Entre Chatons ... [ Prune & Ortie ^^]

Petit Sapin :


Un éclat ensolleillé traversa la pouponnière de Ronce, pour venir frapper le visage des jeune encore endormi. J'étais l'un des leurs, caché dans un coin, surveillant, toujours méprisé du monde entier. Pourquoi d'ailleurs ? Je n'en avais aucune idée, peut-être la solitude et le fait que j'étais un orphelin ? Mais bon, je n'y pouvais rien, à part montrer ma loyauté au Clan du vent.
Les rayons de soleils me frappèrent enfin, et je sursauta en me reveillant de ce phénomène matinal. Je cracha à la vue du soleil chaud qui était déjà levé haut dans le ciel, je n'aimais pas être en retard, cela prouvait que j'étais digne d'un chaton domestique ! Je grogna en écartant cette idée stupide, et leva haut la queue et la tête, en montrant que j'étais prêt à aller n'importe où pour faire voir de ma force.
Je me dirigeai alors vers le tas de gibier, pour prendre une part. J'ignora les quelques uns qui rigolaient à mon passage, et traina un jeune lapereau vers la pouponnière, ou plutôt, mon buisson fétiche : il était à côté de mon dortoir, et permettait de se coucher, sans que les autres vous voient, mais je pouvais surveiller tout le p'tit monde en même temps. J'essayais souvent d'avoir des preuves de la déloyauté des chats qui me hurlaient dessus, ou encore mieux : des preuves qui pourraient leur faire voir que je suis supérieur à eux... Mais j'écarta cette idée en arrivant au buisson. Aujourd'hui, je devais profiter du soleil, et montrer ma force au monde, comme tout les jours d'ailleurs....

Je m'allongea et commença mon repas. Je ne me mis pas sous le buisson, mais juste devant, au soleil chauffant, révélant l'éclat de mon pelage blanc, et son douceur. Mes yeux verts étaient plus pétillants que les autres jours.
J'en étais à la moitié de mon repas, lorsque je vis une joli chatte sortir de la pouponnière. Je reconnus... Enfin, non, je ne savais plus son nom... Je savais juste qu'elle avait un frère, Patte d'Ortie, qui était assez solitare et reservé. Le pelage de la jeune chatte scintillait sous le soleil printannier, et se dirigeais elle aussi vers le tas de gibier. sans son frère en vue, je pouvais aller la voir sans contrainte...

Lorsqu'elle repassa devant mon buisson, je poussa un miaulement gai. Elle tourna la tête vers moi, et me regarda, un instant. Je me leva, laissant le peu de viande sous le buisson épineux, et la rejoignis. Elle avait l'air un peu surprise, surement parceque d'habitude, je crachais au nez de tout chaton passant.

- Bonjour ! Est-ce que ça va ma jolie ? Petite Prune, c'est ça ? Je suis Petit Sapin, mais tu dois déjà le savoir, non ?

La jeune chatte semblait un peu rougir sous son pelage blond. L'avais-je offensée, ou seulement mise mal à l'aise devant mon ton charmeur ?




[A toi ma N'Opale !]

[Comme au bon vieux temps Lu' xD]

Un doux souffle chaud faisait dansait le long pelage blond de Petite Prune, en cette matinée de la saison des feuilles nouvelles. Elle étai profondément endormie, et son petit torse recouvert de duvet se soulevait doucement...Au rythme de la Vie.
Sous ses paupières closes, ses pupilles sombre bougeaient sans cesse. Si un chaton s'était approché de sa litière, il aurait pu entendre deux mots. Deux mots qu'elle gémissait sans arrêt d'une voix à peine audible, et qui étaient pour elle le résumé de toute sa Vie.

"Papa...Maman !"

Bien sûr, il n'y avait rien de plus normal qu'un chaton qui rêvait de ses géniteurs...Habituellement. Car c'était d'une scène terrible et sanglante que rêvait la chatonne déjà tant confronté à la dure réalité. Et c'était sa faute...En une fraction de seconde, sa Via avait basculé, et jamais elle ne se le pardonnerait. Cet instant, cette infime vision de neige qui s'effondrait sans qu'elle ait le temps même de s'en apercevoir...
Et cet instant qui avait tué sa famille. Elle se le repassait en boucle, sans pitié, comme pour se torturer involontairement...Ses rêves étaient l'enfer, le côté le plus sombre de sa personnalité; celui qu'elle ne laissait jamais paraître à la lueur du jour. De toutes façons, elle n'en avait même pas conscience.

Au moment même où une petite patte la secoua pour la tirer de son profond sommeil, le cauchemar s'effaça de sa mémoire. En effet, la chatonne aux grands yeux violets oubliait toujours ses rêves...Et c'était bien mieux ainsi.
Peu à peu, ses fines paupières à peine recouvertes de poils s'ouvrirent sur le monde. Un rayon de soleil se faufila entre la fente de ses yeux, puis elle s'étira nonchalamment, en baillant aux corneilles. Quand elle fut totalement réveillée, elle reprit conscience du décor qui
l'entourait, et ne put s'empêcher de sursauter. L'espace de quelques
secondes, elle avait oublié où elle se trouvait. Comme tous les matins
depuis son arrivée au Clan du Vent, d'ailleurs...


Puis devant son champ de vision, un autre chaton était assis. Un petit mâle au pelage d'ébène, qui lui lançait un regard attendri et protecteur. Ce regard, c'était ce qui permettait à Petite Prune de vivre. Sans lui, elle ne pouvait pas passer une journée heureuse comme elle vivait d'habitude. C'était la promesse d'un jour rempli de rires et de jeux ! Patte d'Ortie. Son frère. Il serait toujours là pour elle...Et elle l'aimait plus fort que tout.
Puis la mâchoire du chaton norvégien s'entrouvrit doucement, découvrant ses petites dents qui paraissaient blanches comme les nuages, à cause de son poil noir. Un mot banal en sortit, mais le ton doux sur lequel il était prononcé procura en la petite femelle un profond sentiment de plaisir :

"Bonjour."

Ça y est, la journée pouvait commencer ! Prise d'une excitation soudaine et incontrôlable, la femelle de 5 lunes bondit sur ses pattes, avant de lécher frénétiquement l'oreille de son frère. Elle ne savait pas pourquoi, mais le matin elle se sentait invincible, et prête à faire le tour du Monde entier (qui, pour elle, se résumait à l'exploration de la tanière des Anciens, qui la regardaient sans piper mot) ! Patte d'Ortie, amusé, secoua la tête et lui rendit son salut. Petite Prune, sachant qu'il avait déjà mangé depuis plusieurs heures, n'hésita pas à courir soudainement en direction de l'énorme tas de gibier qui surplombait le Camp, et qui la faisait tant baver à son réveil. En effet, sa litière était placée juste dans l'angle où l'on pouvait voir cette colline de saveurs, et c'était la première chose qu'elle voyait à son réveil, après Patte d'Ortie.

Piaillant et toute sautillante, elle agrippa de ses petites canines la queue d'un rongeur qui dépassait. Avant de tirer, elle ferma les yeux quelques instants, et marmonna des paroles incompréhensibles. Elle adorait jouer à la loterie du repas, car elle ne savait jamais ce qu'elle allait manger. Mais elle espérait toujours qu'il s'agisse d'un bon, gras et juteux...

"CAMPAGNOOOOOL !"

Son péché mignon, son rêve, le but ultime de sa Vie (à ce moment-là) ! Aujourd'hui, Petite Prune avait péché le gros lot : d'habitude, elle tombait toujours sur un rat maigre et squelettique qu'elle mangeait en une bouchée. Décidément, la journée était vraiment bien partie ! Était-ce ces chats dont parlaient sans cesse Patte d'Ortie (Du Groupe des...Non. Du Clan des Étoiles) qui lui apportaient cette chance ? Dans ce cas, ils étaient bien gentil. Toute sautillante, la femelle au pelage doré leva la tête et susurra un "merci" entre ses dents. Puis elle courut, déboulant dans la pouponnière et réveillant au passage une portée de chatons, qui se mirent à brailler comme si on les éventrait.
Mais Petite Prune avait l'habitude du mouvement et du bruit. Tout sourire, elle s'installa dans l'angle de la tanière où elle se délectait habituellement : de là, on pouvait avoir une pleine vue sur le Camp du Vent, et sur le lever du soleil. L'astre du jour était orangé, et il se dessinait peu à peu sur la surface du grand Lac autour desquels s'étaient installés tous les chats sauvages. Comment s'appelaient-ils, déjà ? Ah oui : Ombre, Tonnerre, Rivière, Vent. Son frère avait voulu qu'elle apprenne les noms de Clans par cœur...Mais à quoi cela allait-il lui servir ? Un jour, elle avait posé cette question à Patte d'Ortie, qui était devenu tout rouge. Puis il s'était plié de rire (ce qui était très rare chez lui) et lui avait expliqué gentiment ce qu'elle allait devenir plus tard, quand elle serait grande.

Grande ? Elle ne s'était jamais posé la question sur son avenir. Après tout, elle était très heureuse aujourd'hui et c'était tout ce qui comptait. Mais ce que lui avait expliqué le petit norvégien noir avait pris une grande place dans son esprit : Guerrière. Pour continuer à être heureuse au Clan, il faudrait qu'elle le serve. Petite Prune n'aimait pas trop la guerre, mais si c'était la seule solution, alors elle le ferait sans hésiter. Et puis après tout, peut-être que c'était amusant...

Prise dans ses pensées, elle ne sentit pas que quelqu'un s'approchait d'elle. Puis elle sentit une odeur très forte de lapin, ce qui la surprit. Elle se retourna d'un bond : un autre chaton allait vers elle ! Elle allait pouvoir se faire un nouvel ami...

Le mâle qui approchait d'un pas assuré vers elle était très étrange : il avait des pattes très grosses pour sa taille, son poil était clair et mi-long. Ses grands yeux étaient verts comme les feuilles d'un buisson...Et aussitôt que son regard eut croisé celui du nouvel arrivant, Petite Prune eut l'impression de déjà l'avoir rencontré. Mais pourquoi donc ? Il approchait, un grand sourire sur les lèvres, tout en la dévisageant. La petite femelle crème n'était pas timide de caractère, mais elle ne put s'empêcher de baisser les yeux : puis quand elle remarqua que son campagnol était toujours entier, une lueur d'inquiétude apparut dans ses pupilles : c'était SON campagnol. Non, il ne lui piquerait pas !
Entourant son précieux butin de sa queue panachée, Petite Prune releva la tête et posa à son tour un regard intéressé sur le mâle impressionnant. Il n'était pas plus âgé qu'elle, mais il semblait vraiment très possessif. Ce sourire en coin sur ses lèvres...Que lui voulait-il ?

"Bonjour ! Est-ce que ça va ma jolie ? Petite Prune, c'est ça ? Je suis Petit Sapin, mais tu dois déjà le savoir, non ?"

Petit Sapin. Une présentation ? Alors c'était juste qu'il voulait devenir son ami. Rassurée qu'il n'en veuille pas à son campagnol, Petite Prune soupira de soulagement. Mais elle ne lui montrerait pas son gibier. Il valait mieux être prudent !
Surprise que Petite Sapin sache déjà son prénom, la femelle au long pelage clair hocha frénétiquement la tête. Ce chaton avait l'air bien sûr de lui...Patte d'Ortie ne l'aimerait sûrement pas. Mais peut-être qu'il était quand même gentil...Toute souriante, la femelle amicale prit la parole d'une voix enjouée :

"Salut Petit Sapin ! Tu viens de te réveiller, toi aussi ? Il faudra qu'on joue ensemble, un de ces jours...Même...Tout à l'heure...Si tu veux être mon ami, bien sûr !"

Puis un rire léger et sautillant s'échappa de sa bouche; rire qui remplit tout l'espace de la pouponnière. Ainsi pliée en deux, Petite Prune était magnifique...Comme à chaque fois qu'elle riait. Elle aurait tant voulu se lever pour jouer...Mais il fallait qu'elle protège SON campagnol de ce voleur de gibier, qui n'en était pas un. Puis elle ajouté, d'une voix amusée :

"Et non, je ne connaissais pas ton nom. Pourquoi, je devrais ?"

Sans qu'elle s'en rende compte, sa voix était légèrement moqueuse...

Petit Sapin :

Je m'aperçut du coin de l'oeil que la jeune chatonne appelée Petite Prune, surveillait un dodu campagnol. Avait-elle peur que je lui prenne ? De toute façon, j'avais déjà mangé un gros lapereau, alors ce campagnol ne servirait qu'à m'engraisser comme un chat Domestique. Puis j'entendit la voix de la jeune chatte, de si près ce son était mélodieux :

"Salut Petit Sapin ! Tu viens de te réveiller, toi aussi ? Il faudra qu'on joue ensemble, un de ces jours...Même...Tout à l'heure...Si tu veux être mon ami, bien sûr !"

La jeune chatte commença à rire, et se plia en deux. Elle était marrante celle-là ! Peut-être pourrait-elle me faire oublier mon chagrin... Je la regarda se lever et me dire, moqueuse :

"Et non, je ne connaissais pas ton nom. Pourquoi, je devrais ?"

Elle n'avait jamais entendu mon nom ? Je sut pourquoi : sachant que personne ne m'aimait, personne ne m'apellait, tandis qu'elle, beaucoup de chatons l'apellaient et jouaient ensemble... C'était aussi pour ça que je connaissait son nom, à elle... Je gloussa un peu avant de répondre, souriant enfin en cette belle journée Printannière :

- Je ne sais pas ! Eh bien, si tu veux jouer, je veux bien, ça va me dégourdir les pattes, pour une fois !

Les trois derniers mots que je prononça furent plus mélancolique, et quand je baissa la tête, je commença à réfléchir, une petite bagarre serait la bienvenue ! Juste en rentrant les griffes et les crocs... Je releva soudainement la tête, et riant au éclat, je fit tomber Petite prune à terre, et lui dit, riant aux éclats :

- Attrape-moi si tu peux !!

Je me leva et me plaqua au sol à quelques longueurs de queues, et lorsqu'elle fondit sur moi, elle roula dans la poussière : je venais d'esquiver en détalant dans l'autre sens, les pupilles dilatés par l'amusement...
Quelle belle journée...

[Dsl du retard, j'ai pas eut de temps ces derniers jours....]


Petit Sapin :

Le soleil réchauffait nos pelages, s'embrassant au milieu de la clairière. Je jouait à s'attraper avec Petite Prune, qui n'arrivait pas encore à m'avoir, alors je décida de changer un peu, je resta en place, et lorsqu'elle arriva, je bondit, te ratterris derrière elle. Un peu perdue, elle se retourna, et je lui infligea un gentil coup de patte sur le museau.

- Bah alors ! T'as perdue tes pattes ou quoi ? Allez, cette fois-ci, c'est moi qui t'attrape, ça te dit ?

La chatonne me regarda un instant, et je m'applatis au sol, attendant le départ. Je recula un peu, à pas feutré, et attendit qu'elle se mette à courrir dans tout les sens pour que le jeu continue.



[On fait intervenir Patte d'Ortie ? Enfin, c'est comme tu veux ^^ Re-dsl du retard... et du RP pourri !]

[Enfin, mon premier Rp après si longtemps 8D]

Qui était-ce ?

Debout, la queue tendue à l'horizontale comme un bâton, un jeune chaton se sentait comme asphyxié. Ses petites pupilles invisibles et se confondant avec la noirceur de son iris se dilataient comme jamais, mais pourtant le Soleil ne s'était pas encore endormi. C'était l'Effroi qui ombrageait la Vue de Patte d'Ortie. Devant lui, une scène dont il n'était pas l'acteur, comme si il était un défunt qui observait le Monde des Vivants à travers la Toison Argentée sans pouvoir intervenir. Le jeune campagnol dodu qu'il avait transporté fièrement entre ses mâchoires jonchait le sol, mort et désarticulé comme un simple pantin. Et lui, il se sentait aussi mort que le rongeur.
Les poils d'ébène sur la nuque du chaton se hérissèrent l'espace d'un instant, provoquant une vague de frissons qui parcourut tout l'être de Patte d'Ortie.

Devant lui, Petite Prune jouait. Avec un autre chaton. Sans lui. Sans penser à lui. Sa propre soeur ! Pourtant, le chaton avec qui elle chahutait n'avait pas l'air très spécial. Il était juste un peu musclé. Et ses yeux étaient juste d'une couleur aussi verte que la cime des arbres. Et il avait l'air juste un peu trop gentil... Sondant des pieds à la tête l'inconnu qui osait jouer, toucher, pousser sa soeur de portée, Patte d'Ortie commença à s'avancer d'un regard empreint de défi. Et les deux boules de poils ne le voyaient même pas ! Ils étaient trop occupés à courir...

"Allez, cette fois, c'est moi qui t'attrape, ça te dit ?"

Comment ça, l'attraper ? Ce vulgaire petit chaton osait donc se jeter sur Prune ? Il allait la toucher ! Non... C'était insupportable... Dans le petit coeur de Patte d'Ortie, c'était comme si des marteaux cognaient. Non... Elle ne pouvait pas lui faire ça... Petite Prune partait sur le mauvais chemin.
D'un pas toujours aussi assuré, Patte d'Ortie continua sa marche, et se planta devant celui qu'il pensait être son adversaire. Il devait faire plusieurs têtes de plus que lui, il était peut-être imposant, mais le regard noir profond de Patte d'Ortie pouvait dominer ce petit mâle costaud. Car il ne le savait peut-être pas, mais Patte d'Ortie avait l'Âme d'un Chef. C'est peut-être aussi ce qui le faisait rêver...

Le temps passa. Plusieurs secondes, plusieurs minutes. Plusieurs heures pour le chaton norvégien, qui examinait dans les moindres traits l'inconnu. A côté de lui, une petite silhouette duveteuse au pelage blond s'était assise. Un ronron s'échappait de sa gorge, mais en la frôlant le mâle jaloux put sentir que sa peau était en sueur, et ses muscles quasi invisibles de chatonne se tendaient sous son pelage.

"Patte d'Ortie, voici Petit Sapin ! Il est très fort, tu sais, je suis sûre que tu apprendrais plein de choses avec lui ! Boule de Sapin, voici mon frère, Patte d'Ortie..."

Une lueur d'admiration luisait dans le regard mauve pâle de la petite femelle. Mais, pour la première fois, ce n'était pas à son frère qu'il s'adressait. Et ça, Patte d'Ortie ne pouvait pas le laisser passer. Si il n'avait pas tant cherché à se contrôler et à faire preuve d'autant de Sagesse qu'un vrai guerrier, il se serait d'ailleurs déjà jeté sur Boule de Sapin. Dans son imagination, il se voyait, lui sautant à la gorge, lui arrachant les poils de la queue, lui cracher au visage... Et ce beau parleur pleurerait en le suppliant de lui pardonner. Et Petite Prune comprendrait que c'était pour elle qu'il faisait ça. Et elle l'aimerait encore plus qu'avant !

Mais voilà la vraie version des faits : dessinant un sourire en coin sur son visage, le chaton au poil d'ébène s'inclina dignement en face du chaton sans ciller, comme il avait l'habitude de faire. Puis il s'assit, et attendait de voir comme Boule de Sapin allait se comporter.

Légèrement moqueur, ses oreilles étaient pliées vers l'arrière, et sa queue battante invitait l'interlocuteur à un duel. Message codé, mais Petite Prune le comprit aussitôt. Elle tenta de dire quelque chose, mais son nouvel ami la coupa, répondant d'une voix assurée au frère de la chatonne...

Petit Sapin :

La vie était belle, joyeuse, ensolleillée, et Petite Prune jouait comme une petite folle avec moi. J'étais content, d'avoir enfin trouver l'amie qui me ferait partir sur le bon chemin. Mais alors que je lui proposait de m'attraper, un chaton noir ébène, qui ressemblais étrangement à Petite Prune, vint s'asseoir entre nous. Je m'assis, et le regarda dans les yeux, puis généralement. Bien que plus petit que moi, ses yeux profonds glaçaient le sang...
Petite Prune vint ronronner auprès du nouveau venu, puis, elle fit les présentation :

"Patte d'Ortie, voici BoPetit Sapin ! Il est très fort, tu sais, je suis sûre que tu apprendrais plein de choses avec lui ! Petit Sapin, voici mon frère, Patte d'Ortie..."

Le chaton noir, nommé Patte d'Ortie, ne fit que cligner des yeux pour me saluer. Puis, je le vis mettant ses oreilles un peu en arrière, et sa queue voletant dans un sens et dans l'autre... Me défiait-il ? Si il bougeait ne serait-ce la patte, il verrait mes crocs sur sa gorge. Mais je ne le tuerai sûrement pas, je n'étais pas comme ça... Surtout devant pas les beaux yeux de Petite Prune.
Je vis que Petite Prune avait aussi remarquée le manège de son frère. Alors, je commença à taper la papote, afin de détendre cette atmosphère sombre et grondant :

- Je suis heureux de te rencontrer, Patte d'Ortie. Ta soeur est vraiment gentille, tu as de la chance de l'avoir comme soeur. Cela te dirais de venir terminer le jeu avec nous ?

Le jeune mâle parut un peu surpris, au fond des yeux, mais il réfléchit un peu. Avais-je fais mal ? Le jeune chaton avait l'air trés attaché à sa soeur, comme à la plus grosse proie du monde pour un apprenti... Que faire pour dénouer ce lien étroit qui le relie si brusquement à elle ?


[Petit RP... ]

Les yeux dans les yeux, la chair dans la chair, les deux petits mâles se tenaient face à face, différents mais identiques. Droits comme des statues à se contempler, on aurait dit un chat et son reflet dans l'eau...Malgré la taille et le pelage qui les différenciaient, leur regard étaient les mêmes. Cette étincelle, ce détail pourtant infime rendait les deux mâles identiques, comme si ils étaient frères jumeaux... Comme si ils avaient vécu les mêmes obstacles.

Contemplant les deux chatons prometteurs, Petite Prune ne put s'empêcher de pousser un miaulement étonné : elle était naïve, son frère le disait toujours, mais elle était assez intelligente pour remarquer que Petit Sapin ressemblait à Patte d'Ortie. Mais quelque chose lui échappait...

Pourquoi semblaient-ils si ennemis ? La tension, montait entre eux, et c'était comme si la petite femelle crème n'existait plus. Elle aurait pu partir et filer avec ce campagnol qui jonchait le sol que personne ne l'aurait vu. Pas même un caillou.
La queue battante, le petit mâle sombre attendait une réponse. La queue autour des pattes, le grand mâle gris prenait son inspiration.

*Non, Petit Sapin, Non... Ne le provoque pas, il est très fort quand tu veux, tu sais....*

Ces paroles, Prune aurait voulu les crier à son nouvel ami. Mais le son grave et sûr de la voix du chat aux yeux verts résonnait déjà dans la pouponnière :

"Je suis heureuxde te rencontrer, Patte d'Ortie. Ta soeur est vraiment gentille, tu as de la chance de l'avoir comme soeur. Cela te dirais de venir terminer le jeu avec nous ?"

Et tout chamboula. Petite Prune poussa un cri de joie, Petit Sapin partit en roulé-boulé sur elle sans attendre de réponse, les chatons réveillés en sursaut se mirent à beugler, les reines affolées accoururent en tous sens. La pouponnière s'agitait, vivait. Seul Patte d'Ortie restait figé. Dans son esprit, c'était la conversation qui défilait, phrase par phrase. Le chaton gris avait parlé normalement, mais pour lui c'était bien trop vite. Tous ces mots si étonnants... le chaton norvégien n'avait même pas eu le temps de les comprendre que Petit Sapin s'était éclipsé.

"Heureux de te rencontrer", il avait dit. Politesse, sans doute.
"Ta soeur est vraiment gentille." Pas touche, minouche. Petite Prune était à lui. Pour toujours.
"Tu as de la chance de l'avoir." Ah, comme ça il l'avait déjà compris. Il était peut-être malin, finalement...

Et la dernière phrase.
Une question.
"Cela te dirait de venir terminer le jeu avec nous ?"
Non ! Il avait dû mal entendre... Impossible. Impossible. Un ami ? Jouer ?
Le petit coeur du mâle au long poil rêche se mit à battre la chamade. Mais de là où elle était, avachie sous le corps de Petit Sapin qui venait de l'attraper, Petite Prune ne pouvait pas le voir.

Mais pas pour longtemps. Quelques secondes plus tard, un poids supplémentaire pesa soudainement sur elle. Étouffant un piaillement de surprise, elle ne put s'empêcher de miauler d'un air moqueur :

"Alors, monsieur le champion, on prend du poids d'un seul coup ? C'est quand même pas..."

Mais Petit Sapin en l'écoutait pas. Il avait tourné la tête, laissant la place à un visage familier pour la petite chatte crème. Peu à peu, un grand sourire ravi se dessina sur ses lèvres.

Un sourire comme les aimait Patte d'Ortie. Accroché au dos du chaton aux yeux verts, il mordillait l'oreille de son adversaire sans pour autant y planter les dents. Tout en commençant à glousser de bonheur, le petit félin noir se mit à crier :

"Alors, Vil chat Impitoyable, on s'en prend à ma soeur maintenant ? Comment oses-tu défier..."

Bondissant pour envoyer bouler Petit Sapin, Patte d'Ortie voltigea, se plantant devant son adversaire avec un grand sourire :

"Etoile d'Ortie, le chef légendaire du Vent ?"

Décidément, Petite Prune ne comprendrait jamais son frère... Mais pour le moment ,elle ne se posait pas vraiment de question.
Depuis la mort de ses parents, c'était la première fois que Patte d'Ortie jouait.
Et c'était le plus beau jour de sa Vie.

[Désolée du retard ^.^']