L'île, une rencontre, plus ?

Pfff... C'est crétains de clan... Non mais franchement, quesqu'ils sont bête. En plus, ils ne comprènent rien à la vie d'un Solitaire. Je préfère autant vivre comme ça que d'être un imbécile comme eux ! Avec leur stupide clan des Etoiles, comment j'ai pu y croire... Il me le payeront ! Vous allez me dire quoi ? Et bien, d'avoir tué mon seul et unique ami, celui qui me comprenait le plus, Balafre. Ce chat était un vieu Solitaire plein de sagesse. Lui aussi avait vécu dans ses IDIOT de groupe de chats, et il partageait le même opinion que moi.

Le crépitement de la neige se faisait en entendre sous mes pattes. Seul les conniffères avait gardé leurs feuilles, enfin leurs épines. Les nuages se déplaçait dans le ciel orageux et je sentit une odeur qui m'oriffia : le clan de la Rivière. Cette bande d'imbécile sur pattes. Vous avez pu deviné que je me promenait sur leur territoire sans gène. Je me rendais à l'Île. Un endroit calme, le silence y reigne, en gros, le paradis. Bon, il y a un inconvéniant : l'odeur des félins que je hais, mais elle est atténué, et si je ne me trompe pas, demain a lieu l'assemblée. Le lac avec la fine couche de glace instable se présenta devant moi. L'eau limpidese voyait à quelques endroits ou les trous se formaient. Imprudent, je me risqua à m'y aventurer. Elle craquait légèrement sous mon poids.

- Gloups... Quel idiot parfait je fais...

Arrivé à mi-chemin, je m'arreta net. La couche de glace était tellement fine, que je pouvais apercevoir l'eau en-dessous. Mes pattes tremblaient, mes coucinets était gelé, mais jamais je ne renoncerais. Comme pour la chasse, je m'avança à pas feutré. " CRAC ! ".

- Et mer**...

Je tomba dans l'eau glacial. Elle me gela mon pelage roux. Mes membres étaient engourdis, et impossible de bouger. Je sombra vers le fond. Ma vie défila devant mes yeux.

Cela ne faisait pas très longtemps que j'avais opté pour cette suffisante vie de solitaire. J'avais définitivement quitté ce groupe d'incapables. J'eus obligatoirement raison. Cette troupe m'était tout simplement inutile, rien d'autre, si ce n'est qu'agaçante. La simple compagnie de ces êtres hirsutes me révulsait. Et dire qu'ils étaient tous comme moi, des chats. Enfin...Niveau race, seulement. Je suis la perfection, et je le resterai !

L'épaisse couche de neige offrait ses ourlets immaculés aux pâles rayons d'un soleil hésitant tentant faiblement de percer la couche hivernale; elle n'avait de cesse de glacer mes coussinets endoloris, pour mon plus grand agacement. L'hiver. Quelle saison outrageante ! Elle ne nous avait jamais rien apporté de bon, elle n'était qu'un rempart de glace que nous devions franchir chaque année. Un rempart qui nous a si souvent coûté la vie. Je me dirigeais vers l'île, cet endroit calme que j'avais déjà eu l'occasion de visiter. J'avais aperçu ces imbéciles de chats de clans s'y rendre, par le biais d'un tunnel, ce qui permettait de ne pas se mouiller ou de patiner sur la glace, cet endroit étant cerné par l'eau glacée. Ce lieu était agréable. Un pur silence y régnait en maître, assez idéal pour la concentration et le repos. Pour ma part, j'y allais dans le but de me reposer. J'étais arrivée sur la berge du lac. Il était entièrement gelé, une fine brume glaciaire virevoltait lentement à sa surface, entrainant l'étrange mélancolie soudaine de ces lieux. C'était ici que les clans se réunissaient pour leurs "assemblées", je croyais...L'odeur répugnante des chats appartenant aux différents groupes sembla approuver mes pensées.

Pour cette fois, je ne voulais pas passer par ce tunnel. L'odeur y était plutôt révulsante. Une espèce d'effluve de racines moisies et de terre mouillée semblait s'y être installée pour le moment, et cette sensation me fut plutôt exécrable. Je passerais par la glace, avec ma démarche fluide et mon corps frêle, il n'y aurait aucun problème, et la glace ne risquerait pas de se briser sous mon poids. Le crissement de la neige me tira soudainement de mes pensées. Avec agilité, je sautai dans les buissons environnants, et observai. Un matou roux vif s'avançait vers la glace. Il ne compte tout de même pas traverser sur le lac gelé ? En dépit de mon aversion, le félin robuste hésita un instant, puis posa ses pattes sur la couche froide. Imprudent, trop hardi, imbécile, c'était tout ce qu'il était ! Le givre ne résisterait jamais à son poids et sa démarche forte. La couche était bien trop fine...Avec sa plus grande attention, le chat couleur de feu posait une patte devant l'autre, bien décidé à traverser le lac recouvert de gel. Il craqua à plusieurs endroits. Mais cet ahuri continuait. Décidément, il n'y a aucun chat autre que moi qui sache réfléchir avant d'agir ! Ses membres tremblaient sous l'effet du froid, et il commença à avancer à pas feutrés. Un gigantesque "CRAC" m'arracha un sursaut, et une mine torpeur m'agita. Le félin avait disparu sous la glace qui avait cédée à sa pression. Je sortis à toute vitesse de ma cachette improvisée, et observai l'eau glacée, se parcourant de moins en moins des remous du à sa chute. Il se dirigeait certainement vers le fond du lac. Ce ne devait pas être très profond, la glace avait cédé plutôt près de la rive. Tant pis ! Je plongeai dans la substance gelée.

Un froid plus qu'hivernal m'envahit tout à coup, il s'incrustait avec obstination sous mes poils, gelant ma fine peau. Quelle horreur ! Pourquoi avais-je plongé ?! J'allais maintenant me souiller et m'humilier pour ce bon à rien ! Agitant frénétiquement mes petits membres, la chaleur lutta contre son opposé. Je l'aperçus alors. Il reposait déjà sur les galets ronds étalés sur le fond du lac. Sans hésitation, je l'attrapai par la nuque, et me propulsai avec lui vers la surface, légèrement inclinée vers la rive. L'air frais du dehors envahit soudainement mes poumons. Avec toute ma petite force, j'envoyai le félin vagabond sur la poudreuse au bord de l'eau. Je sortis à mon tour. J'étais totalement, littéralement, piteusement frigorifiée ! Pour cet imbécile ! Je ne valais pas plus que la perfection pour m'être mouillée ainsi ! Une fine respiration agita son corps inanimé.

Avant même qu'il ne soit totalement animé, je l'apostrophais. Peut importe ce qu'il en penserait, mais je m'étais maintenant gelée pour sa vie !

Mon corp toucha le sol, j'entandis des batements au dessus de ma tête. Impossible. Impossible que quelqu'un m'est vu tomber, se serait vraiment un miracle. Des crocs se plantèrent dans la peau de mon coup et je remonta vers la surface. On m'avait bien vu tomber. Je fu projecté sur la glace et mes membres tremblaient encors. La froid pénétra dans mon doux pelage. Je serai encore malade. Mes paupières s'ouvrèrent lentement et j'aperçu la personne qui m'avait sauvé. C'était une jolie chatte siamoise aux yeux bleu azur. Elle n'avait pas l'air contente de c'être mouillé.

-Espèce d'idiot ! Tu es fou ou quoi ? Tu aurais pu mourir noyé, la couche de glace était si fine ! N'importe qui aurait pu s'en apercevoir !
Non mais pour qui elle se prenait celle-là ! Elle n'avait pas cas me sauver ! Elle avait l'air d'avoir un sacré caractère.

- Je fais ce que je veux ! Et puis tu n'avais pas qu'à me sauver !

Son regard se radouci un peu. Elle rigola puis s'entreprit à nétoyer son doux pelage. Je fis de même en lui getant de rapide coup d'oeil. Elle se leva finalement, et reparti vers la forêt. Je la stoppa :

- Attends ! Comment tu t'appelles ?

Je remarqua que j'étais aimable avec quelqu'un. Une première.

Je voudrais connaitre ?

Le chat flamboyant eu l'air de reprendre ses esprits. Heureusement pour lui, il n'était pas resté suffisament dans l'eau glacé pour en tirer des séquelles. Il s'exclama à son tour, en réponse à mes cris outragés.

- Attends ! Comment tu t'appelles ?

- Je suis Chimère Opaline, quelquefois dite "La Perfection". Et toi, comment te nommes-tu ?

Elle semblait très, mais très chochotte, orgueilleuse et fière. Chimère Opaline... Je commençais à l'apprécier. Bon, elle est peut être un peut trop "parfaite", mais sympatique. Mes yeux reffletaient de l'ammusement et autre chose, mais je ne sais pas quoi. Elle semblait plus ou moin surprise. Je lui répondit :

- Mmm... Moi c'est Tonnerre.

Les nuages s'assombrirent autours de nous, et nous fûmes bientôt complètement dans la brume. Je poussa un rale. J'ai horreur de cette épaisse chose blanche qui m'empêche toujours de voir ou je met mes pattes. Chimère Opaline ne semblai guère plus aimer cette situation. La tension c'était apaisé entre nous deux, et je risqua même de lui poser une question asser indiscrette :

- Tu vis où ?

Elle me lança un regard noir. Comme si elle ne voulait pas me répondre. Mes griffes se sortirent automatiquement, prèt à bondir si elle se décidait à m'attaquer.

Son impression à mon égard, d'après le voile étrange qui recouvrit ses prunelles colorées, ne fut pas celle qui d'habitude animait celles des autres inconnus. Quoi ? Bon, eh bien, si il le prenait comme ça, tant pis, pour lui comme pour moi ! Un petit éclair d'amusement traversa son regard, puis autre chose. Ce qu'était cet autre chose ? Personnellement, je n'en eu aucune idée. Après un bref silence, il me répondit enfin.

- Mmm... Moi c'est Tonnerre.

Ah. "Tonnerre", hein ? Bon, peut être qu'il était ce genre de matous belliqueux "accros" à la bagarre et aux déchirements du ciel, du genre ceux qui vous faisait trembler et qui donnaient l'envie d'éclabousser l'environnement de sang..? Peut être que oui, peut être que non, après tout rien n'était certain, on ne se fiait plus aux apparences. Le genre de choses que j'accumulait dans un vieux sac destiné à être oublié. Une épaisse fumée dense et humide tombait lentement sur le lac et ses rives, arrachant des bruissements aux buissons, produits par de petits animaux. La brume s'était installée. Je me rapprochai un peu de Tonnerre, question de mieux le voir et de ne pas le perdre dans cet épais brouillard. Je n'aimais pas spécialement cette substance tantôt translucide, tantôt opaque qui s'obstinait souvent à masquer la visibilité. C'est pourquoi, lorsqu'il s'imposait autours de moi, je décidais de ne pas bouger, ou très peu. L'air brumeux rendait le pelage du chat flamboyant plus terne alors qu'il reprit la parole.

- Tu vis où ?

Une réplique cinglante me brûla la bouche, s'obstinant à être lancée, mais je ravalai ma vanne mal placée. Néanmoins, c'était réellement une de ces questions indiscrètes qui avaient la désagréable habitude de m'agacer. Je lui lançai problablement un regard obscur, puisqu'il se crispa, sortit ses griffes, et tout ceci en une position qui n'avait pas pour but de me rassurer. Eh bien, quoi ? Il cherchait la bagarre maintenant ? Avisant sa corpulence et ses musles saillants sous son pelage de feu, je me ravisai sur le champ, et optai pour la "diplomatie".

- ...Il y a un problème ? Tu sais que c'est plutôt indiscret comme question ? Surtout venant d'une personne que je viens à peine de rencontrer et en laquelle je n'ai aucune confiance - et je ne compte pas l'accorder. Avant de sortir ce genre d'idiotie, tu ferais mieux de réfléchir !

J'avais insisté sur le dernier mot avec une espèce d'arrogance sans faille, comme si Tonnerre était totalement dépourvu de raison et ne connaissait pas la signification de ce mot. Tant pis. Il m'avait cherchée, il m'avait trouvée après tout. Et puis, pour avoir posé cette question, il s'attendait à une réponse de ce genre..!