chaleur environnante la surprit. Elle lui fit penser à celle de la pouponnière. La jeune et jolie chatonne n'entendit pas arriver un chat. Oui, après tout, ce n'était qu'un chaton.

Invité

Il court il court, le furet, le furet du bois joli ♫

Une nuit, un murmure. Chaque pleines lunes, ce doux son le hantait, s'infiltrait en lui tel un serpent sinueux, et aspirait les deniers sentiments de joie, de plénitude et d'espoir qu'il pouvait ressentir.
Il aspirait sa seule force, et sa seule faiblesse. L'humanité.
Sur la plus haute branche d'un arbre, un chat plutôt fin se tenait la. Son pelage normalement brun foncé et noir était à présent de la couleur de la lune, argenté. Ses deux yeux pâles luisaient faiblement à la lumière des astres. En dehors de son apparence fantomatique, son immobilité presque totale en aurait inquiété plus d'un. Il fixait de son regard inexpressif la lune, un demi-sourire affiché sur ses babine, à moitié méprisant, à moitié malsain.
Il vengerait la torture qu'on lui infligeait. Un jour. Pas maintenant.
Perdu dans ses pensées, le fantôme plissa les yeux lorsque le Murmure revint à lui.
Torture.
Cette voix si douce et aimante, frêle et puissante, ironique et rassurante. Terriblement familière aux oreilles du chat brun. Pour la première fois de la nuit, il ferma les yeux doucement, et frissonna. Dans sa tête, les images de la mort de l'amour de sa vie lui revenait, toujours aussi sanglantes, toujours aussi réelles.
Torture.
Le bruit de sa voix, l'odeur de son sang, la douceur de son pelage... Tout cela semblait si proche. Comme si ce jour maudit était en fait celui qui précédait celui qui venait de commencer. En proie aux tourments du passé, il sentit l'horrible déchirement que lui avait provoqué la mort de sa belle.
Le fantôme rouvrit brusquement les yeux et secoua la tête. Un grognement sourd s'échappa de sa poitrine. Quel mauviette faisait-il. Se laisser aller comme ça était totalement ridicule, et il se maudit d'avoir été aussi faible.
Dans un mouvement de souplesse incroyable, et sauta au sol sans faire craquer une brindille, et reprit le chemin de son camp. Pendant ce temps, la lune remontait pour laisser place à son amant le soleil. Les premiers rayons de lumière percèrent la densité des arbres pour illuminer les pelage sombre du matou, renforçant sa beauté terrifiante. Il ne ressemblait plus à un fantôme, mais à un ange. Un ange de mort. Beauté irrationnelle ne vivant plus que pour la vengeance. Oui, ça lui correspondait assez bien.
Peu de temps après, il s'enfonçait dans les marécages familiers de son territoire d'adoption. Il poussa un soupir agacé lorsqu'il sut qu'en arrivant, il serait bombardé de questions par les lèches-fessier qui se prenaient pour ses amis, ou tout simplement par ces femelles qui succombaient à son charme. Nouveau soupire. Pourquoi avait-il fallut qu'il hérite de la beauté irréelle de ses parents ? Personne ne le savait.
Près du campement, il sentit une odeur distincte de celle des marécages. Il se tendit, et ouvrit la gueule pour mieux humer l'air. Il se décontracta lorsqu'il reconnut l'odeur d'un des chatons de son clan, Petite Nuance. Elle n'était pas censée être sortie à son âge. Mouarf', si elle crevait, ça ferait juste une bouche de moins à nourrir. Pas de quoi en faire un drame. Sans aucune hésitation, le guerrier continua sa route, laissant le chaton seul.
Après quelques minutes de marche, le matou eut une idée. Si il rapportait ce petit moustique au camp, le clan lui en serait redevable. Et il serait bien vu par son chef.
Après tout, pour assouvir ses plans de vengeance, il fallait bien jouer la comédie du gentil chatounet religieux qui croit en ces espèces d'esprits inexistants. Dans un grognement frustré, il rebroussa chemin et rattrapa le petit. Il l'aperçut non loin en train de jouer dans la boue. Eh beh, si il se voyait. Et dire que c'était un futur guerrier. On dirait vraiment pas. Dans un soupir résigné, il se glissa dans le dos du chaton, souriant à l'effet de surprise qu'il voulait effectuer sur le jeunot.

- Eh bien eh bien... On est perdu mon mignon ?

Sa voix était froide et méprisante, contrastant avec sa phrase. Un sourire carnassier s'afficha sur ses traits en voyant l'expression d'étonnement du petit, et il lui lança un regard identique à son ton. Froid, et méprisant.

| Désolée, c'est court =X |

Petite Nuance.

Ferme là, tu trouble ma descente aux enfers.

Y'a vraiment rien de mieux que d'observer le soleil se déplacer dans la voûte céleste du ciel. Il part d'un côté, arrive de l'autre. C'est fou. C'est beau. Et moi, ça me donne envie de pleurer. Je me demande pourquoi. J'suis qu'une petite chatonne de rien du tout après tout, je sers à rien à part à enlever les tiques des vieux croutons ronchons. A part téter le lait de ma mère, qui n'est pas ma mère en fait, je ne fais rien. En clair, je m'emmerde grave. Pourquoi, pourquoi pourquoi ? J'ai besoin de vivre, besoin de me sentir utile, besoin de voir qu'on nécessite ma présence sur terre, besoin de voir que je suis indispensable à au moins une personne ici, besoin de voir que sans moi, le monde de l'un des notre changerais de couleur, que sans moi, il verrait la vie en noir et blanc, que sans moi, rien ne lui sourirait, que sans moi, il ne rirait plus. C'est dur de se sentir nulle comme je me sens.

Mes pattes viennent de frôler quelque chose de mou. De frais. Je baisse mon regard argenté. Voilà que je suis au milieu d'une flaque de boue. Elle se colle contre mes poils, les raidissant. Les souillant à n'en plus s'arrêter. C'est lourd, je sens que je m'enfonce. Au plus profond de la boue. Au plus profond de ma vie. C'est bête mais j'aimerai être une tache de boue. Un coup de langue et tu disparait. Avoir le don de disparaitre à ma guise est un de mes rêves les plus fous. Car oui je rêve, ça m'arrive. J'suis pas un de ces monstres sans envie, sans désir et sans vie. J'suis bel et bien un chaton, avec un cœur et une fourrure. Je vis, je mange, je dors. Comme tous les autres. Je suis bien comme les autres. Une vraie copie conforme .

- Eh bien eh bien, on est perdu mon mignon ?

Un grand matou vient de rentrer dans mon champs de vision. De sa voix mielleuse il m'interpelle. C'est qui c'lui là ? Il a l'air simpatoche. Il me prend pour une gamine ou bien je rêve ? Il veut peut être goûter à mes crocs de chaton. Surement. Jouons le tout pour le tout. J'vais pas m'enfuir devant ce gros matou. IL fait partit du même clan que moi après tout. Un des miens.

- Pas du tout.

(pas le temps de mieux faire, désolée)