Quand l'amour nous Hante [Lumière Opaline et Tempête Lunaire]

[Ce n'est rien pour le retard, de toutes façons j'étais en vacances ^^ Alors c'est parti !]

Du haut de la Toison Argentée, le regard bleuté et profond de Lumière Opaline se promenait sur la surface de l'eau. Une flaque gigantesque, et sans fond dans laquelle il suffisait de plonger pour retrouver le monde des vivants le temps d'un rêve. De cet endroit magique, couchée sur le flanc, la guérisseuse pouvait contempler la cime des arbres de sa forêt natale, et écouter chanter la Nature...Bruissements de feuilles, cris de rapaces et écoulement de l'eau se réunissaient en un magnifique concert, et captivait n'importe quel chat qui sait écouter.
Les yeux entrouverts et à demi somnolente, la jolie femelle pouvait se laisser aller à ses réflexions habituelles. Elle aimait se poser des questions dont les réponses étaient introuvables, et ces questionnaires sans fin étaient pour elle comme un jeu. Peut-être que d'en bas, un félin était en train de contempler la lueur d'une étoile qui dominait la forêt sans savoir qu'il s'agissait de l'ancienne soigneuse du Clan de l'Ombre...Dans ce cas, ce félin avait peut-être besoin d'elle ? Comment reconnaitre un chat en détresse ? Pour l'instant, Opale n'était que débutante dans ce rôle de défunte vénérée, et elle se sentait minuscule, comme lorsqu'elle était au côté de sa mentor, la jadis Souffle de Glace.

Avant, elle contemplait les étoiles en se sentant grain de poussière; mais voilà que maintenant elle se sentait d'autant plus minuscule en contemplant sa terre natale. Et le moment était venu...Hésitante, Lumière Opaline se leva et frôla la surface bleutée de l'eau. Un ronronnement de bien-être émana aussitôt d'elle : c'était comme un énorme tas de plumes chaudes, douces...Comme si elle replongeait dans le ventre maternel. Cette eau paraissant si banale était en réalité une vraie source de souvenirs !

Confiante, Lumière Opaline pénétra en un instant dans la flaque brillante, et son image ne fut plus qu'un nuage de poussière pailletée dans le ciel nocturne.
Lumière Opaline descendait de la Toison Argentée comme elle descendait d'une colline, mais une trainée lumineuse demeurait sur son sillage lorsqu'elle avançait. Soudain, une force la poussa vers le sol, et la femelle partit comme une flèche, dévalant les cieux. Etait-ce donc ainsi que naissait les étoiles filantes ? La pesanteur qui l'avait quittée le jour de sa Mort la happait, et elle, elle riait aux éclats. La vitesse l'entrainait dangereusement vers les arbres, oui...Mais que risquait-elle ? Morte ! Elle était morte, et cet état était comme une libération pour elle dorénavant.

Lumière Opaline constata avec surprise qu'elle s'arrêta de foncer vers le sol quelques centimètres au-dessus de la terre. Ainsi, elle ne pourrait pas toucher le sol ! Désespérée et déçue, la femelle qui avait retrouvé le pelage de ses 12 lunes tenta en vain de descendre encore un peu. La terre n'était faite que pour être foulée par les Vivants...Dans un soupir, Lumière Opaline continua sa course vers le but de son Voyage.
Ses pas l'emmenèrent sur le bord d'une rivière, dont le courant fort entrainait certains poissons en direction d'un lieu habité. A la vue de ce Camp, une lueur d'amour apparut dans les yeux opalins de la femelle. C'était ici que son âme soeur avait grandi, qu'il était né, qu'il passait sa Vie de guerrier ! Tout en commençant à chanter joyeusement, la femelle trotta vers une tanière en pierre où sommeillaient déjà une dizaine de guerrier.

La tanière du Clan de la Rivière. Et dans un angle, le museau enfoui sous ses pattes avant, un beau mâle crème sommeillait comme un nouveau-né. Attendrie, Lumière Opaline ne put s'empêcher de l'observer durant quelques minutes. Qu'il était grand, fort, adorable ! C'était le mâle dont toutes les femelles pouvaient rêver, l'idéal, et il était à lui. Souffrirait-il d'apprendre qu'elle était désormais morte ? Un instant, le doute envahit la jolie femelle bicolore : ne serait-il pas mieux si il ignorait sa mort ?

Mais de toutes manières, il l'apprendrait bien lors de la prochaine Assemblée. Et le désir de lui parler, de sentir son souffle chaud dans son pelage était trop fort en elle. Sans même savoir comment elle faisait, Lumière Opaline plongea dans l'esprit de son compagnon et l'emporta vers un doux rêve.
Le lieu semblait bien choisi : Tempête Lunaire prit conscience de son rêve devant la pouponnière du Clan de l'Ombre. Lumière Opaline ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle vit sur son visage une lueur de panique : apparemment, Tempête Lunaire n'avait jamais fait de rêve avec le Clan des Etoiles...Il sera donc bien surpris !

D'un pas gracieux et léger, la femelle s'approcha du guerrier et se frotta contre lui, laissant une trainée de poussière d'étoile sur son pelage. Effaré, il la contemplait d'un regard à la fois remplit d'amour et d'effroi. Allait-il pleurer ? Elle ne voulait pas le savoir. Rayonnante de bonheur et amoureuse, la guérisseuse miaula en ronronnant :

"Oh Tempête Lunaire, je suis heureuse de te retrouv..."

Une crampe déchirante étreignit alors l'estomac de la jeune femelle noire et blanche. Elle ne pouvait pas beaucoup parler, cela lui demandait beaucoup trop d'efforts ! C'était donc pour cela que lors des rêves avec les étoiles, les guerriers de jadis disparaissaient sans prévenir...Perturbée, elle reprit tout de même ses esprits et continua. Le moment était trop beau, l'instant trop fort pour être brisé.

"Voilà déjà presque une lune que le Clan des Etoiles m'a appelé parmi eux...Je n'ai pas souffert, et je voulais que tu saches que désormais, tu as une bonne étoile. Il te suffit de lever la tête vers le Ciel et de trouver une étoile qui te fait penser à moi, et je serai là pour toi, Lunaire..."

Dans un murmure, elle ne put s'empêcher d'ajouter une déclaration émouvante :

"Jusqu'à la Mort, et même après. Je n'ai jamais été aussi proche de toi...Oh...Jamais, Lunaire..."

Peu à peu, la pesanteur diminuait sous les pattes de la femelle, et elle remontait de plus en plus en direction de la Toison Argentée. Elle savait qu'elle ne pourrait pas rester longtemps, mais c'était son vœu le plus cher. Avec une conviction inimaginable, Lumière Opaline poussa vers le sol...Et réussit enfin à fouler la terre où elle avait vécu. Elle pouvait désormais être à la hauteur de son compagnon éternel...Et la douleur qui l'oppressait diminua faiblement. Se réhabituait-elle au monde des vivants ? La question était stupide. Bien sûr que non, elle finirait par devoir rejoindre ses camarades des Etoiles ! L'instant ne pouvait-il pas être éternel ?

Tempête Lunaire :

La présence de l'amour pur m'envahissait... C'était bien elle, elle, l'amour qui m'avait envoyée Nuage de Plume vers moi, donné une vie incroyable... C'était elle, Lumière Opaline. Sa présence se fit plus forte, et en regardant derrière moi, son pelage apparut, soulevé par des miliers d'étoiles... La chatte ivoire et ébène brillait d'un pelage de jeune chatte, et ses yeux, plein de sagesse et de malice, brillaient de mille feux... Elle était encore plus belle qu'au naturel... Se frottant contre moi, sa douce voix se transforma en un murmure chaleureux et coulant comme l'eau de la Rivière proche... :

"Oh Tempête Lunaire, je suis heureuse de te retrouv..."

J'avais un peu peur... Avait-elle encore des chatons ? Mais pourquoi donc, je ne l'avais pas vue depuis bien des lune,s même quand Nuage de Plume m'avait rejoint... Elle se redressa après une douleur qui se fit sentir dans mon coeur, puis, elle continua, determinée et chaleureuse :

"Voilà déjà presque une lune que le Clan des Etoiles m'a appelé parmi eux...Je n'ai pas souffert, et je voulais que tu saches que désormais, tu as une bonne étoile. Il te suffit de lever la tête vers le Ciel et de trouver une étoile qui te fait penser à moi, et je serai là pour toi, Lunaire..."

Lumière Opaline... Morte ?! Etait-ce possible ? La peur m'envahit un instant, puis, elle continua, avec une note de mélancolie, mais aussi d'amour, de plaisir, et de gentillesse, elle était encore plus proche maintenant :

"Jusqu'à la Mort, et même après. Je n'ai jamais été aussi proche de toi...Oh...Jamais, Lunaire..."

Je ronronna trés, trés fort, avant que je ne m'aperçoive qu'elle avait disparut, laissant un filet argenté... Où était-elle ? Mais devant moi, alors que je tournais en la cherchant... Elle réapparut, son pelage ayant laissé les étoiles argenté, et devenant encore plus réel, ses yeux refletaient alors encore mieux l'orangé ambré de ses yeux... Elle étais encore plus proche de moi... La parole me recouvrit, et dans son pelage, je murmurra :

- Je suis content de te voir, malgré là où tu es maintenant... Nuage de Plume t'aime beaucoup tu sais ? Elle a fait des progrés formidable, tu va pouvoir la surveiller de plus prés... Et comment vont Boule de Bruyère ? Petite Abysse, Petite Mangue ? Et boule de Buis ? Depuis le temps que je ne les ait pas vus... Oh... Tu sais, tu va me manquer, beaucoup même... Je serai heureux, autant qu'ici, lorsque je te rejoindrais... On pourra galoper dans les plaines, je t'apprendrai à nager si l'on peux, je chasserai pour toi... Je ... Je ne sais pas ce qui pourrait m'en empêcher, après notre amour impossible, plus rien de peut nous séparer maintenant, je t'aime tant, Lumière Opaline... Opale...

Des larmes chaudes coulèrent sur mon museau, allant jusqu'au pelage ivoire et noir de ma compagne... Un ronron étranglé sortit de ma goirge, je ne savais plus quoi dire... Comment allait-je annoncer ça à Nuage de Plume ? Et tout mes amis, qui aimaient bien aussi la chatte sage et intelligente, qui savait éviter les conflits, et deviner les pensées...

Qu'allais-je devenir sans elle ?

Les grands yeux opalins de la femelle bicolore reflétaient la lueur de la Lune, et le regard ambré de son compagnon éternel lui renvoyait aussi cette image comme une miroir. Elle ne se lassait pas de le contempler, parcourant des yeux son pelage crème qu'elle avait tant frôlé, admirant ses muscles saillants de guerrier qui la rassuraient et qui lui prouvaient à quel point Tempête Lunaire était un valeureux guerrier. Dans ses pupilles, elle puisait l'Amour qui était pour elle une énergie vitale...Vitale ? Même après son décès, elle était encore dépendante de cette affection qu'il lui témoignait.

Sa silhouette élancée était pour la jolie femelle comme un résumé de sa Vie, le but de toute une existence, une ombre qui la hanterait éternellement...Mais une hantise que jamais elle ne tenterait de chasser, car c'était une souffrance qui se nommait Bonheur. Un bonheur si intense, si puissant qu'on le qualifiait d'Amour...Cet Amour, ce pincement qu'elle ressentait au fond d'elle-même quand elle apercevait ce beau mâle qui était pour elle le plus grand regret de sa Vie jadis.

Puis soudain, un doux souffle chatouilla ses oreilles, et une voix feutrée la fit entrer dans un Bien-Etre et un enthousiasme hors du commun. Ce son, ce murmure qu'elle connaissait par coeur mais dont la moindre modulation produisait en elle un sursaut de plaisir :

"Je suis content de te voir, malgré là où tu es maintenant... Nuage de Plume t'aime beaucoup tu sais ? Elle a fait des progrès formidables, tu vas pouvoir la surveiller de plus près... Et comment vont Boule de Bruyère ? Petite Abysse, Petite Mangue ? Et Boule de Buis ? Depuis le temps que je ne les ai pas vus... Oh... Tu sais, tu vas me manquer, beaucoup même... Je serai heureux, autant qu'ici, lorsque je te rejoindrai... On pourra galoper dans les plaines, je t'apprendrai à nager si l'on peut, je chasserai pour toi... Je ... Je ne sais pas ce qui pourrait m'en empêcher, après notre amour impossible, plus rien de peut nous séparer maintenant, je t'aime tant, Lumière Opaline... Opale..."

Elle s'imaginait déjà parcourant les nuages et collines de la Toison Argentée aux côtés du mâle de sa Vie, s'abreuvant à la source cristalline et chassant dans des prairies parfaites...Cette image était pour elle comme un rêve...Pourrait-il un jour être réel ?
Puis les miaulements cessèrent, et Lumière Opaline rouvrit doucement les paupières qu'elle avait inconsciemment fermés, pour fusionner avec cette voix, pour la savourer comme on dégustait une proie juteuse au pied de la pouponnière tout en contemplant ses chatons.
Les fruits de ses entrailles...En entendant leurs noms, ces noms qui lui étaient venus d'instinct maternel et qu'elle trouvait divins, un soupir s'était échappé d'elle. Nuage de Plume ? Sa fille était donc apprentie ! Heureuse de savoir que la petite femelle qui avait hérité de sa curiosité hors du commun pense toujours à elle, Opale répondit d'une voix attendrie et pleine d'Amour :

"Oh, Lunaire, il ne manque plus que toi pour que la Toison Argentée puisse vraiment être ce que l'on appelle le Paradis. Je t'attendrai, chaque seconde qui passera sera pour moi une seconde de plus à tes côtés, et même si tu ne me vois pas sache que du ciel je t'accompagnerai. Nuage de Plume est apprentie ? Dis-lui que je suis fière d'elle, qu'elle devienne une grande guerrière comme son père..."

Puis une image se dessina dans l'esprit de la femelle défunte une fraction de seconde. Elle vit sa fille, noyée de larmes face à la terrible nouvelle qu'allait lui annoncer son père. Effrayée, la gorge d'Opale se resserra, et son pelage gonfla de quelques millimètres.

"Et, s'il te plaît, qu'elle ne me pleure pas trop. Les larmes sont mes pires ennemies avec le Sang, et si elle est chagrinée dis-lui que jusqu'à sa Mort je l'accompagnerai. Une larme versée par Nuage de Plume est pour moi le pire des supplices..."

Comme pour illustrer ses paroles, une perle d'eau tomba au sol...Doucement, les larmes commencèrent à glisser sur le pelage soyeux de l'ancienne guérisseuse, avant de tomber sur le sol et de disparaitre en poussière d'étoile. Pour la première fois, elle était prise de nostalgie. Après tout, Tempête Lunaire se réveillerait bientôt, le jour se lèverait comme tous les autres jours et la Vie recommencerait...Et elle, elle retournerait dans les Cieux aux côtés de Feuille de Larme, sans son compagnon.

Elle enfouit son visage dans le pelage de Lunaire, mais elle traversa son corps aussitôt. Elle n'était qu'un faible esprit, entouré de lumière ! Cette différence qui l'empêchait de toucher la personne qu'elle aimait le plus au monde la fit redoubler de pleurs, puis elle sécha ses larmes et réussit à se calmer.

Soulevant un petit nuage de paillettes, la queue panachée de la femelle se souleva souplement avant de se déposer entre les deux êtres intimement liés. D'un geste à la fois lent et précis, Lumière Opaline ne put s'empêcher de dessiner un gigantesque coeur sur la terre meuble, avant de se retrouver à l'intérieur, collée à son compagnon sans pour autant sentir sa peau sur son pelage noir et blanc.

Et elle resta ainsi, sans prononcer un mot, juste heureuse de vivre un moment de plus avec son grand amour.

Tempête Lunaire :

Le sol s'échauffait, et bientôt, le soleil se levrat, je le savait, et aussitôt, la silouhette de ma compagne disparaisserait avec les étoiles, pour chasser dans les nuages blancs...
Aprés avoir parlé, Lumière Opaline rouvrit les yeux, et se tourna vers moi. Son regard m'emplis de fierté et d'amour, elle faisait partie des plus belles chattes au monde, de la plus grande guérisseuse de même, et la meilleure des compagnes, elle était vraiment exceptionnelle, pas comme toutes les chattes qu'on trouve chez les Bipèdes, en solitaire, ou dans tout les clans. C'était Lumière Opaline, et personne ne pourrait la remplacer, son amour était incomparable, et chaque seconde de plus avec elle me donnaient fierté et douceur, avec une pointe de chaleur et de force pour les jours suivants. Je me rapellai même le premier jur de notre rencontre : Les quatres clans vivaient sur les terres du Tonnerre, car les Sanguinaires prenaient du terrain. A cette époque, nous étions Boule d'Opale, et Boule Lunaire. Mon regard avait croisé le sien, et j'étais tombé amoureux, à cet instant, je me suis dit que c'était inutile, mais j'avais tort : et elle l'avais remarqué d'après ce qui se passait depuis ces longues lunes ensemble...

Son regarda se planta, et de ses fines lèvres découvrit une rangée de petites dents blanches et pointues d'une jeune chatte, et ses lèvres dessinèrent des mots splendides, mélodieux, et inspirants :

"Oh, Lunaire, il ne manque plus que toi pour que la Toison Argentée puisse vraiment être ce que l'on appelle le Paradis. Je t'attendrai, chaque seconde qui passera sera pour moi une seconde de plus à tes côtés, et même si tu ne me vois pas sache que du ciel je t'accompagnerai. Nuage de Plume est apprentie ? Dis-lui que je suis fière d'elle, qu'elle devienne une grande guerrière comme son père..."

Le Paradis... J'aimerai tellement y être au paradis, avec elle, flanc contre flanc, les queues enroulées, les cinqs chatons jouant devant nous, sous le soleil couchant, une rivière bordant une grande forêt apaissante, sans aucun risque, aucune mort, pas de blessés, de guerres, un temps agréable, ni trop chaud, ni trop froid... Le Paradis parfait.
La dernière phrase me fit ronronner legèrement, coupé par ce sentiment : ému... Nuage de Plume aimait beaucoup sa mère, et celle-ci en était fière, quoi de plu joli que l'amour parental ? En effet, la jeune chatonne se débrouillait bien, et avec humour parfois, une légère maladresse, mai qui la rendait encore plus mignonne et intérressante...
Les yeux de Lumière Opaline laissèrent echapper un sentiment angoisseux, et aussitôt, alors que son pelage reprenait forme, elle lança doucement :

"Et, s'il te plaît, qu'elle ne me pleure pas trop. Les larmes sont mes pires ennemies avec le Sang, et si elle est chagrinée dis-lui que jusqu'à sa Mort je l'accompagnerai. Une larme versée par Nuage de Plume est pour moi le pire des supplices..."

Après ces phrases, des larmes coulèrent le long de son pelage, et vinrent toucher le sol. Moi, mes yeux ne coulaient pas, mais je le voulait, je n'y arrivais pas tellment j'étais ému... Je me demandais bien comment avaient réagis ses pauvres soeurs, et son unique frère, Boule de Buis, ils avaient dû pleurer, bien sûr, mais à ce moment là, peut-être que la jeune
féline n'avait pas encore vue la spectacle funèbre...
La silouhette de la chatte se redessinait en étoiles, et quand elle essaya de veir se coller à moi, je ne pû la toucher, pourquoi ? je regarda un instant le ciel, étoilé d'ici, et lorsque je remis mes yeux sur elle, je vis un coeur d'étoiles sur le sol, scintillant, brillant, et il s'effaça peu de temsp après...

- Nuage de Plume peut être fière de toi, tu es la plus courageuse et determinée des chats de la forêt... T'avoir comme mère doit le réjouir. Sache que je veillerai à ce qu'elle garde le droit chemin vers le rang de guerrière, et que je lui remetterai ce que tu m'a dit... Je sais que tu va bientôt partir, et que tu n'en a pas le choix, moi non plus, d'ailleurs. Je surveillerai les étoiles, et je saurai laquelle tu sera : Tu es celle qui brille de plus, par ta determination, ta sagesse, et ton amour pour tout tes amis. Je sais que tu en a beaucoup, de tout clans.
Veille bien sur Boule de Bruyère, Petite Abysse, Petite Mangue et Boule de Buis, je ne pourrai pas les voir avant qu'ils soient apprentis !
Je t'aime tellement, tu sais...

Mes yeux se fermèrent un instant, et les larmes coulèrent quand je les rouvrit... Au loin, le soleil commençait à pointer, je savoura les derniers instants avec ma compagne, la regardant de haut en bas, savourant son odeur s'évaporant, ses yeux, sa sagesse, une force extraordinaire m'envahissant...
La Vie est trop courte en bas.

Tempête Lunaire :

Les larmes coulaient, au bord de la Rivière, et j'étais devant l'amour qui me hantais depuis ma tendre enfance, lorsque j'avais rencontré les clans. Lumière Opaline me regarda, puis éclata d'un fou rire. Surpris, je sursauta, avant de sourire : la voir rigoler, de sa douce voix me faisait vribrer, je retrouvais là, la Boule d'Opale, charmante et joueuse, la petite boule de poil devenue grande, et qui était maintenant au delà du ciel. Puis, elle me tira la langue, et dit après un fou rire, tandit que je la rejoignait :

"Je suis contente que tu le prenne aussi bien, le rat gris !"

Rat Gris... C'était comme ça qu'elle me surnommait petite ! Je ronronna de fierté, et elle vint se coller à moi, l'aube n'allait pas tarder, et la silouhette noire et blanche de ma belle s'en irait delà. Puis, alors que le soleil éclairait le sol, elle s'éloigna, marchant vers le ciel, et lorsqu'elle fut assez haut, une larme tomba sur mon museau, et j'entendit sa douce voix crier :

"Tempête Lunaire ! Je t'aime !"

Je ronronna, et lorsque je ferma les yeux en pleurant, je me retrouva dans ma tanière : je le sut, car l'odeur de l'ombre s'effaça, mais pas celle de ma belle. Au dessus de moi, Fleur de Vanille ronchonnait :

- Tu peux pas te taire, bon sang ?! T'a miaulé pratiquement toute la nuit, fais gaffe quoi, je parie que tu es pire qu'Etoile de feu lorsqu'il était encore un guerrier !

La chatte s'éloigna, la queue battante, en grognant. Je cligna des yeux : autour de moi, il ne restait qu'Oeil Etoile, Jolie Cannelle, qui se levait rejoindre sa soeur, et deux autres guerriers que je ne fréquentais pas. Je m'étira, me leva, mais ne fit pas ma toilette, je ne voulais pas que l'odeur de Opale s'efface... Je sortit dehors, et regarda le ciel, dont les étoiles s'en allait, peu à peu... Dans le ciel, une étoile étincella à mes yeux, et disparut sous le soleil, je ronronna, et jeta au ciel :

- Moi aussi, je t'aime Lumière Opaline...

Après quelques temps, tous les chats eurent mangés, et les étoiles avaient disparues. je vis que Nuage de Plume m'avait rejoins, il était temps de tout lui dire :

- Nuage de Plume... J'ai quelque chose d'important à te dire, qui risque de ne pas te plaire, mais ce n'est pas si grave que ça, tu sais...

Ma fille me regarda, pensive, et je continua, sous son regard.

- Nuage de Plume... Lumière Opaline a rejoins le Clan des Etoiles... Ne pleure pas, c'est pas la volonté de ta mère...

Nuage de Plume me regarda, les yeux écarquillés, cracha, et galopa vers la sortie. je la suivit, la rapellant, mais elle allait trop vite... Sa piste allait vers les terres de l'Ombre, je m'en doutais, de toute façon...
Sa trace s'arrêta au bord du lac... Je la vit, péchant, la patte tendue au dessus de l'eau, elle ne pleurais pas, mais elle avait l'air choquée, et triste... J'allais avancer vers elle, mais je me retins : elle comprendrai vite.
Je m'allongea dans un buisson, et attendit qu'elle se remette vers le chemin du camp. je fut surpris de voir qu'elle attrapa trois poissons en quelues temps? Puis, elle passa devant moi, avec les poissons, et je sortit de ma cachette, surprise, et faillit crier.

- Je sais que c'est dûr pour toi, comme pour nous tous, qui la connaissons. Elle est venue me voir, de là-haut, et elle veut que tu continue ta vie, malgré le chagrin, elle est fière que tu sois la première à être apprentie, tu sais, elle t'aime beaucoup, elle veux que tu fasse une bonne guerrière pour la Rivière, viens, je vais t'aider.

Je pris deux poissons, et ma fille pris le dernier. Puis, on rentra au camp, le soleil s'était déjà bien levé.
Je déposa les poissons au tas de gibier, et laissa Nuage de Plume prendre une proie en premier, puis je la suivit, avec un gardon frais dans la machoire.
Je mangea mon poisson plus vite que ma fille, toujours bouleversée. Puis, elle rentra dans la tanière des apprentis, et se coucha. Je la rejoignit, et la reconforta en lui léchant les oreilles et le dos. La jeune s'endormit, et lorsque ce fut fait, je sortit pêcher.

Une nouvelle partie de ma vie commençait : La tristesse de ma fille, le réconfort de ma compagne.