Une rencontre et une mort

La vie c'est moche. C'est cruel, et c'est injuste. Et surtout : ça ne sert à rien. C'est tout ce que pensait Fleur de Saule en ce moment. Sa soeur lui manquait cruellement, et d'après les nouvelles qu'elle avait, été atteinte de la galle et n'en avait plus pour très longtemps, si elle n'était pas déjà morte. Poussière d'Or, lui, avait disparus. Dupuis leur première rencontre, elle ne l'avait plus revu. Qu'elle idiote ! Elle s'était entichée d'un guerrier sans même le connaitre vraiment. Aha ! Ça lui apprendrait, de toute façon, les chats de clans, elle détestait ça. Elle détestait tout ! Enfin bref, elle n'allait pas rester là, assis sur une pierre plate, celle où elle passait la moitié de ses journées. Assise là, la tête levée vers le ciel, elle contemplait le soleil, caché en grande partie par de grand nuage cotonneux, grisâtre. Une brise fraiche soufflait, et lui arracha un frisson. C'est qu'il faisait froid ! Elle s'alongea, se pelotonna de manière à ne pas ressentir la fraîcheur, et s'endormit. Elle dormit d'un sommeil agiter, et pourtant dépourvu de cauchemars, c'était assez étrange. Quand elle se réveilla, elle se sentait faible et mal. En un mot : déprimée. C'était assez étrange comme sentiment, elle avait l'impression que la vie ne valait presque plus la peine d'être vécue, elle n'avait plus de famille, plus d'amour... En quelque bond, elle attrapa mollement un campagnol, puis se ravisa. Elle n'avait pas faim. Elle le repoussa d'un coup de patte, quand elle entendit un bruit de pas. Elle se retourna, et feula en voyant un guerrier arrivé. Ce dernier lui adressa la parole d'un ton de reproche, en lui demandant de qu'elle faisait ici.

- Ce que je fais ici ? Et bien, je mange, ça ne se voit pas ? D'ailleurs on t'a pas appris la politesse à ce que je voie. Fleur de Saule, solitaire. Et toi ?

• Tu n'as pas le droit de chasser sur notre territoire sale solitaire ! Tu n'as strictement rien à faire ici ! Alors dégage avant que je ne te tues !
  
  Ouille. Il n'était pas de bonne humeur. Fleur de Saule soupire. Elle était épuisé. Fatigué. Morte. Elle n'en pouvait plus Pourquoi sa vie se résumait-elle à malheur, malheur et encore malheur ? Ce guerrier n'avait rien de sympathique. Elle ne souhaitait pas l'énervé. Mais elle ne pouvait s'en empêcher. Elle lui répondit, non sans sécheresse :
  
  
• Laisse moi tranquille. Je n'y ai pas touché à ce campagnol. Récupère le si ça peut te faire plaisir.
  
  Elle donna un coup de patte à la bestiole immobile qui atterrit aux pieds du guerriers. Il avait l'air encore plus énervé qu'avant. Bravo. Elle se félicitait intérieurement. Quelle idiote ! Elle ne savait pas quoi faire. Il allait surement l'attaquer. Elle serait trop faible pour riposter. Ce n'est pas ce qu'elle voulait. Mais elle ne voyait pas ce qu'elle pourrait faire. Et puis zut. Tant pis. Si elle était blessé. Cela ne changerait rien. En elle même elle était déjà assez détruite. Elle battit de la queue avec lassitude.
  

Sur ces mots, elle soupira d'un ton las. Puis, d'un coup de patte nonchalent, elle envoya la pauvre bête morte sous la truffe de Tornade d'Azur. Un eclair de fureur brilla dans les prunelles du lieutenant. Il prit ce geste pour une marque d'insolence. De plus, ses paroles semblaient presque le provoquer, le pousser petit à petit à engager un combat à mort. Ou alors étai-ce peut-être une illusion qu'il se faisait .. Il en doutait. Pour lui, -de son avis du moins- la jeune femelle ne prenait plus goût à la vie. C'était évident rien qu'a voir sa démarche lasse, ses paroles vides, ses yeux vitreux .. Mais refusant de céder à la pitié et ainsi, d'afficher sa faiblesse, le félin azuré s'approcha de cette Fleur de Saule. Il approcha sa truffe de la sienne et la força à soutenir son regard bleu glacé. Puis, il recula de quelques pas et lança d'une voix empreinte d'une méchanceté palpable :

« Je ne laisse jamais mes victimes s'en tirer après m'avoir provoqué .. Tu vas mourir ma jolie »